Préparation de la crème avec 10% d’extrait MJ009

Etude de l’activité cicatrisante de l’extrait MJ009

L’effet de l’extrait MJ009 sur la cicatrisation a été étudié sur les différentes phases de la cicatrisation : la phase inflammatoire, la phase de prolifération et d’épithélialisation, ainsi que sur son effet sur la contraction des plaies. Son effet sur le temps de fermeture des plaies a également été étudié, et la vitesse de contraction des plaies a été calculée. Les plaies ont été observées et photographiées tous les jours à la même heure et sous les mêmes conditions jusqu’à leur fermeture complète. L’effet de l’extrait MJ009 sur la phase inflammatoire a été étudié en suivant le temps d’apparition et de disparition des signes de l’inflammation : la rougeur, l’oedème et l’exsudat au niveau des plaies. Puis, sur la phase de proliférative, le temps d’apparition des bourgeons sur la surface des plaies traitées avec l’extrait ont été enregistrés et comparés avec celui du lot témoin. Pendant la phase d’épithélialisation, le temps d’apparition du nouveau tissu épithélial au niveau de la surface des plaies par rapport au témoin a été noté. Faisant suite à cette phase, la plaie se ferme et le temps de fermeture des plaies traitées avec l’extrait a été noté et comparé avec celui des plaies du lot témoin. Tous les jours, à la même heure, la surface des plaies a été mesurée par planimétrie directe. Pour ce faire, un papier millimétré transparent a été placé directement sur la plaie, et son contour a été tracé avec un marqueur à pointe fine et le nombre de carreaux dans le contour a été compté pour déterminer la surface de la plaie (BALAZS L., 2001). Et enfin, la vitesse de cicatrisation a été étudiée en calculant la vitesse de la contraction de la plaie par la formule ci-après:

PARTIE PHARMACOLOGIQUE

L’application de l’extrait sous forme de crème, une fois par jour accélère la fermeture des plaies par rapport au témoin. La durée de la phase inflammatoire est plus courte chez les animaux traités avec l’extrait par rapport à celle du lot témoin, et le tissu de granulation apparait plus tôt chez les animaux traités avec l’extrait L’étude de l’effet de l’extrait MJ009 sur la formation de croute montre que vingt- quatre heures après la création des plaies, toutes les plaies présentent des signes de l’inflammation : rougeur et oedème au niveau de la berge des plaies, et la surface des plaies traitées avec l’extrait MJ009 sont recouverts d’une croûte épaisse, contrairement aux plaies témoins qui sont humides (Figure 1). (a) (b) Figure 1. Aspect des plaies 24 heures après la première application des crèmes ; plaies avec croûte chez le lot traité avec l’extrait MJ009 10% (a), sans croûte et humide chez le lot témoin (b). Au troisième jour de traitement, nous voyons son effet sur la phase inflammatoire. La berge des plaies du lot témoin présente encore un oedème inflammatoire, tandis que l’application de l’extrait MJ009 réduit les signes inflammatoires chez le lot traité : la rougeur et l’oedème sont très faibles par rapport au témoin et disparaissent au 5ème jour chez le lot traité, cette rougeur ne disparait qu’au 8ème jour chez le lot témoin (Figure 2). Figure 2. Aspect de l’oedème au niveau de la berge des plaies témoins (c) et réduction de l’oedème au niveau de la berge des plaies traitées avec l’extrait MJ009 (d). Au cinquième jour du traitement, des granulations apparaissent au niveau de la surface des plaies traitées avec l’extrait MJ009 et le tissu migre vers la surface de la plaie. Par contre, les plaies témoins ne présentent pas encore de granulations, et leur berge est encore enflée, et leur surface est encore humide (Figure 3).

(e) (f) Figure 3. Plaies après 5 jours de traitement : humides chez le lot témoin (e) et sèches avec des bourgeons chez le lot traité avec l’extrait MJ009 (f). Au quatorzième jour, les plaies traitées avec l’extrait MJ009 à 10% sont complètement fermées, et sont recouvertes d’un épithélium fin et rose et la croûte tombe. Par contre la plaie traitée avec la crème de base ne ferme qu’au dix-huitième jour (Figure 4). Figure 4. Plaies au quatorzième jour, encore ouvertes chez le témoin (g) et recouvertes d’un nouveau tissu épithélial chez le lot traité avec l’extrait MJ009 (h). En appliquant l’extrait MJ009 tous les jours, la surface des plaies diminue par rapport à celle du témoin. Juste après leur création, la surface des plaies est égale à 78,50 ±1,30 mm². La surface des plaies traitées avec l’extrait se contracte très vite entre le 3ème et le 6ème jour de traitement. Au 3ème jour la surface des plaies traitées avec l’extrait est égale à 62,76 ± 0,14 mm² contre 71,93 ± 4,52 mm² chez les plaies témoin et au 6ème jour 12,94 ± 0,73mm² chez le lot traité contre 62,35 ± 4,55mm² chez la plaie témoin. Au 12ème jour la surface des plaies traitées avec l’extrait MJ009 est égale à 0,22 ± 0,14 mm² contre 19,73 ± 1,01 mm² pour les plaies témoins (P ˂ 0,05) (Figure 5). Figure 5. Variation de la surface des plaies traitées avec l’extrait MJOO9 ( ) et celle des plaies traitées avec la crème de base ( ) appliqués une fois par jours par voie topique (𝑚̅± e.s.m ; n=6 ; P ˂ 0,05). La mesure journalière de la surface des plaies nous a permis de calculer la vitesse de la contraction des plaies traitées avec l’extrait MJ009 et celle du lot témoin. Cette vitesse est maximale au 6ème jour chez les plaies traitées avec MJ009 contre 9ème jour chez le témoin. En outre, la vitesse de contraction des plaies chez les rats traités avec l’extrait est supérieure à celle des rats témoins. Au 6ème jour, elle est égale à 61,91 ± 0,7 mm²/jour chez les plaies traitées avec l’extrait, et 24,92 ± 1,2mm²/jour chez le lot témoin au 9ème jour (P ˂ 0,05) (Figure 6).

DISCUSSION

Notre objectif a été d’étudier l’activité de l’extrait MJ009 appliqué sous forme de crème eau dans huile sur les plaies expérimentales. Nos résultats montrent que l’application de cet extrait accélère la cicatrisation, il réduit la durée de la phase inflammatoire et accélère l’apparition des granulations et la fermeture des plaies traitées avec l’extrait par rapport aux plaies témoins. D’après nos observations, les plaies traitées avec extrait MJ009 sont recouvertes de croûte avant les plaies témoins. Cette croûte résulte de la coagulation sanguine, ce qui nous permet de dire que l’extrait accélère l’hémostase. En 2002, BIAYE M. a rapporté que l’extrait des feuilles de Guiera senegalis accélère la coagulation sanguine, et ils ont attribué cette propriété aux tanins. Or les résultats du criblage phytochimique effectué sur MJ009 montrent une forte teneur en tanins. Par analogie, comme l’extrait MJ009 contient des tanins, on peut avancer l’hypothèse que cette famille chimique participe à l’hémostase chez les plaies traitées avec MJ009. Nous avons également constaté que la durée de la phase inflammatoire est plus courte chez les plaies traitées avec l’extrait par rapport aux témoins.

On pourrait avancer que cet effet est dû à la présence précoce de croûte chez les plaies traitées avec MJ009. En effet, cette croûte protège les plaies contre les agents pathogènes extérieurs et forme une matrice provisoire permettant la migration des cellules inflammatoires vers la lésion pour la nettoyer, et sert aussi de réservoir de cellules inflammatoires et facteurs de croissance (FOLKAMAN J. et SHING Y., 1992).Pendant la phase inflammatoire, les cellules inflammatoires telles que les leucocytes, les neutrophiles et les macrophages, assurent le nettoyage de la plaie et la protègent contre les agents infectieux (MATHIEU P. R. et coll., 2010). Des études effectuées sur les feuilles de Combretum micranthum (COMBRETACEAE) par AKROUM S. (2011) montrent que les flavonoïdes inhibent la croissance et le développement des bactéries comme les Staphylococcus aureus et Escherichia coli. En plus, les tanins contenus dans l’extrait de Quercus infectoria (FAGACEAE) possèdent une activité antibactérienne (MAHAMAT B., 1995).

Or notre extrait MJ009 contient des tanins et des flavonoïdes. Nous pouvons avancer une hypothèse que la diminution de la durée de la phase inflammatoire serait due à l’activité antibactérienne de ces familles chimiques. Nos observations montrent que les granulations apparaissent plus tôt chez les plaies traitées avec l’extrait par rapport aux témoins. La diminution de la phase inflammatoire explique en partie l’apparition de la phase de bourgeonnement, parce que ces granulations n’apparaissent que si la plaie soit propre (MARTIN P., 1997). Ces granulations sont constituées de bourgeons capillaires néoformés à partir de la paroi des vaisseaux intacts, et du collagène, de l’élastine et de réticuline synthétisés à partir des fibroblastes (CLARK R. A. F., 1978). Il se pourrait que l’extrait stimule l’angiogenèse et les fibroblastes pour former ces granulations. C’est le cas de l’extrait de Zizyphus lotus DJERROU Z. (2011) dont les tanins favorisent l’angiogenèse et stimulent les fibroblastes. Ces nouveaux capillaires apportent les nutriments et l’oxygène nécessaires à la division cellulaire active au niveau de ces fibroblastes pour combler la perte de substance tissulaire (MOHAN H., 2005 ; MOLAN P. C., 2006). Ces fibroblastes donnent aussi des myofibroblastes qui en se contractant ferment les plaies traitées avec l’extrait MJ009 avant les plaies témoins (LE TOUZE A. et ROBERT M., 1993). Au vu de ces résultats, l’activité cicatrisante de l’extrait MJ009 serait due à la présence soit des tanins ou des flavonoïdes. Des études approfondies portant sur sa purification et des études histologiques seraient nécessaires afin de mieux expliquer le mécanisme d’action de l’extrait MJ009 sur son activité cicatrisante.

Table des matières

TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Extraction
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIE
1. Préparation de la crème de base
2. Préparation de la crème avec 10% d’extrait MJ009
3. Modèle expérimental
4. Création des plaies expérimentales
5. Etude de l’activité cicatrisante de l’extrait MJ009
C. EXPRESSION ET ANALYSES DES RESULTATS
III. RESULTATS
A. PARTIE CHIMIQUE
1. Rendement de l’extraction
2. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
III. DISCUSSION
IV. CONCLUSION.
REFERENCES

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