ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE

ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE

Notre résultat se rapproche de ceux retrouvés par Malek et al. en Tunisie avec 1,34% [50] et par Lokossou A. et al. au Bénin avec 1,27% [51]. Comparé à celui de Girard et al. en France à 0,6% [52] ou de Rachdi et al. en Tunisie à 0,82% [53], le notre est plus élevé. Par contre, une étude malienne faite par Goita et al. a rapporté une fréquence s’élevant à 7,8% [54]. Cette disparité serait due aux caractères socio- démographiques, aux méthodes et critères de définition appliqués dans les études. remarqué deux pics en juin et en septembre (cf Figure 4). Ces derniers correspondent respectivement à des périodes hivernales et le début de la période estivale à Madagascar. D’une part, le climat froid entraine une vasoconstriction et/ou une production de substances vasoactives avec un risque de survenue de PE. Plusieurs auteurs soutiennent cette hypothèse dont Moujahid et al. dans leur série au Maroc [55]. D’autre part, la chaleur due au climat chaud peut occasionner une HTA et favoriser ainsi une PE [56] expliquant notre résultat. Cette recrudescence de la maladie en saison chaude a été également rapportée par Harioly et al.

L’âge maternel

L’âge moyen de notre population d’étude était 28,89 ± 7,08 ans avec des extrêmesallant de 16 à 44 ans. D’autres auteurs ont également décrit de telle population jeune : Naeimi en France avec 28,22 ans (17 à 41 ans) [59], Mandji au Gabon avec 26 ± 4 ans (14 à 43 ans) [60], Malek en Tunisie avec 32,02 ans (18 à 44 ans) [50]. Par contre, Lokossou A. et Goita ont retrouvé un âge moyen relativement jeune respectivement de 24,75 et 17,15 ans [51,54]. Ces différents âges confirment l’hypothèse selon laquelle la tranche d’âge de 20 à 35 ans constitue un facteur de risque de PE [61]. Dans la littérature, le risque de PE augmente de 30% par année après l’âge de 34 ans et est doublé après 40 ans [62]. Plus l’âge s’élève, plus les risques d’HTA essentielle augmentent, ou il y a exposition à d’autre facteur de risque associé. Notre étude va en ce sens puisque la tranche d’âge dominante retrouvée était les plus de 35 ans dans 26,67% des cas (cf Figure 5), contrairement à la France [59] et au Mali [54]. avaient une origine « Merina » (cf Figure 6). L’étude que Harioly et al. [57] avaient faite au même centre en 2007 retrouve la même proportion. Ceci peut s’expliquer du fait que les citadins sont les plus exposés à l’HTA de stress, pouvant être un facteur favorisant de la maladie [4] et qu’une forte concentration de Merina peut s’y observer. D’autant plus que le CHUGOB (lieu d’étude) reconnu à l’échelle nationale comme un centre de référence en matière de gynécologie obstétrique s’y implante.

Profession

Les femmes au foyer ou ménagères, selon la figure 8, prédominaient dans presquela moitié des cas répertoriés (46,67%). Une proportion plus importante de 72,31% a été rapportée par Goita et al. au Mali [54]. En effet, il a été démontré que les conditions de travail de ces femmes sont liées à l’HTA qu’elles développent au cours de la grossesse. Des facteurs prédisposant comme les activités physiques permanentes et le stress psychique font partie de leur quotidien [4,54]. D’où l’importance du repos chez les gestantes. (cf Figure 7) dont les mariées légitimement (56,67%) ou celles vivant en concubinage (42,22%). La série de Goita et al. [54] a aussi objectivé un taux élevé de 77,7% de femmes mariées. Cette prédominance de femmes mariées dans notre population d’étude est liée à nos croyances et coutumes n’adhérant pas au concept de mères célibataires. Le risque de survenue de l’affection pourrait donc impliquer un facteur paternel à déterminer, l’hypothèse immunologique étant une réaction d’intolérance immunitaire maternelle vis-à-vis du père [16]. Il serait indispensable d’exploiter davantage le nombre de rapports sexuels avec le même partenaire et la multiplicité de partenaires sexuels pour pouvoir conclure.

discordance avec la littérature [51,54,63], nos primigestes étaient les moins affectées avec 25,56% des cas (cf Figure 9). Il en est de même pour la parité dans la figure 10, les primipares restaient les moins représentées (soit 31,11%) car les paucipares prédominaient (35,56%) suivies des multipares (33,33%). Tandis que pour Girard [52], Naeimi [59] Mandji [60] et Malek [50], les primipares dominaient respectivement dans 80%, 74,3%, 56,9% et 48% des cas. Cette prédominance des paucipares dans notre étude doit faire rechercher d’autres éléments (âge maternel, intervalle intergénésique, changement de partenaire, utilisation prolongé de préservatif, antécédent de PE…). Beaucoup d’auteurs s’accordent à dire que la PE est une maladie de la première grossesse, l’incidence étant très faible chez la multipare. Ce qui est relatif à la durée de l’exposition au sperme du partenaire. En effet, des études épidémiologiques ont montré qu’une longue durée d’exposition aux cellules du sperme paternel a un effet protecteur contre la PE. En outre, le changement de partenaire et l’utilisation de barrières contraceptives prédisposent à la PE [2]. Selon Landau [15], ceci implique toute fois que plutôt qu’une maladie de la primiparité, il s’agit d’une maladie de la primipaternité. Le changement du père entraîne un retour du risque de PE équivalent à la première grossesse.

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