Apiculture et analyses polliniques des miels du Sud-est de Madagascar

Milieu humain

Population et groupes ethniques : La population de la zone d’étude est hétérogène : elle est constituée par les Antambahoaka, les Antemoro, les Antanala, les Betsimisaraka et des émigrants Betsileo. La population est classée parmi les plus pauvres de Madagascar avec un revenu annuel moyen estimé à 348 USD par habitant avec un taux d’analphabétisme et de mortalité élevés (EPM, 2010).
Activités humaines : A Nosy Varika, les principales activités humaines sont l’agriculture, la pêche et l’orpaillage ou recherche de l’or.
Agriculture : Les principales activités agricoles sont constituées par la riziculture sur tavy, les plantations de manioc, caféiers, bananiers, la canne à sucre, l’ananas. On rencontre aussi des cultures de rente : le litchi, le poivre et le girofle.
Lors de la pratique du tavy dans les formations secondaires comme il n’existe pratiquement plus de forêts, la parcelle à cultiver doit d’abord être délimitée par des petits canaux constituant des pare-feux pour empêcher la propagation des feux. Les plantes ont été coupées et laissées sécher avant de les incinérer. Les cendres vont servir d’engrais. Les terrains ont été laissés au repos pendant quelques semaines pour s’assurer que le feu soit éteint avant de semer les graines. D’autres paysans attendent les premières pluies pour semer les graines sur la parcelle préparée .
Elevage : L’élevage traditionnel est encore le plus fréquent. Le mode d’élevage bovin est de type extensif. En général, les éleveurs n’ont pas l’habitude d’élever les bovins dans le but de produire du lait. Ce type d’élevage se heurte à un problème de pâturage dont la qualité est de plus en plus médiocre sur les tanety et les surfaces érodées sauf sur « baiboho ». L’élevage porcin est localement important et la production sert à approvisionner les zones en dehors de la région de Nosy Varika.

Observation du butinage de l’abeille

Le but a été de vérifier la valeur apicole, nectarifère ou pollenifère des plantes mellifères. L’observation a été effectuée sur les 4 plantes les plus citées par les paysans. Pour chaque espèce de plante, la technique utilisée a été l’observation fixe. La méthode utilisée est celle de POTTS (2005). Une unité d’observation consiste en quelques fleurs sur une plante a été choisie. Les observations sont faites par examen direct des butineuses, de façon à éviter toute perturbation de l’insecte visiteur.
Pour chaque espèce, les données relevées sont : l’heure de visite l’élément prélevé par l’abeille : pollen ou nectar ou les deux à la fois.

Analyse pollinique des miels

La mélissopalynologie est la science qui étudie le grain de pollen dans les produits de la ruche, dont le miel afin d’identifier son origine florale et sa provenance géographique. Si l’analyse pollinique des miels peut être effectuée sans acétolyse, différents auteurs ont adopté la méthode avec acetolyse. Elle permet une observation fine et rigoureuse de la paroi pollinique.
Dans ce cas, les traitements physico-chimiques, comprennent deux phases : phase d’extraction du pollen contenu dans le miel qui consiste à une homogénéisation suivi d’une élimination des sucres par lavages successifs à l’eau par centrifugation.  Traitements chimiques qui consistent à acétolyser l’échantillon. Extraction des pollens contenus dans le miel : L’échantillon de miel est remué soigneusement avec un agitateur pour homogénéiser la dispersion des pollens. Ensuite, pour la prise d’essai 10g sont prélevés; c’est la quantité standard de miel pour un examen microscopique . Pour extraire le pollen, le miel est dilué dans 20ml d’eau distillée, puis porté au bain marie à 40°C. Le mélange est agité constamment jusqu’à ce que la dissolution soit complète. L’ensemble est centrifugé à 2000 tours par minute pendant dix (10) minutes. Le culot est récupéré puis soumis à un deuxième lavage par centrifugation, et à un troisième si nécessaire.
Traitements chimiques des échantillons par acétolyse : Déshydratation de l’échantillon : Avant l’acétolyse, le culot a été traité avec de l’acide acétique glacial. Le mélange est soumis à une centrifugation pendant dix (10) minutes à 2 000 tours par minute.
L’acétolyse proprement dite : Le culot est traité avec le mélange acétolysant composé par de l’anhydride acétique (9 volumes) et d’acide sulfurique (1 volume) préparé au moment de l’utilisation. L’ensemble est porté au bain marie bouillant pendant deux (2) minutes et est agité périodiquement.
La réaction est arrêtée par addition d’acide acétique glacial. Le mélange acétolysant est éliminé par centrifugation pendant dix (10) minutes à 2 000 tours par minutes.
Lavage du culot : Le culot est lavé à l’eau distillée. Puis de l’eau glycérinée à 50 % a été ajoutée au culot et le mélange est laissé au repos pendant 24 heures. L’eau glycérinée est utilisée pour faire gonfler les pollens afin de faciliter l’observation microscopique. Une dernière centrifugation a été effectuée pour séparer le culot et l’eau glycérinée. Enfin, le culot est séché avant de faire une mesure du volume exprimée en microlitres (µl).

Ennemis et maladies des abeilles

Ils sont de différents types et leurs impacts sur les abeilles sont variables : La fausse teigne appelé «Vôngogna» est la plus connue par les apiculteurs et leur pose des problèmes car leur présence dans la ruche entraine la désertion des abeilles.
Les fourmis sont aussi nuisibles comme elles peuvent attaquer continuellement la colonie d’abeilles qui devient de plus en plus faible et peut disparaitre complètement.
Les souris peuvent détruire de larges secteurs de rayons pour construire leur nid. Cette attaque peut être nuisible lors de la période de disette et/ou quand la colonie est faible. Une colonie forte avec suffisamment d’abeilles pour couvrir toute la surface des rayons ne laisse pas les souris s’installer dans la ruche.
Le déclin de l’abeille, phénomène du Colony Collapse Disorder (CCD) ou disparition des colonies existe depuis quelques années selon les apiculteurs et les apicueilleurs. Selon les personnes enquêtées, les causes sont multiples dont : la déforestation ainsi que les fumées dégagées lors de la pratique de culture sur brulis ou tavy pour les abeilles sauvages.
la médiocrité de la technique apicole adoptée par les paysans On peut remarquer que la varroase, une maladie grave due au parasite Varroa destructor n’est pas connue dans la zone.

Table des matières

INTRODUCTION 
PARTIE I : MILIEU D’ETUDE 
1. Localisation géographique de la zone d’étude 
2. Relief et hydrographie 
3. Climat 
4. Végétation
5. Milieu humaine 
5.1. Population et groupes ethniques
5.2. Activités humaines
5.2.1. Agriculture
5.2.2. Elevage
5.2.3. Pêche
5.2.4. Utilisation des produits végétaux
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES 
1. Travaux sur terrain
1.1. Choix des sites d’étude
1.2. Enquêtes apicoles
1.3. Collecte des réserves de la ruche
1.4. Phénologie de la floraison des plantes mellifères
1.5. Observation du butinage de l’abeille
2. Travaux de laboratoire 
2.1. Mesure de l’humidité des miels
2.2. Analyse pollinique des miels
2.2.1. Extraction des pollens contenus dans le miel
2.2.2. Traitements chimiques des échantillons par acétolyse
2.2.3. Montage des préparations
2.2.4. Analyse pollinique qualitative
2.2.5. Analyse pollinique quantitative
2.3. Analyse pollinique des réserves de pollen
PARTIE III: RESULTATS ET INTERPRETATIONS 
1. Résultats des enquêtes apicoles 
1.1. Morphologie de l’abeille et comportement
1.2. Ennemis et maladies des abeilles
1.3. Modes d’élevage
1.3.1. L’apiculture traditionnelle
1.3.2. L’apiculture moderne
1.3.3. Emplacement des ruches
1.3.4. Les peuplements des ruches
1.3.5. Récolte des miels
1.4. Utilisation des produits de la ruche
1.5. Liste des plantes mellifères connues des paysans
2. Résultats des observations des floraisons et du butinage de plantes mellifères
2.1. Résultats des observations des floraisons
2.1.1. Description des espèces observées
2.1.2. Résultats des observations phénologique
2.1.3. Calendrier de floraison
2.2. Butinage des fleurs
3. Analyse des miels 
3.1. Identifications des types des miels cités par les paysans
3.2. Evaluation de l’humidité
3.3. Analyse pollinique qualitative
3.3.1. Spectres polliniques des miels
3.3.2. Classification des pollens par catégorie de fréquence relative
3.3.3. Détermination de l’origine florale des miels
3.3.4. Déterminations de l’origine géographique
3.3.5. Résultats de l’analyse statistique des spectres polliniques
3.4. Analyse pollinique quantitative
3.5. Analyse pollinique des réserves de pollens
3.6. Description des pollens rencontrés dans les miels et les pelotes
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1. Caractéristiques de l’apiculture et de l’abeille de la région de Nosy Varika et conception
paysanne de l’apiculture 
2. Comportement de butinage de l’abeille 
3. Typologie des miels 
4. Les plantes mellifères de la région de Nosy – Varika 
5. Recommandations 
CONCLUSIONS 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXES 

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *