CONCEPTION ET APPORTS D’UNE MÉTHODE D’AUTODIAGNOSTIC DE LA VULNÉRABILITÉ DE L’HABITAT FACE À L’INONDATION

CONCEPTION ET APPORTS D’UNE MÉTHODE D’AUTODIAGNOSTIC DE LA VULNÉRABILITÉ DE L’HABITAT FACE À L’INONDATION

Le chapitre précédent a été consacré à ériger les bases du modèle de la vulnérabilité de l’habitat face à l’inondation. A l’issu de cette modélisation un ensemble de variables « intrinsèques » e t « extrinsèques » caractérisant la vulnérabilité de l’objet d’étude a été mis en évidence selon une démarche déductive. Ce présent chapitre a pour objectif de passer du modèle à l’ingénierie en présentant les étapes d’une méthode d’autodiagnostic de la vulnérabilité de l’habitat à l’inondation. A cet effet, l’éditeur de diagnostic COGNITEO®, proposé par le laboratoire du CRC et mis à disposition par la société PREVENTEO a été adapté selon les besoins exprimés pour le développement de l’outil d’autodiagnostic. L’expérimentation à l’aide d’un outil « papier », auprès d’une trentaine de personnes dont une dizaine en partenariat avec la commune de Niort (79) a permis d’ajuster la compréhension, l’enchainement et la quantité des questions. La première section de ce présent chapitre vise à déterminer le « poids » relatifs de chacun des facteurs et des critères de notre système « risque d’inondation et habitat » à partir d’une analyse structurelle. A l’issu de ce travail, un ensemble de critères et de facteurs majeurs nous amènent à redéfinir notre modèle à partir duquel sera réalisé l’outil.

La deuxième section fait l’exposé des méthodes de diagnostics existantes à partir desquelles des éléments méthodologiques seront ou non transposés à la méthode d’autodiagnostic. La troisième section s’attache à présenter la méthode d’autodiagnostic de vulnérabilité de l’habitat face à l’inondation. Après avoir défini le principe de fonctionnement du système, nous détaillons les étapes de réalisation de l’autodiagnostic à partir des fonctionnalités proposées par COGNITEO®. Enfin, nous justifions le besoin d’articuler cet outil avec une plateforme géomatique. Une quatrième section illustre les étapes de l’outil d’autodiagnostic. L’objectif étant de visualiser l’ergonomie et les fonctionnalités principales de l’outil. Il s’agit de présenter une interface pédagogique avec des fonctionnalités permettant de susciter l’intérêt des particuliers. La cinquième partie met en avant les apports potentiels de la méthode d’autodiagnostic pouvant justifier son usage tout en précisant certaines limites à son appropriation par le particulier, les collectivités locales, la profession de l’assurance et les professionnels du bâtiment et de l’immobilier. La démarche déductive développée dans le chapitre précédent a mis en évidence plus d’une soixantaine de critères et de facteurs « intrinsèques » e t « extrinsèques ». Il s’agit désormais de hiérarchiser ces variables selon leur degré de motricité et de dépendance au regard de notre problématique : « la vulnérabilité de l’habitat aux inondations ». Pour ce faire, nous retiendrons la méthode de l’analyse structurelle développée par [HATEM, ROUBELAT et CAZES, 1993] et réutilisée dans la thèse de [MENGUAL, 2008]. Nous renverrons à la thèse de cet auteur sur les éléments explicatifs de la méthode dont les étapes ont brièvement été rappelées en Annexe 3. Retenue pour son « mode opératoire simple et fondé sur du bon sens », la méthode d’analyse structurelle consiste à mettre en évidence les critères majeurs nécessaires à apprécier la vulnérabilité de l’habitat individuel.

La première partie de cette section a été consacrée à la réalisation d’une matrice permettant de comparer les variables entre elles. L’objet de la deuxième partie consiste à construire un plan « Influence / dépendance » à partir d’un cumul en ligne et en colonne. L’intérêt est de mettre en avant le degré de motricité et d’influence des critères dans notre système. L’élévation du plan à la puissance fait l’objet de la troisième partie de cette section. L’objectif est d’affiner l’extraction de ces critères. La quatrième partie conclue sur une catégorisation des critères en trois dimensions (structurelle, matérielle et fonctionnelle, organisationnelle et humaine) qui constituent le fondement de nos questionnaires d’autodiagnostic. Cette dernière partie nous amène à redéfinir le modèle de vulnérabilité de l’habitat face au risque inondation. La matrice booléenne recense l’ensemble des critères et des facteurs identifiés dans le Chapitre 3 (section 3.3.2). Ces critères sont listés en ligne et en colonne, puis comparés entre eux [MENGUAL, 2008]. Trois personnes ont participé à l’analyse de la matrice : Paul Mengual (Consultant prévention des risques), Anthony Sieuw (Chargé d’études statistiques à Calyxis) et l’auteur. Un nombre impair d’avis permet de mieux statuer sur la dépendance et l’influence de chaque critère. Le caractère moteur de la « connaissance du risque par le particulier » est incontestable. Si le particulier n’a aucune connaissance ou conscience du risque, aucune évolution positive de son niveau de vulnérabilité n’est envisageable. Ceci conforte ce qui a été évoqué dans le Chapitre 3, sans une connaissance précise des préjudices et de la rentabilité des mesures de protection (et de prévention), il n’y aura pas d’anticipation et l’évènement sera subi par les particuliers.

 

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