Revue de la littérature sur les douleurs lombo-pelviennes

Comme le terme l’indique, les douleurs lombo-pelviennes comprennent la lombalgie et/ou la douleur pelvienne. La lombalgie se définit comme une douleur ressentie entre la l2e côte et le pli interfessier (Vleeming et al., 2008). La douleur pelvienne, quant à elle, représente une sous-catégorie de lombalgie, qui peut survenir avec ou sans lombalgie classique. Elle est ressentie entre la crête iliaque et le pli interfessier, particulièrement au niveau de l’ articulation sacro-iliaque, et/ou au niveau de la symphyse pubienne. De plus, elle peut irradier derrière les cuisses (Vleeming et al., 2008). La douleur pelvienne associée à la grossesse peut être subdivisée en 4 catégories; le syndrome de la ceinture pelvienne qui touche les deux articulations sacro-iliaques ainsi que la symphyse pubienne, la symphysiolyse pubienne qui touche uniquement la symphyse pubienne, le syndrome sacro-iliaque unilatéral et le syndrome sacro-iliaque bilatéral (Albert, Godskesen, & Westergaard, 2002). Combiné ou non à la lombalgie classique, le syndrome de la ceinture pelvienne arrive en tête de liste des catégories de douleur pelvienne les plus fréquentes (Malmqvist et al., 2012). Quant au moment d’ apparition des douleurs lombopelviennes associées à la grossesse, elles se manifestent le plus souvent au cours de la grossesse ou dans les trois semaines suivant l’accouchement (Gutke, Ostgaard, & Oberg, 2006).

Les mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent les douleurs lombopelviennes associées à la grossesse sont encore mal connus. Toutefois, plusieurs hypothèses suggèrent une combinaison de facteurs hormonaux et biomécaniques (Vermani, Mittal, & Weeks, 2010). Parmi les hormones possiblement en cause, la relaxine est la plus souvent mise en cause. Il s’agit d’une hormone habituellement sécrétée durant la grossesse dont le rôle est d’augmenter la laxité des ligaments de la ceinture pelvienne et ainsi de faciliter l’ expulsion du fœtus lors de l’ accouchement (Klein, 2016; Sabino & Grauer, 2008; Vleeming et al., 2008; Vollestad, TOIjesen, & Robinson, 2012). Cette laxité ligamentaire entraîne une augmentation de l’ amplitude des mouvements des articulations de la ceinture pelvienne pouvant être à l’origine des douleurs (Vleeming et al., 2008). Du côté des hypothèses biomécaniques, on note entre autres parmi les facteurs potentiellement responsables des douleurs, au cours de la grossesse, une augmentation moyenne de la charge axiale entre 20 et 40 livres, un déplacement du centre de gravité vers l’avant et le développement d’ une hyperlordose lombaire. La combinaison de ces facteurs entraîne une augmentation des contraintes mécaniques sur les articulations lombaires et pelviennes (Sabino & Grauer, 2008). De plus, Sabino et al. émettent l’hypothèse que l’étirement des muscles abdominaux, subi au cours de la grossesse, diminue leur fonction de maintien postural, transférant ainsi la majorité de l’augmentation de la charge axiale au rachis lombaire (Sabino & Grauer, 2008).

La majorité des femmes enceintes sont touchées par les douleurs lombopelviennes. En effet, ce type de douleur affecte entre 45 % et 81 % des femmes au cours d’une grossesse (Charpentier et al., 2012; Gutke et al., 2014; Malmqvist et al., 2012; Mogren, 2006; Mogren & Pohjanen, 2005; Ostgaard, Zetherstrom, & Roos-Hansson, 1997; Stomp-van den Berg et al., 2012; Wu et al., 2004) comparativement à 18 % des femmes précédant leur grossesse (Ostgaard et al., 1997). La prévalence spécifique de la douleur pelvienne seule au cours de la grossesse est de 26 % comparativement à celle de la lombalgie seule qui est de 9,8 % (Malmqvist et al., 2012).

L’ apparition des douleurs 10mbo-pelviennes peut se faire relativement tôt au cours de la grossesse (Malmqvist et al., 2012; Mogren, 2006; Mogren & Pohjanen, 2005; Ostgaard et al., 1997; Wu et al., 2004). Quarante pourcents des femmes qui sont atteintes de ce type de douleur la ressentent au moins depuis le cinquième mois de grossesse (Malmqvist et al., 2012). Les douleurs atteignent leur intensité maximale entre la 24e et la 36e semaine de grossesse (Wu et al., 2004). Au dernier trimestre de la grossesse. l’ intensité moyenne des douleurs lombo-pelviennes, mesurée sur une échelle de 0 à 10. est de 4, 1 (±1,7) (Chang, Jensen, & Lai, 2015), ce qui représente une douleur d’ intensité modérée à sévère (Woo et al., 2015)

Suite à l’accouchement, la douleur disparaît généralement en quelques mois pour la majorité des femmes, et diminue en intensité pour les autres (Ostgaard et al., 1997). Cependant, trois mois après l’accouchement, 25 % à 43 % des femmes ont des douleurs lombo-pelviennes persistantes (Gutke, Ostgaard, & Ob erg, 2008; Stomp-van den Berg et al., 2012; Wu et al., 2004) et jusqu ‘à 16 % des femmes ont ces douleurs au-delà de 24 mois après leur accouchement et sont considérées à risque élevé de douleurs chroniques (Ostgaard et al., 1997; To & Wong, 2003).

Table des matières

INTRODUCTION
Mise en contexte
Revue de la littérature sur les douleurs lombo-pelviennes
Définition
Étiologie
Prévalence
Évolution
Facteurs de risque associés à la présence de douleurs lombo-pelviennes au cours d’une
grossesse
Facteurs de risque associés à la persistance de douleurs lombo-pelviennes en période postpartum
Évaluation des douleurs lombo-pelviennes associées à la grossesse
Impact sur la qualité de vie
Problématique
Objectifs et hypothèses
ARTICLE SCIENTIFIQUE
DISCUSSION
Retour sur la contri bution générale à la recherche
Retour sur les résultats spécifiques ce de mémoire
Évolution des douleurs lombo-pelviennes
Activité physique
Anxiété
Perte de poids
Autres corrélations statistiquement significatives
Forces et liInites
Perspectives d’avenir
CONCLUSION

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