Caractéristiques physionomiques et pédo-morphologiques des groupements végétaux

INDIVIDUALISATION DES GROUPEMENTS VÉGÉTAUX PAR L’CCA

Cinq groupements végétaux ont été mis en évidence sur le plan canonique de correspondance pour l’ensemble des relevés (Figure 3), elles confirment les résultats de regroupement floristique des relevés et leur hiérarchisation en classe. La classification hiérarchique est dichotomique et se divise en branches. La première division sépare les relevés floristiques en deux groupes de 16 et de 24 relevés. Les espèces discriminantes sont respectivement Pycnanthus marchalianus, Lasiodiscus mannii, Coelocaryon preussii, Cleistanthus mildbraedii, Funtumia elastica, Beilschmiedia congolana, Berlinia bracteosa pour les relevés des peuplements mono-dominants et Julbernardia seretii, Cynometra hankei, Drypete ssp, Irvingia gabonensis, Pericopsis elata, Dialium excelsum, Celtis mildbraedii, Alstonia boonei, Garcinia punctata, Xylopia aethiopica et Funtumia africana pour les peuplements des hétérogènes. Au niveau du second niveau de division, l’arborescence de 16 relevés donne naissance à deux peuplements végétaux de cinq relevés (FMl_2) qui se distinguent de 11 relevés (FMl_1) par la présence des espèces Uapaca guineensis, Dialium pachyphyllum, Garcinia cola, Didymosalpinx lanciloba, Trichilia welwitschii, Syzygium staudtii, Diospyros gilletii, Isolona hexaloba, Desplatsia dewevrei, Nauclea pobeguinii, Rhabdophyllum arnoldianum, Dracaena arborea, Dichostem maglaucescens, Napoleona septentrionalis, Barteriani gritana et Oncoba crepiniana. Les espèces ci-après sont différentielles de 11 relevés (FMl_1) : Trilepisium madagascariense, Pycnanthus angolensis, Pseudospondias microcarpa, Copaiferamild braedii, Diospyros ituriensis, Drypetes louisii, Guarea thompsonnii, Beilschmiedia congolana, Piptadeniastrum africana, Musanga cecropioides, Synsepalum subcordatum, Cleistopholis glauca, Diospyros crassiflora, Vitex welwitschii, Pancovia harmsiana, Cynometrases siliflora, Prioria balsamifera, Pouteria robusta, Pouteria altissima, Macaranga monandra et Turraeanthus africanum. Les peuplements végétaux présents dans les peuplements mono-dominants sont les suivants :
– Le groupement FMl_1 (11 relevés) à Gilbertiodendron dewevrei et Cola griseiflora. Le groupement se singularise par la présence des arbres aux feuillages sempervirents toute l’année (Gilbertiodendron dewevrei, Diospyros boala). Ses strates intermédiaires sont marquées par la présence des quelques éléments semi-décidue (Pycnanthus angolensis, Cola griseiflora) et des éléments caractéristiques des formations matures (Staudtia kamerounensis, Anonidium mannii, Diogoa zenkeri, Polyalthia suaveolens, Heisteria parvifolia, Diospyros boala et Pancovia harmsiana) couvrent la strate inférieure.
– Le groupement FMl_2 (5 relevés) à Diospyros sp et Gilbertiodendron dewevrei. Le groupement se singularise par la présence des espèces habituellement rencontrées sur sol humide (Strombosiopsis tetrandra, Uapaca guinneensis, Santiria trimera, Pterocarpus soyauxii, Pycnanthus marchalianus, Phyllocosmus africanus, Lasiodiscus mannii, Symphonia globulifera, Cleistanthusmild braedii, Manilkara sp, Coelocaryon preussi et Hallea stipulosa) et de Sclerosperma mannii.
L’arborescence de 24 relevés donne naissance aux groupements végétaux F_T (8 relevés), forêt hétérogène perturbée 1 : FHp_1 (8 relevés) et forêt hétérogène perturbée 2 : FHp_2 (8 relevés). Afrostyrax lepidophyllus, Afzeliabipendensis, Allanblackiafloribunda, Amphanocalyxsp, Antidesmalaciniatum, Antrocaryonnan nanii, Baphia dewevrei, Brachystegia laurentii, Bridelia ripicola, Combretum lokele, Diospyros alboflavescens, Entandrophragma cylindricum, Ficus mucuso, Garcinia smeathmannii, Gardenia imperialis, Hallea stipulosa, Homalium africanum, Marantes glabra, Memecyloncin namomoides, Millettia drastica, Monodora myristica, Myrianthus preussii, Pentaclethra macrophylla, Pradosia spinodenthata, Pseudospondias longifolia, Pterygotabe quaertii, Sterculia bequaertii, Trichilia rubenscens, Tridemoste monomphalocarpoides, Uapaca guinneensis, Rinorea sp et Xylopia hypolampra sont les principales espèces différentielles
– le groupement FHp_1 à Julbernardia seretii et Pericopsis elata (8 relevés), il rassemble à la fois certaines espèces sempervirentes (Gilbertiodendrondewevrei, Diospyrosboala et Coelocaryon botryoides) et semi-caducifoliés (Cynometra hankei, Cynometra sessiliflora, Drypetes sp, Diospyros ituriensis, Xyliaghes quierei et Cola griseiflora), et celle des sous-bois originelles ou caractéristique des sous-bois des formations hétérogènes à la phase avancée de la maturité (Myrianthuspreussii).
– le groupement FHp_2 à Petersianthus macrocarpus et Aidia micrantha (8 relevés). Des espèces des forêts de terre ferme (Polyalthia suaveolens, Staudtia kamerounensis, Julbernardia seretii, Dialium pachyphyllum et Panda oleosa) et des espèces habituellement rencontrées sur sols gorgés d’eau souvent rencontrées dans les vallons et de quelques espèces caractéristiques des forêts secondaires âgées (Strombosiopsis tetrandra, Uapa caguinneensis, Santiria trimera et Pterocarpus soyauxii), des espèces de la famille des Rubiaceae et des Moraceae caractéristiques des milieux rocailleux et saxicoles (Psychotria sp, Rothmania sp, Craterispermum cerinanthum et Treculia bruyei) et des espèces pionnières et cicatricielles Macaranga spp, Ricinodendron heudelotii, Petersianthus macrocarpus caractéristiques des forêts secondaires.
Les groupements de transitions est :
– le groupement F_T ou forêt mixte (8 relevés), à AnonidiummanniietPancoviaharmsiana. Ce groupement est également caractérisé par la forte présence d’espèces cicatricielles de la succession secondaire (Milicia excelsa, Musanga cecropioides, Pycnanthus angolensis, Entandrophragma utile), des espèces pionnières (Macaranga monandra, Croton haumanianus, Ricinodendron heudelotii), des espèces semi-décidue (Pericopsis elata, Julbernardia seretii, Pycnanthus angolensis) et des espèces résilientes après perturbation (Celtismild braedii et Celtis tessmannii).
Au vue de sa composition floristique, le groupement F_T peut-être positionné au rang des formations mixtes hétérogènes dont l’espèce Gilbertiodendron dewevrei est la plus importante en nombre (densité) dans la strate de dominée (A2). On retrouve à la fois des éléments sempervirents et semi-sempervirent dont Gilbertiodendron dewevrei, Julbernardia seretii et Diospyros boala présente dans la plupart des forêts rencontrées à UMA.
En définitive, la végétation des forêts d’UMA présente un gradient croissant des diversités spécifiques de groupements végétaux mono-dominants (FMl) à l’Ouest vers les groupements végétaux hétérogènes perturbés (FHp) à l’Est en passant par les groupements végétaux de transition ou forêt mixte.
En résumé, nous trouvons à UMA des forêts hétérogènes perturbées à l’Est, dont les éléments secondaires et semidécidue prédominent ; des forêts mono-dominantes à Limbali à côté de Julbernardia seretii caractérisé par l’élément sempervirent, de forêt de transition à l’intérieure de laquelle l’élément Gilbertiodendron dewevrei domine en nombre dans sa strate des arbres dominés. Sur le plan physionomique, la canopée est discontinue, de vastes chablis à rotang (Oncoocalamus mannii, Laccosperma secundiflorum) sont présents essentiellement dans les groupements hétérogènes et dans la forêt de transition (forêt mixte). Dans les groupements des peuplements mono-dominants, l’espèce Sclerospermamannii (Arecaceae) utilisée par la population locale pour couvrir la toiture des cases caractérise le sous-bois humide gorgé d’eau dans le sol, on retrouve également des éléments semi-décidue (Prioria oxyphylla et Pterocarpus soyauxii) la canopée est moins jointive et discontinue. Certaines espèces bien que n’étant pas typiquement Guinéo – congolaises, y sont aussi représentée (Barteria nigritana, Chrysophyllum africanum, Lasiodiscus mannii).

RICHESSE ET DIVERSITÉ SPÉCIFIQUE DES GROUPEMENTS VÉGÉTAUX

Le groupement végétal FHp_2 est plus riche en espèce, en genres et en familles : 135 espèces, 103 genres, 34 familles et de diversité (α = 37,48). Par contre le groupement FMl_1 est faiblement diversifié (α = 15,97) (Tableau 2). La famille des Fabaceae (Fabaceae, Mimosaceae et Caesalpiniaceae) inclue compte en particulier 51% du total des familles inventoriées dans cette forêt (Figure 5), l’espèce Gilbertiodendron dewevrei occupe la première position en nombre d’individus inventoriés dans 3 groupements végétaux différents dans cette forêt : la FMl_1 (29,74 %), FMl_2 (27,70 %) et FH_T (10,12 %). Par contre, Anonidium mannii (11,95%), Pancovia harmsiana (8,45%) et Petersianthus macrocarpus (6,65%) sont plus abondantes dans le groupement végétal FHp_1 et des espèces Aidiamicrantha (6,47%), Anonidium mannii (5,92%), Petersianthu smacrocarpus (5,81%), Polyalthia suaveolens (4,50%) sont abondantes dans le groupement végétal FHp_2.Figure 5 : Les familles les mieux représentées dans cinq peuplements végétaux identifiés à UMA.Du point de vue importance écologique dans les groupements végétaux individualisés à UMA, Gilbertiodendron dewevrei présente des valeurs d’IVI les plus importantes dans trois groupements végétaux (IVI = 21,07% dans le groupement végétal FMl_1 ; IVI = 13,82% dans le groupement végétal FMl_2 et IVI = 4,07% dans le groupement végétal F_T). Julbernardiaseretii, Petersianthus macrocarpus dans les groupements végétaux FHp_1 et FHp_2.
Sur le plan dynamique, Julbernardia seretii avec Gilbertiodendron dewevrei sont caractéristiques de la canopée de la forêt mono-dominante indicatrice de stade avancé ou climax des groupements végétaux. Petersianthus macrocarpus est l’espèce de la forêt en évolution ou stade de succession secondaire, elle présente des valeurs d’importance de (IVI = 2,24 %) dans la FHp_1 et (IVI = 3,19 %) dans la FHp_2. Elle forme avec Uapaca guineensis (IVI = 2,81%) des peuplements hétérogènes dans le groupement végétal FHp_2.

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