Caractérisation structurale et contrôle de la minéralisation aurifère sur la cible de Malikoundi

Tectonique et minéralisations de la boutonnière

Deux structures majeures à mouvement sénestre affectent le bâti Birimien :  la zone transcurrente principale ou Main Transcurrent Zone (MTZ) (Bassot et Dommanget, 1986 ; Ledru et al., 1989) globalement orientée NE-SW devenant N-S au Nord. C’est une grande zone de cisaillement ductile (Milési et al, 1989) qui définirait un important mouvement sénestre entre les deux domaines géologiques qu’elle sépare. Diène et al. (2012) l’assimilent à un système de failles constitué des zones de cisaillement sénestres de Kérékoto-Kossanto-Thiabédji. Elle apparaît discontinue et porte les gisements de Sabadola (0.18 Moz*), Massawa (3,36 Moz).
la Faille Sénégalo-Malienne ou Senegalo-Malian Shear Zone (SMSZ) qui sépare la Formation de Koffi de la Daléma. Elle est orientée N-S à NNE-SSW et concentre les gisements de Yatéla (2,4 Moz), Yaléa (2,4 Moz), Sadiola (9,5 Moz), Loulo (6 Moz), Gounkoto (6 Moz), Fékola (4Moz). Elles ont des directions sécantes et semblent prendre leur origine d’une structure au Nord de la Fenêtre. En dehors de ces deux structures d’envergure majeure et de la Faille de Sabadola (Ngom, 1985), plusieurs autres systèmes de failles ont été cartographiés.
Diène et al. (2012) distinguent dans le SGM des failles précoces orientées Nord-Sud, des failles principales orientées NE-SW, des failles secondaires orientées Nord-Sud et des failles tertiaires structurées Est-Ouest à ENE-WSW et NW-SE. Celles à caractère chevauchant à vergence SE décrivant une déformation tangentielle et celles de nature transcurrente régionale marquée par de grands décrochements ductiles de direction : NE-SW. Ils décrient une évolution structurale de la ceinture volcanique de Mako caractérisée par un contexte de tectonique transpressive avec deux styles de déformations constituant un continuum.
Dans Supergroupe de Dialé-Daléma, Valéro et al., (1985), notent que le batholite de Saraya résulte de la coalescence de plusieurs plutons. L’étude structurale révèle que les foliations y dessinent une structure en dôme dissymétrique avec un déversement vers le SE (Pons, 1992). Ndiaye (1986) souligne que les formations du Supergroupe de Dialé-Daléma ont été plissées isoclinalement et schistosées au cours d’une phase de déformation qui s’est accompagnée d’un métamorphisme régional de faible degré (schiste vert).
Ledru et al (1989) dessinent un grand pli synclinorial P1, avec un pendage vers l’Ouest entre les granites de Boboti et de Gamaye et avec un pendage vers l’Est, à l’Ouest de Boboti. Pons et al. (1992) rajoutent que ces plis sont verticaux ou légèrement retournés vers le SE.
Dabo et Aifa (2010 et 2011) décrivent dans le bassin de Kolia-Boboti une déformation compressive et transpressive plus marquée dans les couloirs de cisaillement où le mouvement horizontal est combiné à un déplacement oblique des terrains suivant une vergence NW et localement SE caractéristique d’une structure en fleur positive.
Les travaux de Diène et al, 2015 dans le secteur de Daorola,-Bambadji-Boto, indiquent que la SMF est marquée par une déformation transpressive senestre (D2) dont les contraintes majeures sont orientées NNW-SSE. Cette déformation est accompagnée par une extension NNE-SSW occasionnant l’ouverture de zones de dilatation tels que les bassins en pull-appart marqués localement par l’intrusion de la suite de Boboti et la mise en place de séquences volcaniques calco-alcalines.

Altération hydrothermale et minéralisations

L’or à Boto n’est pas visible à l’œil nu, et sa mise en place est assez complexe. En effet il se retrouve dans des grès (Boto 2, 4, 6), des diorites (Boto 5), des pélites et grés (Malikoundi) ; aussi dans la saprolite ou la roche saine.
Plusieurs phases d’altération hydrothermale y ont été identifiées, liées à un métamorphisme régionale SV avec une paragenèse à trémolite – actinolite – chlorite – hématite – Albite : phase à chlorite-magnétite- calcite -hématite; phase à quartz-tourmaline-pyrite; phase à hématite-pyrite-calcite; phase à gypse-anhydrite-hématite.
La minéralisation aurifère est associée aux deux premières phases d’altérations d’après les travaux réalisés. Elle accompagne la pyrite, le blanchiment (kaolinisation) et une forte albitisation. Le prospect de Boto 5, représente le secteur le plus facilement exploitable avec une minéralisation dans la couche de saprolite (kaolinitisée et albitisée) pouvant atteindre une profondeur de 100 m et renfermant les teneurs les plus fortes.
Sur le corridor N-S Malikoundi, Boto 2, 4 et 6, la majorité de la minéralisation est encaissée dans la partie supérieure du grès de Guémédji. Sur Malikoundi deux niveaux de cipolins encadrent le corridor minéralisé et jouent le rôle de « barrières » de perméabilité face aux jus minéralisateurs. Alors que sur Boto 2, 4, 6 on ne retrouve qu’un seul niveau de cipolin au contact entre les pélites et les grès.

Les différents types d’altération pervasives

A Malikoundi on identifie principalement trois types d’altération pervasives affectant les faciès lithologiques à savoir l’albitisation, l’hématisation et la chloritisation associée souvent à une carbonatation.
L’albitisation : C’est une altération affectant surtout les faciès gréseux et les pélites, mais aussi on peut l’observer dans les faciès dioritiques ainsi que les conglomérats.
Elle se manifeste dans les grés par une couleur rosâtre à rougeâtre dans le cas où elle se surimpose à l’hématisation. Dans le pélites elle donne plutôt une couleur brune à orangée. Dans les conglomérats la couleur est variable et dans les diorites elle se manifeste sous une couleur brune ou sous forme de taches rosacées.
L’Albitisation accompagnerait la déformation ductile-cassante sous forme d’auréole décimétrique à métrique de ces zones où elle se surimpose à l’ hématisation primaire. (DiopF., 2015)
L’hématisation : Tout comme l’Albitisation qui l’accompagne souvent, l’hématisation affecte les faciès gréseux, pélitiques, conglomératiques et dioritiques. Nous la retrouvons aussi dans les faciès de laves vésiculaires andésitiques où elle donne une couleur rouge-brun. Elle se manifeste de manière pervasive dans la roche, mais aussi se retrouve au niveau des plans de fracture. La Chloritisation : Elle est très répandue dans les formations de la boutonnière et correspond aux manifestations du métamorphisme schiste vert. Elle affecte la quasi-totalité des faciès sur Malikoundi mais surtout les pélites, cipolins, diorites et laves vésiculaires andésitiques. Dans les pélites et les cipolins elle résulte de l’altération des minéraux argileux phylliteux, dans les diorites de l’altération en bordures des amphiboles et biotites, et dans les laves vésiculaires andésitiques de la déstabilisation d’anciens minéraux ferromagnésiens. Dans les grès, elle résulte plutôt de l’altération des passes argileuses ou des veinules, mais est souvent effacée par l’Albitisation ou l’hématisation.
Ainsi se dégage deux types de chloritisation : une première d’amplitude régionale et d’ordre métamorphique qui est souvent associée à une carbonatation et une seconde plus locale accompagnant ou résultant de l’altération des veines riches en chlorite et des fois suivant les plans de ruptures.

Structures et Minéralisation aurifère

La corrélation entre les structures et la minéralisation se base sur l’analyse des cartes de distribution de la minéralisation aurifère, superposées à celles litho-structurales obtenues par plote et interprétation des structures cartographiées.
La Section Nord : L’interprétation des structures sur la section nous montrent que la plupart ne décrivent pas des tracés rectilignes. Néanmoins elles sont globalement orientés NNE-SSW à NE-SW avec des pendages assez redressés vers l’ouest (60 à 70°).
On distingue deux couloirs de cisaillement principaux NNE, délimitant la zone minéralisée. Sur les trous de sondages elles se manifestent sous forme de zones de cisaillement. Entre ces deux structures majeures on note des plans de cisaillement secondaires NE-SW à E-W (N98- 30N) délimitant les passées minéralisés.
Un plan de chevauchement senestre « nageant » orienté N-S (N06-78W) fait office de contact tectonique anormal entre la lentille de grés et l’unité pélitique. Les structures NE-SW au début de la section lui sont associées et correspondent à des chevauchements mineurs repris par les intrusions dioritiques lors de leur mise en place. Enfin on remarque le mur des cipolins qui est bien marqué par la structure majeure N-S.
La Section L5435N : La ligne L5435N montre une certaine continuité des structures cartographiées sur la Section Nord avec une orientation générale NNE-SSW à NE-SW des structures et des pendages moyens à forts vers l’ouest.
Un plan de cisaillement majeur NNE 60 à 65W constitue le toit de minéralisation et reprend le toit des cipolins. Le mur de la minéralisation n’est pas nettement cartographiable car elle semble se poursuivre en profondeur. Le contact chevauchant entre les grés de Guémédji et l’unité pélitique ressort aussi nettement avec une orientation N-S.
On notre la particularité du mur des cipolins, qui se duplique en deux et associé à deux branches de la structure majeure à Malikoundi. Le mur 1 délimite le premier halo de minéralisation qui suit les structures relais N-S et NE-SW mis en place entre le toit des cipolins et le mur 1. Au début de la section vers l’ouest, on retrouve les structures NE-SW associées à la mise en place des diorites.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU PERMIS DE DAOROLA-BOTO
CHAPITRE 1 : CONTEXTE GEOLOGIQUE REGIONAL 
2. LE PALEOPROTEROZOÏQUE DU CRATON OUEST AFRICAIN
3. LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU-KENIEBA (BKK)
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU SECTEUR D’ETUDE 
1. CADRE GEOGRAPHIQUE
2. HISTORIQUE DU PERMIS
3. CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCALE DU SECTEUR DE BOTO
3.1. Contexte litho-structura
3.2. Régolite
3.3. Géophysique et Géochimie
3.4. Altération hydrothermale et minéralisations
Conclusion partielle 
DEUXIEME PARTIE : ETUDE GEOLOGIQUE DU PROSPECT DE MALIKOUNDI 
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DES SECTIONS D’ETUDES 
1. SECTION NORD
2. SECTION SUD
CHAPITRE 2 : ETUDE LITHOLOGIQUE DU PROSPECT DE MALIKOUNDI 
1. ETUDE DES LITHOLOGIES DE LA SECTION NORD
1.1. Les Pélites
1.2. Les Carbonates
1.3. Les Conglomérats
1.4 Les Grés
1.5. Les Diorites
1.6. Le slaves vésiculaires andésitiques
1.7. La tourmalinite ou QT
1.8. Les tufs
1.8. Les bréches tectoniques
2. ETUDE DES LITHOLOGIES DE LA SECTION SUD
2.1. Les Pélites
2.2. Les Grés
2.3. Les Cipolins
2.4. Les Diorites
2.5. Les Conglomérats
2.6. Les laves vésiculaires andésitiques
2.7. Les tufs
2.8. La Tourmalinite ou QT
2.9. Les brèches
CHAPITRE 3 : ETUDE STRUCTURALE DU PROSPECT DE MALIKOUNDI 
1. Etude des linéaments par analyse de la géophysique aéroportée
2. Analyse descriptive des structures cartographiées sur les trous de sondages
2.1. Les structures de la déformation cassante à ductile cassante
2.2. Les structures de la déformation ductile
TROISIEME PARTIE : SYNTHESE – DISCUSSION ET ESSAI DE MODELISATION 
CHAPITRE 1 : CORRELATION ET CONTROLE DE LA MINERALISATION 
1. Lithologie, altération et minéralisation
1.1. Section Nord
1.2. La Section L5485N
1.3. Section Sud
2. Structures et minéralisation aurifère
2.1 Section Nord
2.2. Section L5435N
2.3. Section Sud
CHAPITRE 2 : MODELE STRUCTURAL DE CONTROLE DE LA MINERALISATION 
1. Projection des structures en surface
2. Synthèse et modèle de contrôle de la minéralisation aurifère à Malikoundi
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *