Ressources aquatiques aux échelles mondiale et française

Ressources aquatiques aux échelles mondiale et française 

Les situations mondiale et française des pêches et de l’aquaculture 

Sur 33 200 espèces de poisson recensées, seulement 700 espèces sont destinées à des fins alimentaires et à la production alimentaire soit seulement 2%. Afin de mieux comprendre l’intérêt de développer de nouvelles méthodes de détermination de la fraîcheur du poisson, il est important d’avoir une vue d’ensemble sur la consommation, l’importation, l’exportation, l’aquaculture et la réglementation liée à l’étiquetage de produits aquatiques.

Tous les deux ans, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (en anglais : « Food and Agriculture Organization of the United Nations») publie un rapport détaillé sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture (FAO, (2016)). A l’échelle nationale, l’établissement FranceAgrimer dresse tous les ans, dans un rapport détaillé, un bilan sur la consommation des produits de la pêche et de l’aquaculture en France (FranceAgrimer, (2017)). Les données récoltées par la FAO et FranceAgrimer sont donc  précieuses pour dresser la situation de la consommation, de l’importation, de l’exportation et de l’aquaculture des produits aquatiques aux échelles mondiale et nationale.

Consommations mondiale et française de poisson 

La population mondiale ne cesse d’augmenter. En l’espace de 50 ans (des années soixante à aujourd’hui), elle est passée de 3 milliards à 7,4 milliards d’habitants .

En 2050, selon les estimations, la population mondiale devrait atteindre environ 9 millards d’habitants. L’offre mondiale de poisson destinée à la consommation humaine a crû deux fois plus rapidement que la population mondiale (augmentation de 3,2% en moyenne par an contre 1,6 %). Cette augmentation de la population peut expliquer la hausse de la consommation en produits aquatiques. Toutefois, il faut également prendre en considération la hausse de la production et le commerce international qui offrent un choix plus large, ainsi que l’urbanisation, la hausse des revenus et la baisse du gaspillage qui ont contribué à l’augmentation de la consommation mondiale de produits aquatiques. En terme de chiffres, cette dernière a atteint 20 kg/habitant/an en 2014 soit deux fois plus que dans les années soixante . La consommation française de poisson en 2014 était de 24,3 kg/habitant/an. Depuis 15 ans, cette consommation est stable et toujours supérieure à la moyenne mondiale. Sur une moyenne établie entre 2013 et 2015, il est estimé que 59 % des produits aquatiques consommés par les Français sont des poissons de pêche et 12 % des poissons d’élevage. En 2016, les trois espèces les plus consommées par les ménages français étaient : le cabillaud (Gadus morhua), le saumon (Salmo salar) et le lieu noir (Pollachius virens). La daurade royale figurait en neuvième position .

Importations et exportations du poisson en France

Pour répondre aux besoins des consommateurs, la France a davantage eu recours à l’importation de poisson. En l’espace de 20 ans, l’importation de poisson destinée à la consommation humaine a augmenté de 65 % (1 426 160 tonnes en équivalent poids vif en 2016 contre 865 717 tonnes en 1997). La France figure ainsi en cinquième position parmi les plus gros pays importateurs de poissons et produits de la mer derrière l’Espagne, la Chine, le Japon et les Etats-Unis  . Le saumon, le thon (Thunnus spp.) et le cabillaud sont les trois espèces les plus importées sur le territoire français. Les exportations de poissons, quant à elles, suivent le chemin inverse. Elles ont baissé de 20 % en 20 ans (285 409 tonnes en équivalent poids vif en 2016 contre 355 867 tonnes en 1997) (FranceAgrimer, (2017)).

Le saumon et le thon sont les deux espèces de poisson les plus exportées par la France. Ces chiffres montrent clairement un déséquilibre entre importation et exportation. Cette tendance, qui ne cesse d’augmenter depuis 20 ans, a causé un important déficit aussi bien en termes de volumes qu’en termes de budgets. De 1997 à nos jours, le déficit en termes de volumes entre poissons importés et poissons exportés a doublé   . En parallèle, le déficit commercial a augmenté de 10,5 % de 2014 à 2016. Aujourd’hui, il est estimé à plus de 4 milliards d’euros. La France importe majoritairement de Norvège et exporte principalement en Espagne. A l’échelle mondiale, la Chine occupe la première place parmi les plus gros pays exportateurs de produits aquatiques devant la Norvège, le Vietnam, la Thaïlande et les EtatsUnis. Dans le cadre de ces travaux de thèse, la nature des poissons importés a été étudiée. D’après les chiffres de 2016, 28 % des poissons importés en France étaient congelés, filetés et 7,5% des poissons étaient frais et filetés . Dans le ce cas des exportations françaises, 8,5 % des poissons exportés étaient congelés, filetés et 4,2% étaient frais filetés.

Développement de l’aquaculture

La consommation mondiale de poisson par habitant ne cesse d’augmenter depuis 60 ans. En parallèle, la production mondiale totale d’animaux aquatiques a logiquement augmenté. En 25 ans, la pratique de l’aquaculture s’est développée et participe aujourd’hui d’une façon considérable à la production de produits aquatiques. En 2014, 44,1 % de la production mondiale de produits aquatiques pêchés étaient issues de l’aquaculture contre 20% en 1985 .

La production aquacole est en quasi-totalité destinée à un usage alimentaire. D’après les chiffres de 2014, 68 % des espèces aquatiques d’élevage sont des poissons. L’Océanie est le seul continent ou la part de l’aquaculture a diminué dans la production depuis ces trois dernières années. La Chine, l’Inde, le Vietnam, le Bengladesh et l’Egypte se sont établis comme les cinq grands leaders de l’aquaculture. Dans ces pays, la production de poissons d’élevage est supérieure à la production de poissons sauvages. La Chine représente à elle seule, 62 % de la production aquacole mondiale. A l’échelle européenne, la France est le troisième producteur de produits aquatiques devant l’Espagne et le Royaume-Uni. Sa production est stable depuis 7 ans mais est plus faible de 30 % en comparaison du début des années 2000. Contrairement à la tendance mondiale, cette production est essentiellement originaire de la pêche. De ce fait, la part de la production aquacole en France reste encore faible.

Réglementation européenne concernant l’étiquetage des produits de la mer et d’eau douce

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) nous permet de prendre connaissance des règles applicables à l’étiquetage des produits de la mer et de l’aquaculture, dont les poissons. Ces règles sont répertoriées dans le règlement européen n°Règlement UE 1379, (2013) . On y apprend que le consommateur final doit être informé à propos du produit non transformé comme le filet de poisson de la dénomination commerciale, du nom scientifique de l’espèce, de la méthode de production (pêché, pêche en eau douce ou élevé) avec la catégorie de l’engin de pêche (senne, chalut, filet maillant), de la zone de pêche ou du pays d’élevage et enfin de son état décongelé si c’est le cas. Ces informations citées sont les seules obligatoires. A ce jour, la date de capture et la date de débarquement sont des informations facultatives, donc non obligatoires. Dans la grande majorité des cas, les dates de capture et de débarquement ne sont pas indiquées au consommateur. Ce dernier n’est donc pas informé du temps qui s’est écoulé depuis la mort du poisson. Ce manque d’information (facultative) perturbe ainsi l’appréciation de la fraîcheur d’un poisson pour un public essentiellement composé de consommateurs non formés à l’évaluation organoleptique d’un produit aquatique. La tâche est d’autant plus compliquée lorsqu’il s’agit d’un filet.

Bilan

L’ensemble des données proposées par la FAO et FranceAgrimer permet de dresser un constat global sur la consommation, l’importation, l’exportation et la production des produits aquatiques aussi bien à l’échelle mondiale qu’à l’échelle française. La France fait partie des grands pays consommateurs de poisson avec 24,3 kg/habitant/an. Toutefois, le pays est en retrait dans le secteur de la production de poissons sauvages et d’élevage. Les taux de production et d’exportation de produits aquatiques stagnent, voire diminuent. Pour répondre à ses besoins, la France importe de plus en plus en provenance des pays européens et asiatiques. Un tiers des poissons importés arrivent filetés sur le territoire français, dont la majorité est à l’état congelé. La détermination de la fraîcheur est plus délicate sur le filet que sur le poisson entier. De plus, l’exigence des consommateurs français vis-à-vis de la qualité du produit alimentaire est plus forte et les fraudes sur les produits importés sont de plus en plus nombreuses. Dans ce contexte, les professionnels de la filière pêche sont très demandeurs de méthodes innovantes de détermination de la fraîcheur du produit en particulier sur filet. Des méthodes simples, rapides et efficaces permettraient de contrôler l’ensemble des produits importés et également de valoriser la pêche française. Pour mettre au point ces outils de détermination de la fraîcheur, il est important en amont de connaître et comprendre l’évolution post mortem du poisson.

Table des matières

Introduction
Etude bibliographique
I. Ressources aquatiques aux échelles mondiale et française
A. Les situations mondiale et française des pêches et de l’aquaculture
B. Consommations mondiale et française de poisson
C. Importations et exportations du poisson en France
D. Développement de l’aquaculture
E. Réglementation européenne concernant l’étiquetage des produits de la mer et d’eau douce
F. Bilan
II. Aspects biologiques et évolution post mortem du poisson
A. Les aspects biologiques du poisson
B. Les différentes phases d’altération biochimique du poisson post mortem
C. Altération bactériologique du poisson post mortem
D. Evolution structurale post mortem chez le poisson
III. Les techniques actuelles d’analyses du poisson
A. Méthodes sensorielles
B. Méthodes chimiques et microbiologiques
C. Méthodes physiques
IV. La mitochondrie, potentiel marqueur précoce de l’altération ?
A. Généralités sur les mitochondries
B. Les mitochondries de poisson
C. Les voies métaboliques de la mitochondrie
D. Chaîne respiratoire et phosphorylation oxydative
E. Régulation de la phosphorylation oxydative
F. Le potentiel membranaire mitochondrial
G. Les transporteurs mitochondriaux
H. Mitochondries et mort cellulaire
V. Synthèse de l’étude bibliographique
Matériels et méthodes
I. Modèles d’étude
A. La lignée cellulaire SAF-1
B. Les filets de daurade royale (Sparus aurata)
C. La souche bactérienne : Escherichia coli
II. Etude structurale des mitochondries par microscopie électronique à transmission (MET)
III. Extraction des mitochondries
A. Extraction de mitochondries de cellules de la lignée SAF-1
B. Extraction de mitochondries de filets de daurade royale
C. Dosage des protéines mitochondriales
IV. Evaluation de la respiration mitochondriale par oxygraphie
V. Evaluation du potentiel membranaire par fluorimétrie
A. Evaluation du potentiel membranaire mitochondrial (ΔѰm) des cellules SAF-1
B. Evaluation du potentiel membranaire mitochondrial (ΔѰm) de mitochondries isolées
C. Evaluation du potentiel membranaire bactérien (ΔѰ) à l’aide de sondes fluorescentes
VI. Détermination de la viabilité bactérienne
VII. Analyses statistiques
Travaux de recherche
I. Analyse morphologique des cellules SAF-1 et des tissus de daurade royale par microscopie électronique à transmission
A. Lignée cellulaire SAF-1
B. Cellules musculaires de filets de daurade royale
II. Evaluation du potentiel membranaire mitochondrial (ΔѰm) sur cellules entières
A. Microscopie à fluorescence
B. Cytométrie en flux
III. Evaluation de la respiration de mitochondries isolées
A. Lignée cellulaire SAF-1
B. Cellules musculaires de filets de daurade royale
IV. Evaluation du potentiel membranaire (ΔѰ) par fluorimétrie
A. Evaluation du ΔѰm par fluorimétrie avec l’appareil Safas
B. Evaluation du ΔѰ par fluorimétrie avec l’appareil NanoDrop 3300
Conclusion générale

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