Analyse qualitative des entretiens

Analyse qualitative des entretiens

Comme expliqué précédemment (cf. Partie II 3.2.1 Choix de l’entretien semi-directif et choix de l’échantillon), parmi les 19 personnes ayant accepté de nous laisser leurs coordonnées, nous avons contacté les plus susceptibles et volontaires pour bien vouloir nous rencontrer. Nous avons ainsi contacté cinq personnes, nous paraissant très motivées, qui ont toutes accepté de revoir l’un d’entre nous pour un entretien. deux habitants du quartier La Noue. Les autres personnes avaient laissé leurs coordonnées en répondant seules au questionnaire. Ainsi, chacun d’entre nous avons réalisé un entretien (deux pour l’un).  Par manque de temps, nous n’avons pu retranscrire la totalité des entretiens. Des résumés détaillés, joints en annexe, ont en revanche été réalisés, reprenant les éléments principaux et les citations remarquables. Afin d’expérimenter l’exercice, nous avons pris le temps de retranscrire le dernier entretien réalisé avec Hervé du quartier La Noue, en annexe également. Par ailleurs, nous tirons de ces rencontres une analyse qualitative des rapports affectifs entre chacun des individus et leur quartier respectif.  Les résultats des entretiens qui sont présentés succinctement dans le tableau ci-dessus ont été traités selon les thématiques en lien avec le rapport affectif. Rappelons que les entretiens permettent de décrire qualitativement le rapport affectif des habitants à leur quartier, et ainsi de compléter l’analyse quantitative apportée par les questionnaires. Néanmoins, il sera nécessaire de relativiser ces données, puisque les entretiens étant beaucoup plus long à réaliser, et de ce fait, nous ne pouvions en réaliser autant que les questionnaires. A ce titre, les entretiens peuvent être qualifiés d‘« exploratoires » et ne sont, dans ce cas, pas entièrement représentatifs de l’ensemble des habitants des terrains d’étude.

L’analyse des questionnaires établie précédemment a montré que les variables de l’hypothèse, à savoir la proximité, l’éloignement, l’accessibilité, l’uniformité et la diversité, ne semblent pas influencer, de manière significative, le rapport affectif des habitants à leur quartier. L’hypothèse de départ n’est alors pas vérifiée, voire même réfuter. Les habitants des deux quartiers que nous avons considérés opposés par les variables citées précédemment, à savoir Colbert et La Noue ont quantifié de manière similaire leur rapport affectif qu’ils ont à leur espace de vie. Suite aux entretiens, nous avons réussi à nuancer les résultats obtenus avec les questionnaires. En effet, les entretiens montrent que les variables proximité et accessibilité influent plus que nous l’avons exposé le rapport affectif. Les cinq personnes interrogées ont montré plus ou moins clairement, l’importance d’habiter à proximité du centre-ville de Tours, et aussi de leur lieu de travail, mais tous, sauf l’habitante de Colbert qui a montré une réelle détermination à habiter dans le centre même, ont fait le choix d’habiter hors du cœur de la ville. En revanche, tous ont insisté d’eux même sur la nécessité d’une bonne accessibilité aux centralités spatiales.

Finalement, nous ne pouvons pas rejeter entièrement notre hypothèse de départ. Malgré des réponses qui semblaient l’infirmer dans un premier temps (suite au questionnaire), il s’est avéré que les variables proximité et accessibilité entraient en jeu dans le choix d’un lieu de vie, et donc plus indirectement dans la construction du rapport affectif à celui-ci. L’habitant développe un rapport positif à au moins une caractéristique de son quartier, ceci influant directement sur l’évaluation affective de son lieu de vie. Cependant, nous ne pouvons faire aucune généralité quant à cette corrélation (rapport affectif et variables proximité/accessibilité), car elle se déduit des témoignages de seulement cinq habitants. D’une part, les questionnaires ont permis de récolter des résultats quantitatifs. Ainsi, nous avons établi une base de données statistiques. Les éléments les plus pertinents, dans le sens où ils nous ont permis de construire la réponse à la problématique, ont pu être visualisés par des graphiques, pour une meilleure compréhension. A cette étape de la recherche, nous avons pu seulement nuancer l’hypothèse, ou du moins ne pas entièrement la confirmer.  Les questionnaires n’ont pas permis de déterminer si la diversité influe ou non le rapport affectifs aux lieux de vie urbains. Le croisement des données obtenues par les questionnaires, avec celles déterminées dans les fiches diagnostics, a montré que la perception de la diversité d’un quartier peut changer la représentation que fait l’habitant de celui-ci. Les entretiens ont très nettement confirmé ce qui avait été relevé grâce aux questionnaires. Ils ont de plus permis d’argumenter l’influence de ces variables. Le fait que le quartier soit accessible et plus explicitement que les individus puissent avoir accès facilement à tout ce dont ils ont besoin depuis de celui-ci, est toujours vu comme un point très positif et va donc influer le fait qu’un individu aime ou non son quartier La proximité a donc une influence sur le rapport affectif si elle joue sur l’accessibilité aux centralités. La proximité au centre-ville n’influe en revanche pas toujours le rapport affectif si la personne ne ressent plus le besoin d’en être vraiment proche.

 

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