Caractéristiques des déterminants de la capacité d’adaptation de l’industrie de l’hébergement

Caractéristiques des déterminants de la capacité d’adaptation de l’industrie de l’hébergement

Ce chapitre a pour objectif de décrire et d’analyser les caractéristiques des déterminants de l’industrie de l’hébergement de Mahajanga-ville. Il commence par la présentation des résultats. La discussion des résultats intervient dans un deuxième temps où il s’agira alors d’inférer les adaptations auxquelles l’industrie de l’hébergement de Mahajanga-ville est en mesure de prétendre.

Ressources financières limitées

Les ressources financières sont considérées comme l’un des déterminants les plus importants de la capacité d’adaptation de l’industrie de l’hébergement. La vulnérabilité de cette dernière est élevée lorsqu’elle est confrontée à des chocs ou des facteurs de stress, et, qu’en même temps, elle ne dispose pas d’actifs monétaires et économiques qui doivent lui permettre d’amoindrir les effets de ces chocs. L’accès aux ressources financières est influencé par de nombreux facteurs, notamment le type et la taille de l’entreprise ; l’accès aux actifs liquides et fixes ; et l’accès aux établissements de crédit et aux banques. En raison du changement climatique, les chocs climatiques peuvent être extrêmement brutaux, et, de ce fait, complètement annihiler toute possibilité de poursuite d’activités économiques. Les exemples de cessation d’activités d’hôtels et de ressorts causée par des chocs climatiques commencent à se multiplier dans le tourisme à travers le monde. A Madagascar, l’industrie de l’hébergement ne bénéficie d’aucune faveur particulière, bien que de nombreux rapports et études publiés par diverses instances- nationales aussi bien qu’internationales-, insistant sur l’importance du tourisme pour le développement économique du pays, mais également pour la protection des ressources environnementales de celui-ci.

Lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes d’ordre économique, les hôteliers ont ainsi affirmé devoir compter uniquement sur leur propre force pour s’assurer un certain niveau de résilience de leurs activités. L’accès à des prêts bancaires reste toujours aussi limité à Madagascar. En revanche, ils emploient une main-d’œuvre extrêmement flexible, et relativement bon marché. C’est l’existence d’une telle main-d’œuvre flexible et saisonnière qui, en partie, permet à ces hôteliers d’avoir une résilience économique acceptable en cas de grave crise. L’usage d’une telle main-d’œuvre saisonnière, souvent avec des contrats à durée déterminée, a été constaté dans tous les hôtels qui ont fait l’objet de notre enquête. Dans le futur, il est probable que c’est la disponibilité d’une telle main-d’œuvre très flexible, assurée par un flux de demandeurs d’emploi de plus en plus importants, qui permettra à une partie importante de l’industrie de l’hébergement de faire face aux impacts de plus en plus graves des changements climatiques.

communiquer cette information. L’un des chercheurs (C3)52interviewésconfirme l’assertion de l’hôtelier, en affirmant que ce taux était relativement bas pour l’ensemble de la ville de Mahajanga, sans pour autant lui aussi communiquer de chiffres exacts corroborant ces dires. Le chercheur a par ailleurs soutenu qu’en raison du taux de remplissage peu élevé, certains hôtels de la ville de Mahajanga se transformaient en maison de passes pour pouvoir se maintenir à flots sur le plan financier, surtout en période de basse saison. Celle-ci commence à partir de fin septembre jusqu’à mai, soit environ 9 mois sur 12. d’un tel niveau de taux de remplissage, celui-ci a répondu que les touristes préféraient les maisons d’hôtes et les campings, en raison de leur prix généralement plus accessible par rapport aux tarifs pratiqués par les hôtels. Il a aussi évoqué l’existence de circuits informels dans l’industrie de l’hébergement, qui font descendre les prix des nuitées, jusqu’à 3 000 Ariary/Nuitée. Pour obtenir des revenus supplémentaires, certaines personnes n’hésitent pas ainsi à transformer leur domicile personnel ou des bâtiments publics en maison d’hôtes, selon ses dires. L’informel dans le tourisme, même s’il n’est pas aussi important en comparaison de ce qui existe dans d’autres secteurs, menace ainsi fortement la profitabilité de l’industrie de l’hébergement à Mahajanga-ville.

Pour l’industrie de l’hébergement de Mahajanga, il est extrêmement difficile d’investir dans les mesures d’adaptation parce qu’elle n’est pas préparée financièrement à la co-protection des biens publics, même si elle en tirera nécessairement des avantages, puisque, dans cette ville, le tourisme est basé quasi-exclusivement sur l’attrait vis-à-vis des ressources naturelles. Or, une telle co-protection est l’une des étapes indispensables pour faire face aux impacts du changement climatique. Les entreprises, de façon générale, sont en effet appelées à mettre en place des mesures de protection face aux impacts du changement climatique. Par ailleurs, s’agissant du traitement de la question du changement climatique, à Madagascar, les efforts se sont concentrés jusqu’ici sur la mitigation, accentuant de ce fait le manque de ressources financières consacrées à l’adaptation. En effet, au niveau national, le processus d’intégration de la problématique des changements climatiques a commencé avec le Protocole de Kyoto, protocole que Madagascar a ratifié en 1997. Cet accord signe le début de la prise en compte du réchauffement du climat dans le pays, prise en compte axée sur la réduction des gaz à effet de serre, autrement dit, sur la mitigation.

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