Considérations d’ordre méthodologique

Considérations d’ordre méthodologique

Avec les chapitres 1, 2, 3, 4 et 5, on était dans la phase de conception, c’est-à-dire la phase d’établissement ou d’élaboration de l’objet d’étude dans une démarche de recherche. Le chapitre 6 fait entrer de plain-pied dans la phase méthodologique. Celle-ci consiste à préciser comment le problème à l’étude va être résolu, va être « piégé » par des activités et des instruments qui permettront d’arracher des parcelles de vérité. En termes clairs, la phase méthodologique concerne tout le plan de travail qui dictera les activités à mener pour faire aboutir la recherche. On s’intéresse par conséquent à la structure de l’esprit et de la forme de la recherche ainsi qu’aux techniques utilisées pour réaliser cette recherche. Concrètement, sont mis en œuvre les paradigmes, les stratégies de vérification, les instruments de recherche pour étudier un milieu, une population, un échantillon. Le déroulement de la recherche et le plan d’analyse des données sont aussi précisés. Les considérations d’ordre méthodologique ont pour but de permettre de recueillir toutes les informations utiles afin de résoudre le problème à l’étude grâce à une vérification empirique. Et le travail de l’observation passe par la réponse à trois questions, comme l’indiquent Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt depuis 1989 : Observer quoi ? Observer qui ? Observer comment ?

Observer quoi ?

De quelles données le chercheur aura-t-il besoin pour tester ses hypothèses ? Sur quoi portera l’observation des tests empiriques ? Quels sont les faits auxquels seront confrontées les hypothèses ou qui sont susceptibles de mettre à l’épreuve les suppositions formulées face aux questions posées ? Voilà la préoccupation ici.Voyons comment Durkheim a procédé pour tester l’hypothèse sur les liens entre la cohésion religieuse et le taux de suicide. De quelles données, a-t-il eu besoin ? D’une part, des données lui permettant de calculer les taux de suicide de plusieurs contrées avec des similitudes sauf sur le plan religieux et, d’autre part des données concernant la cohésion religieuse. Comme celle-ci n’est pas directement observable, Durkheim a porté l’observation sur des éléments comme l’importance numérique du clergé, le nombre de rites et de croyances partagés en commun, l’emprise de la religion sur la vie quotidienne ou la place du libreexamen, etc. Clairement dit, Durkheim a fait porter l’observation sur les indicateurs de variables des hypothèses. Il voulait savoir si son hypothèse résistait à l’épreuve des faits, c’est-à-dire si les phénomènes se comportaient tels qu’il l’avait anticipé lors des conjectures théoriques.Observer quoi ? La réponse : la définition des données pertinentes par rapport au problème posé, donc les données utiles à la vérification des hypothèses, à l’exclusion des autres.

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Observer qui ou sur qui ?

On peut collecter des informations auprès de personnes individuelles, auprès de groupes, de collectivités grâce à des instruments appropriés. On peut aussi rassembler des documents de diverses sources pour en faire un support d’étude, pour constituer un corpus. Ainsi, avant de procéder au choix d’un mode d’investigation, il faut au préalable déterminer qui va être observé. Quelle entité concrète ? Un ensemble social (un Etat, une société, une religion) ? Des individus, des groupes ? Des textes ? Des œuvres ? Bref, sur qui ou sur quoi portera l’observation lors des tests empiriques ?Le chercheur doit être en mesure d’indiquer la qualité et la quantité d’informations ou de matériaux collectés qui feront l’objet de son analyse. Il constitue un corpus, c’est-à-dire un support d’étude ou encore la matière, le matériau, l’objet sur lequel porteront son investigation et son analyse. Il ne s’agit pas des résultats directs de la recherche documentaire qui vise à collecter le maximum d’informations, de documents disponibles en rapport avec un sujet donné ou même avec un domaine de connaissance. Il s’agit de corpus constitué à l’effet d’être un support d’étude. Pierre N’DA (op. cit. : 110) écrit : «Le corpus désigne l’ensemble des œuvres, des textes et des écrits sur lesquels porte précisément la recherche, l’étude ». Le corpus – on l’a déjà dit – est le support d’étude, la matière qu’on travaillera, qu’on fouillera ou fouinera. Il peut s’agir de textes écrits, de textes oraux, de documents sonores, de documents audiovisuels, de documents iconographiques, de documents numérisés dont le chercheur extirpe ce qui doit en être retiré ou soutiré pour être dévoilé et porté à la connaissance de tous, après l’avoir bien sûr analysé, organisé, structuré.

 

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