Protéger de l’Orge d’une rivière

Une rivière dangereuse

Nous l’avons vu, l’eau est utile à l’Homme

Par conséquent, la rivière d’Orge est utilisée par les hommes et les femmes des communes qui la voient passer. Cependant, il existe un revers de la médaille. Le cours d’eau, bien que fortement aménagé, n’en reste pas moins un élément naturel soumis à d’autres éléments naturels. Il peut se retourner contre l’Homme. Voilà pourquoi les communes et leurs habitants doivent se protéger de l’Orge en ce qu’elle peut leur nuire. En 1838, dans sa fiche de renseignement sur l’Orge365, le sous-préfet de Corbeil avance que 328 hectares de terres sont sujets aux inondations lors des grosses pluies ou des débordements de la Seine.

Il explique que les inondations ont lieu sur deux mois sans pour autant préciser desquels il s’agit. Le fait que les débordements surviennent lors des grosses pluies laisse cependant supposer qu’ils ont lieu durant l’hiver, ce qui est confirmé par la plupart des feuilles d’informations sur l’Orge remplies par les maires des communes traversées par la rivière366. Ces mêmes feuilles nous livrent quelques précisions supplémentaires. A Arpajon, les inondations seraient entre autres dues à la fonte des neiges et aux orages, mais elles seraient de courtes durées367, tout comme à St-Germain368. A Leuville, les débordements sont fréquents avec les crues d’hiver. Ils engloutissent en temps normal vingt à trente hectares de prairies durant huit à quinze jours, mais certaines inondations extraordinaires vont jusqu’à couvrir entièrement les soixante-cinq hectares de prairies369. Les débordements sont également fréquents à St-Michel notamment du fait du peu d’élévation des berges. Ils s’étendent sur toute la prairie (51,44 hectares) pendant une courte durée en hiver, mais également quelques fois en été370. A Villiers, la submersion de treize hectares de prairies dure près d’un mois entier suite au dégel et aux orages..

Là encore, étant donné l’origine du sinistre, il y a de fortes probabilités pour que les débordements aient lieu en hiver, comme pour les autres communes précédemment évoquées. Pour ce qui est d’Épinay, la crue des eaux provoque l’inondation de dix-sept hectares de prairies pendant deux mois de l’année372. Cette crue est importante puisque c’est dans la commune d’Épinay que l’Orge reçoit les eaux de l’Yvette. Si à Morsang des inondations ont régulièrement lieu en hiver et quelques fois au moment des récoltes373, les débordements de l’Orge sont qualifiés d’accidentels à Savigny. Tout comme à Juvisy374, les inondations y sont d’ailleurs plus souvent le fruit de brèches dans la berge que de débordements à proprement parler375. En revanche, l’encombrement des boëles cause l’engloutissement de quinze à dix-huit hectares de prairies, et laisse planer sur ces terres la menace d’un retour à l’état marécageux d’antan376. A Viry, le manque de profondeur de l’Orge ainsi que les crues de la Seine provoquent fréquemment l’inondation de dix à douze hectares de terres377. L’eau y stagne jusqu’à évaporation ou imbibition complète des terrains submergés , ce qui peut prendre un certain temps lorsque les débordements surgissent en hiver. Enfin, Athis également doit faire face à l’influence de la Seine puisque douze hectares de terres sont engloutis lorsque le fleuve monte d’un demi-mètre, et ce, pour une durée indéterminée379. En 1836, ce sont même cinquante hectares qui se retrouvent inondés..

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