CARACTERISATION DES MYCOBACTERIES ISOLEES CHEZ L’HOMME ET LES RUMINANTS DOMESTIQUE

CARACTERISATION DES MYCOBACTERIES ISOLEES CHEZ L’HOMME ET LES RUMINANTS DOMESTIQUE

Généralités sur la tuberculose 

Les zoonoses bactériennes constituent le groupe le plus important des maladies transmises entre l‟homme, les animaux domestiques et la faune sauvage. La tuberculose fait partie des infections bactériennes à caractère zoonotique. Elle a été décrite chez ces trois groupes d‟hôtes et son impact négatif sur l‟économie et la santé des populations des pays en voie de développement. Ceci interpelle de nos jours toutes les compétences en matière de recherche scientifique à la croisée de la vie humaine, des animaux domestiques et sauvages.

 Définition 

La tuberculose est une maladie infectieuse, contagieuse, virulente, d‟évolution chronique dont les agents étiologiques sont des mycobactéries du Complexe M. tuberculosis. 

 Caractéristiques physico-chimiques des mycobactéries 

Les mycobactéries du Complexe M. tuberculosis et les mycobactéries non tuberculeuses (MNT), appelées aussi Mycobactéries atypiques sont des bacilles qui, une fois colorés par la Fuchsine phéniquée résistent à la décoloration par l‟alcool – acide et sont de ce fait dits « Bacilles Acido-Alcoolo Résistants ». Leur paroi est très riche en lipides et constituent une barrière hydrophobe, empêchant l‟action décolorante des acides et des alcools. Ils sont également responsables de la résistance des mycobactéries à certains agents chimiques. Ces bactéries sont aérobies à multiplication lente (toutes les 20 heures). 

Taxonomie 

L‟unique genre de la famille des Mycobacteriaceae est le genre Mycobacterium qui comprend 85 espèces connues dont de nombreuses espèces saprophytes ou commensales. Les mycobactéries appartiennent à la classe des Corynebacterinae, à l‟ordre des Actinomycétales (Rastogi et al., 2001). Le complexe M. tuberculosis regroupe, M.tuberculosis (Homme), M.bovis (bovins), M.africanum (africains de l‟Afrique de l‟ouest), M. canetti (en particulier en Djibouti), M. microti (rongeurs), M.caprae (chèvres), M.pinnipedii (mammifères marins), M.bovis BCG (souche attenuée de M.bovis) décrit par Calmette et Guérin. Ce genre comprend les mycobactéries tuberculeuses et non tuberculeuses 

 Rôle des mycobactéries atypiques dans l’infection tuberculeuse

 Les mycobactéries non tuberculeuses (MNT), sont à l‟origine des mêmes signes cliniques que ceux causés par les mycobactéries tuberculeuses chez l‟Homme et l‟animal. Elles peuvent être à l‟origine de la faible spécificité de nombreuses épreuves de diagnostic, source des cas « faux positifs » ou « faux négatifs ». Elles sont présentes dans l‟environnement et isolées habituellement de sources d’eau stagnantes naturelles ou à l’intérieur des domiciles. Elles représentent entre 70 et 90% des cas des mycobactérioses où les plus fréquentes dans les maladies pulmonaires chez l‟homme sont : Le Complexe Mycobacterium avium (environ 80 %), M fortuitum, M abscessus, M chelonae environ 10 %, Mycobacterium xenopi (environ 5 %), Mycobacterium kansasii (environ 5 %). Des travaux récents réalisés chez l‟Homme et l‟animal au Tchad à partir des spécimens suspectés de tuberculeux dans les centres de Santé et à l‟abattoir de N‟Djamena ont pu mettre en évidence les mycobactéries atypiques (Diguimbaye et al., 2006b). 

Mode de transmission de la tuberculose

 Les principales voies de contamination de la tuberculose sont l‟inhalation et l‟ingestion. L‟agent responsable de la maladie chez les animaux est dans la majorité des cas M. bovis. Sa pénétration dans l‟organisme animal peut se faire par contact direct entre l‟animal malade et ceux étant en bonne santé. Les animaux infectés exhalent les bactéries en respirant, en toussant ou en éternuant (Dubois, 2002). Ils risquent ainsi de s’infecter mutuellement lorsqu’ils partagent la même aire d’abreuvement et d’alimentation, mais surtout de transmettre cette zoonose à des personnes à risque tels que les enfants bouviers et le personnel vétérinaire. Chez l‟Homme, l‟infection tuberculeuse est due généralement à M. tuberculosis. Ce dernier est transmis d‟une personne à une autre par l‟inhalation ou l‟ingestion de gouttelettes issues des sécrétions bronchiques provenant du sujet malade ou par ingestion de lait ou de viande contaminé. Le risque de contamination dépend de la concentration de ces mycobactéries dans l‟air ambiant, de leur virulence, de la durée d‟exposition et de la réceptivité individuelle de la personne en contact. Les mycobactéries peuvent donner des aérosols en laboratoire et lors d‟autopsies (Dubois, 2002). La transmission peut se faire de l‟homme à l‟animal et vice versa. La faune sauvage constitue aussi un réservoir potentiel pour ces deux hôtes. Toutefois, lorsqu‟une espèce du complexe M. tuberculosis est transmise à un hôte, elle devient pathogène pour ce dernier. 

Pathogénie de la tuberculose et réaction de l’organisme 

Les différentes mycobactéries responsables de la tuberculose chez les mammifères sont plus ou moins pathogènes. Cette différence de pathogénicité varie avec l‟espèce. Les matières virulentes sont essentiellement la salive, les fines gouttelettes rejetées lors de la toux et des expectorations (Dubois, 2002). Les bacilles peu pathogènes provoquent l‟apparition des lésions folliculaires, alors que les bacilles très virulents induisent des lésions exsudatives. 8 Après pénétration, les bacilles parviennent au niveau des alvéoles pulmonaires, ils sont phagocytés dans des macrophages alvéolaires où ils se multiplient. Une fois dans le macrophage, le bacille est digéré par les enzymes. La défense cellulaire est complétée par une défense immune impliquant les lymphocytes T qui vont interagir par l‟intermédiaire de leurs récepteurs avec les antigènes du bacille. Cette réaction limite la multiplication des bacilles en empêchant le développement de la maladie, lorsque ce n‟est pas le cas, l‟individu infecté évolue par la tuberculose maladie (Dubois, 2002). 

Etapes de l’infection

 Lors d‟une infection, il existe deux phases à savoir la primo-infection et l‟apparition de la tuberculose-maladie (Dubois, 2002). a- Primo-infection La primo-infection tuberculeuse correspond au premier contact de l’organisme avec la bactérie. Dans les conditions biologiques normales, les défenses immunitaires agissent et le bacille est détruit. Dans 9 cas sur 10, la primo-infection tuberculeuse évolue spontanément vers la guérison définitive. b- Tuberculose maladie Elle intervient après une primo-infection tuberculeuse lorsque la défense immunitaire est inefficace. La bactérie peut alors atteindre de nombreux organes (poumon, rein, os, le foie, la mamelle etc.). La forme extra-pulmonaire de la tuberculose est fréquente chez les animaux. Cependant, chez les humains, elle a été constatée chez des patients séropositifs. Dans les deux cas, la pénétration de l‟agent infectieux dans l‟organisme est préalablement à l‟origine d‟une réaction immunitaire.

Table des matières

Introduction
Cadre de l‟étude
Première partie : Etude bibliographique
I .Importance de la tuberculose
I.1- Dans le monde
I.2. En Afrique
I.3. Au Tchad
II. Généralités sur la tuberculose
II.1. Définition
II.2. Caractéristiques physico-chimique des mycobactéries
II.3. Taxonomie
II.4. Rôle des mycobactéries atypiques dans l‟infection tuberculeuse
II.5. Mode de transmission
II.6. Pathogénie de la tuberculose et réaction de l‟organisme
II.7. Étapes de l‟infection
a. Primo infection
b. Tuberculose maladie
II.8. Développement d‟une immunité
a. Immunité cellulaire
b. Développement de l‟hypersensibilité de type IV
c. Apparition des anticorps
II.9. Symptômes
II.10. Lésions
II.11. Diagnostic
II.12. Résistance aux antibiotiques
Deuxième partie : Etude expérimentale
I. Matériel et Méthodes
1. Matériel
a. Lieux de l‟étude
b. Sujets de l‟étude
c. Matériel de prélèvement et d‟analyse de laboratoire
d. Taille des échantillons
e. Matériel biologique
2. Méthodes
a. Diagnostic ante mortem
b. Diagnostic post mortem
c. Traitement des échantillons et analyses de laboratoire
d. Diagnostic moléculaire
e. Saisie de données et analyse statistique
II. Résultats et Discussion
II. 1. Résultats
II.1.1. Mise en place d‟un réseau de collecte des données
II.1.2. Données collectées sur le terrain
II.1.3. Données de laboratoire
II.2. Discussion
II.2.1. Discussion de la méthodologie
II.2.2. Discussion des Résultats
Conclusion et recommandations
Références bibliographiques
Annexes

 

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