Preservation du lac mandroseza en tant que patrimoine national

En sillonnant les rues et les quartiers dans les environs du lac Mandroseza, on observe un urbanisme non maitrisée. Les habitations s’entassent et les constructions avances vers l’intérieur du lac, tout comme les espaces cultivables. Les rues mal entretenues, les ordures y abondent. Le lac ne bénéficie d’aucune protection : on y pêche, on nage dedans .Les lavandières s’accoutument à faire leurs lessives dans les eaux du lac, … Pendant les saisons de pluie, les risques d’érosion, et de pollution sont énormes pour ce lac du fait des eaux de ruissellement qui s’y déversent. Et comme I’ appoint en débit est actuellement assuré par un pompage d’ eau de l’Ikopa, les risques de pollution chimique par les rejets des usines situées en amont ne sont pas à écarter. Bref cette source d’eau principale de 1a capitale est exposée à de nombreux risques et nul ne soupçonne qu’on est au cœur d’un patrimoine national. En effet le lac de Mandroseza a été décrété patrimoine national à caractère pittoresque en 1926 au temps du gouverneur Général Marcel Achille Olivier (de Février 1924 à Janvier 1929) et elle l’est toujours, mais sa dégradation avance de manière inquiétante. Des mises à jour s’avèrent alors indispensables pour tenter de préserver le lac qui est à la fois source d’eau potable de la ville d’Antananarivo et patrimoine national de Madagascar.

Au départ, l’expression patrimoine désignait principalement le patrimoine matériel (sites, monuments historiques, œuvres d’art…), mais au cours du temps, le terme a englobé d’innombrables éléments suivant le cercle à travers lequel on perçoit la valeur du mot patrimoine.

L’UNESCO définit comme
➤ Patrimoine naturel :
• les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue esthétique ou scientifique (exemple : la culture en terrasse sur les hauts plateaux de Madagascar)
• les formations géologiques et physiographiques et les zones strictement délimitées constituant l’habitat d’espèces animale et végétale menacées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation (exemple la forêt humide de l’Atsinanana) ;
• les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle (exemple le patrimoine subaquatique du lac Tsimanampesotse).
➤ Patrimoine culturel :
• les monuments : œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d’éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science (exemple les statues funéraires sur les tombeaux Sakalava du côté de Morondava);
• les ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science(exemple : le paysage culturel du village Zafimaniry des hautes terres de Madagascar) ;
• les sites : œuvres de l’homme ou œuvres conjuguées de l’homme et de la nature, et zones incluant des sites archéologiques, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique (exemple l’Office du Site Culturel d’Ambohimanga Rova abrégé en OSCAR) .

La valeur d’un patrimoine

La valeur du patrimoine repose sur l’importance qu’on lui accorde. Cette valeur est inestimable mais, elle peut subir des dommages ou être pillée et disparaitre avec le temps si l’on n’en prend pas soin. Sous divers angles, c’est

• Un témoignage du passé : Le patrimoine nous invite à un voyage dans le temps. Si on prend la peine d’observer, d’écouter, de nous laisser porter par lui, une aventure extraordinaire nous est contée, celle des sociétés humaines passées. Ce témoignage s’incarne souvent dans un objet mais ce peut être également un monument, un vêtement, une chanson… Il aide à rendre vivant le passé.

• Une chaîne de transmission : Le patrimoine, c’est ce que nos ancêtres ont conservé et légué à leurs descendants, parfois pour que nous nous souvenions d’eux et de ce qu’a été leur vie, parfois selon le hasard des circonstances. C’est un héritage qui se transmet d’une génération à l’autre, et nous faisons tous partie de cette chaîne de transmission .

• Une richesse : Le patrimoine est une richesse personnelle, ou collective à valeur variables (suivant divers facteurs) au cours du temps.

• Notre ADN collectif : Le patrimoine nous représente comme individu, comme groupe, comme société, comme communauté. Il fait que nous nous sentions à la fois différents et uniques… Le patrimoine c’est notre identité, notre ADN collectif.

Toutefois, une grande partie de notre patrimoine bâti n’est ni rare, ni exceptionnel. Les maisons et les édifices qui composent le paysage urbain de nos villes et villages et les paysages culturels de nos campagnes témoignent de la façon d’habiter et de construire de nos ancêtres dans un climat difficile. Ce patrimoine relève de l’ordinaire, mais il participe à notre identité parce que nulle part ailleurs, on n’a construit exactement de la même façon qu’ici. Nous pouvons aussi décider nous mêmes de la préservation du patrimoine pour les générations à venir. Notre regard sur le passé et dans l’avenir détermine les choix de transmission que nous faisons aux générations futures.

Utilité de prévoir les risques de disparition
Le patrimoine est souvent fragile, vulnérable et parfois même menacé de disparaître, pour différentes raisons: son âge, les phénomènes de mode, le mauvais état des structures ou des bâtiments, le nombre élevé de touristes qui visitent un site, etc. L’ignorance, l’indifférence, les guerres et les conflits, les interventions humaines, actes de vandalismes, les incendies, les catastrophes naturelles sont aussi des menaces pour le patrimoine. Chacun peut protéger le patrimoine, mais comme le patrimoine est un bien collectif, il importe que des organismes publics le protègent. Présentons en détail dans cette partie les gardiens de ce patrimoine ainsi que les principaux endroits où nous pourrons découvrir des objets patrimoniaux.

Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1. LA NOTION DE PATRIMOINE
I.1.1. Classification
I.1.2. La valeur d’un patrimoine
I.1.3. Les gardiens du patrimoine
I.1.4. Les lieux de conservation et de diffusion
I.2. LE LAC MANDROSEZA
I.2.1. Localisation du lac et son BV
I.2.2. Géomorphologie du BV
I.2.3. Mandroseza d’hier et d’aujourd’hui
II. MATERIELS ET METHODES
II.1.MATERIELS ET ACQUISITION DES DONNEES
II.1.1. Revues littéraires
II.1.2. Les recherches exploratoires et explicatives
II.1.3. Recherches documentaires
II.1.4. Les recherches en laboratoire
II.2.METHODES
III.1. PROBLEMES LIES A L’URBANISME
III.1.1. Sur le plan technique
III.1.2. Sur le plan financier
III.1.3. Sur le plan institutionnel
III.1.4. Sur le plan social
III.1.5. Le fleuve Ikopa
III.2. POLLUTION
III.2.1. Pollution du sol
III.2.2. L’industrialisation
III.2.3. Pollution de l’eau
IV. DISCUSSION
IV.1. LE NON-RESPECT DU CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE
IV.1.1. Lotissement
IV.2. VICE AU SEIN DE LA GOUVERNANCE
IV.2.1. La situation des constructions illicites à l’heure actuelle
IV.2.2. Rôle des Communes
IV.3. MANQUE A GAGNER AU NIVEAU DE LA COMMUNE ET L’ETAT
IV.4. PROPOSITIONS D’AMENAGEMENT POUR LA PRESERVATION DU LAC
IV.4.1. Urgence
IV.4.2. Proposition d’aménagement pour un développement durable
V. CONCLUSION 

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