Stupéfiants antalgiques : rôle du pharmacien
La douleur aigüe
La douleur aigüe est associée à une atteinte tissulaire brutale par exemple : traumatisme, lésion inflammatoire… Elle est souvent associée à des manifestations neurovégétatives (tachycardie, sueurs, hypertension artérielle…) et à une anxiété. La douleur aigüe servira de signal d’alarme afin d’informer l’organisme de l’agression menaçant son intégrité. Une fois, l’agression reconnue, une prise en charge de cette dernière sera nécessaire avec essentiellement une approche pharmacologique, via des antalgiques appropriés.
La douleur procédurale
La douleur procédurale, est une douleur induite par les soins (ponction, retrait pansement, examen comme une prise de sang, immobilisation du patient avec apparition d’escarres…). Sa prise en charge nécessite l’identification préalable des soins potentiellement douloureux et une dispensation des soins adaptés tels que l’usage d’anesthésiant local avant un examen invasif, une prémédication avec un antalgique d’action rapide juste avant la réalisation du soin… Tout professionnel de santé devra prendre en compte cette éventuelle douleur procédurale, pour assurer une qualité de soins et ainsi garantir une meilleure observance des soins.
La douleur chronique
La douleur chronique ou syndrome douloureux chronique est définie, selon la Haute Autorité de Santé, comme un « syndrome multidimensionnel », défini de manière subjective par la personne atteinte. Nous associerons le terme de chronicité, lorsque la douleur présente plusieurs des caractéristiques suivantes : Persistance ou récurrence, qui dure au-delà de ce qui est habituel pour la cause initiale présumée, notamment si la douleur évolue depuis plus de 3 mois(6). Détérioration significative et progressive du fait de la douleur, des capacités fonctionnelles et relationnelles du patient dans ses activités de la vie quotidienne. Lorsque la douleur devient chronique, la douleur perd son statut de signal d’alarme et devient alors une affection. La douleur chronique est souvent associée à des facteurs de consolidation qui participent à son entretien comme des manifestations psychopathologiques, un recours aux médicaments ou à des procédures médicales, inefficaces selon le patient et une difficulté du patient à s’adapter à la situation(7).
Physiologie de la douleur
La notion de douleur suit un cheminement bien défini de phénomènes physiologiques(9), en 4 étapes(10) : Transduction, Transmission, Modulation, Perception. Transduction, correspondant à une conversion d’une énergie mécanique, thermique, chimique en une énergie électrique, sous forme de potentiels d’action, qui se propagent secondairement. La transmission de l’influx nerveux, se fait via le potentiel généré de la périphérie vers les cordons postérieurs de la moëlle épinière à travers différentes fibres(11). Nous retrouvons : Les fibres Aβ, qui sont associés aux mécanorécepteurs situés au niveau du derme et de l’hypoderme, comme les corpuscules de Meissner, de Ruffini, les disques de Merkel et les récepteurs des follicules pileux. Ces mécanorécepteurs cutanés sont sensibles à la pression, tact et vibrations. Les fibres Aδ faiblement myélinisées et de calibre fin, sont organisées en terminaisons libres au niveau de l’épiderme, et transmettent l’information à une vitesse de 10-100m/s. Ses terminaisons libres sont sensibles aux informations douloureuses et thermiques. Les fibres C, sont amyéliniques (10 fois plus lentes que les fibres Aδ) et de calibre encore plus fin. Les fibres Aδ et C sont organisées en terminaisons libres, qui transmettront l’information via des médiateurs. Les lésions et altérations tissulaires, entraînent la libération de différentes substances algogènes comme la bradykinine, les ions hydrogènes et potassiums issus de la lyse cellulaire ; la sérotonine, la substance P sous la dépendance du NGF (Nerve Growth Factor) et d’interleukine-1, qui libérera l’histamine des mastocytes. La modulation, assurée elle, par des mécanismes nerveux inhibant la transmission de l’influx de la douleur et de ceux du toucher, et abaisse le seuil perceptif de la douleur. Trois systèmes inhibiteurs de modulation assurent ainsi le contrôle du message nociceptif, il est observé : Le contrôle médullaire (théorie du « Gate Control ») : Théorie selon laquelle, la stimulation sélective des grosses fibres afférentes Aα bloque les petites fibres nociceptives. Un interneurone inhibiteur, recruté par les grosses fibres Aα et inhibé par les petites Aδ et C, module la douleur au niveau de la moelle
LISTE DES FIGURES |