Cadre théorique et conceptuel de l’agilité

Cadre théorique et conceptuel de l’agilité

Manque de souplesse allant jusqu‟à la rigidité absolue, bureaucratie complexe, hiérarchie pesante, esprit de supériorité, idéologies… caractéristiques entre autres incompatibles avec l‟aptitude d‟une organisation à entrer en relation avec son environnement et plus encore avec sa capacité à détecter les premiers signaux d‟une crise et encore moins à bien la résoudre favorablement. La montée de la complexité, la montée de l‟individualité ; l‟accroissement de l‟incertitude, l‟interdépendance des acteurs se sont les quatre caractéristiques de cet environnement qui ont poussé les entreprises à dépasser la logique de flexibilité dominante des années 80 et à réfléchir sur l‟agilité. Dans un environnement où le changement est la règle plutôt que l‟exception, l‟entreprise est dans l‟obligation de s‟orienter vers l‟agilité en s‟adaptant en permanence et reconfigurant ses processus dans son organisation pour répondre aux attentes et besoins de ses clients.  L‟agilité n‟est pas seulement une méthodologie de projet mais aussi, et surtout, un état d‟esprit indispensable pour travailler dans le monde actuel. Les clients sont plus exigeants, le changement permanent, les contraintes plus nombreuses et parfois contradictoires en raison de la globalisation omniprésente. Les approches agiles témoignent d‟une évolution du domaine répondant aux pressions du marché. l‟agilité vise à être plus efficace avec moins de ressources.

Enfin l‟agilité suppose d‟être sensible aux signaux pertinents de l‟environnement, dans un univers de turbulence caractérisé par des menaces et des opportunités. L‟entreprise doit proposer en permanence des solutions innovantes pour survivre puis, de trouver un équilibre et surtout de communiquer avec les acteurs de son environnement. Le construit d‟agilité organisationnelle fut créé par Goldman, Nagel, Preiss et Dove en 1991 dans un rapport consacré à la stratégie des entreprises industrielles du 21ème siècle, « ce concept a été popularisé et étendu au contexte des affaires grâce à un rapport publié par le Iacocca Institute de Lehigh University USA. Qui décrit l‟agilité comme un nouvel ordre industriel (Goldman 1994). Ce rapport est une réponse à une requête du congrès américain visant à identifier les facteurs susceptibles de favoriser la compétitivité de l‟industrie américaine »1. Ce rapport a conclu que le système actuel de production de masse n’a pas été suffisant pour assurer une amélioration progressive compte tenu de l’évolution de la concurrence, en particulier les entreprises japonaises, qui avaient développé un haut degré de flexibilité. Le rapport a conclu qu’un nouveau système de production doit être inventé, basé sur l’agilité organisationnelle, afin de répondre aux besoins générés par ces nouveaux facteurs de compétitivité. Peu de temps après le rapport, l’AMEF (Agile Manufacturing Enterprise Forum) a été créé pour encourager et diffuser les principes et valeur de l‟entreprise agile. Pour aider les grandes entreprises américaines, à adopter le concept d’agilité. En particulier dans les secteurs de l’informatique et de la téléphonie.

Les concepts et outils de l’Agilité sont non seulement utilisés dans le domaine de l’informatique mais également dans les métiers créatifs et secteurs innovants. L‟agilité peut s‟appliquer à différents types de projets. En Mai 2014 Marie-Michèle Lévesque propose une étude qui a permis de mettre l‟approche agile hors du domaine du développement logiciel et du secteur informatique. Son travail de recherche s’inscrit dans l‟extension et l‟adaptation des méthodes agiles à d‟autres domaines d‟application ainsi leur intégration aux modèles de gestion de projet en général. Depuis, de nombreuses recherches ont été menées dans les domaines des sciences économiques, des sciences de l„industrie, du management ou de la psychologie, afin de préciser le concept, d„identifier des indicateurs de mesure de l„agilité, ou de déployer des méthodologies d„accompagnement des organisations dans le développement de leur agilité. « Cependant, la presque totalité de ces recherches scientifiques ont pour base l„observation et la description de démarches menées en entreprise. En d„autres termes, l„entreprise agile n„est pas un modèle aux fondements théoriques mais basé sur Dans un article collectif « Building Agility, Resilience and Performance in Turbulent Environments »,2009, Joseph McCann, de Jacksonville University,John Selskyde de University of South Florida Polytechnic James Lee,de The University of Tampa, dans leur étude de 471 entreprises nord-américaines, ils démontrent que la turbulence de l’environnement peut en effet être gérée par la construction de l’agilité et la résilience. Leur résultat indique que l’agilité et la résilience font promouvoir la performance organisationnelle. Dans un rapport de Economist Intelligence Unit Sponsored by EMC une étude a été menée sous le thème « Organisational agility: How business can survive and thrive in turbulent times », 2009, à travers une enquête auprès de 349 dirigeants du monde entier sur les bénéfices, défis et risques associés à la création d’une organisation agile.

 

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