Stockholm-World Commission on Environment and Development (WCED)

CONTEXTE CARBONE

Changement économique 

Si l’on considère le contexte économique, deux éléments sont à prendre en compte : le prix du pétrole et celui des produits agricoles. Le prix élevé du pétrole a trois conséquences : – la rentabilité des investissements d’exploration. Ainsi, l’industrie pétrolière explore des pistes d’extraction non rentables jusqu’à présent et la question de l’après pétrole recule. – la répartition hétérogène du pétrole à la surface de la Terre implique des revenus inégaux selon les pays. Ceci renforce l’instabilité politique. – l’usage du charbon moins cher mais plus polluant est en augmentation dans le monde. Le prix élevé des produits agricoles engendre, quant à lui, une déforestation plus grande et l’augmentation de l’usage des engrais pour de plus grands rendements. Ces deux prix élevés risquent d’entraîner donc des émissions supplémentaires. La concentration en gaz à effet de serre dans l’atmosphère augmente et le réchauffement climatique est renforcé. Au-delà de ces changements, il nous faut également prendre en compte le contexte humain.

Changement humain

 (Meadows et al., 2004) indique qu’il y a 8000 ans, la population mondiale explosa pour atteindre les dix millions d’habitants. Pour s’adapter, certains émigrèrent, d’autres se sédentarisèrent. La face de la Terre en fut irrémédiablement changée et les modes de vie également. La location de terre pris un sens et avec elle la notion de troc, d’argent, etc. La notion d’agriculture permis à la population de croître encore plus pour atteindre 800 millions en 1750. Ceci engendra une nouvelle révolution : la révolution industrielle. De nombreux archéologues s’accordent pour dire que l’effondrement de certaines grandes civilisations anciennes pourrait être dû à une dégradation environnementale. La chute de Rome serait due à une pollution aux métaux lourds (Niragu, 1994). La dégradation environnementale a donc été une force majeure de transformation sociale. Or, la population connaît aujourd’hui un accroissement très important (environ 7 milliards en 2010) et par la même les émissions de CO2 augmentent. En effet, l’accroissement de ces dernières est anthropique (GIEC, 2007a). Le carbone a deux isotopes stables : 12 et 13. Le premier est le principal isotope présent dans l’atmosphère. Le second est présent en très faible quantité (1,1% du carbone biosphérique). Or, la concentration en carbone 13 dans l’atmosphère diminue alors qu’il y a un accroissement de gaz carbonique. L’isotope instable qu’est le carbone 14 est formé dans la haute atmosphère par bombardement de noyaux d’azote par le rayonnement cosmique secondaire. Il est aussitôt transformé en gaz carbonique et rentre alors dans le cycle du carbone. Or la concentration de cet isotope diminue également. Pour (Jancovici, 2002), il n’y a qu’une seule explication : l’émission anthropique du gaz carbonique par combustion d’énergies fossiles qui contiennent l’isotope 12. Dans les années 1970, la prise de conscience étatique a donné lieu à une série de conférences mondiales.

Cycle de conférences 

(Mebratu, 1998) classe les conférences selon trois périodes : avant 1972; de 1972 à 1987 et post 1987. Nous reprenons cette classification à notre compte. II.2.1. Pré Stockholm Cette période constitue la phase de prise de conscience. Pour (DuBose et al., 1995), l’apparition de technologies avancées tenant compte du niveau de population et de la disponibilité des ressources naturelles ainsi que celui des besoins sociaux définis par la population elle-même sont les précurseurs du développement durable. Mais, la prise de conscience réelle de l’environnement date de 1934 avec un fléau écologique américain. En effet, (Steinbeck, 1972) décrit la catastrophe écologique des années 30 subie par le Midwest américain. Durant une dizaine d’années, des tempêtes de sable, de poussières et la sécheresse sévissent. Les habitants doivent s’exiler. La prise de conscience sociétale, quant à elle, date de 1948 avec la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Dans la continuité, en 1951, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature écrit un rapport où elle se préoccupe des liens entre l’économie et l’environnement. Un autre désastre en 1953 à Minatama au Japon dû à la contamination des eaux par du mercure continue d’éveiller les consciences. En 1961, l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) et en 1965 le Programme des Nations Unies pour le Développement sont créés. En 1971, le Club de Rome pointe le danger d’une croissance exponentielle face aux ressources naturelles et à leur exploitation et publie  » Halte à la croissance »(Meadows et al., 2004). La même année, le Ministère français de la Nature et de l’Environnement voit le jour. Ceci entraîne un besoin de conceptualisation. 

Stockholm-World Commission on Environment and Development (WCED)

Cette période est celle de la théorisation. En 1972, c’est le sommet de Stockholm et le rapport de Founex, écrit par Maurice Strong, qui considère que développement et environnement sont les « deux faces d’une même médaille ». Trois ans plus tard à Cocoyoc (Mexique), (Ward, 1972) déclare : « La voie à suivre ne passe pas par le désespoir, par la fin du monde, ou par un optimisme béat devant les solutions technologiques successives. Elle passe au contraire par une appréciation méticuleuse, sans passion, des « limites extérieures », par une recherche collective des moyens d’atteindre les « limites intérieures » des droits fondamentaux, par l’édification de structures sociales exprimant ces droits et par tout le patient travail consistant à élaborer des techniques et des styles de développement qui améliorent et préservent notre patrimoine planétaire ». Le terme « écodéveloppement » fait son apparition en 1978 dans un rapport des Nations Unies. En 1985, l’ODCE déclare que « l’environnement est une ressource pour l’avenir ». En 1987, le rapport Bruntland introduit la définition de « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs »  (WCED, 1987). « Sustainable developement » est cité pour la première fois. Sa traduction française ne fait toujours pas l’unanimité : développement soutenable, durable, etc. A partir de là, vient le temps des décisions. 

Post WCED 

En effet, cette période-ci est celle de la pratique et de la prise de décision. En 1988, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) est créé et alerte sur les conséquences environnementales des émissions anthropiques de gaz à effet de serre. En 1992, le sommet de Rio de Janeiro (Brésil) débouche sur 27 principes dont les Agenda 21 et différentes conventions. Il donne aussi naissance au triptyque du développement durable..

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