Conception du questionnaire Enseignant

Conception du questionnaire Enseignant

Pour analyser une potentielle transition de la forme scolaire au prisme du Numérique, l’expérience vécue et relatée par les apprenants autour de l’usage des écrans est essentielle, autant dans leur vie quotidienne que dans la sphère scolaire, les deux étant -à priori- liées. Il en est de même pour les enseignants, que nous enquêterons autour des mêmes thématiques. En revanche, l’enquête n’aura pas lieu sur un temps scolaire permettant de consacrer 30 min au questionnaire. Celui-ci devra être bien plus court, et aller droit au but sur les questions pour lesquelles nous souhaitons croiser les regards entre enseignants et apprenants. Nous allons donc expliciter l’indicateur n°5 : Les représentations des enseignants à propos du Numérique éducatif. Plutôt que de présenter un descriptif question-par-question et prendre le risque d’une redondance avec les sujets déjà évoqués, nous listons ci-dessous les thématiques abordées en précisant les nouvelles : celles concernant uniquement les enseignants (en gras). Ensuite nous proposons le questionnaire dans sa forme finale en ligne, pour se représenter au mieux l’ergonomie proposée sur support tactile (ou sur ordinateur). La liste des thématiques nécessaires est la suivante : 

  • Introduction : Accueil, remerciements, présentation de l’enquête, durée, définition du vocabulaire et du public. 
  • Identification : Établissement, classe sondée, champ disciplinaire, genre, âge. 
  • Le Numérique éducatif au sein de votre enseignement : usage de supports papiers ou numérique, autorisation d’usage des écrans en classe, préparation des cours avec le numérique, devoirs avec le numérique, activités numériques proposées aux apprenants. 
  • Le dialogue numérique : consignes pédagogiques ou réponses à questions via les TIC, perceptions autour de la pré-disponibilité numérique des supports de cours. • La formation des enseignants : perception de l’offre de formation environnante, formations suivies, perception de l’accompagnement au développement professionnel.
  • La perception du numérique éducatif : comme vecteur de réussite, souhait de développer l’usage du numérique, mise en balance de la pratique personnelle/professionnelle, les difficultés inhérentes au numérique éducatif. • Champ libre de conclusion • Remerciements Ci-après, nous intégrons le questionnaire dans sa forme finale, telle qu’elle apparait à l’écran. 

Chaque cadre correspond à un des 12 écrans, dont la progression est réalisée grâce aux flèches, situées de part et d’autre de la barre de navigation. Pour limiter l’insert de pages et fluidifier la lecture, nous les avons groupés à raison de deux écrans par page. Nous verrons un peu plus bas, la diffusion, les résultats et métriques de ce questionnaire, ce qui nous permettra de juger de l’efficacité du protocole mis en place.

Le questionnaire Équipe de direction 

Nous avions prévu initialement la création d’un questionnaire pour l’équipe de direction, pour appréhender la mission de l’établissement dans son ensemble via le regard de ses principaux acteurs : les apprenants, les enseignants et la direction. Cette idée a été abandonnée par manque de temps et d’intérêt. En effet, pour accéder aux établissements scolaires, sur recommandation de Pierre Barrière (Dasen 64), nous avons rencontré la direction de chaque établissement pour établir le protocole d’enquête et formuler les besoins (voir Procédure d’enquête en établissement scolaire : Année scolaire 2015-2016, page 148). Avec le proviseur, le principal ou le vice-président Cevu242 , nous avons échangé autour de cette procédure, choisi aléatoirement les classes et discuté du Numérique éducatif et de la politique de l’établissement, ou de projets d’établissement en lien avec le Numérique éducatif. Ces entretiens liminaires n’ont été ni enregistrés, ni retranscrits, mais contenaient en substance les mêmes invariants : • Les établissements enquêtés sont volontaires en matière de développement du Numérique éducatif, dans la limite de leurs moyens humains et financiers. • Ils manquent de salles informatiques et de matériel pour développer des usages pédagogiques du Numérique (seul un collège a pu nous accueillir en salle informatique avec un poste/élève, pour les 4 autres établissements, nous avons dû apporter un parc de 35 tablettes tactiles ou utiliser le matériel des étudiants). • Tous ont un projet d’établissement plus ou moins structuré, en lien avec le Numérique et le Numérique éducatif : interventions extérieures d’associations ou acteurs sociaux autour des addictions, mésusages et citoyenneté numérique pour l’un, éducation aux médias et à l’information pour l’autre, par exemple. • La formation des enseignants est un point délicat, car difficile à organiser, chronophage et couteuse. D’ailleurs, 2 établissements sur 5 ont accueilli la manifestation  focalisée sur l’innovation pédagogique, profitant de l’occasion pour investir leur équipe enseignante dans les ateliers proposés. Nous n’avons pas perçu d’éléments qui viendraient faire une vraie différence dans l’enceinte d’un établissement et ainsi biaiser nos résultats, comme pourrait le faire un établissement pilote en matière de Numérique éducatif. Ces éléments nous ont donc semblé suffisants et suffisamment neutres pour ne pas conduire d’enquête plus poussée, le tout renforcé par un manque de temps chronique, nous ne le cachons pas.

Déroulement des travaux d’enquêtes 

Nous allons détailler -à présent- le déroulé de la récolte des résultats d’enquêtes au sein des établissements scolaires, en débutant par l’enquête Élève puis celle dédiée aux enseignants.

Enquête Élève 

Nous avions besoin d’un poste informatique par élève, pour permettre la réponse en classe complète sur un créneau d’une heure de cours. En dehors du collège les Lavandières de Bizanos, possédant une salle informatique suffisamment équipée et accessible, nous avons dû apporter une solution d’enquête sur tablettes en mode déconnecté. Comme évoqué précédemment, le SCD de l’UPPA possédait un parc suffisant de tablettes qu’il a fallu faire revenir de prêt, reconfigurer et réserver sur les périodes de terrains. Les tablettes de prêt sont toujours livrées formatées et vierge de toute configuration et données personnelles, donc à préparer entièrement (comme neuve). L’objectif étant simplement de faire tourner l’appli Sphinx mobile avec notre questionnaire installé en local (en mode déconnecté), nous n’avons configuré qu’à minima chaque tablette pour gagner un précieux temps. Les 35 tablettes réservées n’étant pas homogènes (22 tablettes modernes et 13 anciennes, toutes de marque Samsung sous Android), nous avons dû personnaliser (dédoubler) la procédure de préparation, dont nous fournissons la trame en Annexe 10 : Mise au point de la solution Sphinx Mobile sur tablettes tactiles, page 470. Une des grosses difficultés fut d’installer une appli sans configurer de compte Google sur la tablette, donc sans accéder au Google Play Store. En effet, la première installation que nous avons réalisée par le procédé classique du compte Google nous a pris plus de 2h, la tablette ne cessant de « ramer » pour faire des mises à jour (système et apps). Il fallait donc mettre au point une procédure sans connecter la tablette, pour empêcher toute mise à jour et gagner un temps précieux. Encore faut-il arriver à placer le fichier programme Sphinx (.apk) et le fichier d’enquête à l’intérieur de chaque tablette sans Internet. Or sur les modèles en question, ni port USB, ni port SD ne le permettait. Nous avons donc configuré une petite borne Wifi (le HOOTOO Tripmate que nous possédions) en serveur de fichier local pour cela. Dès lors, la tablette n’étant pas connectée à Internet mais juste à ce serveur de fichier local, nous éliminions le problème des mises à jour intempestives. Nous avons mis environ 8 h pour mettre au point la procédure ci-dessus, faisant chuter le temps d’installation d’une tablette à 20 min (au lieu de 120 min). Pour configurer le parc de 35 tablettes, il aura donc fallu pas moins de 12 h. Mais cela n’est rien en regard des 70 h par le procédé classique en ligne. Cette étude nous aura fait gagner une cinquantaine d’heures de configuration fastidieuse. Pour transporter le tout, une valise contenait le matériel de recharge et l’autre les 35 tablettes (20 kg de tablettes). La solution Sphinx-mobile, une fois la difficulté de l’installation dépassée, a révélé toute ses qualités de confort et d’ergonomie. La saisie sur tablette tactile est confortable et rapide et le mode déconnecté tient ses promesses. Il est donc facile d’enchainer les enquêtes sur différentes classes sans aucune connexion Internet. Une fois de retour à domicile, il suffit de brancher la borne wifi locale pour autoriser un accès Internet temporaire à toutes les tablettes d’un coup et téléverser l’ensemble des données sur le serveur Sphinx-Online. L’opération était tellement confortable que nous la réalisions ensuite sur le terrain directement, via un accès Internet par téléphone mobile (et notre borne wifi), pour le plaisir de voir le « tri à plat » des statistiques se consolider en temps réel (et aussi par peur qu’il n’arrive quelque chose à nos précieuses données, donc pour leur sauvegarde en ligne). 

Métriques du questionnaire élève 

Le logiciel Sphinx estime que la qualité du jeu de données est suffisante (notre échantillon étant particulièrement qualifié par un fort taux de réponses de la population définie). Sur les 798 réponses à ce questionnaire aux 99 variables, nous obtenons un fort taux de réponses de 96.8 %, avec très peu de variables mal documentées et seulement 2.8 % de répondants qui n’ont pas terminé le questionnaire, laissant de nombreux champs vides. Cela représente 24 questionnaires complétés à moins de 75 %. Or, 21 observations sont datées du 19 janvier 2017 vers 12h, date à laquelle nous faisions passer le questionnaire en Amphi300 de droit, lorsqu’une coupure générale d’Internet survint pour toute l’université (problème sur Renater). Pour les autres, nous ne savons pas s’il s’agit d’un problème d’accès Internet (nous y reviendrons), de manque de temps ou d’envie, n’ayant pas été interpelé et découvrant cela à postériori. Le taux d’abandon244 est donc quasi nul, autour de 0.8 %. En première analyse, nous n’avons pas relevé de valeurs réellement aberrantes245, sans doute car le questionnaire comporte peu de questions ouvertes numériques. Enfin, nous avons analysé le temps de réponse pour éliminer d’éventuelles réponses réalisées au hasard, sans prendre le temps de lire par exemple. Lors de la phase de test, puis lors des différents terrains, nous avons pu vérifier que la majorité des répondants adultes mettent entre 10 et 20 min pour répondre à la totalité des questions et les enfants entre 20 et 30 min. Or les faibles durées correspondent principalement aux observations non terminées dont nous venons de parler. 

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