Vulnérabilité et le développement humain

Vulnérabilité et le développement humain

« La vulnérabilité humaine se définit comme l’exposition à un risque et l’incapacité à éviter ou à encaisser un tort éventuel. Elle est mesurée avec les indicateurs de bien-être des individus. » (Thomas, 2008). Une vulnérabilité peut être objective ou subjective. Elles sont ainsi assimilées respectivement à la pauvreté absolue (relatif aux besoins fondamentaux) et à la pauvreté relative. La nuance entre inégalité et pauvreté est à noter. La vulnérabilité et la pauvreté peuvent être évaluées de façon objective dans pour une situation donnée. De là découle la notion d’objectivité située ou « positional objectivity » (Lalau, 2008). Pour réduire la vulnérabilité, un triple défi sont à relever : (i) identifier les sujets vulnérables, (ii) approfondir les connaissances sur les mécanismes de la vulnérabilité et (iii) proposer des mesures préventives ou curatives. Le fait d’augmenter la capacité de gestion de risque des pauvres améliore leur bien-être et constitue par la suite une issue à leur situation de pauvreté chronique (Thomas, op. cit.). L’analyse de la vulnérabilité alimentaire permet de prévenir et gérer les crises alimentaires (Andres & Lebailly, 2011). Une nouvelle théorie de l’interaction existant entre la crise et l’opportunité peut servir au développement à l’instar des récentes crises alimentaires, financières et du changement climatique qui ont ouvert des opportunités pour des transformations vers la durabilité. Ce qui pousse l’actuelle analyse de la durabilité, qui se concentre principalement sur les crises, à considérer plutôt les crises comme une partie intégrante d’une large opportunité de développement (Olsson & al., 2014).

La Résilience

La vulnérabilité et la résilience sont deux approches différentes pour étudier la même situation d’un système donné. L’analyse de la vulnérabilité a une connotation négative en se basant sur la fragilité du système tandis que l’analyse de la résilience comporte une connotation positive (Provitolo & Antipolis, 2009).

Origine et définition de la « Résilience »

La résilience est un concept émergent de la science physique qui plus tard a été repris par la psychologie et l’économie (Lalau, 2011). En effet, le concept de la résilience trouvait son origine aux Etats Unis d’Amérique dans les années cinquante dans le domaine de la mécanique et que la physique des matériaux a repris. La fin des trente glorieuses, une période de croissance économique faste, a été marquée par la conférence de Stockholm qui prônait le développement humain, et les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979. Le système économique mutait alors de l’Etat providence vers la régulation par le marché. C’est dans cette période transitionnelle que le concept de la résilience, en tant que métaphore, a fait sa résonnance sociétale ; autrement dit, le concept de la résilience sous-entend une connotation d’état transitionnel. Dans l’analyse de la résilience, il faut toujours considérer l’origine scientifique du concept quand on l’applique à la réalité sociétale afin d’éviter de galvauder le concept (Koffi, 2014). En décrivant la capacité de se reconstituer des systèmes vivant après un choc ou une perturbation, certains écologistes à l’instar de René Dubos utilisaient déjà le mot résilience en 1960. Ils ont fait allusion à une île du pacifique qui, après une éruption destructive d’un volcan a pu se reconstituer et retrouver sa phone et sa flore (Dufresne, 2015). La résilience est la capacité à dépasser une situation critique, à résister et à survivre. C’est la capacité à anticiper et à réagir faisant ainsi allusion aux comportements actifs et réactifs, autrement dit défensif et offensif. Une faible résilience conduit à l’adoption de stratégie défensive et de sauvegarde (Lalau, 2008). Pour le PNUD (2014), la résilience est la capacité de se préparer aux catastrophes et de surmonter leurs conséquences. C’est « la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir, en présence d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères » (op.cit., Koffi) Il y a deux modèles d’approche de la résilience. Ce sont le modèle du cycle adaptatif de « Resilience Alliance » et le modèle de Panarchie (Provitolo & Antipolis, 2009). Un individu aussi bien qu’une communauté a sa propre résilience dont le sens serait mieux appréhendée si l’on considère les aspects civiques et les aspects sociaux de l’être humain (Dufresne, 2015). 

Résilience en Système Ecologie et Social

Pour cette école, la résilience comprend deux variantes ; ce sont la résilience des systèmes écologiques et socio-écologiques (SES) ou cycle adaptif et la résilience humaine et sociale (Koffi, 2014). La résilience, qui est un précurseur de développement, est la capacité à faire face à un choc,. Le concept de résilience a été adopté en écologie pour étudier l’action humaine qui entraîne un changement d’état des écosystèmes en l’occurrence la dégradation de l’écosystème et de la condition d’existence, qui à son tour a un impact sur le développement de l’être humain (Lalau, 2011). Etat de l’art et méthodologie 33 Dans le domaine de l’écologie et la socio-écologie, la résilience est assimilée à la capacité d’absorber un choc tout en conservant ses structures qualitatives essentielles en dépit d’une quelconque perturbation. En d’autres termes, la résilience a trait à un cycle adaptif (PAM, op. cit.). La résilience humaine quant à elle comporte une dimension psychologique à cause des interactions sociales, la représentation réelle du choc et le regard des autres. C’est ce caractère traumatique qui différencie la résilience humaine et de la résilience sociale. La résilience est ainsi définie comme « des traits caractéristiques de personnalité pour mobiliser les forces intérieures insoupçonnées au moyen de lien social » (Koffi, 2014). Le cycle adaptif est un modèle de transition entre différents états de stabilité. Dans ce sens, il y a quatre phases en interaction dans la dynamique d’un système donné. Ce sont la croissance, la conservation, l’effondrement ou la destruction et la réorganisation ou le renouvellement. La résilience d’une structure repose sur sa capacité à franchir chacune de ces différentes étapes (Provitolo & Antipolis, 2009).

Résilience selon le cycle de Panarchie

Le modèle de Panarchie, avec son cycle adaptif multi-scalaire, insiste plutôt sur la stabilité, l’adaptabilité que sur la transformabilité. Le cycle de Panarchie considère plutôt la capacité interne au lieu d’attendre les appuis externes. L’adaptabilité comporte une ambivalence car elle peut renforcer la résilience tout comme la nuire quand on s’adapte seulement au lieu d’atteindre un niveau meilleur si l’on a la potentialité nécessaire (Koffi, op. cit.). Le cycle de Panarchie comprend quatre phases succinctes pour l’évolution d’une situation donnée, à savoir la phase d’exploitation, la phase de conservation, la phase de dégagement et la phase de réorganisation (figure 3).

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