Propositions de recette avec les produits du terroir AOP et IGP valaisans

Choix des atouts paysagers pour la création des produits d’expériences

Après avoir listé les principaux atouts du paysage du canton du Valais, l’étudiante a décidé de choisir trois d’entre eux comme principaux lieux pour la création de ses produits d’expériences. Ayant la volonté de suivre un fil rouge, l’étudiante a défini comme point commun aux lieux choisis la géologie. En effet, les trois lieux choisis sont des sites géologiques, leurs visites permettent d’en apprendre plus sur la terre et les roches, et ils font partie du patrimoine naturel d’une destination. Communément appelé le géotourisme, il englobe des principes de développement durable et apporte des bénéfices autant aux visiteurs qu’aux résidents de la région (Barry, 2008). Le premier lieu choisi est celui de la Grotte aux fées de St-Maurice. La grotte est ouverte aux visites mais n’est pas assez valorisée d’après les commentaires des visiteurs trouvés sur le site de TripdAdvisor. Ils mettent au lieu une note de trois sur cinq.

Il serait vraiment utile de valoriser cette grotte qui est un site géologique ouvert aux publics depuis 151 ans déjà. Une chasse aux cinq fées peu convaincante y est également organisée pour les enfants. Il est aussi possible de se restaurer à part ces services, rien ne se passe pendant la visite des clients. Il serait donc intéressant de créer quelque chose de plus actif qui marquerait leur passage. Le deuxième site sélectionné est celui des Gorges du Durnand .C’est un site géologique très apprécié des visiteurs pour la beauté de ses paysages d’après les commentaires laissés sur le site TripAdvisor où les personnes lui donnent l’excellente note de 4,5/5 (TripAdvisor, 2015). Un restaurant-gîte se trouve au départ du parcours mais aucune activité d’expérience n’est proposée durant la visite. Peu connues à l’étranger, ces gorges sont dans une commune moins touristique donc à fort potentiel de développement. Enfin, le dernier lieu désigné est celui du Lac Souterrain de St-Léonard. Bien qu’il soit déjà assez renommé, c’est un site où il y serai intéressant d’y développer un produit d’expérience de par son fort USP. En effet, c’est le plus grand lac souterrain d’Europe de formation naturelle, ce qui le rend réellement unique. Certaines activités liées à la gastronomie et la musique y sont déjà organisées mais aucune offre, où les touristes sont actifs, n’est proposée aux visiteurs. Des offres peuvent être donc crées, améliorées ou étoffées.

La définition d’un produit d’expérience

Le tourisme expérientiel découle d’un mouvement de voyageurs qui ne veulent non pas uniquement participer à une activité touristique quelconque mais veulent vivre l’authenticité de la culture locale, créer des liens avec les acteurs locaux ainsi que découvrir l’architecture du lieu et les produits régionaux. Ces produits touristiques expérientiels ne se vivent qu’une fois dans la vie du consommateur et permettent aux participants de se créer des souvenirs qui restent gravés à jamais dans leur mémoire. Le tourisme expérientiel permet à ses visiteurs de vivre des expériences culturelles authentiques, avec des souvenirs qui leur sont personnels. Pour réussir à créer un bon produit touristique d’expérience, ces produits doivent stimuler leurs acteurs au niveau des cinq sens et leur permettent d’élaborer un lien sur le plan émotionnel, spirituel ou intellectuel (Laliberté, 2005). Selon les auteurs Pine et Gilmore (1999) qui sont les auteurs d’un livre intitulé The experience economy, le concept d’expérience consiste à mettre en scène un service ou un produit. Tout devient alors comme dans une pièce de théâtre, en effet, les membres du personnel touristique deviennent des acteurs, les clients se transforment en invités et le site devient la scène. Enfin, le designer de l’offre converti son rôle de fournisseur pour celui de directeur artistique. On retrouve ce modèle de Pine et Gilmore qui est notamment utilisé dans les parcs d’attraction de Disney. Schmitt B.H. (1999) identifie dans son livre une autre idée du concept du marketing expérientiel qui est composé selon lui de cinq types d’expériences ou de modules d’expérience. Ces éléments sont la mise en sensation « sens », en émotion « feel », en pensée « think », en action « act » et en liens « relate ». Finalement, Patrick Heztel (2002), considère que pour avoir une vision d’ensemble du marketing expérientiel il existe plusieurs leviers d’actions pour ce type de marketing. Il créa donc « la roue expérientielles » composée des cinq facettes ci-dessous (Hetzel, 2002) :

1. Surprendre le consommateur : Créer une rupture avec l’environnement quotidien en proposant quelque chose d’insolite.

2. Proposer de l’extraordinaire : le but ici est de vendre du rêve au consommateur avec de l’authenticité, de l’irréel.

3. Stimuler les cinq sens : Réveiller les instincts des clients en mettant ses sens en éveil.

4. Créer un lien avec le consommateur : Installer une relation de confiance avec le consommateur.

5. Best Practices de l’étranger

Ce chapitre va présenter un exemple de bonne pratique mondiale que l’on peut trouver dans le développement d’une destination qui mise uniquement sur le tourisme d’expérience pour promouvoir sa région. Il sera aussi question dans ce chapitre de citer des bons exemples de produit de tourisme expérientiel que l’on trouve à l’étranger et qui mériterait d’être développée ailleurs. Ces derniers n’ont pas été choisis au hasard car ils constituent ce qu’il se fait de mieux actuellement dans le domaine. Le premier exemple est celui d’une destination, celle de la Mauricie qui est une région du nord du Québec au Canada. Elle a été choisie car depuis 2007, cette région touristique a décidé de se positionner stratégiquement sur le développement du tourisme culturel d’expérience. Le second est un produit de réalité augmentée nommé « Imayana » implanté dans la ville de Bordeaux. C’est une réelle avancée technologique qui s’est vu être développée en 2012 et qui permet aux visiteurs de voyager au 18e siècle. Enfin le troisième, «l’Explorateur Parc Parcours » qui permet de guider les visiteurs dans différents parcs nationaux québécois. Cet outil a été expliqué afin de démontrer qu’il est possible de créer des produits de tourisme d’expérience en milieu naturel est qu’ils ne sont pas forcément reliés qu’à

• Au Canada : Culture Mauricie, tourisme culturel d’expérience La Mauricie est une région administrative du Québec. Le tourisme en Mauricie représente un secteur important de l’économie de la région avec quelques 1,2 à 1,5 million de visiteurs chaque année. Une association touristique régionale nommée « Tourisme Mauricie » est chargée du développement et de la promotion des produits touristiques en accord avec les organisations touristiques locales. (Tourisme Mauricie, 2013) L’organisation Culture Mauricie, regroupent des personnes et des organismes se chargeant de projets qui permettent de favoriser le développement artistique et culturel régional (Culture Mauricie, 2015).En 2007, elle décide de diagnostiquer et de positionner stratégiquement le tourisme culturel d’expérience en Mauricie (Tourisme Mauricie, 2013). Tout d’abord en dressant un bilan de la situation actuelle et enfin il fut question de délimiter le potentiel de développement du tourisme culturel d’expérience en Mauricie.

Après divers travaux de recherche et d’analyses plusieurs constats stratégiques ont pu être définis. Ceux-ci précisent la stratégie gagnante à long terme pour la région, celle de développer le tourisme culturel d’expérience. En effet, cette stratégie fut vue comme un moyen de se différencier de la concurrence touristique et d’assurer une longue vie sur un marché de plus en plus axé sur l’expérience vécue du consommateur. Composé de cinq principes directeurs, cette nouvelle vision de positionnement stratégique prévoit que la région de la Mauricie devienne une région phare en ce qui concerne le tourisme culturel d’expérience (Lemay+DAA, 2014). Depuis 2013, la deuxième phase du développement du tourisme culturel d’expérience en Mauricie s’est mise en marche. L’organisation Culture Mauricie a démarré la commercialisation des produits culturels d’expériences avec sa campagne « 21 expériences à vivre en tous sens ». Ces 21 produits sont répartis dans toute la région se démarquent par leur authenticité, leur interactivité et leur originalité qui permettent à la destination de la Mauricie de devenir une région précurseur en matière de tourisme culturel d’expérience. Un site internet regroupe tous ces types de produits où le public est invité à utiliser ses cinq sens pour découvrir la culture de la Mauricie (Tourisme Mauricie, 2013).

• En France : Imayana Imayana est un concept de réalité augmentée qui permet de faire visiter une partie de la ville de Bordeaux. Ayant pour support une tablette, Imayana permet de plonger le visiteur dans le Bordeaux du 18e siècle. Elle fut présentée pour la première fois au public durant les journées du patrimoine durant le mois de septembre 2012. Simple d’utilisation, le programme Imayana est sur une tablette qui est elle-même munie d’un GPS ensuite il suffit de suivre un parcours qui est indiqué à l’écran. La tablette tactile permet également d’approfondir les explications sur la visite si besoin (Lherm, 2012). D’une durée totale d’environ deux heures et 30 minutes, Imayana est un outil innovant avec un effet d’immersion très réussi qui plongent le visiteur dans des images reconstituant le passé au travers d’images actuelles perçues par la caméra d’une tablette. L’expérience coûte 10 euros et une centaine de tablettes sont en location à l’office du tourisme de Bordeaux (Bordeaux Tourisme, 2015).

Réaction par rapport à l’offre

Cette partie de l’enquête consiste à savoir l’avis des personnes interrogées par rapport à l’idée de nouvelles offres de tourisme d’expérience. La première question posée dans cette section, respectivement la numéro neuf du questionnaire, demande le degré d’intérêt des questionnés pour une offre valaisanne comprenant une dégustation de produit du terroir, visite d’un atout du paysage tout cela combiné dans une expérience utilisant les sens du participant. Quatre possibilités de réponses étaient disponibles allant de très intéressé à pas du tout intéressé. Le plus grand nombre de personnes, au total 64, ont répondu être partiellement intéressé par une offre de ce genre. Juste derrière 54 personnes se disent très intéressées par une expérience comprenant tous ces éléments. Il est donc possible de confirmer que la plupart des sondés réagissent positivement à une offre expérientielle. La deuxième question concerne cette fois-ci l’attirance des personnes questionnées envers l’intégration des nouvelles technologies dans les offres touristiques (question 10). Les résultats démontrent que les sondés sont majoritairement plutôt intéressés à l’intégration des nouvelles technologies dans le tourisme à plus de 42%.

Cependant, suivi de très près à plus de 34 % par les personnes se disant que moyennement attirées par des offres touristiques technologiques. Les avis sont donc très divergeant sur la question et les nouvelles technologies ne se sont pas des éléments primordiaux pour les questionnés. La troisième question de la section traite de l’attirance des sondés pour les concepts de jeux grandeur nature de mise en scène tels que les chasse aux trésors et les jeux d’évasion. Comme pour la précédente question, le plus de personnes, 49 dans ce cas, disent être plutôt intéressés par ce genre de concept ainsi suivi de près par 38 personnes ayant répondu n’être plutôt pas attirés par ces jeux. Ainsi comme précédemment, les jeux grandeur nature laissent les sondés perplexes, qui ils ne les considèrent pas parmi les choses indispensables pour faire partie d’une offre touristique. Les résultats des deux prochaines questions, la 12e et 13e du questionnaire, seront analysés ensemble car elles traitent du même sujet et l’étudiante à besoin de savoir si les personnes interrogées ont déjà séjourné dans un fort militaire du 20e siècle et si elles seraient intéressées d’essayer ou de réitérer l’expérience. Plus de 84% des sondés non jamais passé la nuit dans un fort militaire du 20e siècle, ce qui montre que cette expérience est innovante et nouvelle pour la plupart des gens. De plus, la majorité des personnes interrogées, soit 80 personnes, répondent positivement à l’envie de passer la nuit dans un fort.

Table des matières

Résumé
Avant-propos & Remerciements
Table des matières
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction
1. Contexte du travail
1.1. Position du travail dans la recherche
2. Gastronomie Valaisanne
2.1. Définition d’un produit du terroir
2.2. Sigles AOP et IGP
2.3. Produit protégé AOP & IGP
2.4. Choix des produits du terroir pour la création des produits d’expériences
3. Atouts du paysage valaisan
3.1. Qu’est-ce qu’une étude comparative ?
3.2. Choix des atouts paysagers pour la création des produits d’expériences
4. Analyse de l’offre valaisanne
4.1. La définition d’un produit d’expérience
4.2. Analyse d’offres d’expériences existantes en Valais
5. Best Practices de l’étranger
5.1. Au Canada : Culture Mauricie, tourisme culturel d’expérience
5.2. En France : Imayana
5.3. L’application mobile : L’Explorateur Parc Parcours
6. Piste à retenir pour des produits d’expérience
7. Analyse de la demande en matière de produit d’expérience
7.1. Résultat de l’enquête
7.1.1. Questions sociodémographiques
7.1.2. Questions sur les habitudes de consommation touristique actuelles
7.1.3. Réaction par rapport à l’offre
8. Conception des trois produits d’expériences
8.1. Connaitre sa clientèle
8.1.1. Connaitre sa région
8.1.2. Réfléchir aux types d’expériences qui concordent avec votre entreprise
8.2. Le 1er produit
8.2.1. Réfléchir aux types d’expériences qui concordent avec votre entreprise
8.2.2. Planifier l’expérience
8.2.3. Définir le rythme par l’itinéraire
8.2.4. Choisir ses partenaires et ses fournisseurs de produits et d’expériences
8.2.5. Se positionner dans le marché
8.2.6. Établir le prix
8.2.7. Marketing et communications
8.2.8. Evaluer l’expérience
8.3. Le 2e produit
8.3.1. Choisir un thème ou une histoire
8.3.2. Planifier l’expérience
8.3.3. Définir le rythme par l’itinéraire
8.3.4. Choisir ses partenaires et ses fournisseurs de produits et d’expériences
8.3.5. Se positionner dans le marché
8.3.6. Établir le prix
8.3.7. Marketing et communications
8.3.8. Evaluer l’expérience
8.4. Le 3e produit
8.4.1. Choisir un thème ou une histoire
8.4.2. Planifier l’expérience
8.4.3. Définir le rythme par l’itinéraire
8.4.4. Choisir ses partenaires et ses fournisseurs de produits et d’expériences
8.4.5. Se positionner dans le marché
8.4.6. Établir le prix
8.4.7. Marketing et communications
8.4.8. Evaluer l’expérience
8.5. Synthèse des interviews
Conclusion
Références
Annexe I : Liste de tous les produits du terroir valaisan
Annexe II : Propositions de recette avec les produits du terroir AOP et IGP valaisans
Annexe III : Questionnaire utilisé pour l’étude de marché
Annexes IV : Résultats complet de l’enquête
Annexes V : Correspondance avec les fournisseurs
Déclaration de l’auteur

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