Contexte de la recherche d’information scientifique

Contexte de la recherche d’information scientifique

la recherche de l’information scientifique constitue un des piliers du métier de chercheur (Guyot, 2011). Ce dernier est en perpétuelle quête d’information pour alimenter sa réflexion, ce qui influe sur son processus de production. À l’occasion de chaque événement scientifique auquel il, participe le chercheur note des idées et des références. Par certains aspects, les productions scientifiques forment une base de la recherche : au sein d’un cycle dans lequel chaque article, s’inspirant lui-même d’autres productions, sera lu et commenté par des chercheurs qui le citeront pour démontrer la pertinence de leur raisonnement, l’écrit sera tour à tour une production finie, puis Les centres documentaires, notamment universitaires, informatisant leurs catalogues et les inter-connectant vont dans le sens de ce constat. Notons l’effort français de l’Agence Bibliographique pour l’Enseignement Supérieur (ABES), relayé par les services documentaires des universités, pour numériser et cataloguer les thèses dans le projet titanesque Thèses En Ligne (TEL) et le dispositif STAR. Malheureusement, cette mise à disposition, de quelque 26 488 thèses au 1er janvier 2012 n’induit pas une consultation systématique par les principaux intéressés, à savoir étudiants, enseignants et chercheurs. Si l’on en croit Markey (2007) les catalogues des bibliothèques sont tombés en disgrâce. Une étude de De Rosa (2006) menée en 2006 pour le compte de l’Online Computer Library Center (OCLC) 1 démontre que rares sont les étudiants, enseignants et chercheurs commençant leurs recherches par le catalogue de leur bibliothèque. Ils sont 89 % à lui préférer un moteur de recherche commercial, au premier rang desquels Google. Selon l’étude de 2005 de Swan et Brown (2005), 72 % des universitaires anglo-saxons utilisent le moteur Google.

Lorcan Dempsey, directeur de la recherche à OCLC, qualifie notre époque d’ère « Amazoogle » (De Rosa, 2006), faisant allusion au moteur de recherche Google et à la librairie numérique Amazon. Selon lui, il faut aller à la rencontre des usagers dans leurs espaces virtuels de prédilection, c’est-à-dire sur les moteurs de recherche et sur Amazon. Selon le sociologue français Vourc’h (2010), le pourcentage d’étudiants prétendant se rendre à la bibliothèque universitaire au moins une fois par semaine a baissé de 54 % en 1997 à 49,9 % en 2006. Une enquête de Jouguelet et Vayssade (2010), commandée par le ministère de l’enseignement et de la recherche français et livrée en 2010 compare les comportements des étudiants face au numérique en France et à l’étranger. Un point commun découvert entre les étudiants français et ceux des pays étrangers visés par l’enquête était que les étudiants deviennent désormais des « internautes chevronnés, des natifs du numérique (digital natives), et fréquentent assidûment les réseaux sociaux de l’Internet ». Toujours selon cette étude, l’usage des assistants personnels, tablettes et autres périphériques nomades connectés a modifié la recherche d’informations et de documents. Dans le cadre de cette évolution des pratiques, « Wikipédia devient source de référence bibliographique et beaucoup d’étudiants croient que toute l’information se trouve gratuitement sur Internet ».

Ce constat d’évolution des pratiques des usagers de l’information (aussi bien scienti- fique que de vulgarisation) induit un changement dans les usages des professionnels de la documentation, qu’ils soient documentalistes ou éditeurs de logiciels. Selon de Kaenel et Iriarte (2007), « les dernières évolutions du web, avec l’entrée en jeu de XML, des nouveaux usages et nouveaux outils, ainsi que le déplacement du centre de gravité, qui s’est fortement rapproché des utilisateurs, ouvrent de nouvelles voies et de nouveaux champs d’application pour les catalogues en ligne ».Le Coadic fait remarquer que les techniques d’étude utilisées en bibliothéconomiesont généralement quantitatives et posent des questions suivant un même modèle général : « Quel système ? Quelle personne ? Quels services ? » et du type « Où ?, Quand ?, Qui ? (Le Coadic, 2008) ». Actuellement, sous l’effet du nouveau paradigme orienté usager des sciences de l’information et de la communication (SIC), on s’intéresse de plus en plus à la façon dont un usager perçoit ses besoins. Les sujets abordés par les acteurs du domaine de recherche s’orientent alors davantage vers des questions du type : « Comment ? » : « Comment définissez-vous vos besoins ? Comment les présentez-vousLe propos de cette thèse s’inscrit directement dans cette démarche. Par une approche quintillienne (Simonsson et Johnson, 2006) du sujet, “quis ? quem ? quid ? ubi ? quando ? cur ? quibus in consiliis ? quibus auxiliis ? 1”, nous allons examiner soigneusement les nouvelles normes, méthodologies et outils qui permettent de simplifier la tâche des chercheurs dans leurs activités de recherche et de recherche et de gestion bibliographique. Nous tenterons de créer un lien entre les bases de connaissance scientifique de tous horizons et l’utilisateur final pour réconcilier l’usager avec les catalogues et les bases de connaissance.

 

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