Cadre géologique du compartiment Casamance-Bissau

Cadre géologique du compartiment Casamance-Bissau

La zone d’étude est localisée dans la partie offshore sud du Sénégal, elle englobe les blocs Sénégal Offshore Sud, Sénégal Offshore Sud Profond et Dôme Flore (Figure 1). Ce dernier est situé dans la zone commune gérée par l’Agence de Gestion et de Coopération entre le Sénégal et la Guinée Bissau (AGC). Au niveau du bloc Dôme Flore, trois puits situés sur les dômes Flore et Gea ont été choisis dans lesquels on a rencontré des indices d’hydrocarbures. Du point de vue morphologique, la zone comporte un plateau continental large d’environ 100Km, un talus supérieur d’une vingtaine de degrés, un talus inférieur dont la pente varie de 2° à 5° et une plaine abyssale dénommée plaine de la Gambie (Figure 2). Pour avoir une meilleure compréhension de la géologie du compartiment Casamance-Bissau, il convient de parcourir la géologie du bassin sédimentaire sénégalais au sens large, afin de placer cette étude dans son cadre général.

Cadre géologique du bassin sénégalais

Le bassin sédimentaire sénégalais occupe la partie centrale du vaste bassin côtier appelé Mauritanie-Sénégal-Guinée Bissau-Conakry (MSGBC). Ce dernier s’étend sur plus de 1300 km de côte (ARL, 1986), avec une superficie de 350.000km2. Il est limité au Nord par la dorsale de Réguibat, à l’Est par la chaîne des Mauritanides et au Sud par la zone de fracture de Guinée Conakry (Figure 3). Le bassin sénégalais s’étend aussi bien à terre qu’en mer. Il couvre plus de deux tiers (2/3) de la superficie du territoire du Sénégal (Atlantic Ressources Ltd, et Petroconsultant S.A, 1989).

L’évolution du bassin sédimentaire s’est faite en trois phases en rapport avec la fracturation du Gondwana et l’ouverture de l’Océan Atlantique. Ces phases sont nommées et détaillées de la façon suivante :  La phase anté-rift Elle est caractérisée par des séries sédimentaires d’âge Paléozoïque avec à la base un socle archéen surmonté de conglomérats et d’unités clastiques du Protérozoïque affleurant à l’Est et au Sud-est. La phase anté-rift du Paléozoïque est représentée au Sénégal par les bassins de Toundou Besset, Diourbel et Bové (Ardjuna Ressources LTD et Provident Projects International INC, Novembre 1989);  La phase syn-rift Les sédiments de la phase syn-rift sont supposés être des sables continentaux et des argiles lacustres contemporaines d’âge Permien à Trias. Une séquence d’évaporites d’âge Triasique et Liasique est présente localement et marque la fin du cycle ;  La phase post-rift Les sédiments de la phase post-rift forment un épais biseau de sédiments d’âge Jurassique à Tertiaire qui s’épaissit d’Est en Ouest. Cette disposition est le résultat d’une série de transgressions et de régressions marines qui suit l’ouverture de l’Océan Atlantique (Ardjuna Ressources LTD et Provident Projects International INC, Novembre 1989). Le bassin sénégalais est subdivisé en deux compartiments ou sous-bassins par un système de failles transverses Est-Ouest. Chaque sous-bassin a eu une évolution structurale indépendante. – Au Nord, le compartiment Dakar-Banjul qui s’étend des environs de Dakar jusqu’à la frontière avec la Gambie, délimité par les failles transformantes 16° et 13° N et est caractérisé par une tectonique cassante avec la formation de horsts et grabens et des intrusions magmatiques. – Au Sud, le compartiment de Casamance-Bissau qui s’étend de la latitude 13° N jusqu’en Guinée Bissau. II se caractérise par une mise en place des dômes de sel sous forme de diapirs, qui traversent jusqu’à 10000m de séries sédimentaires. L’existence d’une chaîne de horsts qui subdivise le fond du graben en deux. Dans le graben interne oriental se développera le « dépôt centre » qui va s’approfondir vers le Sud avec des accumulations de 10000 à 12000m d’une série mésozoïque. Dans le graben central occidental s’est effectuée l’ouverture océanique.

Cadre géologique de la zone d’étude

Le bassin sédimentaire du Sénégal est formé de couches sédimentaires mésozoïque- cénozoïques (Figure 4) qui reposent sur les sédiments paléozoïques dont les plus anciennes atteintes par forage datent du Jurassique Supérieur (Bellion et Guiraud, 1982). Les dépôts de cet ensemble sédimentaire traduisent une série de transgressions et de régressions engendrée par les diverses phases tectoniques et basculements du craton.L’exploration du bloc Casamance-Bissau a démarré en 1966. La zone d’étude se trouve sous une profondeur d’eau qui peut atteindre 100m (Grand Large Ouest). Au total trente-huit puits ont été forés dans la zone, avec des profondeurs totales pouvant aller jusqu’à 3000 ou 4000m dans l’Aptien ou le Néocomien.

Le compartiment de la Casamance qui s’étend de la latitude 13°N jusqu’en Guinée. Il se caractérise par un style tectonique halocinétique en relation avec un puissant dépôt de sel avec formation de diapirs qui traversent près de 10000m de série sédimentaire. Des accidents secondaires transverses, toujours de la phase syn-rift, découpent le compartiment de la Casamance en sous-compartiments. Ainsi, on note l’existence d’une chaîne de horsts et de grabens. Dans le graben interne oriental se développe le dépôt-centre du bassin de la Casamance ; dans le graben central occidental s’effectue l’ouverture de l’Océan Atlantique.

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