RELATIONS ENTRE URICEMIE ET DYSLIPIDEMIES AU COURS DU DIABETE

RELATIONS ENTRE URICEMIE ET
DYSLIPIDEMIES AU COURS DU DIABETE

INTRODUCTION 

L’acide urique est le produit ultime de dégradation des bases puriques chez les humains. C’est l’une des rares substances biochimiques, sinon la seule substance, dont les valeurs de référence (15 à 60 mg/l chez la femme ; 25 à 70 mg/l chez l’homme) avoisinent son seuil de précipitation (68 mg/l) dans le plasma humain . Des taux plasmatiques élevés d’acide urique peuvent être à l’origine de la goutte et de la lithiase urinaire. L’hyperuricémie serait aussi impliquée dans la physiopathologie de l’hypertension, de la maladie rénale chronique, de l’athérosclérose, avec ou sans évènements cardiovasculaires, et du diabète .Le diabète est une hyperglycémie chronique due à un déficit quantitatif et / ou qualitatif de l’insuline, qui peut avoir des complications chroniques à titre de microangiopathies ou de macroangiopathies. Le diabète de type 2 est souvent associé à une dyslipidémie qui contribue à la survenue des complications vasculaires et qui est caractérisée par une hypoHDLcholestérolémie (HDL-c) et une hypertriglycéridémie (TG) .Le tissu adipeux pèse 7 – 20 kg chez un Homme de 70 kg. Il représente une réserve importante (80 % de sa masse totale) de triglycérides. Les adipocytes synthétisent les triglycérides à partir du glycérophosphate et des acides gras provenant surtout des VLDL et des chylomicrons soumis à l’action de la lipoprotéine lipase plasmatique activée par l’apoprotéine AI des HDL. Ils hydrolysent, grâce à la triglycéride lipase, les triglycérides en glycérol et acides gras qui gagnent les tissus qui les utilisent. L’insuline stimule la lipidogenèse ; la lipotropine, les cathécholamines, l’ACTH, les hormones thyroidiennes activent la lipolyse. La xanthine oxydoréductase (XOR), enzyme qui catalyse la synthèse de l’acide urique à partir de la xanthine, favoriserait l’adipogenèse .De plus, l’acide urique, per se, et par ses cristaux, serait une substance pro-oxydante et pro-inflammatoire, en particulier, sur les adipocytes.Dès lors, il semble pertinent de poser la question de savoir si l’hyperuricémie, définie avec les valeurs de référence actuelles de l’uricémie, ne favoriserait pas la survenue de complications vasculaires chez les diabétiques en entrainant une dyslipidémie. Pour mener cette étude, nous allons, après des rappels ciblés, énoncer les critères de sélection de la population d’étude, décrire les méthodes utilisées et présenter les résultats et la discussion. 

 Diabète et complications chroniques

Définition du diabète

 Le diabète sucré est un groupe de maladies métaboliques caractérisées par une hyperglycémie chronique qui résulte d’un défaut de la sécrétion de l’insuline ou d’une anomalie de l’action de l’insuline sur ses cellules cibles ou encore de ces deux anomalies associées. Cette hyperglycémie chronique se traduit sur le plan clinique par l’apparition de symptômes cardinaux du diabète à type de polyurie, polydipsie, amaigrissement et quelquefois de polyphagie et de troubles de la vision [6]. I.2. Critères diagnostiques du diabète Chez un sujet dont l’homéostasie glucidique est normale, la glycémie veineuse à jeun d’au moins 8 heures se situe entre 0,70 et 1,10 g/l et l’hyperglycémie veineuse après 2 heures à la suite d’une charge orale d’au plus 75 g de glucose (HGPO-2h) doit être inférieure à 1,40 g/l . Le diagnostic de diabète est basé sur la glycémie à jeun et l’HGPO-2h. En effet, le diagnostic de diabète est retenu [2, 6] : – lorsque, chez un sujet, la glycémie à jeun, sur deux jours consécutifs, reste supérieure ou égale à 1,26g/l. – lorsque, chez un sujet présentant des signes cliniques cardinaux du diabète, à un moment quelconque de la journée, la glycémie est supérieure ou égale à 2 g/l. – lorsque, chez un sujet, la glycémie à jeun est comprise entre 1,10 g/l et 1,26 g/l et l’HGPO2h est supérieure ou égale à 2 g/l. D’autres anomalies de la régulation de l’homéostasie glucidique sont également définies. Elles précèdent le plus souvent l’apparition du diabète. Il s’agit notamment de l’hyperglycémie modérée à jeun et de l’intolérance au glucose [2, 6]. Dans l’hyperglycémie modérée à jeun, la glycémie à jeun est comprise entre 1,10 g/l et 1,26 g/l. Dans l’intolérance au glucose, l’HGPO- 2h est comprise entre 1,40 g/l et 2 g/l. Les valeurs-seuils de 1,26 g/l pour la glycémie à jeun et de 2 g/l pour l’HGPO-2h sont retenues car elles correspondent aux valeurs de la glycémie à partir desquelles la rétinopathie apparait le plus souvent chez les sujets diabétiques [2, 6]. A ces valeurs de glycémie sont associées des valeurs d’HbA1c qui permettent d’adopter des critères diagnostiques du diabète, en sus des critères mentionnés ci-dessus .Ainsi, lorsque les résultats de la glycémie à jeun de même que ceux de l’HbA1c sont simultanément disponibles, le diagnostic du diabète est retenu si [2, 6]: 4 – la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 g/l et l’HbA1c supérieure ou égale à 6,5% – la glycémie à jeun pour une première fois est supérieure ou égale à 1,26 g/l tandis que l’HbA1c est inférieure à 6,5% et que pour une seconde fois la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 g/l même si l’HbA1c reste inférieure à 6,5%. – la glycémie à jeun pour une première fois est inférieure à 1,26 g/l alors que l’HbA1c est supérieure ou égale à 6,5% et que pour une seconde fois la glycémie à jeun est inférieure à 1,26 g/l mais que l’HbA1c reste supérieure à 6,5%. On distingue essentiellement deux types de diabète : le diabète de type 1 et le diabète de type 2.

Définition et caractéristiques du diabète de type 1

 Le diabète de type 1 correspond à une hyperglycémie chronique consécutive à une insuffisance ou à une absence totale de sécrétion d’insuline due une destruction partielle en continu ou totale des cellules β insulino-sécrétrices des ilots de Langerhans du pancréas [2, 6]. Le diabète de type 1 est subdivisé en: 

Diabète de type 1 auto-immun 

Le diabète de type 1 auto-immun apparaît généralement chez le sujet jeune (enfant et adolescent) mais peut aussi survenir à tout âge, y compris après 70 ans. La destruction des cellules β du pancréas, rapide (enfant et adolescent) ou plus lente (adulte), est due à un processus auto-immun authentifié par la présence d’auto-anticorps dirigés contre les cellules β du pancréas ou leurs produits. Ce sous-type de diabète est fortement associé aux gènes DQA et DQB du système HLA et est influencé par les gènes DRB. D’autres affections autoimmunes peuvent être associées (vitiligo, maladie de Biermer, maladie d’Addison, maladie de Basedow, thyroïdite de Hashimoto…)

 Diabète de type 1 idiopathique

 Il est retrouvé chez une minorité de patients. Certains présentent une insulinopénie permanente avec une céto-acidose d’origine inconnue ; ce sous-type, à forte composante héréditaire, est plus fréquent chez les sujets d’origine africaine ou asiatique. Chez les africains, une forme voisine est caractérisée par une céto-acidose révélatrice après laquelle l’insulinothérapie n’est plus indispensable 

Définition et caractéristiques du diabète de type 2 

Le diabète de type 2 était autrefois appelé diabète non insulinodépendant ou diabète de l’adulte. Il représente actuellement 90 à 95 % des cas de diabète [2,6]. Il inclut les patients qui présentent une insulino-résistance associée à une insulinopénie relative (plutôt qu’absolue) 5 tout au moins à l’entame de la maladie. Les patients diabétiques de type 2 n’ont pas souvent besoin d’un traitement à l’insuline pour survivre. Il existe sans doute différentes causes pour cette forme de diabète. Bien que les étiologies spécifiques du diabète de type 2 ne soient pas encore connues, la destruction auto-immune des cellules β n’intervient pas, de même que les autres causes des autres formes de diabète .La plupart des patients atteints de diabète de type 2 sont obèses. L’obésité, elle-même, provoque un certain degré de résistance à l’insuline. Les patients qui ne sont pas obèses selon les critères de poids traditionnels présentent une répartition androïde des graisses [20]. Dans cette forme de diabète, la cétoacidose se produit rarement de manière brutale et elle survient généralement en association avec le stress induit par une autre maladie comme une infection [65]. Ce type de diabète reste fréquemment non diagnostiqué pendant des années du fait que l’hyperglycémie se développe progressivement pour ne laisser apparaitre les signes cliniques cardinaux du diabète que très tardivement [20, 65]. Néanmoins, ces patients ont un risque accru de développement de complications micro et macroangiopathiques .Dans le diabète de type 2, la sécrétion d’insuline est insuffisante pour compenser la résistance à l’insuline. Cette insulino-résistance peut s’améliorer avec la réduction du poids et / ou le traitement pharmacologique de l’hyperglycémie [65]. Le risque de développer cette forme de diabète augmente avec l’âge, l’obésité et le manque d’activité physique [65]. Le diabète de type 2 survient plus fréquemment chez les femmes ayant développé un diabète gestationnel et chez les sujets souffrant d’hypertension ou de dyslipidémie [65]. Le diabète de type 2 est souvent associé, comme le diabète de type 1 auto-immun, sinon plus que celui-ci, à une forte prédisposition génétique. Lorsque l’un des deux parents est diabétique, le risque pour les enfants est de 30% mais, lorsque les deux parents sont atteints, le risque pour les enfants est de 50% [33]. Cependant, la génétique de cette forme de diabète est complexe et pas clairement définie. Une faible association entre le diabète de type 2 et 10 gènes répertoriés a été démontrée, et le peu de variants de susceptibilité connus (PPARG, KCNJ11) n’augmente que très légèrement le risque de survenue du diabète de type 2. Il a récemment été identifié, dans 20% des cas, un gène majeur de susceptibilité du diabète de type 2 (TCF7L2). Ce gène est associé à l’altération de la sécrétion de l’insuline [65]. Le diabète de type 2, comme le diabète de type 1, peut être à l’origine de complications chroniques à titre de macroangiopathies ou de microangiopathies comme la néphropathie diabétique

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIRE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. Diabète et complications chroniques
I.1. Définition du diabète
I.2. Critères diagnostiques du diabète
I.3. Définition et caractéristiques du diabète de type 1
I.4. Définition et caractéristiques du diabète de type 2
I.5. Physiopathologie de la néphropathie diabétique
I.6. Physiopathologie des complications macrovasculaires au cours du diabète
II. Acide urique et complications chroniques du diabète
II.1. Acide urique : biosynthèse et propriétés physicochimiques
II.2. Acide urique : homéostasie et rôle physiologique
II.3. Acide urique et néphropathie diabétiqu
II.4. Acide urique et complications macroangiopathiques du diabète
SECONDE PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
OBJECTIFS
I-1.Objectifs généraux
I-2.Objectifs spécifiques
CADRE DE L’ETUDE
POPULATION
MATERIELS ET METHODES
IV-1 Matériels
IV-1.1 Matériels de détermination des caractéristiques anthropométriques et cliniques
IV-1.2. Matériels de détermination des paramètres biologiques
IV-2 Méthodes
IV-2.1. Méthodes d’étude des caractéristiques anthropométriques et cliniques
IV-2.2. Méthodes d’étude des paramètres biologique
IV-2.2.1. Conditions préanalytiques
IV-2.2.2. Détermination de l’uricémie
IV-2.2.3. Détermination de la glycémie à jeun
IV-2.2.4. Détermination du taux d’HbA1c
IV-2.2.5. Détermination de la triglycéridémie
IV-2.2.6. Détermination de la cholestérolémie
IV-2.2.7. Détermination de la HDL-cholestérolémie
IV-2.2.8. Détermination de la LDL-cholestérolémie
IV-2.2.9. Calcul de l’indice d’athérogénicite
IV-2.3. Analyse statistique
V- RESULTATS.
VI- DISCUSSION
CONCLUSION
RESUME DU MEMOIRE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

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