Rappels sur Balanites aegyptiaca

POTENTIALITES DE VALORISATION DES FRUITS DU « SOUMPE » : BALANITES AEGYPTIACA

 Répartition géographique

 Balanites aegyptiaca est une espèce d’arbre classée soit en tant que membre de la famille des Zygophyllacées ou de la famille des Balanitaceae. Elle est l’une des espèces végétales les plus communes des zones arides de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud (Hall et al., 1991). En Inde, elle est particulièrement retrouvée dans les régions de Rajastan, Gujarat, Madhya Pradesh et Deccan. Elle est l’une des plantes les plus courantes au Sénégal. Elle peut 5 être retrouvée dans de nombreux habitats et tolère une grande variété de type de sols allant du sable à l’argile lourde (Chothani et Vaghasya, 2011). Balanites aegyptiaca est très abondant dans tout le Sahel du Sénégal : vallée du Fleuve, Djolof, Cayor, Ferlo, Walo et le Baol. Il pénètre profondément dans la région à climat soudanien et jusqu’en Casamance maritime (à l’extrême sud-ouest du pays) où il reste hors des sols inondables. Au Sénégal, la végétation de l’espèce est très abondante dans la zone sylvopastorale (Ferlo ou désert anthropique du Sénégal), milieu constitué par un vaste plateau limité au Nord et à l’Est par le fleuve Sénégal, à l’Ouest par les dunes fixées du Cayor et du Djolof et la vallée morte du Ferlo. L’espèce est moins fréquente dans la zone soudanienne. Dans le Fouladou et en Basse-Casamance, elle est présente le long des axes routiers. Elle est également présente dans la région de Kédougou (Von-Maydell, 1990). 

Description botanique 

Le port

 Balanites aegyptiaca est un arbre à fût droit, généralement de petite taille, de 6 à 9 m de haut. La cime sphérique est formée d’un enchevêtrement de branches dressées retombantes. Les rameaux ont de longues épines robustes d’environ 8 cm insérées à l’aisselle des feuilles. L’écorce du tronc de couleur marron foncé à gris est lisse chez la jeune plante ; profondément fissurée et écailleuse chez la plante âgée (Kerharo et Adam 1974). 

Les feuilles

Les feuilles sont alternes, bifoliolées, glabres à l’état juvénile et par la suite coriaces et vert foncé. Les folioles sont obovales ou arrondies et entières. Elles peuvent mesurer jusqu’ à 6 cm de long sur 4 cm de large. Leur sommet est obtu, le limbe est dissymétrique avec une partie supérieure un peu plus large. Le pétiole est court et présente 2 stipules courtes et cotonneuses à la base (Kerharo et Adam 1974).

Les fleurs

Les fleurs sont petites, pentamères et de couleur jaune-verdâtre. Elles sont hermaphrodites et retrouvées à l’aisselle des feuilles. Elles sont disposées en cymes axillaires ou échelonnées sur un court rameau. Les 5 sépales velus et longs de 5 mm sont ovales et caduques. Les pétales ayant environ 5 mm de longueur sont blanc-verdâtres, oblong-lancéolés. 6 Ils peuvent être nus ou à poils très courts. Le style et les dix étamines sont glabres ; l’ovaire est densément velu (Kerharo et Adam 1974).

 Le fruit 

Le fruit est une drupe jaune ou rougeâtre à maturité, de forme ovoïde et légèrement anguleuse. Il mesure 3 à 4 cm de long et est constitué :  d’un épicarpe jaune mince cireux et dur,  d’un mésocarpe brun charnu et comestible,  d’un endocarpe ligneux ovoïde, très dur et renfermant une graine blanchâtre elliptique et oléagineuse (Kerharo et Adam 1974). La pulpe est douce-amer et est commestible (Chothani et al., 2011). La figure 1 illustre les fruits, feuilles et fleurs de Balanites aegyptiaca. La figure 2 représente l’amande de la graine. Figure 1: Balanites aegyptiaca : fruits, feuilles et fleurs Figure 2: Amandes de Balanites aegyptiaca 

 Utilisations de Balanites aegyptiaca

Dans la région soudano-sahélienne, Balanites aegyptiaca occupe une place importante dans la vie quotidienne des populations. En effet, grâce à ses fruits, ses feuilles, son huile et ses divers autres produits, il constitue un important appoint alimentaire. Le fruit appelé datte du désert est apprécié pour sa richesse en glucides et en vitamines. Il est sucé comme un bonbon. La pulpe sucrée et mucilagineuse du fruit est comestible crue, fraiche ou séchée. Chez les Peulhs du Nigeria et au Tchad, les jeunes feuilles sont consommées en sauce ou comme légumes. Au 7 Tchad, la graine grillée et réduite en farine sert à la fabrication du pain ou des soupes. L’huile limpide, claire très fruitée et d’un goût agréable est consommée en Ouganda. Elle remplace parfois l’huile d’arachide et entre également dans la préparation de beignets. Les rameaux feuillés et les fruits sont appréciés également par le bétail (Vivien et Faure, 1995). En Médecine traditionnelle, le fruit est utilisé comme laxatif, vermifuge, émétique. Il est aussi utilisé dans le traitement des maux d’estomac. Le nectar de fruits ou le décocté concentré frotté sur les parties enflammées calme la douleur. Les racines sont calmantes, antihelminthiques et purgatives. La décoction d’écorces de racines est conseillée pour traiter la fièvre jaune, l’ictère et la syphilis. Les racines sont utilisées pour traiter les douleurs abdominales (Haddad, 2000 ; Mordelet, 2001 ; Pousset, 2004). 

Composition chimique

Selon Haddad (2000) les fruits de Balanites aegyptiaca contiennent des composés phénoliques, stéroïdiques et d’autres substances telles que les lipides, les glucides, les protides et les vitamines. 

Les composés phénoliques 

Les furanocoumarines Les furanocoumarines isolées à partir des écorces de Balanites aegyptiaca sont le bergaptène et la (+) – Marmésine. Ces deux molécules ont été isolées d’un extrait chloroformique d’écorces de tige (Seida et al., 1981). Leurs formules chimiques sont représentées par la figure 3 suivante. O O O OCH3 Bergaptène O O OH O Marmésine Figure 3: Structures chimiques des furanocoumarines (R. Thiam, 2015).  Les flavonoïdes Les flavonoïdes décrits sont au nombre de sept. Ce sont des hétérosides de type flavonol. Ils sont retrouvés au niveau des feuilles, des branches et des fruits. Il s’agit de : la quercétine-3- 8 glucoside, la quercétine-3-rutinoside, l’isorhamnétine-3-glucoside, l’isorhamnétine-3-Orutinoside, l’isorhamnétine-3-7-diglucoside, l’isorhamnétine-3-rhamnogalactoside, l’isoramnétine-3-O-robinobioside. Les formules chimiques de quelques uns de ces flavonoïdes sont illustrées par la figure 4 suivante. OH O HO O OH O OH OH OH O OH Quercétine-3-glucoside O OH HO O O O HO OH OH OH OH OCH3 Isorhamnétine-3-glucoside O OH HO O OH Isorhamnétine-3- rhamnogalactoside OMe O (S) (R) (S) (S) (R) O O (R) (R) (R) (R) (S) O OH Me OH OH OH HO OH OH O HO O OMe OH O O O O OHOH OH OH HO OH CH3 Isorhamnétine-3-O-robinoside Figure 4: Structures chimiques de quelques flavonoïdes : Heard et al., 1956 ; Hechter and Pincus, 1954 ; Roberts and Szego, 1955

 Les composés stéroïdiques 

Ce sont essentiellement des saponosides stéroïdiques et des génines libres issues de ces saponines.  Les sapogénines stéroïdiques La plante renferme d’importantes quantités de sapogénines stéroïdiques. Il s’agit principalement de la diosgénine et du yamogénine. Ces sapogénines stéroïdiques ont été extraits de différents organes traités à l’état frais : graines, écorces de tige, fruits murs (Hardman et Sofora, 1970). La figure 5 illustre la structure chimique du Yamogénine. O O CH3 HO CH3 CH3 Yamogenine Figure 5: Structure chimique du yamogénine (R. Thiam, 2015).  Les saponosides Ils sont retrouvés dans les différentes parties de la plante : fruits, racines, écorces et graines. Il existe environ une quinzaine de saponosides parmi lesquels :  26-b-D-glucopyranosyl-25(R)-furost-5-ène-3,22,26-triol-3-O-{[a-Lrhamnopyranosyl- (1→2)]-b-D-xylopyranosyl-(1→2)}-b-D-xylopyranoside ou balanitésine,  26-O-b-D-glucopyranosyl-3b,22,26-trihydroxyfurost-5-ène-3-O-a-Lrhamnopyranosyl- (1→2)-b-D-glucopyranosyl-(1→2)-b-glucopyranoside ou balanitoside,  Yamogénine-O-a-L-(1→2)-b-D-glucopyranosyl (1→4)-[a-L-rhamnopyranosyl-(1→2)-bglucopyranoside ou balanitine 1 (il existe sept balantines numérotés de 1 à 7),  Prégn-5-ène-3b,16b,20(R)-triol-3-0-(2,6-di-O-a-L-rhamnopyranosyl)-b-Dglucopyranoside ou balagyptine 18,  Prégn-5-ène-3b,16b,20(R)-triol 3-O-b-D-glucopyranoside (R. Thiam, 2015). 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
1. Rappels sur Balanites aegyptiaca
1.1. Balanites aegyptiaca
1.1.1. Taxonomie et dénominations
1.1.2. Répartition géographique
1.1.3. Description botanique
1.1.3.1. Le port
1.1.3.2. Les feuilles
1.1.3.3. Les fleurs
1.1.3.4. Le fruit
1.1.5. Composition chimique
1.1.5.1. Les composés phénoliques
1.1.5.2. Les composés stéroïdiques
1.1.5.3. Les autres constituants
1.1.6. Propriétés pharmacologiques
1.1.6.1. Activité antimicrobienne
1.1.6.2. Activité antidiabétique
1.2. Activité hypocholestérolémiante
1.2.1. La cholestérolémie
1.2.2. La structure du cholestérol
1.2.3. Synthèse du Cholestérol
1.2.4. Le transport du cholestérol dans l’organisme
1.3. Suivi de la stabilité
1.3.1. Les techniques de stabilisation
DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES
2.1. Matériel
2.2. Méthodes
2.2.1. Préparation des échantillons
2.2.2. Extraction du nectar de Balanites aegyptiaca
2.2.2.1. Trempage
2.2.2.2. Macération/Extraction
2.2.2.3. Filtration du nectar
2.2.2.4. Conditionnement du nectar de Balanites aegyptiaca
2.2.3. Stabilisation thermique du nectar de Balanites aegyptiaca
2.2.3.1. Pasteurisation du nectar de Balanites aegyptiaca
2.2.3.2. Conservation et stockage du nectar de Balanites aegyptiaca pasteuris
2.2.4. Suivi de la stabilité du nectar de Balanites aegyptiaca
2.2.4.1. Dosage des sucres totaux
2.2.4.2. Détermination du pH
2.2.4.3. Détermination de l’acidité titrable
2.2.4.4. Détermination de la quantité de fibres
2.2.4.5. Analyses microbiologiques
2.2.4.5.1. Préparation du milieu PCA (Plate Count Agar)
2.2.4.5.2. Préparation CGA (Gélose glucosée au chloramphénicol)
2.2.4.5.3. Préparation du DCL (Desoxycholate-Citrate-Lactose)
2.2.4.5.4. Dilution
2.2.4.5.5. Ensemencement
2.2.4.5.6. Incubation et lecture
2.2.5. Dosage du taux de Cholestérol total
2.2.6. Procédure de détermination des triglycérides
2.2.7. Détermination du HDL-cholestérol
3. Résultats et discussion
3.1. Quantité de fibres
3.2. Sucres totaux
3.3. Détermination p
3.4. Acidité titrable
3.5. Analyses microbiologiques
3.6. Dosage du cholestérol
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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