Profil bactériologique des péritonites communautaires

La péritonite est une réponse inflammatoire du péritoine suite à une agression dont l’origine est le plus souvent infectieuse. Parmi les nombreuses classifications, celle de Hambourg, développée en 1987 est la plus utilisée [1]. Elle différencie les péritonites primitives, secondaires et tertiaires. Les péritonites secondaires ont une origine intra abdominale clairement authentifiée, généralement par une perforation digestive. Cependant la péritonite communautaire est une situation de péritonite acquise en milieu extra hospitalier [2]. La fréquence de la péritonite communautaire est estimée par rapport à l’ensemble des abdomens aigus chirurgicaux à 20% au Mali [3] ; 28,8% au Niger [4] ; 10,9% au Gabon [5] ; 13,1% en Turquie [6] et 3% en France [7]. Les causes sont diversifiées et sont dominées par les perforations appendiculaires suivies de celles iléales d’origine typhique dans la majorité des cas [8-9]. Sa mortalité reste élevée : en Europe, elle varie de 22,4% à 58% selon les séries [10, 11]. En Afrique : au Nigéria : Adesunkanmi en 2003 rapporta une mortalité de 11,6% chez des enfants africains atteints de péritonites aiguës [12]. Au Mali, Dembélé au CHU Gabriel Touré avait retrouvé un taux de mortalité de 4,5% sur 200 cas de péritonites aiguës généralisées en 2005 [13]. En général, les péritonites primitives sont mono microbiennes, celles secondaires sont typiquement poly microbiennes, reflet de la flore digestive. En outre, les bactéries les plus isolées au cours des péritonites sont : Escherichia coli, Enterococcus spp, Bacteroïdes fragilis, Klebsiella spp, Pseudomonas aeruginosa et Staphylocoque. De part sa fréquence, les péritonites communautaires sont celles auxquelles l’équipe chirurgicale (anesthésistes et chirurgiens) va être le plus confronté. En plus de la maitrise chirurgicale, l’antibiothérapie occupe une place considérable. Le choix de l’antibiothérapie est certes bien codifié selon les consensus des différentes sociétés savantes [14] ; mais doit tenir compte de l’écologie et du profil de sensibilité des bactéries aux antibiotiques. L’étude du liquide péritonéal constitue une étape de diagnostic étiologique importante visant à adapter l’antibiothérapie donnée en première intention pour traiter ces infections [15]. Compte tenu de l’absence de données documentées sur les germes isolés des péritonites communautaires et leur profil de sensibilité aux antibiotiques à Ségou, il nous paru important d’initier la présente étude à l’Hôpital Nianankoro Fomba de Ségou.

LES PERITONITES 

La péritonite aigue se définit comme l’infection aigue de la séreuse péritonéale par un agent infectieux ou chimique. C’est une affection très hétérogène. Parmi les nombreuses classifications, celle de Hambourg, développée en 1987, est la plus utilisée. Elle différencie [16]:
➤ Les péritonites primitives dites « spontanées ou idiopathiques » à point de départ supposé hématogène, lymphatique ou transmural par translocation bactérienne à travers la paroi digestive. Ce sont :
• La péritonite spontanée de l’enfant ;
• La péritonite bactérienne spontanée du cirrhotique ;
• La péritonite tuberculeuse ;
• La péritonite sur cathéter de dialyse péritonéale.
➤ Les péritonites secondaires avec une origine intra –abdominale clairement authentifiée. Ce sont :
• La péritonite par perforation intra – péritonéale
– Perforation gastro-intestinale ;
– Nécrose de la paroi intestinale ;
– Pelvipéritonite.
• La péritonite post –opératoire
– Lâchage d’anastomose ;
– Lâchage de suture ;
– Lâchage de moignon ;
– Iatrogène : perforation endoscopique, radiologie interventionnelle.
• La péritonite post-traumatique
– Traumatisme fermé ;
– Traumatisme par plaie pénétrante.
➤ Les péritonites tertiaires
• Evolution péjorative d’une péritonite secondaire.

Rappels anatomiques

Séreuse péritonéale

Le péritoine est la membrane séreuse des cavités abdominale et pelvienne.IL est constitué d’un mésothélium et d’une sous séreuse. Cette membrane séreuse délimite donc un espace virtuel, occupé par les viscères, appelé cavité péritonéale.IL comprend :

➤ Le péritoine pariétal
Il recouvre les parois de la cavité abdomino-pelvienne dont il est séparé par l’espace extrapéritonéale , fait de tissu conjonctif lâche : le fascia extra-péritonéal. Le péritoine pariétal comprend :
• Le péritoine pariétal antérieur : il est sépare de la face interne de la paroi abdominale antérolatérale par l’espace pré péritonéale, occupé par le fascia pré péritonéal ;
• Le péritoine pariétal postérieur : il est sépare de la paroi abdominale postérieur par l’espace retro péritonéal, occupé par le fascia retro péritonéal ;
• Le péritoine pariétal pelvien : il est sépare du diaphragme pelvien par l’espace extra péritonéale pelvien.

• Le péritoine viscéral
Il enveloppe en totalité ou en partie les organes contenus dans la cavité abdomino pelvienne.
• Les replis péritonéaux
On distingue :
➤ Les mésos lorsqu’ils relient les viscères à la paroi . Les mésos renferment des vaisseaux nourriciers des organes auxquels ils sont reliés. Ce sont :
➤ Le mésogastre pour l’estomac ;
– Le méso duodénum pour le duodénum ;
– Le mésentère pour le jéjuno-iléon ;
– Le méso côlon ascendant pour le colon ascendant ;
– Le méso côlon transverse pour le colon transverse ;
– Le méso côlon descendant pour le colon descendant ;
– Le méso côlon sigmoïde pour le côlon sigmoïde.
• Les ligaments ou omentum :
– Lorsqu’ils relient les viscères entre eux, ils portent le nom de ligament : le ligament gastro-hépatique unissant le foie à l’estomac et au duodénum ;
– Lorsqu’ils sont simplement fixés à un viscère, ils prennent le nom d’omentum : grand omentum « tombant » du bord antérieur du colon transverse.

Table des matières

Introduction
Objectifs
I. Généralités
Rappels anatomiques
Physiologie
Physiopathologie
Bactérie
Diagnostic positif
Principaux tableaux cliniques
Traitement
Complications post opératoires
Antibiotiques
Méthodes d’étude de la sensibilité des bactéries aux antibiotiques
II. Méthodologie
Cadre d’Etude
Type d’Etude
Populations d’étude et Critères d’Inclusion
Critères de non Inclusion
Critères d’exclusion
Collecte et traitement des données
III. Résultats
IV. Commentaires et Discussion
Conclusion

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