Contribution à l’étude des peuplements de poissons de l’Aire Marine Protégée

Contribution à l’étude des peuplements de poissons de l’Aire Marine Protégée

Richesse spécifique de l’AMP D’Abéné

 Au terme des quatre saisons de suivi effectué, un total de 50 espèces de poissons réparties en 30 familles a été répertorié dans l’AMP d’Abéné (voir annexe 1).Toutefois, le nombre d’espèces varie d’une saison à l’autre et d’une station à l’autre. Un total de 26 espèces de poissons a été dénombré durant la saison froide (SF). Parmi ces 26 espèces, 9 d’entre elles étaient absentes des captures de la saison de transition froide-chaude (STFC) constituées de 27 espèces dont les 10 ne sont pas observées en SF. La richesse spécifique la moins importante a été enregistrée en saison chaude (SC) avec 18 espèces dont 3 n’ont pas été rencontrées en SF et STFC. La saison de transition chaude-froide (STCF) a été la plus riche en termes d’espèces avec 31 espèces. Sur les 31 espèces capturées en STCF, 7 n’ont pas été observées durant les trois premières saisons. La répartition des espèces en fonction des stations montre une forte disparité par rapport aux engins de pêche utilisés. La richesse spécifique est très faible dans les stations 1 (4 espèces), 2 (5 espèces) et 3 (5 espèces) où la palangre a été utilisée pour échantillonner, avec seulement un total de 8 espèces. La richesse spécifique a été plus élevée dans les stations 4, 5 et 6 échantillonnées à la senne tournante avec 42 espèces au total. La station 4 enregistre la richesse la plus élevée avec 33 espèces suivie de la station 5 avec 30 espèces. La richesse la plus faible a été enregistrée à la station 6 avec 25 espèces. 

 Variations spatio-temporelle des indices d’abondance et de biomass

. A l’instar de la richesse spécifique, les indices d’abondance et de biomasse varient en fonction des saisons et des stations. La figure 4 représente la variation temporelle de l’abondance et de la biomasse des espèces dans l’AMP d’Abéné. La plus forte abondance a été notée durant la STCF où l’on note un pourcentage avoisinant 64%. Cela se reflète sur la biomasse obtenue durant cette saison estimée à plus de 34% de la biomasse totale. La SF est aussi abondante en espèces (plus de 15% des individus), ce qui correspond à une biomasse de plus de 20%. La contribution de la STFC est de l’ordre de 12% et de 16% respectivement en abondance et en biomasse. L’abondance la plus faible est observée durant la SC (8%). Cependant la biomasse est relativement élevée durant cette saison (30%). 16 Figure 5: Répartition de l’abondance et de la biomasse des espèces en fonction des saisons Illisha africana est l’espèce la plus abondante dans l’AMP d’Abéné avec plus de 65% de l’effectif total et 16% de la biomasse totale. Elle est suivie par Arius heudelotii qui représente 10% de l’effectif total et 9% de la biomasse totale. Ensuite viennent Ethmalosa fimbriata et Galeoides decadactylus avec respectivement 5% et 4% de l’effectif total. Toutefois, les espèces les plus importantes diffèrent d’une saison à une autre. En SF, quatre espèces se sont illustrées par leur nombre important. Ces quatre espèces représentent en termes d’abondance plus de 86% des individus capturés. Il s’agit d’Illisha africana, Arius heudelotii, Brachideuterus auritus et Eucinostomus melanopterus. De par leur poids, ces espèces constituent environ 64% de la biomasse globale. Les espèces les moins abondantes durant cette saison sont Caranx senegallus, Liza dumerilli, Pseudupaneus prayensis et Pseudotolithus senegalensis. Ces espèces représentent moins de 1% des captures. Les espèces les plus représentées en nombre durant la STFC sont Arius heudelotii, Chloroscombrus chrysurus, Galeoides decadactylus et Illisha africana. Ces dernières représentent environ 88% des captures de cette période (voir annexe 3). En termes de 0 10 20 30 40 50 60 70 SF STFC SC STCF Pourcentage Saisons Abondance (%) Biomasse (%) 17 biomasse, ces espèces représentent aussi plus de 71% de la biomasse Totale des individus capturés durant cette saison. La troisième campagne, qui correspond à la SC, est marquée par l’abondance de l’espèce Ethmalosa fimbriata qui représente à elle seule plus de la moitié des individus capturés (56%) (Voir annexe 4). Sa biomasse atteint les 72% du poids total des individus. L’espèce qui suit en termes d’abondance est le Trichiurus lepturus. Cette dernière représente plus de 19% des individus capturés et sa biomasse est de 9%. L’espèce Galeoides decadactylus s’est aussi illustrée avec 10% de l’effectif des individus pêchés et 5% de la biomasse totale. Contrairement à la SC, la STCF est marquée par l’abondance d’Illisha africana. Cette espèce est de loin la plus abondante en nombre d’individus. Elle constitue plus de 88% des individus et sa biomasse dépasse les 32%. La deuxième espèce la plus représentée est le Cynoglossus senegalensis avec 6% de l’effectif total et de 38% de la biomasse totale (voir annexe 5). L’analyse de la variation spatiale de l’abondance et de la biomasse des espèces montre une forte disparité entre les stations d’échantillonnage (figure 5). Les indices d’abondance et de biomasse sont relativement faibles (inférieur à 1%) dans les stations 1, 2 et 3 où la palangre a été appliquée. Ainsi, plus de 95% des captures proviennent des stations 4, 5 et 6 où la senne tournante a été utilisée. La station 6 est la plus importante en nombre d’individus avec plus de 60% de l’effectif total et 42% de la biomasse totale. Elle est suivie par les stations 4 et 5 où sont rencontrées respectivement 22% et 14% de l’effectif total. En ce qui concerne la biomasse, 29% et 24% de la biomasse totale proviennent respectivement des stations 4 et 5. 18 Figure 6: Répartitions de l’abondance et de la biomasse des espèces en fonction des stations 

 Indices de Shannon et Equitabilité de Piélou

 La figure 7 montre la variation spatiale de l’indice de diversité de Shannon durant les quatre saisons définies dans l’année. Les valeurs d’indice de Shannon sont globalement faibles (des indices qui dépassent rarement 1) pour les stations 1, 2 et 3 où la palangre a été utilisée, alors qu’elles sont relativement importantes au niveau des stations 4 et 5 où la senne tournante a été déployée (des indices avoisinant 3). En SF et en STFC, les indices les plus élevés sont enregistrés au niveau de la station 4. Par contre, ceux plus importants enregistrés durant la SC et la STCF sont notés à la station 5. La structure spatiale des indices d’équitabilité de Piélou semble différer de celle de Shannon (Figure 8). En effet, en SF et en STFC, les maxima d’indice de Piélou sont observés au niveau de la station 6, tandis que les valeurs les plus élevées en SC et en STCF sont associées respectivement aux stations 5 et 4. Toutefois, en STFC aussi bien les valeurs des indices de Shannon que les indices Piélou sont nulles au niveau des stations 1, 2 et 3 où la palangre est appliquée. 0 10 20 30 40 50 60 70 Pourcentage Station Abondance (%) Biomasse (%) 

Nature des peuplements 

 Catégories écologiques Les 50 espèces de poisson recensées sont composées de 5 catégories écologiques sur les 9 définies par Albert (1999). Il s’agit par ordre d’importance des ME qui regroupe 23 espèces, des Em composées de 11 espèces, des Mo constituées de 9 espèces, des Ma représentées par 6 espèces et des Es avec 1 espèce (Figure 9). Figure 9: Classification par catégorie écologique des 50 espèces capturées dans l’AMP d’Abéné en 2016. Em = Estuarienne d’origine Marine, Es= Estuarienne stricte, Ma=Marine accessoire, ME=Marine Estuarienne et Mo=Marine occasionnelle 

Variabilité saisonnière

 La figure 10 montre la variabilité saisonnière de chaque catégorie écologique. Ainsi, pour toutes saisons confondues, la catégorie ME est de loin la plus représentée en termes d’espèces. Elle s’est beaucoup plus représentée durant la SC (mois d’août) avec 14 espèces. 0 5 10 15 20 25 Em Es Ma ME Mo Nombre d’éspèces catégories écologiques 21 Les espèces de la catégorie Em sont plus nombreuses en SF et STCF et moins abondantes en SC. Pour les Mo le nombre d’espèces le plus important est enregistré en STCF, alors que les Ma montre un pic en STFC. En ce qui concerne les Es, la variabilité saisonnière est relativement faible avec un minima en STFC. Figure 10: Proportion de chaque catégorie écologique dans le peuplement ichtyofaunique de 1’AMP d’Abéné par saison. 

 Variabilité spatiale

 La figure 11 montre la distribution par station des catégories écologiques. On note ainsi une faible distribution des catégories au niveau des stations 1, 2 et 3. Les espèces Em, Es et Mo sont plus fréquentes dans la station 4, les espèces de la catégorie Ma sont plus abondantes au niveau des stations 5 et 6 et les ME affichent un maximum à la station 6. 0 2 4 6 8 10 12 14 Em Es Ma ME Mo Nombre d’éspèces categories écologiques SF STFC SC STCF 22 Figure 11: Proportion de chaque catégorie écologique dans le peuplement ichtyofaunique de l’AMP d’Abéné par station. 

 Catégories trophiques 

 L’analyse de la figure 12 montre une dominance des p2-ge avec 15 espèces. Elles sont suivies par la catégorie p1-mc composée 11 espèces.. 

Variabilité saisonnière 

La figure 13 illustre la variation saisonnière du nombre d’espèces de chaque catégorie trophiques dans l’AMP d’Abéné. L’analyse de cette figure montre une dominance de la catégorie p2-ge surtout dans les STFC et STCF où elle est représentée dans chacune par plus de 10 espèces. La catégorie P1-mc est aussi bien représentée surtout dans la STCF. Les espèces de la catégorie p1-bt sont plus représentées durant les SF et STFC. Ainsi les peuplements de l’AMP d’Abéné sont dominés par les prédateurs de second niveau généralistes (p2-ge). 0 2 4 6 8 10 12 14 16 he-de he-ph p1-bt p1-mc p1-zo p2-ge p2-pi Nombre d’espèces Categories trophiques 24 Figure 13: Proportion de chaque catégorie trophique dans le peuplement ichtyofaunique de l’AMP d’Abéné par saison.

Variabilité spatiale

 La figure 14 montre la répartition spatiale du nombre d’espèces par catégorie trophique. Son analyse révèle que les catégories trophiques les plus importantes, p1-bt, p1-mc, p2-ge et p2-pi sont marquées par une forte fluctuation d’une station à l’autre. La catégorie p1- mc absente à la station 3, est plus présente à la station 5 en termes de nombre d’espèces. La catégorie p2-pi est beaucoup plus présente au niveau de la station 5 où il compte plus de 12 espèces. Les catégories p2-pi et p1-bt qui viennent en troisième position en termes de représentativité sont beaucoup plus rencontrées dans les stations, 4, 5 et 6. 0 2 4 6 8 10 12 he-de he-ph p1-bt p1-mc p1-zo p2-ge p2-pi nombre d’espèce Categorie trophiques SF STFC SC STCF 25 Figure 14: Proportion de chaque catégorie écologique dans le peuplement ichtyofaunique de l’AMP d’Abéné par station. 

Structure en tailles 

La structure des tailles des 50 espèces de poissons recensées a été étudiée selon leur catégorie trophique (Figure 15). Les catégories he-de et he-ph sont représentées par des espèces qui ont en moyenne une taille de 20 cm. Pour la catégorie p1-bt, les tailles sont dans l’intervalle 16- 60 cm. Concernant la catégorie p1-mc, elle est constituée d’espèces dont les tailles sont comprises entre 16 et 111 cm. La catégorie p1-zo regroupe des espèces dont les tailles sont inférieures à 23 cm. En ce qui concerne la catégorie p2-ge, plus riche en espèces, les tailles varient entre 11 et 40 cm. D’ailleurs, c’est au sein de cette catégorie que sont rencontrées les espèces de plus petites tailles. Les piscivores (p2-pi) présentent des tailles comprises entre 20 et 60 cm.

Table des matières

Dédicace
Remerciements
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
LISTE DES SIGLES
Liste des annexes
INTRODUCTION
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1. Présentation de l’AMP D’Abéné
1.1. Situation géographique
1.2. Objectifs de création de l’AMP
1.3. Unités écologiques dans l’AMP
1.4. Milieu physique
1.4.1. Relief
1.4.2. Climat
1.4.3. Ressources en eau
2.1. Stratégie d’échantillonnage
2.2. Analyse des données
2.3. Traitement des données
2.3.1. Indices synthétiques
2.3.2. Indices de biodiversité
2.3.3. Analyse Factorielles des Correspondances (AFC)
2.3.4. Classification hiérarchique ascendante (CAH)
CHAPITRE II : RESULTATS
1. Richesse spécifique de l’AMP D’Abéné
2. Variations spatio-temporelle des indices d’abondance et de biomasse.
3. Indices de Shannon et Equitabilité de Piélou
4. Nature des peuplements
4.1. Catégories écologiques
4.1.1. Variabilité saisonnière
4.1.2. Variabilité spatiale
4.2. Catégories trophiques
4.2.1. Variabilité saisonnière
4.2.2. Variabilité spatiale
5. Structure en tailles
6. Organisation du peuplement ichtyofaunique
6.1. Organisation temporelle
CHAPITRE III : DISCUSSION
1. Richesse spécifique
2. Variations spatio-temporelles de la richesse spécifique, de l’abondance et de la biomasse
3. Indices de Shannon et équitabilité de Piélou
4. Nature des peuplements
5. Organisation du peuplement ichtyofaunique
CONCLUSION ET RECOMMANDATION
REFERENCES
ANNEXES

 

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