Prédiction de la volatilité future dans le marché des devises à l’aide de la volatilité implicite

Le marché des devises, communément appelé le marché FX (foreign exchange market, en anglais), est caractérisé par sa décentralisation, son haut niveau de volatilité, son effet de levier élevé disponible, sa dispersion géographique et son gigantesque volume. Il existe afin d’offrir l’opportunité d’échanger une quantité de devises spécifique pour une autre, permettant ainsi de faciliter les affaires internationales et les investissements.

La valeur des transactions journalières au sein du marché FX atteint en moyenne 5.1 trillions de dollars US (source : Bank for International Settlements), comparativement à environ 325 milliards US pour le marché mondial des actions (source : World Federation of Exchanges).

Les transactions effectuées dans ce marché peuvent généralement être catégorisées en trois types d’objectifs :
1. Échange de devises pour combler un besoin opérationnel.
2. Gestion des risques financiers.
3. Recherche de profits.

Bien que les taux de change des devises soient désormais établis selon le marché pour les pays développés ayant des marchés matures ainsi que des instances gouvernementales efficientes pouvant intervenir en cas de besoin, ce n’est pas le cas pour tous les pays.

En effet, pour la majorité des pays en développement, un régime de change fixe est utilisé. Dans ce cas, le taux de change de la devise locale se trouve à être contrôlé uniquement par les actions de la banque centrale du pays concerné. Le taux est alors fixe par rapport à une autre devise telle que l’Euro ou le dollar US. La banque centrale du pays détiendra donc une très grande réserve de la devise étrangère à laquelle le taux de la devise locale est fixé afin de répondre aux besoins des investisseurs et autres demandeurs.

La décision d’utiliser un tel régime est principalement effectuée dans le but d’apporter une certaine stabilité pour les investisseurs. Lorsqu’un taux est fixé, un investisseur est donc protégé de la volatilité que pourrait subir la devise étrangère. Cependant, il peut arriver qu’une devise étrangère dont le taux est fixe se retrouve à être surévaluée avec le temps. Dû à cette surévaluation, ceux ayant en leur possession la devise locale concernée s’empressent d’échanger celle-ci contre la devise à laquelle le taux est fixé. Cet empressement fait en sorte de vider les réserves en devise étrangère de la banque centrale du pays, ne donnant ainsi pas d’autres choix que d’établir un nouveau taux fixe, inférieur, ou bien de rendre la valeur de la devise désormais établie selon le marché.

Lorsque la valeur d’une devise est établie selon le marché, celle-ci subira désormais des variations de sa valeur. Le terme volatilité dans le marché FX désigne l’ampleur de ces variations pour une période définie. La volatilité est un sujet d’intérêt fortement étudié dû à ses effets potentiels sur les affaires mondiales, l’économie, les investissements internationaux et les possibilités de générer des profits. À partir du moment où le système des taux de change fixes s’est écroulé en 1973 et que la majorité des taux serait dorénavant établie selon le marché, il est devenu primordial pour les entreprises et autres institutions de bien pouvoir modéliser cette volatilité résultante afin de gérer leurs risques financiers. Ces institutions, désormais exposées au risque de fluctuations possibles de la valeur des devises en leur possession, attribuent une très grande importance à la capacité de pouvoir prévoir ces variations à l’avance. Pour tout type de participant au sein du marché, il est également possible de générer des profits uniquement via la volatilité en utilisant, entres autres, certains produits financiers dérivés.

LE MARCHÉ FX

Le volume
La demande en termes de devises de plusieurs types de participants provenant de partout à travers le monde est constante. En raison de la nature du marché FX, celui-ci est ouvert et accessible en tout temps, sauf les fins de semaine, via des courtiers ou des institutions financières. Bien que le marché soit ouvert 24 heures sur 24 durant la semaine, la notion d’heures d’ouverture est tout de même très importante lorsqu’il s’agit du volume de transactions. En effet, on pourra parler d’une session lorsque l’on parle de la période durant laquelle certaines institutions sont actives sur le marché et transigent. La session durant laquelle celles-ci vont être actives sera l’intervalle de temps où la majorité du volume journalier sera condensé pour le secteur géographique où ces institutions sont localisées.

Ces sessions ne sont pas établies comme étant officielles, mais plutôt généralement acceptées dû au fait que le volume de transactions s’y accroit de manière importante. À l’heure locale, ces sessions sont de 8h à 17h. Donc si nous sommes à l’heure de l’Est d’été (UTC – 4:00), par exemple à New York, les sessions sont comme suit :
– New York : 8h à 17h.
– Sydney : 18h à 3h.
– Tokyo : 19h à 4h.
– Londres : 3h à 12h.

Le Royaume-Uni ainsi que les États-Unis sont les deux pays où, combinés, ils comptent pour 56.4% du volume total de transactions du marché FX (36.9% et 19.5%). Conséquemment, lorsque les sessions de Londres et de New York sont actives en même temps, soit de 8h à 12h, il s’agit de l’intervalle de temps où le marché FX est le plus actif.

Les participants
Nous pouvons regrouper les participants du marché FX dans plusieurs catégories (source : Bank for International Settlements).

Institutions financières (volume large)
Cette catégorie comprend les grandes banques commerciales ou d’investissements ainsi que les grandes firmes de courtage. Les participants dans cette catégorie sont soit (i) actifs dans le marché interrevendeur (inter-dealer market, en anglais) et/ou (ii) font affaires avec des clients importants, comme les grandes entreprises, les organismes gouvernementaux et les autres institutions financières de plus petite taille.

Institutions financières (volume faible)
Comprends les banques et firmes d’investissements de plus petite taille qui, généralement, ne vont pas agir dans le marché interrevendeur et vont plutôt faire affaire directement avec les grandes institutions.

Investisseurs institutionnels
Comprends les fonds mutuels, fonds de pension ainsi que les compagnies d’assurances. Ce type de participants est dans le marché FX principalement pour investir ou bien pour la gestion de leurs risques financiers liés à ce marché.

Fonds alternatifs
Type de firme d’investissement utilisant un très vaste éventail de stratégies d’investissement n’étant généralement pas assujetti à des restrictions en ce qui concerne les emprunts et les marges nécessaires pour effectuer ces stratégies. L’usage de produits dérivés au sein de plusieurs types de marchés est souvent effectué dans le but de gérer leurs risques ou de spéculer sur divers titres, devises ou autres actifs.

Firmes d’investissement spécialisées
Ce type de firmes d’investissement utilise des stratégies à la fine pointe de la technologie très précises et souvent sur un intervalle de temps très rapide, c’est-à dire que l’achat et la vente d’actif, ou vice versa, se fait très rapidement, parfois en termes de secondes.

Institutions financières officielles
Cette catégorie comprend les banques centrales, les fonds souverains et les institutions financières internationales du secteur public.

Détaillants
Type de revendeur sur le marché FX offrant leurs services aux investisseurs individuels. Ces revendeurs vont chercher la liquidité nécessaire pour les opérations de leurs clients auprès des grandes institutions financières.

Clients standards
Cette catégorie comprend les participants ne pouvant pas être considérés comme étant une organisation dans le domaine de la finance. On parle donc des entreprises, des autres organismes gouvernementaux ainsi que des investisseurs individuels.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 LE MARCHÉ FX
1.1 Le volume
1.2 Les participants
1.3 Les produits disponibles
1.3.1 Transactions au comptant
1.3.2 Transactions à terme
1.3.3 Contrats à terme
1.3.4 FX Swaps
1.3.5 Swaps de devises
1.3.6 Options
CHAPITRE 2 REVUE DE LITTÉRATURE
2.1 Volatilité
2.1.1 Impact sur la liquidité
2.1.2 Méthodes de mesure
2.1.3 Types de données
2.2 Volatilité historique
2.2.1 Exponentially Weighted Moving Average (EWMA)
2.2.2 Smooth Transition Exponential Smoothing (STES)
2.3 Volatilité conditionnelle
2.3.1 Modèle ARCH
2.3.2 Modèle GARCH
2.3.3 Analyse d’une série temporelle financière
2.3.4 Fonctions de vraisemblance
2.3.5 Analyse des résidus et comparaison de modèles
CHAPITRE 3 VOLATILITÉ IMPLICITE
3.1 Black-Scholes
3.2 VIX et VXO
3.3 Prédictions de la volatilité
3.4 EUVIX, JYVIX
3.4.1 Analyse des séries EUR/USD, USD/JPY
3.5 Volatilité implicite et volatilité future
3.5.1 Régressions (VF୲, IV୲)
3.5.2 Régressions (VF୲, IV୲, VA୲)
3.5.3 Régressions sur intervalles identiques (VF୲, IV୲)
CHAPITRE 4 PRÉDICTION DE LA VOLATILITÉ FUTURE
4.1 IVGARCH(q,p,g)
4.2 Analyse des séries temporelles
4.3 Performance en échantillon
4.4 Analyse des résidus en échantillon
4.5 Performance hors échantillon
4.6 Analyse des résidus hors échantillon
4.7 L’anticipation de périodes de volatilité élevée
CHAPITRE 5 APPLICATION EN CONTEXTE RÉEL
5.1 Système d’investissement actif
5.2 Résultats du système
5.3 Simulations
CONCLUSION

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