Sociologie du champ de la construction en terre crue en France (1970-2020)

Sociologie du champ de la construction en terre crue en France (197-)

Des objets préconstruits à la construction de l’objet sociologique

Il convient d’évoquer brièvement un bref état de l’art des travaux dédiés à la construction en terre, avant de marquer une rupture épistémologique avec des catégories du sens commun et certaines catégories savantes en raison de leurs limites analytiques pour, enfin, définir le positionnement épistémologique qui a déterminé la construction de l’objet de recherche.

 La construction en terre : des travaux scientifiques à dominante technique

Les travaux scientifiques consacrés à la construction en terre crue sont nombreux. Toutefois, ils sont principalement représentés par la science des matériaux38, l’architecture39 et l’archéologie40 . Les travaux de sociologie ou de science politique sont plus rares. Sans dresser une liste exhaustive des travaux réalisés, il importe d’en mentionner quelques-uns pour éclairer le positionnement qui a été privilégié dans le cadre de cette recherche. Ainsi, des travaux en architecture et en histoire ont porté sur le patrimoine bâti dans des espaces spécifiques41, ce qui conduit à délaisser les réalisations récentes 38 Voir par exemple : HALL Matthew (R.), LINDSAY Rick et KRAYENHOFF Meror, Modern earth buildings. Materials, engineering, construction and applications, Woodhead Publishing, 2012, 800 p. ; HARRIES Kent (A.) et SHARMA Bhavna (dir.), Nonconventional and vernacular construction materials. Characterisation, properties and applications, Woodhead Publishing, 2016, 514 p. 39 GUILLAUD Hubert et HOUBEN Hugo, Traité de construction en terre, Paris, Editions Parenthèses, 1989, 300 p. ; DETHIER Jean, Architectures de terre : atouts et enjeux d’un matériau de construction méconnu : Europe, TiersMonde, Etats-Unis, Éditions du Centre Pompidou, 1986, 224 p. 40 DE CHAZELLES Claire-Anne, KLEIN Alain et POUSTHOMIS Nelly, Les cultures constructives de la brique crue. Echanges transdisciplinaires sur les constructions en terre crue, vol. 3, Montpellier, Editions de l’Espérou, 2011. ; DE CHAZELLES Claire-Anne et KLEIN Alain, Echanges transdisciplinaires su les constructions en terre crue. Actes de la table-ronde de Montpelier 17-18 novembre 2001. 1 Terre moulée, découpée ou coffrée. Matériaux et mode de mise en œuvre, Montpellier, Editions de l’Espérou, 2003. ; DE et les groupes sociaux qui les investissent. Un autre travail en architecture42 recense des projets contemporains réalisés en terre, mais n’analyse pas l’activité économique, ni la lutte politique qui structure l’espace social de la construction en terre. Sur l’activité économique, un travail analyse ses « freins »43 en prenant position dans le champ plutôt qu’en prenant pour objet le champ lui-même, ce qui conduit à ratifier la perception et l’appréciation des obstacles à partir de la position occupée dans le champ. Enfin, une thèse en architecture44 datant de 1984 aborde l’usage du matériau par un recensement de différents projets réalisés dans différents pays. Au-delà de l’ancienneté de l’analyse, cette dernière fait valoir un déterminisme technologique tendant à discréditer la construction en terre et à naturaliser la transformation du champ de la construction. En science politique comme en sociologie, peu de travaux ont analysé la construction en terre en France. Deux recherches45 ont ainsi porté sur l’institutionnalisation de deux groupes d’intérêt de la construction en terre. Parmi les limites de ces travaux, il peut être mentionné l’absence d’analyse de l’activité économique qui caractérise l’espace social, c’est-à-dire, d’une part, la structure objective des professionnels, les stratégies qu’ils mettent en œuvre et, d’autre part, le positionnement et les stratégies mises en œuvre par les maîtres d’ouvrage pour construire en terre. Par ailleurs, une thèse récente a entrepris une anthropologie des cultures constructives à partir des projets de réhabilitation du bâti ancien en pisé dans le Nord de l’Isère46. A partir de la théorie de l’acteur-réseau, l’analyse rend compte d’un maillage tissé entre des professionnels et des habitants ayant des projets de réhabilitation de maisons en pisé. Les limites de cette analyse tiennent au fait de négliger une analyse de la structure objective de la construction en terre en France et du travail politique à l’œuvre pour maintenir ou transformer les pratiques, les représentations et les relations qui peuvent être analysées localement.

Rompre avec des catégories du sens commun et des catégories savantes

Une analyse de la construction en terre crue s’expose à de nombreux objets préconstruits. Comme le rappellent les auteurs du métier de sociologue : « Faute de soumettre le langage commun, instrument premier de la « construction du monde des objets », à une critique méthodique, on s’expose Secrétariat de la Recherche Architecturale, 1983. ; ALEX Dorothée, Architectures en pisé à Lyon, Mémoire de master de l’ENSAL, 2011, 81 p. ; MILLE Emmanuel, Le pisé dans la métropole lyonnaise: si présent, si méconnu: un bâti remarquable à découvrir, valoriser et pérenniser, Mémoire de master de l’ENSAG, 2016. 42 ANTOINE Anne-Lyse et CARNEVALE Elisabetta, Architectures contemporaines en terre crue en France de 1976 à 2015, Mémoire de DSA-Terre, Grenoble, ENSAG, 2016, 183 p. 43 LEYLAVERGNE Elvire, La filière terre crue en France. Enjeux, freins et perspectives, Mémoire pour le diplôme de spécialisation et d’approfondissement – mention architecture de terre – mention patrimoine 2010 – 2012, 154 p. 44 VERITE Jacques, Le matériau terre : réalités et utopies, Thèse de doctorat en Architecture, aménagement de l’espace, Université de Paris 8, 1984, 491 p. 45 BARDET Fabrice, BEN MABROUK Taoufik, VILLAIN Victor, Promouvoir la construction en terre. Dynamiques françaises, Rapport ANR, EVS-RIVES, 2015, 66 p. ; PELE Rémi, Evolution et structuration des groupes d’intérêt de la construction en terre crue face à une tentative de normalisation d’un matériau non industrialisé, Travail de fin d’Étude de l’ENTPE et Mémoire de Master de l’IEP de Lyon, 2012, 96 p. 46 GENIS Léa, Réhabiliter le bâti ancien et les cultures constructives : engagements, épreuves et attachements autour de la réhabilitation du bâti ancien en pisé en Isère, Thèse de doctorat en Architecture, Université Grenoble Alpes, 2018, 447 p. 19 à prendre pour données des objets préconstruits dans et par le langage commun. »47 Ainsi, il est nécessaire de soumettre à la critique épistémologique des notions du sens commun avec lesquelles il convient de rompre pour rendre intelligibles des relations empiriques spécifiques à la construction. A partir de l’épistémologie bachelardienne, il importe, dans un même mouvement, de rompre avec des catégories préconstruites relevant de l’inconscient sémantique et de construire l’objet de cette recherche. Une double rupture consiste, d’une part, à dépasser des catégories usuellement mobilisées dans la littérature, à l’instar du chantier, de la filière, du secteur, du système de production et, d’autre part, à soumettre à la critique épistémologique des présupposés de certains concepts scientifiques tels que le secteur ou le marché (à la fois instrument scientifique de construction d’objet et catégorie du sens commun). La catégorie de chantier renvoie plus particulièrement à la construction en pratique. Il est caractérisé par quatre modalités48. Tout d’abord, le chantier est forain puisqu’il est réalisé sur l’espace d’un maître d’ouvrage. Ensuite, il est éphémère en raison, d’une part, de la durée de réalisation de l’ouvrage et, d’autre part, de la composition des différents corps de métier mobilisés pour la réalisation d’un ouvrage. Puis, il est complexe par le fait de réunir des professionnels du gros œuvre, du second œuvre pour des fonctions spécifiques (terrassement, construction, installation d’équipements, finition, etc.). Enfin, il est aléatoire du fait de l’hétérogénéité du sous-sol, des aléas météorologiques, etc., qui peuvent altérer les conditions de réalisation d’un ouvrage. La recherche conduite par Nicolas Jounin s’appuie grandement sur cet objet, en s’intéressant particulièrement aux relations entre professionnels selon leur statut, à l’instar des intérimaires ou des ouvriers d’entreprises de soustraitance, etc., et leur origine « ethnique »49 . Une autre catégorie, celle de filière, dépasse le cadre du chantier pour rendre plus largement compte des opérations successives qui définissent un ouvrage50. Premièrement, la phase de montage où le maître d’ouvrage détermine la localisation de l’ouvrage, les différentes modalités relatives à sa concrétisation et son financement. Deuxièmement, la phase de conception par laquelle un maître d’œuvre effectue des études en matière d’architecture, d’économie et de technique. Troisièmement, la phase de réalisation de travaux par les entreprises de construction qui concrétisent la conception. Quatrièmement, la réception de l’ouvrage, avant son exploitation, par le maître d’ouvrage. Cette catégorie peut être modalisée selon la finalité de la production, à l’instar d’une filière de production d’un matériau51 qui implique son approvisionnement (par exemple par extraction), sa préparation (par exemple par criblage, pulvérisation, etc.), sa production (dosage, malaxage, moulage, etc.), son stockage éventuel avant utilisation. Ces deux catégories, le chantier et la filière, conduisent à circonscrire a priori les agents engagés dans la définition de la construction et tend ainsi à négliger, par exemple, les activités de services ou encore l’exploitation d’un ouvrage, mais aussi et surtout le travail politique en mesure de définir le fonctionnement des chantiers ou des filières. Une autre catégorie, celle de secteur, est en mesure d’intégrer dans l’analyse davantage d’agents qui participent à la définition de la construction. Au sens administratif, le secteur correspond à une agrégation d’agents et d’entreprises regroupés pour la fonction qui caractérise leur activité   CARASSUS Jean, Construction : La mutation : De l’ouvrage au service, Paris, Presses de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, 2003, p. 43. 49 JOUNIN Nicolas, Chantier interdit au public. Enquête parmi les travailleurs du bâtiment, Paris, La Découverte, « Poche/Sciences humaines et sociales », 2009, 288 p. 50 CARASSUS Jean, Construction : La mutation : De l’ouvrage au service, Paris, op.cit., p. 84. 51 Quartier de terre de L’Isle d’Abeau. Recommandations pour la conception. CRATerre, Plan Construction, 1982, 204 p. 20 (industrie, service, construction, agro-alimentaire, etc.). C’est en ce sens que l’INSEE le définit : « Un secteur regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d’activité économique considérée). » 52 Cette catégorie peut intégrer une dimension politique à l’analyse, à l’instar de celle de Julie Pollard à propos du secteur du bâtiment par le prisme de l’énergie où elle mobilise la notion de secteur d’Edward O. Laumann et de David Knoke qu’ils définissent comme « un ensemble d’acteurs concernés de manière importante par un domaine substantiel et dont les préférences et les actions sur les événements politiques doivent être prises en compte par les autres participants »53. Un autre exemple est la notion de « système productif sectoriel de la construction » qui représente « l’ensemble complexe organisé de relations entre les acteurs, productifs et institutionnels, participant à la production et à la gestion des ouvrages de construction et du service rendu par ces ouvrages, tout au long de leur cycle de vie. »54 Si cette notion tend à intégrer les agents institutionnels aux agents relevant de la production, elle tend néanmoins, comme les précédentes catégories, à circonscrire a priori les agents concernés par la définition de la construction et à omettre de prendre en compte les propriétés différentielles entre les entreprises pour les concevoir en un bloc homogène. Ainsi, l’ensemble de ces catégories tend à négliger les rapports objectifs entre les agents situés à l’intérieur du secteur et les rapports objectifs entre chaque secteur qui, pourtant, peuvent participer à la définition de la construction à travers les luttes internes et externes au secteur.

Table des matières

Introduction générale
1. Des objets préconstruits à la construction de l’objet sociologique
1.1 La construction en terre : des travaux scientifiques à dominante technique
1.2 Rompre avec des catégories du sens commun et des catégories savantes
1.3 Le positionnement épistémologique : application et portée d’une théorie
2. Enquête de terrain et méthodologie
2.1 La fixation des points de troncature géographique et historique de l’enquête .
2.2 Une enquête sur le champ
2.3 Les matériaux empiriques et la méthodologie
3. Architecture de la démonstration : genèse, structure du champ et luttes définitionnelles .
Partie I : L’autonomisation du champ
Chapitre I : L’appropriation historique de la terre crue dans un espace rural et urbain français .
1. De l’émergence à la dissolution sociale de la bauge .
1.1 Construire sous contrainte structurale dans l’espace rural breton
1.1.1 L’espace social villageois : une économie symbolique et un espace des possibles
constructifs limité par la position sociale occupée .
1.1.2 Un procédé de construction absent dans l’espace urbain breton et métropolitain
1.2 Unification et différenciation du champ social : une révolution copernicienne du social
1.2.1 Conditions sociales de possibilité de l’imposition d’un principe de vision
1.2.2 Incorporation et institutionnalisation d’un reclassement social : la restructuration des espaces sociaux villageois
1.2.3 Des structures sociales à d’autres : un bâti devenu inapproprié
2. De l’émergence à la dissolution sociale du pisé de terre 3
2.1 Construire sous contrainte structurale dans l’espace urbain lyonnais
2.1.1 La lutte dans l’appropriation de l’espace urbain lyonnais au XIXème siècle
2.1.2 Du pisé de terre au pisé de mâchefer : la marque de l’industrialisation du territoire
dans le bâti et de la résistance d’un procédé de construction
2.2 Rationalisation du champ de la construction par des travaux publics et le Bâtiment
2.2.1 Des matériaux organiques aux matériaux inertes dans la définition d’un ordre social
2.2.2 La rationalisation de la construction du Bâtiment par l’action publique
2.2.3 Luttes et structuration des positions au sein du champ de la construction
3. La réfraction de la contre-culture dans le champ de la construction : un élargissement de l’espace des possibles constructifs
3.1 Une institutionnalisation étatique pour la recherche et l’expérimentation : le Plan
Construction
3.2 De l’incorporation d’entrepreneurs de cause à l’institutionnalisation d’un laboratoire
d’idées : l’association CRATerre et le projet d’une exposition
Conclusion
Chapitre II : Genèse du champ de la construction en terre crue
1. Un possible advenu : le Domaine de la terre
1.1 Des transformations objectives favorables à la construction en terre
1.1.1 La « contrainte extérieure » de la politique intérieure
1.1.2 La saturation du marché intérieur de la construction 3
1.2 La définition d’un principe de vision par le Plan Construction
1.2.1 La priorité aux économies d’énergie dans la production des matériaux de construction
et à l’expansion internationale du champ de la construction
1.2.2 La réfraction des enjeux du champ du pouvoir au sein du Plan Construction
1.3 L’expérimentation du Domaine de la Terre : une structuration de la construction en terre par l’action publique
1.3.1 Le programme REXCOOP et le multipositionnement d’un ingénieur
1.3.2 Une opération expérimentale coûteuse pour créer un marché de la construction en terre
1.3.3 Le soutien politique de l’opération
2. Une consécration médiatique ambivalente
2.1 L’emploi du temps de la presse écrite : un retour vers le futur
2.2 L’émission télévisée « Ambitions » : une mise en visibilité manquée du champ
3. Un possible non-advenu : l’Institut International de la Construction en Terre
3.1 Un projet ambitieux pour s’imposer dans le champ de la construction
3.2 La révision d’un principe de vision : un désintéressement pour la terre
3.2.1 Dans le champ de la construction en terre crue : une « guerre des dieux »
3.2.2 Dans le champ politique : un désinvestissement d’un promoteur politique
3.2.3 Dans le champ de la construction : un désintérêt pour la Coopération
3.3 Autonomisation du champ de la construction en terre crue
Conclusion
Conclusion de la première partie
Partie II : Structure et prises de position de l’offre et de la demande
Chapitre III : Espace social des professionnels de la construction en terre crue
1. Logique spécifique du champ de production : les propriétés du matériau
1.1 Pas de valeur juste, juste une valeur
1.2 Valorisation et différenciation de la qualité du bâti dans le champ de la construction
1.2.1 Un développement de l’amélioration-entretien du bâti
1.2.2 Une spécificité de la construction en terre crue : une économie locale à dominante symbolique
2. Structure du champ de la production
2.1 Caractérisation sociale des professionnels de la construction
2.2 La production industrielle : un verdissement de la construction conventionnelle
2.2.1 Akterre : produire des matériaux et promouvoir leur diffusion
2.2.2 Argilus : rendre la construction conventionnelle plus écologique
2.3 La production clivée : concilier des inconciliables
2.4 L’avant-garde consacrée
2.5 La nouvelle avant-garde
2.5.1 La nouvelle avant-garde engagée
2.5.2 La nouvelle avant-garde désengagée
Conclusion
Chapitre IV : Champ de luttes des professionnels de la construction en terre crue
1. Les illusio en pratique
1.1 Homologie structurale et modalités de l’illusio
1.1.1 Renforcer la dimension symbolique de l’activité économique
1.1.2 Des luttes sociales par le matériau
1.2 Positionnements sur les marchés et les chantiers
1.3 Les stratégies publicitaires
2. Coût de la construction et construction du coût
2.1 Sens commun et coût de la construction
2.2 Une lutte définitionnelle du coût de la construction
3. Le temps de travail et le travail du temps
3.1 Une division du travail et un travail social de division
3.2 La construction du chantier
3.3 Une incorporation pour et par le travail
3.4 Le statut juridique de l’entreprise : un instrument de production et de reproduction sociales
3.5 Une concurrence coopérative
3.6 Dissonance distinctive entre les corps de métiers sur les chantiers
Conclusion
Chapitre V : Positionnements et classement des habitants de maisons individuelles
1. Positions sociales des habitants et trajectoires résidentielles
1.1 Homologie des positions sociales et des modes de construction
1.1.1 Des habitants différenciés par le mode de construction et leur position dans le cycle de vie
1.1.1 Des habitants différenciés par le mode de construction et leur position dans le cycle de vie
1.2 La construction de maisons en terre comme formation de compromis
1.2.1 Faire construire : une nostalgie d’un paradis perdu 7
1.2.2 Faire construire par contrainte réglementaire : une rénovation en parpaings qui aboutit à une construction neuve en bauge
1.2.3 Autoconstruire : une complicité technologique des matériaux et un écart au sens commun constructif
1.2.4 Faire construire et autoconstruire : concilier la trajectoire résidentielle et la trajectoire professionnelle
2. Des stratégies résidentielles relatives à l’habitat : un enjeu et un instrument de luttes
2.1 La construction et l’occupation d’un habitat en terre
2.1.1 Construire une maison en terre : une expérience inégale
2.1.2 Une consommation ostentatoire ou un travail de (re)classement social de l’espace résidentiel ?
2.2 Ecarts et égards dans l’espace résidentiel.
2.2.1 L’appropriation de l’espace domestique par le terrain
2.2.2 Rapports pratiques et symboliques au bâti et aux matériaux : du bien consommé au bien consommer
2.3 La lutte définitionnelle de l’espace résidentiel pour transformer les mondes social, physique et biologique
2.3.1 Une lutte en ordre organisé : investissement de l’espace résidentiel et démocratie participative
2.3.2 Une lutte en ordre dispersé : investissement de l’espace domestique et autoconstruction
Conclusion
Conclusion de la deuxième partie
Partie III : Une tentative d’hétéronomisation du champ par la lutte politique 7
Chapitre VI : Institutionnalisation et appropriation de la construction écologique
1. Une institutionnalisation principalement consacrée à la performance énergétique
1.1 Réflexivité sur une catégorie de l’action publique : la construction écologique
1.1.1 Un présupposé implicite du sens commun : la notion de « transition »
1.1.2 La perspective de l’écologisation de la construction par le prisme de l’emploi du béton de ciment
1.2 Le classement du bâti par des réglementations et labels privilégiant la performance énergétique
1.2.1 Le diagnostic de performance énergétique : un instrument techniciste de normalisation du bâti
1.2.2 Des labels de performance énergétique aux labels de performance écologique : une prise en compte limitée de l’urgence écologique
1.2.3 La définition d’une distinction de qualité des produits par une évaluation favorable à l’industrie
1.3 Une professionnalisation de la construction écologique par des qualifications et labels
d’entreprises : une tentative de construction d’une offre distinctive
1.4 Une régulation des pratiques domestiques des habitants-consommateurs : normes techniques et usage de la domotique
1.4.1 Une norme de température des logements éloignée des pratiques habitantes
1.4.2 La domotique : une solution techniciste à la régulation des pratiques
2. Appropriation différenciée du principe de vision de la construction écologique
2.1 Une science des matériaux partagée entre innovation et adaptation
2.1.1 Un clivage de la recherche en science des matériaux
2.1.2 Des positionnements scientifiques inégalement financés et symboliquement inégau
2.2 Un traitement médiatique favorable à la construction écologique officielle
2.2.1 Le journalisme environnemental et l’individualisation de la lutte contre le changement climatique
2.2.2 Les matériaux constitués en instruments et enjeux par la presse architecturale
2.2.3 Le magazine La Maison Ecologique : devoir faire avec le sens commun des institutions consacrées de la construction écologique
2.3 Les représentations des professionnels et du matériau : du mépris à la reconnaissance
2.3.1 Des effets d’hystérésis : un retard à l’adaptation ou un décalage contre-adaptatif au
champ de la construction
2.3.2 La construction de la légitimité sur le chantier et dans le monde social
Conclusion
Chapitre VII : Une lutte définitionnelle de la construction en terre
1. Maintenir ou transformer la construction en terre : deux principes de vision
1.1 Le réseau Ecobâtir : vers une révolution symbolique du champ de la construction
1.1.1 L’institutionnalisation d’un réseau avant-gardiste sur la construction écologique
1.1.2 Des rapports entre professionnels de la construction et chercheurs en science des matériaux : l’exemple de l’ASCNI
1.1.3 Une association critique à l’égard de la vision techniciste de la construction
1.2 L’association AsTerre : vers une révolution conservatrice du champ de la construction ?
1.2.1 Un positionnement scientifique favorable à l’innovation technique
1.2.2 L’institutionnalisation d’un principe de vision favorable à une adaptation aux
exigences du champ de la construction : l’association AsTerre
2. Un irréductible « village gaulois » dans la tendance à la normalisation des matériaux écologiques
2.1 Une promotion européenne des matériaux biosourcés par le Lead Market Initiative
2.2 L’action publique française impulse la compétitivité des champs de matériaux écologiques
2.3 Une lutte pour le monopole de la définition légitime de la construction en terre crue
2.3.1 L’autonomie du champ confrontée à une potentielle normalisation des procédés de construction et du matériau
2.3.2 Les enjeux de l’assurabilité et de la normalisation de procédés de construction et du matériau
2.3.3 Un compromis institutionnalisé pour préserver le principe de vision du champ : les guides de bonnes pratiques
Conclusion
Conclusion de la troisième partie
Conclusion générale
Annexes
Annexe n°1 : Liste des entretiens réalisés pendant l’enquête de terrain
Annexe n°2 : Guide d’entretien uilisé pour les particuliers lors de l’enquête de terrain
Annexe n°3 : Photographies de Louis FROISSART après l’inondation de l’espace urbain lyonnais en 1856
Annexe n°4 : Arrêté du 19 juin 1856 relatif à l’interdiction des constructions en pisé de terre
Annexe n°5 : Liste des recherches du Plan Construction achevées ou en cours en 1981 8
Annexe n°6 : Recensement de la médiatisation de la construction en terre en 1985 1
Annexe n°7 : Photographie d’un panneau produit pour la rédaction du guide de bonnes
pratiques dédié à la bauge 4
Bibliographie
Archives
Archives institutionnelles 9
Archives privées .
Archive audio-visuelle de l’INA
Corpus de documents
Institutions internationales
Institutions nationales

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