Caractérisation agromorphologique d’une collection de pastèque cultivée

Caractérisation agromorphologique d’une collection de pastèque cultivée

INTRODUCTION

Une alimentation saine et de bonne qualité est essentielle à la santé humaine. Pourtant, la sécurité alimentaire demeure encore un défi majeur dans le monde et en particulier en Afrique (FIDA, 2001). Au Sénégal, l’agriculture occupe 12% du territoire national et constitue la base de l’économie du pays (Khouma, 2008). Le sous-secteur agricole emploie près de 70% de la population active et contribue à hauteur de 10% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) (Khouma, 2008). Le Sénégal accorde une place importante à l’horticulture, ainsi, celle-ci s’identifie notamment à travers la politique horticole dont l’objectif principal est «d’atteindre l’autosuffisance en produits horticoles de grande consommation» (ANSD, 2015). Les structures d’exploitations horticoles sont caractérisées par la prédominance des exploitations privées. A cet effet, de 2000 à 2010, les exportations horticoles sont passées de moins de 1 000 tonnes à 35 000 tonnes. Elles sont estimées à 85 000 tonnes en 2014 (ANSD, 2015). Dans cette optique le maraîchage ou culture des légumes occupe une place importante dans la mesure où elle se pratique toute l’année. La tendance d’extension de la production dans tout le territoire fait de la sous filière maraîchère une des composantes les plus porteuses et les plus dynamiques du secteur horticole (ANSD, 2015). La pastèque (Citrillus lanatus) depuis quelques années intègre la stratégie de diversification des cultures au niveau de la zone agro-écologique du bassin arachidier. Le département de Kaolack s’est plus spécialisé dans la production de pastèque. En effet, il est le premier producteur de pastèques de la région (85%) (Sarr et al., 1996). La surface emblavée dans la zone est de 1385 ha avec des rendements de 20 T/ha (Sarr et al., 1996). Cette culture attire d’autant plus les producteurs qu’elle génère des revenus assez substantiels (Sarr et al., 1996). En effet du fait de la pluviométrie moyenne voire déficitaire ces dernières années et de la dégradation des terres causée par la monoculture de l’arachide et du manioc, les terres affectées à ces cultures dans la zone de Kaffrine ont respectivement baissé de 19% et de 20% en 2012. Celles destinées à la culture de la pastèque, du sésame et du niébé ont connu des augmentations respectives de 44%, 30% et 7% (Daffe et al., 2015). Par ailleurs, malgré l’augmentation des terres cultivées pour la pastèque, la population est toujours confrontée à un problème d’approvisionnement en semence de qualité, qui pourrait répondre aux exigences environnementales. Ce faisant, dans la plupart des projets de développement, le volet semencier est souvent occulté. Alors que d’après la FAO (Abidjan, 1998) cité par (Beye, 2008), la bonne qualité de la semence contribue à elle seule à peu près de 40% dans l’accroissement des rendements. 2 L’objectif de ce travail est d’évaluer les caractères agro morphologiques de sept nouvelles variétés de pastèques qui seront comparées à deux variétés locales afin de voir les variétés les plus adaptées à la zone. Il a comme objectifs spécifiques de :  Caractériser la précocité des variétés ;  Comparer la résistance des variétés aux insectes et aux maladies associées ;  Déterminer le rendement des variétés. Ce document est scindé en trois chapitres dont le premier est consacré à la synthèse bibliographique. Le deuxième chapitre aborde la méthodologie tandis que le dernier chapitre expose les résultats et discussions et se termine par la conclusion et les perspectives.

Historique de Citrillus lanatus (pastèque)

 La pastèque (Citrillus lanatus) connue aussi sous le nom de melon d’eau ou Citrillus vulgaris est une plante d’Afrique centrale (De Rester, 2005). Elle est originaire de la région subdésertique de l’Afrique tropicale qui s’étend de la Mauritanie à la Mer Rouge et même jusqu’au désert indien en passant par le Sénégal (Chevalier, 1949). En Egypte, il y a plus de 5 000 ans, les paysans étaient tenus d’en offrir aux voyageurs assoiffés. On ne s’en étonne guère quand on sait qu’elle est composée de 92% d’eau. D’ailleurs, certaines variétés ne sont cultivées que dans le but d’étancher la soif (De Rester, 2005).

Position systématique 

La famille des cucurbitacées regroupe 90 genres et 700 espèces. Dans cette famille, on retrouve la pastèque (Rey et al., 2004). La classification botanique de la pastèque est renseignée dans le tableau i. Tableau i : Classification botanique de la pastèque (Matsum et Nakai, 1916). Règne Plantae Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Violale Famille Cucurbitaceae Genre Citrullus Nom scientifique Citrullus lanatus 

Caractères botaniques de la pastèque

 La pastèque est une plante annuelle, rampante à tige grêle couverte de poils. Cette tige peut atteindre 4 à 5m de long. La tige est très coureuse (CDH, s.d.). Les feuilles sont entières de trois à cinq lobes réguliers et régulièrement dentelées, la surface de leur limbe est gaufrée et luisante. Les feuilles ont généralement 10 à 15cm de longueur (figure 1 A) (Zoro Bi et al., 2003). Les fleurs sont unisexuées, les fleurs mâles et femelles sont de couleur jaune et ne présentent pas de distinction morphologique majeure (figure1 B) (Zoro Bi et al., 2003; Giraud, 2008). 4 La pastèque est un légume-fruit, naturellement monoïques (la plante porte des fleurs mâles et des fleurs femelles) ou des fleurs hermaphrodites (fleur ≪ normale ≫ dotée d’un ovaire et d’étamines). L’ovaire (partie renflée de la fleur femelle qui deviendra le fruit) est infère, c’està-dire se situe sous les pétales. La pastèque est allogame, les fleurs femelles d’un individu peuvent être fécondées par les fleurs mâles d’une autre plante. Elles sont aussi entomophiles : ce sont les abeilles qui transportent le pollen d’une plante à une autre (Rey et al., 2004 ; AgroBio, 2012). Les fruits sont des baies de formes et de dimensions variables de 15cm à 25cm de long (figure1 C) (Zoro Bi et al., 2003). Les fruits ont plusieurs formes : ronds, ovales, allongés… La teinte peut être unique ou marbrée de taches plus claires ou plus foncées (CDH, s.d.). Mais ils sont généralement allongés de couleur vert jaunâtre à peau lisse et brillante, les fruits sont portés par un pédoncule d’environ 10cm (Zoro Bi et al., 2003). Ces graines sont blanches, noires, jaunes, ou rouges et leur grosseur est supérieure à celle du melon, on compte 10 à 15 graines au gramme. La structure du fruit est très particulière : les graines sont dispersées et non réunies dans une cavité, ce qui oblige le consommateur à les cracher (CDH, s.d.). Figure 1: Diverses parties de la plante de pastèque : tige et feuille (A), fleur (B), fruit (C) (Nabila, 2014). A B C Pétale Stigmate

Physiologie de la pastèque

 C’est une plante de jours longs. Sa floraison n’est déclenchée que si, dans un cycle de 24 heures, la durée de la période diurne est supérieure à une valeur seuil (12 heures). En jours courts, il y’a une mauvaise floraison suivi d’une mauvaise fécondation, ce qui provoque une nouaison peu abondante (CDH, s.d.). 1. 5. Valeur nutritive de la pastèque La pastèque dispose d’une valeur nutritive très importante pour la santé, elle renferme de la citrulline (1g pour 780g). La citrulline est un acide aminé qui joue un rôle capital dans l’organisme, elle sert de précurseur à la production d’arginine par le rein (Crenn et al., 2011). Le lycopéne, pigment retrouvé dans la pastèque semble associé à une réduction du risque de cancer de la prostate. C’est un des antioxydants les plus efficaces capable de lutter contre la prolifération des radicaux libres, qui protégerait les yeux et la peau des méfaits du soleil. De plus il limiterait les complications liées au surpoids et à l’obésité (Guggenbuhl et al., 2001). La pastèque a aussi des vertus surprenantes, elle est source importante de vitamine A, B6, B1 et C ainsi que des minéraux tels que le potassium et le magnésium (Ministere de l’Agriculture et du Developpement Rural du Maroc, 2002). 1. 6. Les variétés de pastèque les plus cultivés au monde Les variétés les plus cultivées dans le monde d’après le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime du Maroc (s.d.) sont répertoriées dans le tableau ii.

Table des matières

 DEDICACES
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS SIGLES ET DES ACRONYMES
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. 1. Historique de Citrillus lanatus (pastèque)
1. 2. Position systématique
1. 3. Caractères botaniques de la pastèque
1. 4. Physiologie de la pastèque
1. 5. Valeur nutritive de la pastèque
1. 6. Les variétés de pastèque les plus cultivés au monde
1. 7. Exigences écologiques de la pastèque
1. 8. Techniques culturales de la pastèque
1. 9. Les ennemis de la pastèque
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
2. 1. Zone d’étude
2. 1. 1. La situation géographique du site
2. 1. 2. La pédologie de la zone de Kaffrine
2. 1. 3. Les données climatiques de la région de Kaffrine
2. 1. 3. 1. La pluviométrie de la région de Kaffrine
2. 1. 3. 2. Les températures de la zone de Kaffrine
2. 1. 3. 3. L’humidité Relative
2. 2. Méthodologie
2. 2. 1. Les caractéristiques des fruits des variétés
2. 2. 2. La préparation du sol
2. 2. 3. Les pratiques culturales
2. 2. 4. L’échelle de notation de la précocité des variétés
2. 2. 5. L’échelle de notation des dégâts des insectes et des maladies associées
2. 2. 6. La quantification du rendement des variétés
2. 2. 7. La méthode de détermination du diamètre des fruits
2. 2. 8. Les outils informatiques utilisés
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSIONS
3.1. RESULTATS
3.1.1. Germination et mortalité des variétés
3.1.2. Analyse statistique de la précocité des variétés .
3.1.3. Analyses statistique des dégâts des insectes sur les variétés
3.1.4. Analyses statistiques des dégâts des maladies sur les variétés
3.1.5. Analyse statistique du poids des fruits des variétés
3.1.6. Analyse statistiques du rendement total des variétés
3.1.7. Analyse statistique du rendement commercial des variétés
3.1.8. Analyse statistique du diamètre des variétés
3.1.9. Relation entre les paramètres étudiés
3.2. DISCUSSIONS
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

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