Au-delà de la production, comment indiquer le développement

Cours les théories générales du développement, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

LES PRODUITS NATIONAUX BRUTS (PNB)

Le produit national brut ou le PNB est la somme de la valeur ajoutée intérieure et extérieure attribuable aux résidents. Il comprend non seulement le produit intérieur brut (production finale totale de biens et services des résidents et des non résidents), mais encore le revenu net des facteurs reçu par les résidents de l’étranger. La croissance et la structure du produit intérieur brut (PIB) permettent de préciser les modalités de cette réussite économique.

Le produit par tête et ses problèmes

ÉVALUATION DU PNB ET DU PIB

Le PNB par tête est un indicateur du revenu qui per met une classification entre « économies à bas revenu » (moins de 730 $ en valeur 1995), « économies à revenu moyen » (plus de 770 $ et moins de 8210$) avec deux tranches intermédiaires (inférieures et supérieures) autour de 3100 $. Les pays à haut revenu ont un revenu supérieur à 9700 $ et surtout atteignent un revenu moyen de 24 930$.
Selon la notion du développement de Kuznets Simon, le PNB est toujours le principal indicateur malgré les critiques habituelles ayant trait à la distribution, la sous- estimation des services, la non prise en compte des activités non marchandes, la dégradation du capital écologique ou humain. Des critiques plus récentes montrent que l’augmentation du PNB peut diminuer le bien être, soit à court terme (en aggravant le sort des plus pauvres) ou à long terme en dégradant la qualité de l’environnement et plus généralement celle de la vie.
Le principal problème dans une économie ouverte tient à la prise en compte des prix (l’économie est fatalement price- taker). Comment calculer un PNB en dollars à partir des données en monnaie locale ? On propose alors, au moyen de la parité des pouvoirs d’achat (PPA) de corriger le PNB évalué au taux de change nominal par les prix et plus généralement par des facteurs de conversion.

LA PARITÉ DES POUVOIRS D’ACHATS

La parité des pouvoirs d’achats (PPA) équivaut au nombre d’unités d’une monnaie étrangère requises pour acheter les mêmes montants de marchandises et services sur un marché d’un pays donné qu’un dollar achèterait aux USA. La parité des pouvoirs d’achats PPA permet un premier reclassement qui favorise les USA (par définition), les nouvelles pays industrialisés (NPI) et un certain nombre de « petits » pays (Suisse, Belgique, Autriche, Luxembourg). Mais le calcul est déjà fluctuant et le calcul en PPA apporte quelquefois des surprises médiatiques, pouvant très bien faire apparaître la Chine ou la Russie dans les cinq premières « puissances » économiques mondiales.

Au-delà de la production, comment indiquer le développement

Un certain nombre d’indices accompagnent normalement le développement: autosuffisance alimentaire, tertiarisation, urbanisation. Considéré plus négativement, le développement se traduit par une inégalité croissante et des charges récurrentes et financières de plus en plus lourdes.
Tous les indicateurs sociaux: démographie, fertilité, santé et nutrition, éducation, comparaisons par sexes vont dans le sens du développement. Sur le plan démographique, le lit du pauvre est toujours fécond. L’augmentation globale de la population correspond à une disponibilité alimentaire de plus en plus sécurisante. Globalement les disponibilités alimentaires globales par habitant augmentent et ainsi le développement devient un problème de demande solvable (Banque Mondiale) ou de droits d’accès (PNUD). Mais, dans les économies les plus pauvres, la production alimentaire par habitant diminue et l’aide alimentaire augmente de près de 60 % pour tous les pays à revenus faible et intermédiaire.
Le développement se manifeste par une phase préalable de fortes inégalités et des charges très lourdes. Les pays record pour l’inégalité (pourcentage de la richesse détenu par le décile supérieur de la population) se trouvent parmi les plus pauvres. Les pays développés répartissent mieux leur richesse, avec un taux situé entre 20 et 30 %. De façon générale, les NPI qui, par un développement accéléré, rejoignent les pays développés, affichent une très grande inégalité sociale, vérifiant la loi de Kuznets1 selon laquelle « les inégalités augmentent avec le développement, avant de diminuer ».
Des charges budgétaires et financières de plus en plus lourdes ? Conformément à la loi de Wagner (1892), le développement associe à l’industrialisation et à l’urbanisation, une augmentation fatale de la pression budgétaire publique et para- publique. La plupart des pays développés connaissent un ratio du revenu public et para public/ PNB de l’ordre de 30 % et plus. Ces pays développés connaissent des taux d’urbanisation élevés (78 % en moyenne) contre 54 % pour la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire et 28 % pour les pays les plus pauvres. Néanmoins, on peut être sous- développé, fortement urbanisé et subir cette loi.
Les indicateurs financiers soulignent l’hétérogénéité des pays sous-développés face à la dette. Le plus souvent les pays à forte capacité de développement ont la dette la plus lourde. Tels les poids lourds du développement qui cumulent entre 50 et 100 milliards de dollars de dette: Inde (92 milliards), Chine (83 milliards), Indonésie (89 milliards), Thaïlande(46 milliards), Turquie (67 milliards) avec les deux champions qui sont respectivement le Brésil (133 milliards) et le Mexique (118 milliards)1.
L’idée que le sous- développement est lié mécaniquement à la « protection  » de l’Etat n’est pas prouvée sauf à considérer la part du revenu de l’Etat dans le produit national. En matière de déficit, la France avec 3,8 % détient un des meilleurs scores des pays développés… qui contraste avec des déficits publics relativement faibles des PVD. Plus généralement la vieille thèse des particularités budgétaires du sous-développement (la « plaie » des impôts indirects, la protection effective des Etats, les déficits publics record et plus généralement la « politique du ventre») n’est pas confirmée par les indicateurs.

LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN, A LA RECHERC HE D’UNE VISION SYNTHÉTIQUE

Le développement a une double dimension, il est humain et « soutenable »: – L’homme est le point de vue prédominant, non seulement dans les objectifs, mais aussi dans la méthode. L’ « Humain » ne se réduit pas à la construction d’un indice global et composite, mais implique une remise en cause d’une attitude purement macro- économique. Le « développement soutenable » traduit immédiatement « sustainable growth » et s’identifie à la préservation de l’environnement humain et physique. On lui préfère souvent l’expression de développement durable.

L’Indice synthétique du développement humain IDH)(. – Mode de calcul: l’IDH est un indice normé

L’IDH, utilisé depuis 1990 par le PNUD, privilégie la longévité, le savoir, le niveau de vie. Conçu au départ comme la moyenne arithmétique des indicateurs de durée de vie, de niveau d’éducation, et de PIB réel corrigé par la PPA, il est actuellement calculé à partir de quatre variables de bases: revenu, espérance de vie, alphabétisation des adultes, nombre moyen d’années d’étude, en différenciant le primaire, le secondaire et le supérieur. Le développement a trait à la « possibilité » fondamentale (et non plus à la détention de biens matériels) d’intégration d’un ou plusieurs individus dans la société. Cette possibilité a trois composantes : mener une vie longue et saine, accéder à la connaissance et à l’information, enfin, bénéficier de ressources assurant un niveau de vie décent.
L’IDH comporte une valeur maximale et une valeur minimale pour chaque critère; ce qui permet d’exprimer la position de chaque pays entre 0 et 1. Ceci veut dire que l’IDH, normé, au départ sur le niveau du Japon, puis de la Suisse, l’est désormais par rapport aux valeurs maximales des variables retenues:
Espérance de vie à la naissance: 25- 85 ans. – Alphabétisation des adultes : 0% – 100 % – Taux de scolarisation: 0%- 100 % – PIB réel par habitant (PPA): 100 $ – 40 000 $. Le calcul de l’IDH soulève de nombreux problèmes de traitement, le principal étant le traitement du revenu au dessus du seuil de pauvreté, dont le rendement est décroissant par hypothèse. D’où l’utilisation du logarithme et d’un coefficient de pondération nul au revenu au dessus du seuil de pauvreté.

Cours gratuitTélécharger le cours complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *