Articles répertoriés par le mouvement pour une démocratie nouvelle

La règle du 60 % critiquée

Radio-Canada, 15.01.2007 :

Le débat sur la réforme électorale est plutôt bien accueilli, mais il soulève néanmoins certaines critiques.
Fair Vote Canada et le NPD contestent le seuil fixé par le gouvernement de l’Ontario pour que les changements au système électoral entrent en vigueur.
Fair Vote Canada dénonce la règle qui stipule que les changements proposés par l’Assemblée des citoyens devront obtenir un taux d’approbation supérieur à 60 % lors d’un référendum.
Le NPD rejette également la règle du 60 %. Son porte-parole, le député de Timmins-Baie James Gilles Bisson, rappelle que l’adhésion de Terre-Neuve au Canada s’est faite avec la règle de 50 % plus un. Il ajoute que la règle de 60 %, fixée par le gouvernement, démontre qu’il ne souhaite pas vraiment que des changements soient apportés au système électoral.
Quand au Parti conservateur, il s’oppose à toute forme de système proportionnel. Il préfèrerait l’amélioration du système actuel pour accroître le rôle dévolu au député.
La ministre responsable du renouveau démocratique Marie Bountrogianni cite l’exemple de la Colombie Britannique pour justifier la décision d’imposer un plancher de 60 % pour l’adoption de la réforme.
Lors des élections provinciales de 2005, les électeurs britanno-colombiens étaient invités à se prononcer sur un projet de réforme électorale. Bien que la réforme a été appuyé par une majorité de 58 % des électeurs, elle n’a pas été adoptée à cause de la règle de 60 %.
Lors des élections d’octobre 2003, le Parti libéral avait récolté 46 % des voix et récolté 70 % des sièges. Seulement 56,6 % des électeurs s’étaient prévalus de leur droit de vote.

La question syndicale et le Parti québécois – À quoi sert le SPQ Libre?

12 février 2007 | Marc Laviolette – Président, Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre | Québec
Le déclenchement prochain des élections au Québec interpelle le mouvement syndical et chacun de ses membres. Qu’ils soient syndiqués au secteur public ou au privé, tous ont goûté à la médecine néolibérale du gouvernement Charest.
Dès le départ, le gouvernement a envoyé un message clair aux 30 % de la main-d’oeuvre qui occupent des emplois atypiques, en légiférant pour nier le droit à la syndicalisation aux 25 000 travailleuses des services sociaux et de santé et des services de garde à l’enfance.
Puis, les amendements à l’article 45 du Code du travail ont placé une épée de Damoclès au-dessus de la tête des travailleuses et travailleurs des entreprises privées. La fusion forcée des accréditations syndicales dans le secteur de la santé (loi 30) prépare là aussi le terrain à la sous-traitance et à la désyndicalisation. Enfin, la loi 142 a passé les menottes au secteur public.
Avec des lois adoptées sous le bâillon, le gouvernement Charest a envoyé le mouvement syndical au tapis. Qui peut être assez naïf pour croire qu’il va lui tendre la main pour l’aider à se relever? Qui peut penser qu’il lui donnera le temps de récupérer et se remettre sur pied? Aussitôt réélu, il va le frapper pour le rendre socialement et politiquement insignifiant.
Ce scénario n’est pas particulier au Québec. Il a été joué et rejoué dans nombre de pays avec toujours le même dénouement: l’érosion des effectifs syndicaux. De 1970 à 2000, le taux de syndicalisation a chuté de 34 % à 21 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Les leaders syndicaux ont participé à suffisamment d’ateliers, colloques et sommets sur le néolibéralisme au cours des dernières années pour connaître cette situation.

Frères siamois

La marginalisation du mouvement syndical serait catastrophique pour ce modèle québécois tant célébré pour ses valeurs de partage et de solidarité. Au Québec, comme partout dans le monde, il y a corrélation entre le taux de syndicalisation et la redistribution de la richesse. La social-démocratie et le syndicalisme sont des frères siamois. L’un n’existe pas sans l’autre. Le catalogue des législations progressistes adoptées au cours de son histoire par le Parti québécois a souvent été un copier-coller de résolutions de congrès syndicaux.
Cependant, au cours des dernières décennies, l’amoindrissement de l’influence syndicale est patent. Les lois anti-syndicales ont rétréci considérablement son champ d’action et ses positions subissent le feu nourri des médias, instituts de recherche et autres regroupements de Lucides. Le mouvement syndical doit retrouver sa marge de manoeuvre et son pouvoir d’influence sur les grands enjeux politiques. Il doit faire sentir sa présence dans l’arène proprement politique.
Les règles du jeu politique au Québec ont toujours rendu inopérants tous les efforts de création d’un parti social-démocrate. Il y a des obstacles qui tiennent à un mode de scrutin assassin pour les tiers partis. Mais la difficulté première est la question nationale autour de laquelle s’articule toute la politique québécoise et, faut-il le répéter, une bonne partie de la politique canadienne. Plus que le mode de scrutin, celle-ci condamne à l’échec l’expérience de Québec solidaire. En cherchant à mettre en sourdine la question nationale, cette coalition de souverainistes et de fédéralistes s’engage dans un chemin souvent fréquenté au cours de notre histoire et dont l’issue est connue. À la première crise politique d’envergure, la coalition volera en éclats.
La seule soudure capable de lier ensemble des forces politiques autrement divergentes est la quête de la souveraineté. Pour faire entendre leur voix, et faire adopter des législations progressistes, les partisans de la social-démocratie doivent s’inscrire au sein de la grande coalition souverainiste. Sur le plan proprement politique, ce ne peut être qu’à l’intérieur du Parti québécois. C’est la voie que nous avons choisie avec la création du club politique Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre (SPQ Libre).

Une réponse à une vieille préoccupation

Fondé il y a trois ans, le SPQ Libre a négocié avec Bernard Landry, alors chef du Parti québécois, une entente qui peut se résumer ainsi. Le Parti québécois reconnaît dans ses statuts l’existence de clubs politiques pouvant être l’expression d’un point de vue minoritaire, et les membres du club politique s’engagent à rompre avec une vieille pratique de la gauche québécoise, soit de déchirer sa carte de membre sur la place publique lorsque ses positions ne sont pas adoptées.
Les membres du SPQ Libre ont investi les instances du parti, participé à la Saison des idées, fait élire leur présidente, Monique Richard, à la présidence du Parti québécois et présenté un candidat, Pierre Dubuc, dans la course à la direction. L’influence du SPQ Libre se reflète dans l’orientation résolument social-démocrate du programme adopté au congrès de 2005 et s’est fait sentir à chacun des conseils nationaux.

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