Un cerveau organisé en aires spécialisées et susceptible de se réorganiser

Un cerveau organisé en aires spécialisées et susceptible de se réorganiser (plasticité cérébrale)

Aires visuelles et perception visuelle (TP.5)

L’imagerie fonctionnelle du cerveau permet d’identifier et d’observer des aires spécialisées dans la reconnaissance des couleurs, ou des formes, ou du mouvement (en plus des aires visuelles primaires (ou cortex visuel primaire) qui reçoivent directement les informations des yeux.

Remarque : Les techniques d’imagerie fonctionnelle du cerveau se base soit sur le fait qu’au niveau des zones actives du cerveau, le flux sanguin est plus important (les neurones ont besoin de plus d’O2 et de nutriments pour fonctionner), soit sur le fait qu’au niveau de ces zones actives, l’activité électrique est plus forte (le message nerveux est de nature électrique).

Aires cérébrales et plasticité (TP.5)

La reconnaissance d’un mot écrit nécessite une collaboration entre aires visuelles, mémoire et des structures liées au langage (écrit et oral).Lorsqu’on lit un texte, la sensation est d’abord enregistrée par les aires visuelles (en particulier celle de la reconnaissance des formes), puis transmise aux aires liées au langage et celles de la mémoire. La mémorisation de la reconnaissance des mots repose sur un apprentissage permettant la mise en place de connexions entre neurones de ces mêmes aires. Cela est rendu possible par la plasticité cérébrale. En effet le cerveau modifie l’organisation de ses réseaux de neurones en fonction des expériences vécues.

Remarque : c’est sur cette plasticité qu’est basée la rééducation de personnes dont une zone du cerveau a été atteinte (et abimée, voire détruite) lors d’un AVC ou d’une tumeur.

Un cerveau organisé en aires spécialisées – Activité en application des notions du cours

Consigne : En utilisant les connaissances sur les aires du cerveau et les informations sur le cas que vous avez à étudier, proposer une explication au déficit visuel constaté et émettre une hypothèse quant à la localisation de la zone lésée du cerveau qu’on pourrait rechercher par IRM.

Cas n°1 : Mme Durand.
Symptômes ayant amené à consulter : Perte de reconnaissance des couleurs dans son champ visuel droit.
Données personnelles : Age : 63 ans – Sexe : Féminin – Antécédents Médicaux : Hypertension et diabète
Données cliniques :
– Physiologie générale : L’examen moteur est normal.
– Données comportementales : La patiente est consciente de son déficit. Dans la partie droite de son champ visuel binoculaire elle voit le monde « gris » ou « sale ». Elle répond cependant correctement aux questions relatives à la couleur des objets (ex: quelle est la couleur du sang?). Cette patiente est également affectée d’un trouble d’alexie (sans agraphie), elle peut écrire une phrase grammaticalement complexe mais est incapable de la relire.
Evolution dans les années qui ont suivi : Le déficit de la patiente s’est ensuite étendu à une diminution de la vue dans une moitié du champ visuel droit.
http://acces.inrp.fr/acces/ressources/neurosciences/vision/cas_anomalies_vision/cas16/cas16/

Exemple d’image perçue par la patiente

Cas n°2 : Mr Thoux
Symptômes ayant amené à consulter : A la suite d’un accident vasculaire cérébral, le patient présente des troubles de reconnaissance des visages : s’il croise sa femme dans la rue, il ne peut pas la reconnaître à moins qu’elle ne lui parle ou qu’elle ait un signe distinctif qu’il connaît au niveau des vêtements, d’un sac par exemple.
Données personnelles : Le patient, de sexe masculin, est âgé de 65 ans. Il est artiste peintre.
Données cliniques :
1. Données comportementales
Après son accident vasculaire cérébral, le patient effectue naturellement de manière répétée son autoportrait, à partir de son reflet dans son miroir (voir ci-contre). Les difficultés qu’il rencontre pour représenter son propre visage illustrent des anomalies dans la reconnaissance des formes et des visages.
2. Le bilan ophtalmologique du patient est tout à fait normal.
3. Le patient est soumis à des tests : on lui demande de classer des photographies de visages en séparant les visages familiers (célébrités) de ceux qu’il ne connaît pas. Le patient échoue à ce test. En revanche, les performances du patient sont bonnes si on lui demande de réaliser la même tâche à partir des noms des personnes.
Evolution dans les années qui ont suivi : L’observation des autoportraits réalisés par l’artiste sur plusieurs années après son accident vasculaire cérébral témoigne d’une récupération étonnante, sans doute aidée par son obstination et sa longue expérience de peintre.

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