Centre, périphérie, conflit et formation de l’État depuis Ménélik II

Centre, périphérie, conflit et formation de l’État depuis Ménélik II

les conflis en afrique

l’influence internationale

 La tendance générale à la guerre civile depuis la fin de guerre froide a, semble-t-il, remis en cause la représentation du monde et des conflits en termes statocentrés. L’approche réaliste, qui ne nie certes pas l’existence des acteurs non étatiques et leur capacité à agir sur la scène internationale, considère cependant ces capacités comme marginales. L’anarchie du système international (au sens propre du terme, c’est-à-dire l’absence d’une autorité supérieure aux États souverains) conduirait à la guerre, ou plutôt, à l’état de guerre perpétuel, c’est-à-dire à l’éventualité constante d’une guerre impliquant que les États s’y préparent (Morgenthau 1993 ; Waltz 1988). La conduite des États serait ici motivée par la poursuite de leurs intérêts propres, déterminant leur politique internationale (politique de puissance, action préventive notamment). L’augmentation des guerres civiles depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, voire depuis le mouvement des indépendances qui s’accélère à partir des années 1960, pose cependant problème à la théorie de l’anarchie internationale pour expliquer les conflits. En effet, l’« anarchie » est désormais considérée comme émanant de l’intérieur des États eux-mêmes, notamment dans la thèse des « nouveaux conflits ». Ainsi, si la souveraineté de l’État semble consacrée par la Charte des Nations unies, elle se trouve au contraire remise en cause au sein des États par différents groupes (Gnanguênon 2010). Il s’agit donc désormais de se pencher sur les facteurs qui sont à l’origine de cette supposée « anarchie », c’est-àdire de la remise en cause de l’autorité de l’État (Posen 1993 ; Fearon 1994 ; Lake & Rotchild 1996). Dès les années 1950 et 1960, les fonctionnalistes et néo-fonctionnalistes avaient remis en question cette approche statocentrée pour analyser des coalitions d’intérêts entre individus ou groupes d’individus et leurs capacités à influer AC davantage dans les relations internationales. Ainsi, K. Kaiser, dès 1969, note l’impossibilité de séparer l’étude des relations internationales des sciences sociales (Kaiser 1969). C’est sur cette même base que R. Keohane et J. Nye vont concentrer leurs études sur la compréhension de l’impact des acteurs non étatiques sur la scène internationale, participant à la montée du mouvement transnational. J. Burton développe quant à lui une approche transnationale fondée sur la communication, et parle d’interdépendance inéluctable. Au fur et à mesure que les transactions sociétales augmenteraient, l’espoir de voir émerger un monde pacifié et intégré s’accroîtrait (« Cobweb model », ou modèle de la toile d’araignée, remplaçant le modèle réaliste des boules de billard d’Arnold Wolfer) (Battistella 2003). Cette anticipation de la mondialisation va ouvrir le champ au développement des théories de J. Rosenau en termes de « modèle de la turbulence », et de « politiques post-internationales » (Rosenau 1990, 1992). B. Badie définit les réseaux transnationaux de la façon suivante : « Par les réseaux transnationaux qu’elle banalise et dont elle favorise la prolifération, la mondialisation marginalise les vecteurs politiques de communication internationale, tout en renforçant la pertinence des liens religieux, ethniques ou tribaux. Par la diversité culturelle qu’elle met à jour, elle favorise enfin le transfert des identifications, d’un rôle de citoyen dévalorisé vers une appartenance communautaire rehaussée » (Badie 1997). Ces approches transnationales mettent chacune l’accent sur des caractéristiques nouvelles des relations internationales et ont en commun de souligner la fluidité croissante de la frontière séparant l’intra-étatique de l’interétatique. Les « turbulences » viendraient ainsi de la remise en cause de l’État et de sa souveraineté. Dans le années 1990, cette tendance à la remise en cause de l’État, ou la « crise de l’État » fera l’objet d’interrogations académiques croissantes quant à son rôle dans la production des conflits (Buzan & Woever 2006 ; Beissinger & C. Young 2002). A Cette « crise de l’État » serait par ailleurs double, en raison des pressions internationales exercées sur lui. L’approche par la dépendance ou le néoimpérialisme (Wallerstein 1974 ; Galtung 1980) pendant la guerre froide, ou encore par la « globalisation » (Kaldor 1999) à partir des années 1990 auraient pour conséquence un affaiblissement de l’État en raison des pressions politiques et économiques internationales (plans d’ajustements structurels du Fonds monétaire international par exemple, crise de la dette etc.). C’est cet affaiblissement de l’État qui serait à l’origine de sa crise et donc des conflits post-guerre froide (Holloway & Stedman 2002 : 167 ; Ayoob 2002). La conjoncture internationale a bien sûr un impact sur les conflits et leur déroulement (fournitures d’armes, matériels, formations, aide financière). On notera ainsi la nécessité de comprendre l’État dans son environnement international global mais aussi régional, acteur au sein d’un système d’États (Tilly 1975 ; Giddens 1987). L’État en conflit, sur le continent africain également, n’a de sens que s’il est appréhendé au sein d’un tel système (Bayart 1998, Ayoob 2002 ; Hassner & Marchal 2003 ; Marchal 2006 ; Gnanguênon 2010). Il ne s’agit cependant pas de confondre cette influence exogène avec les sources des conflits. Les conflits africains ne peuvent être réduits à une logique de guerres par procuration d’autres pays sur le continent. Les Africains sont les premiers acteurs de leurs conflits. Et les relations entre les deux blocs de la guerre froide et les États africains (ou les rebelles) ne peuvent uniquement être perçus en termes de manipulations ou d’instrumentalisations unilatérales. La scène internationale ne crée ni ne détermine les conflits, mais offre des contextes parfois favorables, parfois défavorables à leur conduite et leur montée en puissance. Le contexte international, que ce soit avant 1989, sous le « nouvel ordre mondial » après la chute du bloc soviétique ou encore depuis la « guerre globale lancée au terrorisme » après le 11 septembre 2001, doit certes être considéré comme une contrainte, mais aussi comme producteur d’opportunités pour les acteurs locaux ou nationaux qui restent maîtres de leur politique extérieure et intérieure. Dans la Corne de l’Afrique, il a été démontré de façon tout à fait convaincante que les A dynamiques des conflits dérivaient de politiques avant tout définies par les acteurs (étatiques ou non) de cette région (Éthiopie et Somalie, Éthiopie et Érythrée) (Laïdi 1986 ; Harbeson 1995). La fin de la guerre froide ne pouvant être considérée comme une rupture, une perspective de long terme est donc nécessaire à l’étude des conflits armés. En outre, ces approches ont toutes ou presque (hormis celle de Collier et Hoeffler) cela en commun de confirmer le rôle central joué par l’État dans le déroulement des conflits. L’État compte, en tant qu’enjeu et acteur, en raison de sa concentration des richesses, du pouvoir et de sa capacité à produire des cadres d’actions plus ou moins intériorisés par les acteurs, même ceux s’y opposant. Nous rejoignons ainsi Medhane T. lorsqu’il note que la violence « Is attributable in part to the nature of the state, which presides over unequal distribution of political power and natural resources » (Medhane T. 2003 : 3). « The state does not simply affect warfare in the tribal zone by its presence, or merely intervene in conflicts between third parties. The state itself is both the arena and a major contestant, when it is not the very object of violent conflict » (Fukui & Markakis 1994: 8). Les conflits, qu’ils soient intra- ou interétatiques, sont eux-mêmes fonction de la nature des institutions de l’État et de son régime. On ne peut en effet dissocier le caractère du régime en place de sa tendance à entrer en guerre contre un autre pays ou à réprimer des mouvements contestataires sur son territoire (Battistella 2003 : 465-488 ; Reiter & Stam 2002). Il s’agit donc de revenir sur le rapport entre le conflit et la formation de l’État, tout en prenant en compte les influences nationales et internationales sur cette formation et donc, sur les conflits armés. Le thème de la « crise de l’État » n’est ni nouveau ni propre à l’Afrique (Beissinger & Young 2002). Il reste cependant nécessaire d’interroger le lien existant entre cette « crise » et les « conflits », dans la mesure où les deux notions ne sauraient être confondues. Pour ce faire, deux grandes approches se sont imposées au tournant du XXIe siècle : celle de la crise comme résultant de « l’échec » de la formation d’un État « fort » d’un côté, et celle considérant cette « crise » comme « normale » à tout processus de formation des États, au « Nord » A comme au « Sud », de l’autre. À l’heure où les institutions internationales font du « nation-building » une priorité absolue78, notamment dans la résolution de conflits africains (le cas de la Somalie semble le plus extrême et le plus significatif), il est indispensable de revenir sur au moins deux questions gravitant autour de cette problématique. La première est relative à la notion d’État « fragile » ou à « souveraineté limitée » et de son rapport causal aux conflits. La seconde remet quant à elle en cause une telle logique en étudiant l’interdépendance entre formation de l’État et conflit. Dans la mesure où les processus de formation des États sont intrinsèquement générateurs de conflits (Tilly 1975 ; Ayoob 2002 ; Lipset et Rokkan 1967 ; Berman et Lonsdale 1992), l’idée selon laquelle la résolution de conflits armés en Afrique devrait passer par la formation d’un État de type occidental paraît dès lors problématique, pour ne pas dire paradoxale. 

les limites de l’explications parde souvrainté limitée

 Depuis la fin de la guerre froide, on a vu que la « crise » de l’État était perçue comme résultant le plus souvent d’un délitement de sa souveraineté à partir d’une double influence du local et du global. Cet affaiblissement de l’État résultant d’une double pression serait selon cette logique la source des conflits, notamment en Afrique (Holloway & Stedman 2002 : 167 ; Ayoob 1995, 2002). Ainsi, si l’État est remis au centre de l’analyse, c’est pour souligner la remise en cause de sa souveraineté et son impact sur les conflits (Zartman & Gamberini 1990 ; Kaplan 1994 ; Holsti 1996 ; Ottaway & Mair 2004). 78 Voir l’ouvrage représentatif de Francis Fukuyama relativement à cette approche en termes de « State-building », intitulé du même nom : State building. Gouvernance et ordre du monde au XXIe siècle, La Table Ronde, 2004. Pour une approche critique récente des notions de « fragilité » et de « légitimité » de l’État, voir BELLINA Séverine & DARBON Dominique & ERIKSEN Stein S. & SENDING Ole J., L’État en quête de légitimité, Sortir collectivement des situations de fragilité, CEAN, IRG, NORAD, Editions Charles Léopold Mayer, 2010, dont la version originale est disponible sur le site du Norwegian Agency for Development Cooperation, sous le titre The Legitimacy of the State in Fragile Situations, Report for the OECD DAC International, Network on Conflict and Fragility, February 2009 : A Cette école de pensée apparue récemment émane en partie des travaux des institutions internationales telles que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Organisation des nations unies (ONU) ou l’Union européenne (UE)79, dont l’objectif consiste en la normalisation, « selon les critères de souveraineté idéalisés d’un État westphalien, compris comme légitime, efficace et source de stabilité et de sécurité » (Bouchet 2007 : 12).80 Le succès de ces recherches se focalisant sur l’échec de l’État à remplir ses fonctions régaliennes s’explique par un double contexte qui est celui de l’après guerre froide et, surtout, de l’après 11 septembre 2001. La notion d’État à souveraineté limitée répond ainsi d’une logique « post ». Or, comme le note J. Habermas, « ces exemples de termes formés avec « post » n’épuisent pas tout l’éventail des attitudes adoptées à l’égard d’un passé avec lequel on souhaite prendre ses distances. Seul le présupposé qui le fonde est toujours le même : le sentiment d’une discontinuité, d’une distance qui s’instaure vis-à-vis d’une forme de vie ou de conscience à laquelle on s’était précédemment fié de façon « naïve » ou « irréfléchie » » (Habermas 1990 : 11). Parmi ces présupposés : les États à souveraineté limitée seraient en eux-mêmes générateurs de conflits : « Most of the security problems of Africa largely hang on the failure of the postcolonial state » (Buzan & Woever 2006 : 220). La notion d’État à souveraineté limitée se fonde ainsi sur l’idée que « l’échec » de l’État en Afrique représenterait une source de conflits, notamment en tant que « havre de paix » (safe haven) aux groupes rebelles et « terroristes » menaçant la sécurité nationale et globale (Beissinger & Young 2002 ; Antil & Leboeuf 2007). L’échec de l’État serait ainsi devenu depuis le 11 septembre 2001 un véritable enjeu sécuritaire, et la lutte contre la menace globale devrait passer par un http://www.norad.no/en/Tools+and+publications/Publications/Publication+page?key=134243, consulté le 27 juin 2011. 79 Voir le texte du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, Principles for Good International Engagement in Fragile States and Situations, OECD, Paris, 2007, disponibles en ligne : http://www.oecd.org/dataoecd/61/45/38368714.pdf, consulté le 25 mai 2011. 80 Pour une présentation plus complète des classifications des « États faibles » et du débat y étant relatif (notamment son rapport aux conflits), voir CHÂTAIGNIER Jean-Marc & MAGRO Hervé (dir.), Etats et sociétés fragiles, Karthala, Paris, 2007 ; voir également GNANGUÊNON A renforcement des capacités de l’État au Sud. L’intervention éthiopienne de 2006 en Somalie et son soutien par l’administration américaine s’inscrit dans cette logique où la Somalie était (et demeure) considérée comme un nouveau « havre de paix » au terrorisme international (Menkhaus 2006 ; J.N. Bach 2007).81 Considérer la « fragilité » de l’État comme une source de conflits relève cependant d’un raccourci pratique et théorique. Tout d’abord, les États peuvent volontairement laisser passer certains flux, voire laisser se dérouler certains conflits sur son propre territoire et ce, dans son propre intérêt (Kopytoff 1989 ; Cohen 2003 ; Cooper 2002). L’étude des mécanismes de production du politique et des actions publiques révèlent également selon D. Darbon l’efficience de l’État : « Confronting States With Limited Statehood (SWLS) in Africa with public action analysis (…) tells us that SWLS are “states at work” including in the DRC, Haiti, Mali or even some parts of Somalia…; that genuine policy making take place although it does not follow the particular rules and processes described in books » (Darbon 2011). Aussi, comme le notent D. Holloway et S. Stedman, la logique causale est en elle-même tautologique : est-ce la guerre qui est à l’origine de la perte de souveraineté, ou est-ce cette souveraineté limitée en elle-même qui est source de conflit (Holloway & Stedman 2002 : 170) ? Le conflit peut ainsi tout autant être considéré comme une cause ou une conséquence de la faiblesse de l’État. La remise en cause de la souveraineté de l’État doit être relativisée à la fois dans son originalité (la période post-guerre froide ne représente nullement une rupture ici) et dans ses dynamiques (les groupes armés luttent au moins autant pour l’État que contre l’État). Par ailleurs, la notion même de « souveraineté » limitée pose problème (Bellina & Darbon & Eriksen & Sending 201082). Apparue dans le cadre d’une politique de légitimation de la construction de l’État français et largement liée aux efforts de Jean Bodin d’en faire la base d’un État puissant et centralisé au XVIIIe siècle, la notion dépasse le cadre juridique et se trouve sujette à diverses Amandine, La Gestion des « systèmes de conflits » en Afrique sub-saharienne, Thèse de Doctorat en Science politique, Université d’Auvergne, Clermont Ferrand I, janvier 2010, p. 154-166. 81 Pour une critique de la notion de « failed state » à partir du cas somalien, voir HAGMANN Tobias & HOEHNE Markus V., « Failures of the State Failure Debate : evidence from the Somali Territories », Journal of International Development, vol. 21, n° 1, 2009, p. 42-47. 82 Voir également la préface de l’ouvrage rédigée par Pierre Calame (p. 9-17). A interprétations, comme l’illustrent les multiples débats autour de la question de l’autodétermination et des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes – débats qui se trouvent au cœur de la crise éthiopienne dans les années 1960 et 1970 et qui demeurent important au sein de la vie politique actuelle (voir infra). L’idée de « faiblesse » de l’État dépend donc de ses dynamiques particulières de formation et de son rapport à la société dont il émane et s’autonomise jusqu’à un certain degré (Badie & Birnbaum 1982). C’est à partir de ce processus de domination progressive d’une structure relativement institutionnalisée qu’il faudra étudier les conflits éthiopiens. Ne lit-on pas dans la première recommandation du Sun Zi : « La guerre est de la plus haute importance pour l’État. C’est une question de vie ou de mort ; la conservation ou la ruine du royaume en dépend (…) ».

Table des matières

SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
TRANSCRIPTION ET TRANSLITÉRATION
L’ÉTHIOPIE À LA « PÉRIPHÉRIE » DU MONDE
L’ÉTHIOPIE À L’« ORIGINE DU MONDE »
INTRODUCTION
1. L’ÉTAT ÉTHIOPIEN : UNE TRAJECTOIRE MARQUÉE PAR LE RAPPORT CENTREPÉRIPHÉRIE.
1.1. L’émergence impériale et l’État dynastique
1.2. Du socialisme à l’ethnofédéralisme
2. PROBLÉMATISATION
2.1. Le prisme centre-périphérie en Éthiopie : une « grande tradition »
2.2. L’État n’est pas le « centre politique »
2.3. « Centre » versus « périphérie » ?
3. HYPOTHÈSE : LA DOUBLE CRISE DE L’ÉTAT ÉTHIOPIEN
4. MÉTHODE
4.1. Repartir du thème centre-périphérie
4.2. Sources et difficultés rencontrées
4.3. Cadre temporel
4.4. Zones étudiées
4.5. Plan
ÈRE PARTIE : DES CONFLITS « CENTRE-PÉRIPHÉRIE » ? APORIES
DES MODÈLES ET NOUVELLE GRILLE DE LECTURE DES CONFLITS ÉTHIOPIENS
SECTION 1 : FORMATION/CONSTRUCTION DE L’ÉTAT ET THÈME
CENTRE-PÉRIPHÉRIE
1. TRAJECTOIRE DE L’ÉTAT, TRAJECTOIRE DE LA CENTRALITÉ
1.1. L’approche par la modernisation .
1.2. L’État comme artefact « périphérique » du « centre » occidental
1.3. La centralité comme production de l’État et la société
2. LE RAPPORT CENTRE-PÉRIPHÉRIE DANS LA FORMATION IMPÉRIALE, ÉTATIQUE
ET NATIONALE
2.1. La centralité construite sur les ruines de l’empire : la « carte conceptuelle » de S. Rokkan
2.2. Le rapport centre-périphérie comme carte mentale de l’empire et de l’État
2.3. Le rapport centre-périphérie et la formation/construction nationale
3. LA CONFUSION DU CENTRE POLITIQUE ET DE L’ÉTAT : UNE VISION DOMINANTE DES ÉTUDES ÉTHIOPIENNES
3.1. Définir les centres et les périphéries éthiopiennes
3.2. L’espace politique éthiopien vu par le prisme centre-périphérie
SECTION 2 : LES CONFLITS DANS LA FORMATION/CONSTRUCTION DE L’ÉTAT
1. L’INFLUENCE DE LA TRAJECTOIRE ÉTATIQUE SUR LES CONFLITS ARMÉS
1.1. De nouvelles guerres sans l’État ?
1.2. La dimension ethnique des conflits
1.3. La dimension économique des conflits
2. LES CONFLITS EN AFRIQUE : ÉCHEC OU FORMATION DES ÉTATS ?
2.1. L’influence internationale
2.2. Les limites de l’explication par la souveraineté limitée
2.3. La « normalité » du conflit : l’explication par la
formation/construction de l’État
SECTION 3 : DES CONFLITS « CENTRE-PÉRIPHÉRIE » AUX CONFLITS « SECTORIELS »
1. LES CONFLITS VUS PAR LE PRISME CENTRE-PÉRIPHÉRIE
1.1. Les interprétations des conflits à partir des modèles centre-périphérie
1.2. Les conflits éthiopiens lus comme centre versus périphérie
2. LES LIMITES DU PRISME CENTRE-PÉRIPHÉRIE APPLIQUÉ À L’ÉTUDE DES CONFLITS ÉTHIOPIENS
2.1. Une classification difficile
2.2. La récurrence du biais normatif et idéologique
2.3. La confusion des niveaux
3. LES CONFLITS « SECTORIELS »
3.1. « Secteur politique central » et « secteur politique périphérique »
3.2. De la relation de clientèle à la domination par la force
3.3. Conflits intra- et intersectoriels : proposition d’une nouvelle grille de lecture des conflits
DEUXIÈME PARTIE : HISTORICITÉ DE LA DOUBLE CRISE DE
L’ÉTAT : DES FONDEMENTS IMPÉRIAUX À LA RÉVOLUTION (XIXE SIÈCLE-74)
SECTION 1 : MÉNÉLIK II ET LA FORMATION DE L’EMPIRE : NAISSANCE D’UNE CENTRALITÉ CONTESTÉE
1. LA NAISSANCE D’UNE SOCIÉTÉ POST-ADOUA
1.1. Conflit et formation de l’empire
1.2. Naissance et reconnaissance d’une nouvelle centralité
2. UNE CENTRALITÉ CONTESTÉE
2.1. Formation/construction des fondements des représentations de l’État éthiopien
2.2. Les interprétations de la centralité : Reconquête versus colonisation interne
3. LES FONDATIONS ENCORE FRAGILES DU SECTEUR CENTRAL CONTEMPORAIN
3.1. Le système de contrôle de la « Grande Éthiopie » et la naissance de la dichotomie Nord-Sud
3.2. Un secteur central réduit
SECTION 2 : CONFLITS ET CONSOLIDATION DES SECTEURS « MODERNES »
1. LA CENTRALISATION IMPÉRIALE
1.1. Les réformes politiques
1.2. Les réformes économiques et fiscales
1.3. Les réformes militaires
1.4. La résilience du système de valeur : poursuivre le projet impérial salomonien
2. DES CONFLITS SECTORIELS ENCORE EMBRYONNAIRES
2.1. Les conflits liés à la monopolisation du pouvoir par Hailé Sélassié
2.2. La reconfiguration des rapports de force liée aux réformes impériales
SECTION 3 : HAILÉ SÉLASSIÉ ET LA RESTAURATION : ÉCLOSION DE
LA DOUBLE CRISE DE L’ÉTAT ET « NOUVEAUX CONFLITS »
1. LES MÉTAMORPHOSES DU SECTEUR CENTRAL ET LA RÉSILIENCE DU SYSTÈME
DE VALEUR IMPÉRIAL
1.1. Les réformes politiques du secteur central
1.2. Les réformes économiques et fiscales
1.3. Les réformes militaires
1.4. La continuité salomonienne
2. DES CONFLITS IMPÉRIAUX À LA DOUBLE CRISE DE L’ÉTAT
2.1. Conflit à forte tendance intersectorielle
2.1.1. Les derniers conflits impériaux comme révélateurs des métamorphoses des secteurs
2.2. Conflits à forte tendance interne au secteur central sous la Restauration
2.2.1. Le coup d’état de
2.2.2. Le mouvement étudiant
2.3. Les conflits à forte tendance à la fois intra- et intersectorielle sous la Restauration
2.3.1. Les conflits érythréens
2.3.2. Les conflits Afar
TROISIÈME PARTIE : UNE DOUBLE CRISE NON RÉSOLUE DE L’ÉTAT ÉTHIOPIEN (74-)
SECTION 1 : LE DÄRG ET L’ACCENTUATION DE LA DOUBLE CRISE DE L’ÉTAT (74-91)
1. LA MILITARISATION DE L’ÉTAT
1.1. Les réformes politiques : de la rupture à la poursuite du projet
impérial
1.2. La militarisation économique
1.3. Le bouleversement de la relation politico-militaire
1.4. Le projet impérial dans l’apparat socialiste
2. LES TROIS TENDANCES DE CONFLIT SOUS LE DÄRG
2.1. Conflit à forte tendance interne au secteur central
2.1.1. La révolution et la chute de l’Ancien Régime
2.1.2. Le coup d’état de Mengistu et la personnification du secteur politique central
2.2. Du conflit entre les secteurs (CMAP/Meison vs. PRPE) au conflit
interne au secteur central (CMAP vs. Meison) : « la terreur rouge »
2.2.1. L’alignement et la montée des tensions
2.2.2. CMAP/Meison versus PRPE
2.2.3. CMAP versus Meison
2.3. Conflits à forte tendance à la fois intra- et intersectorielle : le conflit
au Nord et le conflit Gambella
2.3.1. Au Nord
2.3.2. Les conflits en région Gambella
SECTION 2 : L’ « ABYOTAWI DIMOKRASSI » : UN IMAGINAIRE
NATIONAL PARTIELLEMENT RÉINVENTÉ MAIS TOUJOURS CONTESTÉ (91-)
1. LA CONCENTRATION DU POUVOIR PAR LE FDRPE ET LA RÉSILIENCE DE L’ÉTHIOPIANITÉ IMPÉRIALE
1.1. Les limites du compromis politique et idéologique : la résilience autoritaire
1.1.1. La nouvelle organisation politique et la monopolisation du secteur central par le FDRPE
1.1.2. La résilience de la démocratie révolutionnaire (abyotawi
dimokrassi) : héritage et adaptation d’un système antidémocratique
1.2. Les limites du compromis économique
1.2.1. La démocratisation sacrifiée sur l’autel du
« développementalisme »
1.2.2. La lutte ambiguë contre le libéralisme
1.3. Démilitariser le secteur politique central : l’armée au service du politique
1.3.1. L’armée au service du politique démilitarisé
1.3.2. L’armée demeure un instrument politique
1.4. Le compromis identitaire
1.4.1. Redéfinir l’éthiopianité
1.4.2. La contestation de la nouvelle politique identitaire au cœur de conflits politiques contemporains
2. LES CONFLITS ET LEURS CONSÉQUENCES SUR LA DOUBLE CRISE DE L’ÉTAT ÉTHIOPIEN
2.1. Le fédéralisme multinational atténue mais ne résout pas les conflits
2.1.1. La ténacité de la perception « développementaliste » : l’exemple Afar
2.1.2. Les Anyoua et l’État éthiopien : échec de l’intégration politique et radicalisation de la frontière identitaire conflictuelle
2.1.3. La guerre Éthiopie – Érythrée
2.2. Les conséquences du conflit érythréen en Éthiopie
2.2.1. La crise interne au secteur central et la réactivation de idéologie démocratique révolutionnaire
2.2.2. Le réajustement nécessaire de l’éthiopianité
CONCLUSION GÉNÉRALE
1. LA TRAJECTOIRE DE L’EMPIRE-ÉTAT ÉTHIOPIEN : CONFLITS ET FORMATION
DES SECTEURS CENTRAL ET PÉRIPHÉRIQUE
1.1. Le règne de Ménélik : les graines des secteurs politiques
1.2. Hailé Sélassié : l’éclosion des secteurs politique/ de l’État
1.3. Le därg : la monopolisation du secteur central et l’exacerbation des conflits armés
1.4. Le fédéralisme multinational : une « décentralisation conservatrice » (Planel 7)
2. LA RÉSILIENCE DE LA DOUBLE CRISE DE L’ÉTAT ÉTHIOPIEN
2.1. Crise « de » l’État éthiopien
2.2. La crise « dans » l’État éthiopien
2.3. Articulations et évolutions des crises
3. LES CONFLITS SECTORIELS : DES PROCESSUS NON EXCLUSIFS ET CUMULATIFS
3.1. Les chevauchements des conflits sectoriels
3.2. Les frontières conflictuelles
3.3. Les « acteurs de frontière »
SOURCES PRIMAIRES
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES CARTES
TABLE DES FIGURES
TABLE DES SCHÉMAS
PRINCIPAUX ACRONYMES
GLOSSAIRE INDICATIF
TABLE DES ANNEXES .

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