Analyse cartographique des phénomènes de fermeture du paysage

Analyse cartographique des phénomènes de fermeture du paysage

Nous avons, à partir de l’analyse des couples photographiques, identifié plusieurs phénomènes liés à la fermeture du paysage. L’objectif de l’analyse diachronique est maintenant de confirmer l’existence de ces phénomènes sur notre territoire d’étude. La première démarche est de déterminer quels sont les « marqueurs » d’une fermeture du paysage. Nos observations paraissent être en accord avec le constat réalisé à l’échelle nationale par le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Equipement et des Transports qui affirme qu’il existe deux phénomènes majeurs dans l’explication de la fermeture du paysage : « l’abandon de l’espace par l’agriculture » et « le phénomène d’urbanisation en périphérie d’une agglomération ». Ces hypothèses formulées vont nous permettre d’exploiter les cartes SIG disponibles, de « marquer » les surfaces visibles responsables de la fermeture et d’observer leur évolution au cours du temps. Selon les hypothèses formulées, deux types de sol sont majoritairement à l’origine de la fermeture, expliqués par les phénomènes développés dans les hypothèses : le boisement, naturel (bois, friches) ou artificiel (peupleraie, reboisement) et l’urbanisation. Nous marquerons donc ces 2 types de surface dans chaque instantané pour observer leur évolution au cours du temps sur le territoire d’études. Comme dit dans l’hypothèse 1, l’abandon de terres agricoles peut mener à des reboisements ou des friches. Ainsi les friches herbacées et les boisements sont considérés comme étant des phénomènes pouvant provoquer la fermeture du paysage. Par l’hypothèse 2, nous pouvons considérer les zones urbanisées comme un signe de fermeture du paysage.  Nous faisons dans notre étude le choix de ne prendre en compte que la fermeture visuelle du paysage, la plus facilement observable et la plus urgente selon la Mission Val de Loire. C’est pourquoi nous ne considérerons pas les friches, provoquant une restriction de l’accessibilité aux berges de Loire mais pas nécessairement une perte de visibilité.

Analyse de l’évolution du paysage entre 1956 et 1972

En 1956, les plateaux sont occupés majoritairement par les vignes. Des prairies sont encore présentes ainsi que des terres cultivées. L’urbanisation est minime, tout comme sur les plaines inondables. Ces dernières sont occupées par des prairies et les terres d’agriculteurs bordent le fleuve. Quelques vignes sont également présentes. L’urbanisation est minime et ne représente aucune menace pour la fermeture du paysage. Dans le lit mineur, les îles de la Loire sont recouvertes à plus de 50% par des boisements. Ajoutées à cela les friches herbacées, les îles du fleuve montrent un ensauvagement déjà conséquent. Un responsable environnement à la mairie de Montlouis-sur-Loire, explique ce phénomène par la disparition de la batellerie : « Ceci est dû aux grèves. Ce sont les îles de la Loire que l’on peut voir en face de l’église. Le Cher a été canalisé très vite et énormément. La Loire l’a également été. Les bateliers faisaient un barrage d’un côté de l’île pour concentrer l’eau sur un côté, augmenter le niveau de l’eau et permettre aux bateaux de naviguer. Ce niveau de l’eau surélevé faisait que les grèves créées derrière les barrages étaient submergées à chaque crue. Le barrage devait d’ailleurs être refait à chaque crue. Avec le départ des bateliers, aucun pseudo-barrage n’a été maintenu, et les grèves se sont retrouvées bien au dessus du niveau des eaux et n’étaient submergées que les années de très grande crue. Du coup, la végétation s’est développée de plus en plus, a perduré et cela a tenu à fermer le paysage. » Le lit mineur est le siège de transformations d’ores et déjà majeures. Le chenal se concentre en un lit central. Les îles deviennent une continuité des berges et les bancs de sable sont petit à petit colonisés par des boisements. Les friches se sont transformées en boisements, signe d’un ensauvagement qui se prolonge dans le temps. L’urbanisation est de plus en plus importante et se développe le long du fleuve. Les boisements déjà présents se sont densifiés sur les îles, qui ne sont plus sujettes aux crues, ce qui rend les boisements naturels libres de se développer.

 

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