Analyse et discussion autour du concept du savoir

Analyse et discussion autour du concept du savoir

62,74% (64/102) de notre population totale possède un diplôme universitaire. Cette proportion est quasi identique à celle des enseignants (62,5%) avec une proportion légèrement plus faible chez les directrices (55,55%). 3 hommes sur 4 possèdent un master 1 au minimum. On observe ainsi une nette progression par rapport à l’enquête de 2014 *MORIN, LEYMARIE-2016] soit plus 20% (62,74 vs 42,5%) pour les enseignants et plus 5% (55,5% vs 50%) pour les directrices. Il n’y a pas de différence d’âge entre les diplômés et les non diplômés (âge des diplômés = 46 ans +/-7 vs non diplômés 46 ans +/-8 -p=0.88). Il est à noter que 13 personnes, n’ayant pas de diplôme universitaire possèdent un certificat cadre de sage-femme. 39,4% de notre population a une formation universitaire en cours. Ainsi une grande majorité de notre population possède un diplôme universitaire, dans des domaines variés, variabilité confirmée par les entretiens. Ceux-ci nous apportent aussi des précisions quant aux motivations ou refus et apports d’une telle démarche. Parmi les 15 enseignants et directrices interviewés, quatre sages-femmes ne possèdent pas de diplômes universitaires, toutes ayant plus de 50 ans ; si elles acceptent et même reconnaissent cette nouvelle règle comme un allant de soi pour les jeunes générations, elles n’ont visiblement ni l’énergie, ni l’envie d’entamer un cursus universitaire. Par contre, sur l’ensemble de la population enseignante, le facteur âge n’est pas retrouvé. Pour une très grande majorité de nos interlocuteurs, ce développement professionnel relève à la fois d’une démarche personnelle et d’une réponse à une nouvelle norme, seules six personnes ayant entrepris un cursus universitaire sur l’unique demande institutionnelle.

Après le certificat cadre, vécu par certaines sages-femmes comme une obligation pour accéder à un poste d’enseignante (Ee1, Gdi), l’obtention d’un master devient incontournable pour entrer dans un milieu universitaire (Ee2, Ae1, Cdi) et en acquérir sa culture (Ee2). Cette condition peut à priori rendre plus transparent le recrutement des enseignants alors que pour renter dans une école hospitalière, il fallait faire partie du sérail : Etre connue, faire partie du personnel hospitalier de la maternité-école (Ee1). Pour Edo, le recrutement de personnes ayant un diplôme universitaire va impulser des idées novatrices, à l’opposé des enseignants actuels qui n’ont pas du tout l’esprit recherche, les pauvres… ! Si certains apparaissent résignés, voyant la certification comme un malheur obligé (Ee2), d’autres y renoncent par manque de motivations : Faire un master… je n’ai plus la foi, je suis trop vieille… ça va m’apporter quoi ? (Ee1). Ces deux enseignantes en fin de carrière, cependant l’acceptent comme nouvelle norme pour l’avenir : Mais pour les jeunes générations, c’est normal (Ee1), c’est logique (Ee2) pour une évolution en parallèle de la formation des étudiants et des formateurs (Ee1). Ae1, jeune professionnel, a parfaitement intégré cette nouvelle donne, entamant un master dans la suite immédiate de sa formation initiale, alors qu’Ae2, estime qu’un certain recul professionnel peut être nécessaire, en fonction du domaine choisi.

Au-delà du fait que la certification peut servir la réflexion autour d’un statut de la sage- femme enseignante (Hdi), plusieurs interlocuteurs ont vu une opportunité d’élargissement de leur horizon professionnel, un enrichissement personnel (Ie1, Ae2, De) : « Vous êtes assis à un bureau, vous avez la vision du bureau de là où vous êtes et être cadre, c’est être capable de se lever, de faire le tour du bureau et de regarder sous un autre angle ; moi je suis carrément sortie du bureau. (Ie1). Une remise question et une remise à niveau sont aussi des motivations pour accéder à de nouvelles responsabilités (Cdi). De même, faire un master, permet de découvrir le monde universitaire, méconnu lorsque l’on a fait ses études dans une Ecole hospitalière (Ie1, Ee2), de faire des rencontres avec des personnes qui sont issues d’autres milieux, d’ouvrir sur d’autres personnes et d’autres manières de penser pour enrichir notre milieu (Ie1). L’intitulé du master est matière à discussion. Pour Ee2, il faut un master maïeutique (qui n’existe pas encore). Ie1, récuse le master en périnatalité qui n’est bien que pour le positionnement cadre mais présente un risque de corporatisme. lui plaisait et non en lien avec sa fonction d’enseignante tout comme Ae2 qui a particulièrement apprécié cette possibilité de choix. De a choisi les sciences de l’éducation pour des besoins de connaissances en pédagogie. L’ouverture vers d’autres disciplines comme les sciences humaines apparait comme un plus pour Ie1 et Ae2, ce d’autant que les thèmes de mémoires d’étudiants s’y rapportent de plus en plus (Ie1). Pour Ae1 le choix du master a été soufflé par le chef de service de la maternité : un M1 de bio statistique suivi d’un M2 d’épidémiologie et recherche clinique. Cependant, selon les lieux d’exercice les choix de masters pris en charge sont restreints (Ie1, Ge1), obligeant les intéressés soit à suivre une formation sans réel plaisir, soit à effectuer la formation sur le temps personnel. Cdi envisage une équipe pluridisciplinaire avec des compétences diverses et variées qui vont permettre d’ouvrir…Pour essayer d’avoir une couverture importante au niveau de ce que les sages-femmes vont pouvoir enseigner, de façon à occuper leur place à la faculté, l’université. Pour De, un type spécifique de master n’est pas la panacée pour devenir enseignant… la santé publique et l’épidémiologie sont par contre utiles pour l’accompagnement des mémoires.

 

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