ANALYSES DES IMPACTS SOCIOECONOMIQUES DES PHENOMENES DU GISEMENT

ANALYSES DES IMPACTS SOCIOECONOMIQUES DES PHENOMENES DU GISEMENT (Cas fokontany d’Andohan’Ilakaka)

CHAPITRE II : PROBLEMES SOCIAUX ET IMPORTANCE ECONOMIQUE DE L’ ACTIVITE

Section I : PROBLEMES SOCIAUX

Relation entre malgaches et les étrangers : phénomène d’intégration

On assiste actuellement à un phénomène de surpopulation dans le fokontany d’Andohan’Ilakaka. Tous les ressortissants malgache s s’y trouvent représentés , et plus particulièrement ceux originaires de la partie sud de l’ île. Quant aux ressortissants étrangers, le groupe représente à Andohan’Ilakaka (le quart, le tiers) dont 99% sont de sexe masculin vivant en célibataire bien qu’ils sont mariés légitimes dans leur pays d’origine. Du fait que leur long séjour, et en tant qu’adultes et humains, ces gens là ressentent le besoin des partenaires et pratiquent des concubinages en cohabitant illégitimement avec les filles malgaches. Certains d’entre eux s’engagent à des pr océdures de fiançails pour s’assurer la fidélité de leur partenaire sans pour autant s’engager à des mariages légaux. Tandis que les autres préfèrent rester libre de tout lien matrimonial et optent pour la libre fréquentation, favorisant ainsi le développement de la prostitution. Etant donné les contraintes de la vie et la pauvréte des familles, les jeunes filles s’adonnent à ce genre de besogne qui permet de gagner de l’argent rapidement et résoudre le problème du quotidien sans penser à l’avenir. Dans ce genre de situation, c’est l’argent qui compte. Aujourd’hui, du fait du concubinage, on assiste au phénomène du métissage dont l’avenir des batards reste incertain au niveau de la paternité. En effet, en rentrant au pays les étrangers ne ramènent ni les enfants ni leur mère et ne pensent
même pas à leur sécurisation sociale car ils sontous déjà mariés et pères de famille chez eux. L’analyse de ce phénomène démontre que les étrangers choisissent pour les concubines les filles venant du Sud, qui pour la plupart sont des filles de propriétaires terriens. Face caché de ce choix, pour s’assurer l’estime et l’amour des familles et ainsi acquérir des terrains pour leur futur exploitation. Dans cette conquêtte, la amillef ainsi que la jeune fille ou femme font l’objet de petites gâteries et des soins du conquérant. C’est une tactique d’intégration rentable et éfficace que les étrangers mettent en oeuvre pour leur sécurité et leur intégration sociale. Mais l’objectif principal reste l’acquisition et l’ exploitation des terrains. Ainsi, les étrangers épousent les malgaches par intérêt.
Concernant la sécurité :
La ruée vers la ville du Saphir a engendré un phénomène social nouveau caractérisé par l’éxistence d’un mélange hétérogène de moeurs, d’uset coutume parfois conflictuels et incompatibles. La ville qui est le résultat d’une rencontre de population d’origines différentes et de niveau de développement inégal ne pourrait pas se développer sans heurte. La stratification sociale est trop marquée que le phénomène d’intégration, d’acculturation et d’enculturation mettront du temps à s’établir pour permettre une harmonie et une cohésion dans la cohabitation entre les différents groupes. Il y a d’une part, la résistance des autochtones à la pénétration des étrangers et d’autre part, l’effort de pénétration sinon de domination des arrivant étrangers et nationaux venus des périphéries. Ce fort clivage du niveau social, économique et intellectuel des habitants fait qu’en dépit de l’apparente prospérité de la région, il n’existe pas de réellesérennité dans la vie quotidienne, chacun voulant accaparer le meilleur des biens pour soi. C’est la loi le plus fort, et de l’intérêt individuel qui régit les relations interpersonnelle. Ce qui provoque un phénomène de conflit social lente se manifestant par des heurts entre étrangers et nationanux, entre natifs de la région et les migrants des autres provinces, entre les urbains de la nouvelle mégalopolis d’Andohan’Ilakaka et les ruraux qui considérent comme des intrus ayant perturbé le calme de leur vie d’autochtones toute cette vague de nouveau venu. Ce phénomène engendre un atmosphère d’insécurité et de suspicion dans les relations et ne favorisent pas une réelle cohabitation propice au développement social, culturel et économique de la région. Les traditionnalistes campent dans leur position, tandis que la nouvelle culture ne s’ouvre pas pour apporter les innovations que l’on attend d’eux. Un autre problème saillant à Andohan’Ilakaka se manifeste dans l’attitude intolérante de certains groupes éthniques du Sud, les Antandroy qui furent les premiers exploitants des sites venus en effectif élevé au niveau de l’exploitation des saphirs. Ayant été à l’origine du développementde cette activité dans la région, ils s’estiment propriétaires de tous les sites découverts et se sentent lésés dans leur droit avec l’intrusion de nouveaux patrons, alors qu’ils sont au même titre que les autres des immigrants
attirés par la ruée à la recherche des saphirs. Cette attitude génère des conflits entre groupes
ethniques , plus fréquemment entre Antandroy et lesgens du Triangle du Nord. Par contre les
BARA qui sont des populations autochtones et originaire de la région ne s’impliquent pas et Il y prévaut donc un atmosphère d’insécurité permante. Pour cette raison, les nouveaux venus patrons malgaches ou étrangers engagent le service de protection rapprochée de la police ou de la gendarmerie ou des agents de sécurité privée lors de leur déplacement dans les carrières.
Dans le même ordre d’idée, afin d’assurer et asseoir le principe de la bonne gouvernance et la sécurisation élargie de cette nouvelle colonie, le Gouvernement Malagasy a installé dans la ville d’Andohan’Ilakaka un poste de brigade de la Gendarmerie Nationale et dans les campagnes de la périphérie, le détachementmixte de la police et de l’armée. Si les Bara ne perturbent pas le développement direct de ’exploitation minière, les effets des vols de bovidés que pratique ce groupe ethnique affectent la sécurité rurale dans les campagnes car ils s’en prennent aux zébus amassés par certains exploitants, fruits de leur dur labeur. De l’autre côté, il y a l’acte de banditisme dû à la dégradation des moeurs liés au phénomène de la ruée vers le pays des saphirs.
En dépit des éfforts déployés pour y mettre en place un système de sécurisation, des complaintes se font encore jour sur les pratiques frauduleuses des agents des forces de sécurité. La corruption y a encore cours et la population, surtout les plus démunis sont victimes de l’injustice et se sentent délaissés. La plupart du temps, allécher par l’appât du gain ces agents faillent à leurs obligations et o ublient vite leur mission: “ l’argent d’abord” devient la première priorité.

Section II . IMPORTANCE ECONOMIQUE

Le paradoxe du développement de l’exploitation du saphir s’accentue actuellement de jour en jour. Si au départ, cette découverte étaitpercue comme une filière porteuse de l’économie de la région, se reflétant généralementdans l’enrichissement des exploitants nationaux et locaux. Actuellement, le phénomène inverse survient avec l’arrivée des étrangers qui intègrent les activités de démarcheurs et d’exploitation anciennement dévolus aux opérateurs nationaux et locaux.
De manière générale, l’impact économique du développement de l’exploitation des saphirs sur le niveau de vie de la population ne suit le schéma et le résultat escompté. Contrairement aux prévisions, le bien être social,financier et culturel de la population de la région suit une courbe décroissante et inversementproportionnelle à l’accroissement de la production et l’augmentation du prix des saphirs ou des pierres précieuses écoulées sur le marché: la statistique montre que, au fur et à mesure du développement de l’exploitation, le revenu per capita des habitants de la région décroit, surtout au niveau des producteurs directs “ les carrières men” qui se trouvent victimes de la concurrence déloyale des collecteurs investisseurs étrangers, des gros exportateurs qui ont trouvé le moyen d’introduire légalement ou clandestinement de nouvelles catégories d’exploitants intermédiaires venus directement de leur pays d’origine, rétrecissant ainsi les marges de manoeuvre et bénéficiaires des acteurs locaux qui viennent élargir le lot des groupes vulnérables et à revenus précaires de la région.
C’est à dire l’augmentation de la population active est supposé entrainer une baisse de la productivité marginal.
Dans ces conditions, le développement de l’exploitation n’a apporté que des effets néfastes sur la vie économique des natifs. Après analysel’ qui sera reflété dans le tableau des évolutions des revenus des différents acteurs ci-dessous, ce sont les malgaches qui sont les grands perdants tandis que le gain des collecteurs investisseurs étrangers ne cessent d’augmenter au fil des ans. Ils accaparent à eux se uls presque le triple des bénéfices de l’exploitant malgache. L’impact du développement de l’exploitation du saphir est faiblement perçu par rapport à l’objectif d’amélioration des s ources de revenu de la population autochtones et le développement de la cité des saphirs. En effet, si les exportateurs réalisent des bénéfices éxorbitants dans leur opération commerciale, il n’existe pas à proprement parler de retour véritable d’investissement réalisé par eux à l’intérieur du District autres que l’implantation de “ Shop” pour servir de base à leur opération de collecte.
Dans cette filière, les étrangers sont les bénéficiaires directs de l’activité d’exploitation de cette richesse qui devrait servir l’intérêt national. Il est vrai que l’Etat perçoit des recettes fiscales sur les importations réalisées, mais là aussi il existe des failles sur le système de contrôle des produits exportés.

Analyse du revenu par capital des acteurs au niveau du gisement

Carrière-man :
Le salaire des ouvriers varie de 3500 à 4000 Ar b rut par jour, au niveau des sites d’extraction. Ce salaire équivaut à une journée de travail indeterminé conditionné par l’obtention d’un volume de produits quelconques. Pa rfois, ce travail se prolonge tard jusqu’à la nuit.
Démarcheur :
Normalement, le démarcheur bénéficie d’une marge ed10% sur la vente réalisée par les carrières men et une petite commission de la part du petit business men , du grand business men ou du shop men vers qu’il rabat la marchandise. Il contribue au lueur du marchandiseet favorise la perte ou le gain des vendeurs carrières men. Cette démarche peut lui garantir en moyenne un gain de 15.000Ar par jour.
Petit business :
Cette catégorie d’activité assure en moyenne un gain de 20.000Ar par jour .
Grand business :
Son revenu moyen tourne aux environs de 25000Ar par jour.
Patron :
En géneral, le patron ne gagne pas par jour, mais suivant la production de son site. En outre, il est difficile de connaître la situation exacte des rendements de leur site. Ces données sont gardées confidentiels pour des raisons de sécurité mais surtout pour des velléités de soustractions fiscales qui caractérisent la pratique professionnelle de cette filière, une grande partie de leur collecte quittant le pays clandestinement.
Shop-man
Il peut être qualifié le “grand gagnant” car opérant sur la base de négociation, il ignore complètement les surcoûts et les difficultés des exploitants “ carrières men” qui leur fournissent les produits assurés de toujours voir l’avantage de la marchandise tournée à son profit, il fait languir le vendeur au seuil de sa porte jusqu’à ce qu’il cède sous la contrainte du quotidien et des dettes pour la survie de l’équipe. C’est lui qui dicte et fixe le prix, la qualité de ce qui est bon ou mauvais étant considér comme expert à la matière en faisant intervenir des moyens de contrôle peu fiables qui servent à éberluer les ignorants carrières men.

Commentaire

Pour les carrières-men, ce revenu de 3500 Ar est une moyenne journalière. Mais en cas de production de carrière appartenant un patron qui leur fournit de la provision alimentaire pendant la journée de travail , ils bénéficient du tiers du prix de vente de la marchandise à laquelle ils ont contribué la production, ils gagnent le un tiers du prix de vente.

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : ANALYSES MICRO ECONOMIQUE DES PHENOMENE DU GISEMENT
CHAPITRE I : RELATIONS ENTRE LES ACTEURS DU GISEMENT ET DEROULEMENT DES ACTIVITES D’EXPLOITATION
Section I : RECENSEMENT DE LA POPULATION
Section II : PRINCIPAUX ACTEURS
Section III : RELATION ENTRE LES ACTEURS
CHAPITRE II : PROBLEMES SOCIAUX ET IMPORTANCE ECONOMIQUE DE L’ACTIVITE
Section I : PROBLEMES SOCIAUX
Section II : IMPORTANCE ECONOMIQUE
Section III : ANALYSE AU NIVEAU D’AUTRE SECTEUR
CHAPITRE III : ANALYSES DESOBSTACLES DU DEVELOPPEMENT
Section I : ANALYSES ECONOMIQUES
Section II : ETAT DES LIEUX DES PHENOMENES DU GISEMENT
Section III : ANALYSES PERSPECTIVES DU DEVELOPPEMENT
Section IV : DIFFICULITE D’INTEGRATION DES NOUVEAUX IMMIGRANTS
DEUXIEME PARTIE : ANALYSES MACRO ECONOMIQUE DES PHENOMENES DU GISEMENT
CHAPITRE I :MISE EN EVIDENCE DUMANQUE A GAGNER AU PREJUDICE DE L’ETAT ET DES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES
Section I : ELABORATION DU MANQUE A GAGNER
Section II : ANALYSE DES PROBLEMES INHERENTS A L’AMELIORATION DE LA CONTRIBUTION DU SECTEUR MINIER
Section III : CENTRE FISCAL
Section IV : ANALYSES DES SITUATIONS
CHAPITRE II: COMMERCIALISATION ET EXPORTATION
Section I : VENTE LOCALE
Section II : EXPORTATION
Section III : ANALYSES D’EXPORTATION
CHAPITRE III: RECOMMADATION
Section I : AU NIVEAU SOCIAL
Section II : AU NIVEAU ECONOMIQUE
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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