Accès aux financements pour les entreprises technologiques

ACCES AUX FINANCEMENTS POUR LES ENTREPRISES TECHNOLOGIQUES (GUIDE PRATIQUE)

Bien choisir son mode de financement

EQUILIBRE FINANCIER

Le choix du mode de financement d’un projet est crucial; il doit assurer à l’entreprise autonomie, solvabilité et rentabilité. Une bonne gestion financière respecte les équilibres financiers reposant sur la durée de détention des biens et le type de financement associé. Les ressources stables (fonds propres et dettes financières à moyen long terme) financent les emplois stables (immobilisations corporelles, incorporelles et financières). Par exemple, une entreprise pourra financer l’achat d’une machine-outil par un emprunt à long terme. Les besoins à court terme sont financés par des ressources à court terme. Par exemple, le besoin en fond de roulement peut être financé par un découvert bancaire. Compte tenu de leurs risques élevés, les étapes de faisabilité et de développement d’un programme d’innovation se financent traditionnellement par augmentation des fonds propres ou par utilisation de la capacité d’autofinancement de l’entreprise. Cette première source de financement peut évidemment être complétée par des aides publiques. Un projet est consommateur de ressources, quelque soit son stade d’avancement. Investissements en R&D, investissements en production (matériel, outillage…), investissement commerciaux (réseau de vente, packaging, publicité…) et financement de besoins en fonds de roulement (stocks, crédits clients…) doivent trouver des capitaux pour assurer la pérennité du projet. La première source de financement d’une entreprise reste bien évidemment le flux généré par le cycle d’exploitation de l’entreprise existante. Cette capacité d’autofinancement est un élément déterminant d’analyse de la demande de financement.

Approcher les financeurs

L’organisation d’une levée de fonds auprès d’investisseurs se décompose en plusieurs phases: 1. Rédiger un business plan et un « executive summary » (présentation résumée, cf Partie A IV); 2. Valoriser l’entreprise (cf C – VI); 3. Sélectionner les investisseurs, en fonction du stade de développement de l’entreprise mais également en fonction de son domaine de compétence (cf partie B) ; il est fondamental d’approcher des investisseurs compétents dans le secteur d’activités duquel relève le projet. 4. Envoyer l’ « executive summary » aux investisseurs sélectionnés, puis le business plan à ceux qui ont manifesté un intérêt ; 5. Organiser des réunions individuelles avec les investisseurs qui souhaitent approfondir le dossier (éventuellement après signature d’un accord de confidentialité).L’instruction du dossier par un investisseur est souvent longue. En cas de décision favorable, l’investisseur rédige une lettre d’intention (« term sheet ») précisant les conditions de son intervention : valorisation de l’entreprise, conditions juridiques d’entrée et de sortie du capital … Sur la base de ce document, une nouvelle négociation démarre, portant essentiellement sur la valorisation de la société puis la rédaction d’un pacte d’actionnaires. Le pacte d’actionnaires est un document juridique, signé entre les différents actionnaires d’une société (fondateur et investisseur), qui permet notamment de définir les conditions de sortie du capital, tant pour les fondateurs que pour les investisseurs : droit de préemption, droit de sortie conjointe… Cette étape de négociation juridique est longue.

Trois facteurs clés de succès

LE FACTEUR HUMAIN

Une jeune entreprise ne vaut que par la qualité des femmes et des hommes qui y participent et, au premier chef, de ceux qui portent le projet. Quelques points importants s’agissant des qualités personnelles du chef de projet et de son équipe : ƒ Les compétences / la formation de chaque membre de l’équipe ƒ La volonté / motivation ƒ La capacité d’écouter et d’accepter la contradiction ƒ La facilite à déléguer, partager, rechercher de l’aide

LA PREUVE DU POTENTIEL TECHNOLOGIQUE

L’objectif est de montrer l’adéquation entre une offre technologique et un besoin. Trois critères sont à considérer :Î L’état de la technique ƒ on apporte la preuve du fonctionnement de la technique et de sa reproductibilité, ƒ on compare la technique avec des solutions alternatives, ƒ on prouve la supériorité de la technique.
Î L’état du marché Il faut analyser : ƒ la maturité du marché : il est impératif d’analyser la maturité du marché afin de ne pas arriver trop tôt ou trop tard. On investigue les besoins du marché qui pourraient correspondre à l’usage de la technique considérée, ƒ l’accès au marché : il faut savoir comment accéder au marché, ƒ la solvabilité du marché : on recherche les besoins qui correspondent à une demande apparemment solvable du marché, ƒ l’attractivité du marché par son volume et sa croissance, ƒ et la pérennité du marché : étudier sa capacité à durer dans le temps.
Î L’état de la Propriété Industrielle ƒ on vérifie que la technique est protégée (brevets ou secret de savoir-faire), ƒ et/ou on s’assure qu’une exploitation libre de la technique est possible (ce qui n’est pas incompatible avec le versement de redevances sur des aspects mineurs du produit découlant de la technique), ƒ on peut éventuellement envisager d’acquérir de la technologie complémentaire.

LA PREUVE DE LA VIABILITE DU MODELE ECONOMIQUE

Il est essentiel de pouvoir prouver à terme le potentiel économique du projet (cf ultérieurement la rubrique « Le Business Plan »). Il faut un modèle économique viable (même encore général) qui fournisse des informations sur les problématiques d’industrialisation et le coût de revient. Il faut pouvoir prouver que le financeur va gagner de l’argent.

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