Rappel sur les caractéristiques des armes a feu

Les caractéristiques des armes a feu, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

PHYSIOPATHOLOGIE DES LESIONS BALISTIQUES

La physiopathologie des traumatismes balistiques repose sur le comportement du projectile dans l’organisme, comportement dépendant de facteurs balistiques et anatomiques (3, 4, 5).

LES FACTEURS BALISTIQUES

Un traumatisme balistique correspond à un transfert d’énergie entre un projectile en mouvement et l’organisme.
Ce transfert est fonction de l’énergie initiale du projectile, proportionnelle à la moitié de sa masse et au carré de sa vitesse (E = /21 mV2). Les projectiles à haute vitesse, c’est-à-dire supersonique, ont donc théoriquement le pouvoir vulnérant le plus important. La vitesse du projectile décroît avec la distance du fait de la résistance de l’air à sa progression. Dans les traumatismes par arme à feu, cet élément est moins important du fait de l’aérodynamisme des balles et des faibles distances de tir le plus souvent constatées.
Indépendamment de la vitesse du projectile, le transfert d’énergie va dépendre de la nature du projectile (balle, plombs), de sa composition (capacité à s’écraser, à se fragmenter), de sa stabilité (effet de bascule, de rotation). Tous ces éléments en augmentant la surface de transfert d’énergie du projectile à l’organisme vont aggraver les lésions observées.

LES FACTEURS ANATOMIQUES

Plusieurs facteurs tissulaires jouent un rôle important dans la morphologie des blessures observées, surtout la densité et l’élasticité des tissus concernés par le traumatisme.
Plus la densité des tissus seront élevée et leur asticitéél faible, plus le transfert d’énergie sera importante.
Ainsi, les structures osseuses, les plus denses de l’organisme seront celles à haut transfert d’énergie avec pour conséquence la possibilité des fractures complexes.
Les organes à haute teneur en eau, denses et peu élastiques, comme les organes pleins abdominaux, les reins, le cœur et le cerveau, sont le siège de lésion à type d’éclatement et de broiement.
Les organes à haute teneur en air, peu denses et élastiques, comme le poumon, l’estomac, la vessie, sont plus résistants aux traumatismes balistiques du fait du faible transfert d’énergie observé, en l’absence de fragmentation du projectile. Toutefois, un estomac plein ou une vessie pleine se comporteront comme des organes denses au regard d’un traumatisme balistique.
Les figure 1 à figure 8, à partir du comportement d ‘une munition dans un bloc de gélatine, donnent des exemples de lésions en fonction des régions anatomiques et la nature du projectile.
Ces données physiopathologiques succinctes reposent sur les travaux expérimentaux consacrés au comportement des projectiles et sur des observations cliniques. Il faut surtout souligner la très grande variabilité de ce comportement en fonction des différents facteurs exposés précédemment (nature, composition, vitesse, stabilité du projectile, densité, élasticité des susti traversés).
En pratique, aucune théorie physique ne permet cependant de prévoir avec certitude le comportement d’un projectile dans le corps humain (2, 6). Toutefois, ces éléments peuvent aider le clinicien dans sa prise ne charge d’un blessé victime d’un traumatisme pénétrant.
La connaissance du type d’arme, du type de munitions, de la distance d’impact, du port d’un gilet pare-balles (7) lui permettra d’estimer le pouvoir lésionnel potentiel. Il faut toutefois rappeler que la gravité de la blessure va surtout dépendre de l’organe touché, plus que du type de projectile vulnérant.
Figure1: Trajet rectiligne d’une balle très lourde à travers les muscles donnant un tunnel d’attrition assez régulier Rouvier[ B, Lenoir B, Rigal S. Les traumatismes balistiques. Conférences d’actualisation, Paris: Elsevier, SFAR, 1997 : 703-716] (1).
Figure 2: Trajet rectiligne d’une balle très lourde à travers le poumon donnant un tunnel d’attrition moins régulier qu’à travers les muscles [Rouvier B, Lenoir B, Rigal S. Les traumatismes balistiques. Conférences d’actualisation, Paris: Elsevier, SFAR, 1997: 703-716] (1).
Figure3: Effet de champignonnage d’une balle en plomb non blindée : chambre de cavitation, absence d’orifice de sortie [Rouvier B, Lenoir B, Rigal S. Les traumatismes balistiques. Conférences d’actualisation, Paris: Elsevier, SFAR, 1997 : 703-716] (1).

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