Variables sociodémographiques associées à la consommation de cannabis

Variables sociodémographiques associées à la consommation de cannabis 

La stratégie de recherche adoptée pour la recension des écrits est basée sur une recherche par mots-clés. Ainsi, le choix s’est fait selon le degré de potentiel à se retrouver dans les articles pertinents à la recherche, soit « sport », « consommation substance », « drogue », « jeune », « adolescent » et « cannabis ». Des recherches plus spécifiques ont été faites lorsqu’il était nécessaire de chercher davantage d’information concernant certaines variables. Les bases de données consultées ont été PsycINFO, MEDLINE et PubMed.

La consommation de cannabis chez les adolescents est influencée par certains facteurs sociodémographiques, notamment le sexe (Wichstrøm et Wichstrøm, 2009; Peretti-Watel et Lorente, 2004; Lorente, 2002), l’âge (Cazale, Fournier et Dubé, 2009; Lorente, 2002), l’âge de la mère à la naissance (Côté et al., 2007), le statut familial et le statut socio-économique (Pedersen, Mastekaasa et Wichstrøm, 2001; Andrews, Hops, Ary, Tildesley, et Harris, 1993; Hayatbakhsh, Najman, Jaamrozik, Mamun et Alati, 2008). Les facteurs sont abordéséparément dans le contexte théorique afin de mieux faire ressortir leur pertinence.

Sexe
Les récentes données de l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (l’ESCCAD, 2012) montrent que la proportion des hommes (13,7%) ayant consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois équivalait à presque le double de celle des filles (7%) chez des canadiens âgés entre 15 et 24 ans (Santé Canada, 2012). Les données les plus récentes disponibles au Québec montrent que la différence dans la prévalence de consommation de cannabis au cours des 12 derniers mois d’élèves du secondaire est de 24,5% pour les garçons et de 21,3% pour les filles (Traoré et al., 2014). La différence de l’écart de la prévalence de consommation de cannabis entre l’échantillon canadien et québécois pourrait s’expliquer par la diminution avec l’âge au-delà de l’âge majeur de la consommation de cannabis (Johnston, O’Mailey, Bachman, et Schulenberg, 2012). En effet, l’enquête sur le tabagisme chez les jeunes 2012-2013 (Centre pour l’avancement de la santé des populations Propel, 2014), montre que 19% des élèves canadiens entre le 1er et le 5e secondaire avait consommé du cannabis dans les 12 derniers mois. Le sexe n’est pas uniquement lié à la consommation de cannabis, il est aussi associé au niveau de prise de risques. Selon l’institut de la statistique du Québec, les comportements à risque font référence à des comportements ayant potentiellement des conséquences négatives sur la santé, comme l’usage de drogue (Nanhou et Audet, 2012). L’étude de Ruedl, Abart, Ledochowski, Burtscher et Knopp (2012), faite auprès d’adeptes de ski et de planche à neige, identifie le sexe masculin comme un facteur favorisant l’adoption de comportements à risque sur les pentes, et à un risque accru de blessures s’expliquant par une plus grande prise de risque des garçons.

Âge
L’âge a fréquemment été associé à l’initiation au cannabis dans la littérature scientifique (Aitkens, DeSantis, Harford, et Caces, 2000). De façon générale, l’initiation à la consommation de cannabis est effectuée au début de l’adolescence pour ensuite croître de façon significative avec l’âge (Laprise, Gagnon, Leclerc et Cazale, 2012; Creemers Verhulst et Huizink, 2009; Gagnon et al., 2010; Durant, Smith, Kreiter, et Krowchuck, 2012). L’étude de prévalence de Traoré et al., (2014) avec 4934 participants montre que le cannabis est la substance avec le plus haut taux de consommation et que 23% des élèves du secondaire rapportent en avoir consommé dans les 12 derniers mois. La fréquence d’adolescents ayant consommés dans les 12 derniers mois augmente de façon graduelle en lien avec le niveau scolaire passant de 4,3 % en secondaire 1, à 13,6% en secondaire 2, à 24,9% en secondaire 3, à 32,2% en secondaire 4 et à 42,8% en secondaire 5 (Traoré et al., 2014). Or, les statistiques représentant la consommation de cannabis au Québec démontrent que cette dernière diminue depuis 2000 chez les élèves du secondaire. Ainsi, la proportion d’adolescents ayant consommés du cannabis dans la dernière année diminue graduellement de 40,6% en 2000, 35,5% en 2004, 27,2% en 2008 et à 23% en 2013 (Traoré et al., 2014).

Structure familiale et statut socioéconomique 

Certains facteurs associés à l’environnement social et familial de l’adolescent augmentent les chances qu’un adolescent consomme du cannabis. Par exemple, le fait d’avoir une mère âgée de moins de 21 ans à la naissance est notamment associé à un plus grand risque que l’adolescent adopte des comportements de consommation de cannabis (Côté et al., 2007). Le fait de grandir dans un environnement monoparental serait aussi associé à un plus grand risque de consommer du cannabis (Aitkens, et al., 2000; Pedersen et al., 2001; Andrews et al, 1993). Selon l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (2010 2011), 34,8% des élèves du secondaire vivant dans un environnement monoparental avaient consommé des substances illicites, incluant le cannabis, au moins une fois au cours des 12 derniers mois comparativement à 20,8% de ceux vivant dans un environnement biparental, avec des parents biologiques ou adoptifs (Pica et al., 2012; Cazale et al., 2009). L’étude de Pedersen et al. (2001) montre un lien entre la consommation de cannabis et le statut socio-économique parental mesuré à partir de l’International Standard Classification of Occupation (ISCO-88; ILO, 1990). En effet, il y existe une association forte entre un statut socioéconomique parental défavorisé et l’initiation à la consommation de cannabis. Au Québec, les élèves du secondaire ayant un niveau socioéconomique faible étaient plus nombreux à consommer ou à être de plus grands consommateurs comparativement à ceux ayant un niveau socioéconomique élevé (Traoré, et al., 2014).

Traits de personnalité 

La personnalité, telle que définie par Delay et Pichot (1997), est la résultante de l’intégration des composantes affectives, intellectuelles et pulsionnelles d’une personne. La façon dont ces composantes vont se structurer constitue les traits de personnalité et module ainsi la façon d’entrer en relation, de penser et de percevoir l’environnement (Amad, Geoffroy, Vaiva et Thomas, 2013). Les approches s’intéressant au développement socio-émotionnel rapportent que les adolescents, par rapport aux adultes, sont plus enclins à avoir des scores élevés à des échelles de recherche de sensations, ont plus de difficulté à inhiber leur impulsivité et sont plus dépendants de leur état émotionnel lorsque vient le temps de prendre des décisions (Wilhelms et Reyna, 2013). Plusieurs études se sont intéressées à identifier les traits de personnalité associés à la consommation de substances psychotropes. Individuellement, les traits de personnalité tels que l’impulsivité (De Wit, 2009) et la recherche de sensations (Arnett, 1994; Michel et al., 2009) sont généralement associés dans la littérature scientifique à l’adoption de comportements à risque (Sher, Bartholow et Wood, 2000).

Impulsivité

L’impulsivité se définit comme une faible maîtrise de soi ou une capacité inhibitrice insuffisante menant à des réponses précipitées et des comportements non planifiés (Steinberg et al., 2008), ou un trait caractérisé par une tendance aux actes soudains, échappant au contrôle de la volonté (Bloch et al., 1997). Il existe un lien entre l’impulsivité et la consommation de substances illicites chez les adolescents (Dick et al., 2010). Les élèves du secondaire ayant un obtenu un niveau élevé à l’échelle de l’impulsivité de Barratt (BIS-10, Barratt, 1993) ont au moins deux fois plus de risques de consommer des substances illicites que ceux présentant un faible niveau d’impulsivité (Stanford, Greve, Boudreaux, Mathias et Brumbelow, 1996). Aussi, l’impulsivité augmente de façon importante au début de l’adolescence pour ensuite décroître progressivement à l’âge adulte (Galvan, Hare, Voss, Glover et Casey, 2007).

Table des matières

Introduction
Contexte théorique
Les corrélats psychosociaux et les croyances de la consommation de cannabis avec la pratique de sport de glisse
Variables sociodémographiques
Sexe
Âge
Structure familiale et statut socioéconomique
Variables reliées aux traits de personnalité
Impulsivité
Recherche de sensation
Régulation émotionnelle
Estime de soi
Les variables reliées à la pratique des sports de glisse
Type de sport de glisse
La fréquence de pratique et le niveau de compétition
Gravité de la de toxicomanie
Influence des pairs
Croyances
Objectifs spécifiques et hypothèses
Méthode
Participants et procédures
Instruments de mesure
La version francophone du Arnett Inventory of Sensation Seeking
La version francophone du Barratt Impulsiveness Scale
L’adaptation francophone du Rosenberg Self-Esteem Scale
La Grille de dépistage de la consommation problématique d’alcool et de
drogues chez des adolescents et des adolescentes
La version française du Risk and Excitement Inventory
Un questionnaire sociodémographique
Analyses statistiques
Résultats
Description de l’échantillon et prévalence de consommation de cannabis
Hypothèse #1
Corrélats de la consommation de cannabis au cours des 12 derniers mois
Régression multiple
Hypothèse #2
Corrélats de la consommation de cannabis sur les pentes au cours des
derniers mois
Régression multiple
Discussion
Prévalence de la consommation de cannabis chez des adeptes de sports de glisse
et sur les pentes
Liens entre les corrélats psychosociaux de la consommation de cannabis et les
adeptes de sports de glisse
Liens entre les corrélats psychosociaux entre la consommation de cannabis, les
adeptes de sports de glisse et la consommation sur les pentes
La consommation sur les pentes
Conclusion 

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