Accidents d’exposition au sang (AES)

Accidents d’exposition au sang (AES) 

Définition

L’AES : est tout contact accidentel avec du sang ou du liquide biologique contenant du sang comportant :
• Une piqure avec une aiguille souillée
• Une coupure avec bistouri souillée etc….
• Une projection sur une plaie…
• Une projection oculaire.

Les risques liés aux AES sont l’exposition au VIH, VHB, et au VHC. Un traitement préventif est disponible au service des urgences contenant le virus du sida et celui de l’hépatite B, il est d’autant plus efficacelorsqu’il est administré tôt. Est défini comme patient source, le patient à l’origine de la sécrétion ou du sang potentiellement contaminant. Est défini comme patient exposé, le soignant victime du traumatisme .

Epidémiologie

Il est enregistré chaque année 3 millions de professionnelsde la santé victimes d’un AES dont 90% sont retrouvés dans les pays en développement[5]. En 2005, le groupe d’étude sur le risques d’exposition des soignants aux agents infectieux (GERES, 2008) avait retrouvé en Afrique de l’ouest (Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal) une prévalence des AES à 0,33 pour les accidents percutanés et 0,44 pour les accidents par contact cutanéo-muqueux. Quelques études menées à Cotonou au Bénin avaient révélé un taux plus élevé (39,7%.) des accidents d’exposition au sang. L’OMS estime en 2016 à deux milliards de personnes dans le monde contaminées par le VHB dont 240 millions sont porteurs chroniques ; de 130 à 150 millions d’individus porteurs chroniques d’hépatites C et a plus de 30 millions d’individus infectés par le VIH[3]. A chaque AES, la probabilité de contamination dépend de :
– La prévalence de l’infection dans la population générale
– Type de l’accident(piqure, coupure, projection sur muqueuse)
– Taux de transmission : 0,32% pour le VIH ; 6-45% pour le VHB et 0,3-10% pour le VHC [2].

Une méta-analyse de l’OMS en 2005 l’évaluait à 2,1 AES par personnel de santé par an pour l’ensemble du continent Africain ; contre 0,64 pour l’Europe de l’Ouest et 0,18 pour l’Amérique du Nord. Une étude récente conduite dans des hôpitaux d’Afrique de l’Ouest estimait cette incidence à environ 1,8 par chirurgien par an ; 0,6 par infirmier par an et 0,3 par médecin par an. Une piqûre par aiguille creuse contaminée étant en cause dans près de 70% des cas[17].

Risque de transmission des agents infectieux

L’évaluation immédiate (délai de 48 heures) et rigoureuse du risque après I ‘accident conditionne la mise en œuvre d’un traitement prophylactique, en sachant que, pour le VIH, est considéré comme haut risque une piqure profonde avec une aiguille creuse provenant d’une voie veineuse ou artérielle et comme faible risque une piqure superficielle avec une aiguille creuse ayant servi pour une injection intramusculaire ou sous-cutanée ou une projection sur une muqueuse ou une peau lésée. Le risque de transmission accidentelle au personnel de santé à partir du sang contaminé est le suivant :
➤ VIH : piqûre = 0,3 %, projection = 0,04 % ; sous prophylaxie par AZT seul, risque divisé par 5.
➤ VHC : piqûre = 3 %.
➤ VHB : piqûre = 30 % (4 à 30 %) [16].

Les piqûres d’aiguilles souillées constituent le mode essentiel de contamination, loin devant les coupures et projections.
– Haut risque : piqûre profonde avec aiguille d’injection provenant d’une voie artérielle ou veineuse.
– Risque intermédiaire : coupure avec bistouris à travers des gants ou piqûre superficielle avec une aiguille creuse provenant d’une voie veineuse ou artérielle.
– Risque faible : piqûre superficielle avec une aiguille de suture ou une aiguille IM ou SC. Projection sur une muqueuse ou sur une peau lésée piqûre avec une seringue abandonnée.

Les circonstances de survenue des AES sont très souvent :
– Recapuchonnage des aiguilles.
– Désadaptation à la main des seringues.
– Transvasement de sang d’une seringue montée dans un tube ou de tube à tube.
– Pipetage à la bouche des prélèvements.
– Ramassage des objets piquants ou tranchants posés sur des paillasses dans un plateau ou dans les sacs poubelles.
– Surcharge de travail
– Suture ou incision au bloc opératoire
– Patient agité .

Les facteurs qui augmentent le risque de transmission sont en lien avec :
➤ Les modalités de l’accident
• Blessure profonde (un saignement spontané et douleur signifient que le derme a été franchi).
• Dispositif ayant pénétré dans un vaisseau.
• Aiguille creuse, contenant du sang.
• Diamètre élevé de l’aiguille.
• Délai court entre le geste et l’AES.
• Temps de contact supérieur à 15 minutes si projection.

➤ Les caractéristiques du patient source
• Charge virale élevée .

➤ La conduite adoptée par le soignant
• Absence de port de gants.
• Absence ou retard d’antisepsie post-exposition.

Certains actes sont peu ou pas à risque de contamination :
– Les morsures.
– La projection du sang sur une peau saine.
– Le contact avec un liquide non contaminant (salive, urines, crachats, sueurs, larmes, vomissements).

Agents infectieux transmissibles par AES

Plusieurs agents infectieux peuvent être incriminés dans les AES, à savoir les Virus, les Parasites, ou les Bactéries. Parmi ceux-ci, les plus redoutés sont le VIH, le VHB, et le VHC.

Le réservoir
Le réservoir des virus est constitué par :
– L’homme malade
– Le porteur asymptomatique ou pas Ces virus peuvent se retrouver dans : le sang, les secrétions génitales (sperme, secrétions vaginales), les épanchements (liquide synovial, liquide pleural, liquide péricardique), le liquide amniotique, le liquide Céphalo rachidien, le lait maternel, les urines, les selles, les crachats, les vomissements, les secrétions nasales / salives.

Conduite à tenir en cas d’AES

Prise en charge
Elle est faite de plusieurs niveaux :
– Les soins immédiats
– L’évaluation du risque
– Le dépistage du patient source
– La recherche du statut de l’agent de santé
– La déclaration de l’accident .

soins immédiats
En cas d’APC
Nettoyage de la plaie a l’eau courante et au savon ou la Bétadine scrub pendant environ 5 minutes puis rinçage; après une projection de sang ou de liquide organique, les actions suivantes sont recommandées :

En cas de projection entrant en contact avec une peau intacte, procéder comme suit:
• Laver immédiatement l’endroit en question.
En l’absence d’eau courante, nettoyer l’endroit en question avec un gel ou toute autre solution prévue pour le nettoyage des mains dont on dispose habituellement.
• Ne pas utiliser de désinfectant trop puissant.
Désinfection par Dakin de préférence ou eau de Javel 12° dilué au 1/10ème ou alcool à 70° ou Bétadine, pendant au moins 10 min.

Table des matières

INTRODUCTION
QUESTIONS DE RECHERCHE
HYPOTHESES DE RECHERCHE
OBJECTIFS
– Objectif général
– Objectifs spécifiques
1. GENERALITES
1.1 Accidents d’exposition au sang(AES)
1.1.1 Définition
1.1.2 Epidémiologie
1.1.3 Risque de transmission des agents infectieux
1.1.4 Agents infectieux transmissibles par AES
1.1.5 Conduite à tenir en cas d’AES
1.2 VIH/SIDA
1.2.1 Epidémiologie
1.2.2 Modes de transmission
1.3Hépatite virale B
1.3.1 Epidémiologie
1.3.2 Modes de transmission
1.4 Hépatite virale C
1.4.1 Epidémiologie
1.4.2 Modes de transmission
1.5 AES + VIH
1.5.1 Propriétés physiques et chimiques
1.5.2 Prise en charge thérapeutique
1.5.3 Suivi
1.6 AES + VHB
1.6.1 Indication de prophylaxie
1.6.2 Prophylaxie des hépatites B
1.6.3 Suivi
1.7 AES + VHC
1.7.1 Indications de prophylaxie
1.7.2 Prophylaxie des hépatites C
1.7.3 Suivi
2. MATERIELS ET METHODES
2.1 Type et Période d’étude
2.2 Lieux d’étude
2.3 Population d’étude
2.4 Collecte et analyse des données
2.5 Diagramme de GANTT
3. RESULTATS
3.1 Profils sociodémographiques et professionnels
3.2 Connaissances à propos des AES
3.3 Attitudes et Pratiques vis-à-vis des AES
4. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
4.1 Limites et difficultés de l’étude
4.2 Profils sociodémographiques et professionnels
4.3 Connaissances
4.4 Prévalence et facteur de risque des AES
4.6Prévention des AES
4.7Vaccination contre le virus de l’hépatite B
5.CONCLUSION

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