Apport de la scannographie dans les GBG sus tentoriels de l’adulte

Apport de la scanographie dans les GBG sus tentoriels de l’adulte 

Elle est encore très utilisée du fait de son moindre coût et de sa plus grande disponibilité. C’est un bon moyen de débrouillage en attendant de réaliser une IRM dans la plupart des cas. Elle a pour avantages de caractériser les calcifications de petite taille non visibles en IRM et de mieux analyser les structures osseuses. Cependant, elle est moins performante que l’IRM pour les tumeurs isodenses, les tumeurs de la fosse postérieure, les tumeurs de la ligne médiane et l’analyse de l’extension tumorale.

Cet examen a été réalisé chez tous les patients de notre série, soit 100%.

Diagnostic de la tumeur 
Les gliomes de bas grade peuvent se développer aux dépens de l’ensemble du cerveau mais siègent de façon préférentielle au niveau de l’aire motrice supplémentaire (25 %) et de l’insula (25 %). Ils sont fréquemment localisés au niveau du lobe frontal (44%), temporal (28%), pariétal (20%) [131]. Sur le scanner, ils se présentent le plus souvent sous la forme d’une lésion intra parenchymateuse mal limitée, spontanément hypodense habituellement non rehaussée après injection d’iode. Cet aspect peut parfois évoquer un accident vasculaire cérébral (AVC). Il peut y avoir un effet de masse sur les structures adjacentes, et des calcifications peuvent être présentes dans environ 20% des oligodendrogliomes, mais sont moins fréquents dans les astrocytomes.

Contrôle postopératoire  
Immédiatement après l’opération, le scanner de contrôle va nous renseigner s’il y a un résidu tumoral et à long terme sur les récidives, et il permet d’orienter la décision thérapeutique postopératoire. Pour rechercher des restes de tumeurs, il faut pratiquer l’examen scanographique de contrôle dans les 48 heures postopératoires pour les distinguer des processus de réparation captant le produit de contraste. Car en 3 jours déjà, le tissu de granulation captant le produit de contraste est visible aux bords de résection, et reste visible jusqu’à 6 mois après l’intervention .

Rôle du scanner en radiothérapie 
Jusqu’à l’avènement du scanner cérébral, la détermination du volume cible à irradier était peu aisée. Dans 80% des le scanner cérébral précise l’extension tumorale micro et macroscopique et éventuellement la taille et les limites du processus tumoral; ce qui permet de pratiquer une irradiation localisée de la tumeur.

En effet, la TDM précise le volume à irradier, la reconstitution tridimensionnelle et la dosimétrie. Le repérage scanographique de la tumeur est nécessaire à la radiothérapie stéréotaxique. la TDM joue aussi un rôle prépondérant dans la surveillance à long terme des patients irradiés, elle permet de déceler les complications de la radiothérapie .

L’imagerie par résonnance magnétique

l’irm morphologique 
L’IRM morphologique est basée sur des informations anatomiques fournies par différentes séquences (T1, T2 en spin d’écho, T2 en écho de gradient, T2 FLAIR et T1 avec injection de gadolinium). Cette information permet la détection et la localisation des tumeurs avec une grande sensibilité et un certain degré de caractérisation tumorale (diamètre tumoral, densité, prise de gadolinium, calcifications, kystes, œdème péri lésionnel et effet de masse), sur la base de l’intensité du signal correspondant.

Elle constitue l’examen de première intention. Les séquences en T1 (sans et avec injection de gadolinium), en T2 et en Flair sont les plus couramment utilisées. Une prise de contraste après injection de gadolinium peut exister soit dans le cas d’une tumeur hyper vascularisée (bas ou haut grade), soit dans le cas d’une prolifération microcapillaire (tumeur de haut grade), soit dans le cas de rupture de la barrière hématoencéphalique (visible dans certaines tumeurs de bas grade). Aux séquences les plus couramment utilisées sont quelquefois rajoutées des séquences spécifiques pouvant répondre à certaines problématiques opératoires : séquences d’inversion récupération (haute définition anatomique), séquences d’angio-IRM (rapports vasculaires). Dans la compréhension des rapports tumoraux avec les structures avoisinantes, des logiciels de reconstructions en trois dimensions peuvent être d’un réel intérêt, notamment pour la représentation tumorale dans l’espace du chirurgien, voire pour le choix de la voie d’abord chirurgicale.

Caractérisation tumorale et le grading 
Les tumeurs sont mieux détectées sur les images en pondération T2 et FLAIR et le plus souvent comme des zones d’hypersignal. Sur les séquences T1 elles apparaissent en hyposignal. Les gliomes de bas grade sont mieux visibles sur les séquences FLAIR et montrent habituellement un effet de masse minime ou nul. Les composantes kystiques au sein de ou associées à la tumeur peuvent également être détectées sur des images en pondération T2 et FLAIR. Cependant, l’intensité du signal d’un kyste sur les images FLAIR dépend de sa teneur en protéines et peut être très variable. Les calcifications et les hémorragies sont mieux détectées en écho de gradient en pondération T2 et peuvent apparaître comme des zones d’hypersignal sur les séquences T1 sans produit de contraste. La séquence T1 injectée est l’une des séquences IRM les plus importantes pour la caractérisation des tumeurs du cerveau [43]. La plupart des gliomes de haut grade montrent une prise du contraste dû à la destruction de la barrière hémato- encéphalique (BHE), alors que les tumeurs de bas grade sont habituellement peu ou pas rehaussées après injection de gadolinium. L’IRM montre également des signes d’hypertension intracrânienne et l’effet de masse, ainsi que des œdèmes. Les tumeurs de haut grade apparaissent habituellement comme une masse hétérogène en hyposignal T1 et hyper intense en pondération T2 et FLAIR et avec divers degrés de prise du contraste et de l’œdème. Le rehaussement en forme d’anneau entourant des foyers de nécrose irréguliers est évocateur d’un glioblastome. Cependant, les tumeurs anaplasiques se présentent souvent comme des lésions ne prenant pas le contraste. Enfin, la distinction entre les complications induites par le traitement tels que radionécrose et la récidive tumorale par l’IRM morphologique peut être difficile .

Selon ce qui a été décrit, l’aspect IRM typique des GBG sus tentoriels de l’adulte est celui d’une lésion en hyposignal T1 et en hypersignal T2 et FLAIR, généralement non rehaussée après injection de gadolinium. Les contours peuvent être bien limités ou flous, notamment quand il existe une évolution vers une gliomatose secondaire. Les calcifications peuvent apparaître comme des foyers d’hypersignal T1et d’hyposignal T2. Il s’agit rarement de lésions kystiques.

L’œdème et l’effet de masse sont en général absents ou modérés. L’absence de prise de contraste est un signe négatif fondamental. En effet, son existence ou son apparition au cours d’une surveillance régulière fait suspecter une néo-angiogenèse et donc une transformation anaplasique. Néanmoins, une prise de contraste très limitée peut se voir dans d’authentiques gliomes de bas grade (15 % des cas), et c’est dans ces cas-là que l’IRM de perfusion trouve tout son intérêt, en montrant l’absence d’hyper perfusion signifcative. A l’inverse, l’absence du rehaussement ne signifie pas toujours le bas grade histo-pathologique puisque jusqu’à un tiers des gliomes diffus non rehaussés après injection de gadolinium chez l’adulte sont de haut grade .

La biopsie stéréotaxique radioguidée et la neuronavigation :
Le premier cadre stéréotaxique chez l’Homme a été utilisé en 1947 [37]. Les images pré- opératoires ont été utilisées pour cibler un instrument vers un emplacement précis dans le cerveau. Afin d’effectuer cette tâche un cadre a été fixé rigidement à la tête du patient, suivi d’acquisition d’image pour avoir des images avec des marques de référence relatives à un système de coordonnées proportionnelles des structures anatomiques et des lésions cérébrales . En utilisant le même système de coordonnées, un instrument pourrait par la suite être guidé vers une cible représentée sur les images. Les cadres ont d’abord été conçus pour être utilisés avec la TDM et l’IRM alors [38]. Les cadres stéréotaxiques sont encore utilisés dans le traitement des troubles du mouvement, troubles de la douleur, l’épilepsie, drainage des kystes et de l’abcès, et dans les biopsies tumorales.

La neuronavigation est une technique utilisée pour localiser la position d’un instrument opératoire et l’orientation d’image en neurochirurgie sans l’utilisation d’un cadre monté sur la tête. La plupart des systèmes sont basés sur la triangulation optique de sources de lumière infrarouge fixées sur l’instrument chirurgical. En bref, un système de navigation est un numériseur tridimensionnel qui correspond ses dimensions à un ensemble de données de référence, telles que la pile d’images IRM acquises en préopératoire. Cette corrélation est obtenue par une procédure d’enregistrement patient – à – l’image résultant en une matrice de transformation mathématique traçant chaque position dans « l’espace mondial » sur « espace- image ». Ainsi, pendant le reste de la procédure chirurgicale la position de l’instrument chirurgical peut être démontrée sur un écran d’ordinateur, en rapport avec les images IRM [39]. La méthode d’imagerie standard pour la neuronavigation est la séquence T1 isotrope haute résolution.

Table des matières

Introduction
Patients et méthodes
Résultats
I. Epidémiologie
1. Fréquence
2. Age
3. Sexe
II. Clinique
1. Délai d’évolution clinique
2. Signes cliniques
III. Examens paracliniques
1. Tomodensitométrie
2. Imagerie par résonance magnétique
IV. Traitement
1. Traitement médical
2. Traitement chirurgical
3. Rééducation
4. Résultats de l’étude anatomopathologique
5. Prise en charge postopératoire
6. Traitements adjuvants
V. Evolution postopératoire
1. Evolution globale
2. Evolution en fonction du type de la chirurgie
Iconographie
Discussion
I. Epidémiologie
1. Fréquence
2. Age
3. Sexe
II. Données cliniques
1. Délai avant hospitalisation
2. Symptomatologie clinique
III. Données des examens paracliniques
1. Apport de la scannographie dans les GBG sus tentoriels de l’adulte
2. l’imagerie par résonance magnétique
2.1. L’IRM morphologique
2.2. L’IRM multimodalités
2.2.1 Imagerie de diffusion
2.2.2 Spectroscopie par résonnance magnétique
2.2.3 Imagerie de perfusion
2.2.4 Imagerie fonctionnelle d’activation corticale
IV. Traitement
1. Traitement médical
2. Chirurgie
2.1 Généralités
2.2 Biopsie tumorale
2.3 Exérèse tumorale
2.4 Complications de la chirurgie
2.5 Thérapies associées à l’acte chirurgical
2.6 La neurochirurgie de demain
3. Radiothérapie
4. Chimiothérapie
5. Les Thérapies moléculaires ciblées
6. Indications
Conclusion 

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