POLITIQUE AGRICOLE ET DÉVELOPPEMENT

EVOLUTION DES POLITIQUES AGRICOLES DE MADAGASCAR

 Avant de passer au vif de ce chapitre soit l’évolution des politiques agricoles appliquées à Madagascar, il nous est utile de faire quelques brèves descriptions et présentations générales de ce pays. I. description générale du pays: Cette section ne s’étendra pas sur toutes les notions qui peuvent être dites sur ce pays mais seulement une brève description de celles qui ont un impact sur l’analyse. 

Géographie

Madagascar est un pays insulaire de l’Afrique orientale (connu sous le nom de la Grande île). Située dans l’hémisphère Sud, entre 12 et 25 degré de latitude entre le canal de Mozambique et l’Océan Indien. Avec une superficie de 587.041 km2, une longueur de 1580 km du Nord au Sud et une largeur de 450km en moyenne de l’Est en Ouest, par rapport à l’Afrique, il est à 400 km à l’Est des côtes Mozambicaines. Il est formé au centre de hauts plateaux granitiques, parfois surmontés de massifs volcaniques, qui retombent brutalement à l’Est sur une étroite plaine littorale, chaude, humide et forestière. L’Ouest est occupé par des plateaux et des collines sédimentaires, calcaires et gréseux, domaine de la forêt calcaire, de la savane et de la brousse. 

Climat

Le climat présente une réelle diversité. Les Hautes Terres présentent un climat tropical d’altitude, avec deux saisons bien distinctes: la saison des pluies de Novembre à Avril et la saison sèche et fraîche de Mai à Octobre. L’Est a un climat plus pluvieux, tandis que le Sud est semi-aride et l’Ouest a un climat plus sec. 

Les cultures et végétations: Le climat et la géographie sont propices à une variété de cultures différentes. Le manioc, le riz constituent la base de l’alimentation. Le café surtout, le girofle, la vanille et la canne à sucre assurent l’essentiel de l’exportation. Les régions Est et Nord Est sont les zones de production de la majeure partie des produits d’exportation traditionnelle (café, vanille, poivre, girofle, divers fruits tropicaux…). En riziculture, on trouve deux zones nettement excédentaires: Le Lac Alaotra dans la région du Moyen Est et Marovoay dans le Nord Ouest. Le café, la vanille, le girofle, le sucre, sisal et épices sont les principaux produits agricoles d’exportation. Le principal produit vivrier est le riz, avec une production annuelle aux alentours de 2 450 000 tonnes de paddy. Il occupe plus de la moitié des superficies cultivées. S’en suit le manioc avec une production de l’ordre de 2 millions de tonnes. La taille d’une exploitation agricole est très petite, de l’ordre de 1,1 Ha. Cette superficie est encore plus exiguë dans les Hautes Terres avec une moyenne de 0,6 Ha. 

Division administrative: Comme division administrative, Madagascar est divisé en six Faritany, correspondant aux anciennes provinces ( dont 22 régions) , 110 Fivondronana qui sont les anciens préfectures et souspréfectures, 1.100 Firaisana qui correspondent à peu près aux communes et quelques 11.000 Fokontany, unité de base administrative.

Démographie: L’île comptait 18866000 habitants, d’après les dernières données officielles de l’INSTAT en 2008. En 1993, Madagascar comptait 12 238 914 habitants dont 22,9% dans les centres urbains (Recensement général de la population et de l’habitat en 1993). Le taux de croissance démographique annuel est de 2,8%. %27 des analphabètes sont issus du milieu rural dans la Grande Ile. La pauvreté à Madagascar est un phénomène rural car plus de %29 des pauvres habitent en milieu rural (Source: World Trade Indicator CD 1997, World Facebook 1997, base de données Agrostat FAO). 

Population

 La population malgache est jeune (57% de moins de 20 ans en 2004) et en croissance (27 millions en 2020) : la population rurale et agricole représente 75% de la population totale. La densité moyenne de population est encore faible (32 hab./km2), mais avec une répartition inégale sur le territoire, certaines zones étant pratiquement vides et d’autres au contraire connaissant des phénomènes de saturation foncière. Le niveau de pauvreté est élevé en zone rurale (> 70%) se manifestant à la fois dans les moyens d’existence, systèmes de production, les rations alimentaires, les niveaux de revenus, aussi bien que dans l’habitat et le cadre de vie en général. 

Place de l’agriculture

L’agriculture contribue en moyenne à 35% de la richesse du pays et la filière riz constitue la première activité économique en termes de volume. . Par ailleurs, les exploitations sont de petite taille (0.87 ha en moyenne) et se morcellent au gré des héritages. La filière riz constitue la première activité économique de Madagascar en terme de volume. Le riz représente environ 70% de la production agricole et contribue pour 48% à la consommation calorique globale. 

Histoire politique

Madagascar devient un Etat indépendant le 26 Juin 1960 où le président Philibert Tsiranana et son Parti Social-Démocrate dominait la vie politique jusqu’au renversement du régime en mai 1972 suite à un mouvement de contestation populaire. Le pouvoir est alors confié à l’Armée. Issu du premier directoire militaire, l’officier de marine Didier Ratsiraka est élu président de la République en 1975 qui décréta la nationalisation. En 1983, le pays est officiellement placé sous ajustement structurel. À la fin des années 1980, un virage vers une économie plus libérale ne suffit plus à endiguer la contestation, une ouverture démocratique fut alors entrepris. Les élections de 1993 ont porté l’opposition au pouvoir mais le président élu Albert Zafy fut soumise à une motion d’empêchement le 26 Juillet 1996 par les parlementaires. Les prochaines élections remettent son prédécesseur Didier Ratsiraka au pouvoir en 1997 qui fut marqué par l’encadrement de la gouvernance. L’élection présidentielle de 2001 engendra une crise mais finit par la proclamation de la victoire de Marc Ravalomanana le 29 Avril 2002 contre Didier Ratsiraka. Marqué par une profonde 27 ouverture dans le milieu des affaires, ce président fut réélut en 2006 mais il fut renversé du pouvoir en 2009 par le Maire d’Antananarivo Andry Rajoelina laissant le pays dans une période de crise incessante jusqu’à aujourd’hui. (ESS-ISTS, 2010, p.25)