Contexte général et objectifs du projet BV LAC ALAOTRA

Cours présentation du projet bvlac et la zone d’étude, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

CONTEXTE GENERAL ET OBJECTIFS DU PROJET BV LAC ALAOTRA

Contexte général

D’une manière générale, le projet constitue l’ensemble des études techniques, économiques, financiers et humaines qui définissent ce que chacun doit faire pour atteindre un but déterminé3.
La cuvette du lac Alaotra est aujourd’hui l’une des plus grandes zones rizicoles de Madagascar, avec plus de 80.000 ha de rizières. C’est l’une des rares zones du pays excédentaires en riz avec une production annuelle en année normale de 200.000 tonnes, dont 80.000 tonnes en moyennes sont exportées chaque année vers Antananarivo et Toamasina.
Malgré cette richesse relative et son dynamisme attestés par une croissance démographique supérieure à la moyenne (plus de 4% par an) et une forte pression migratoire, la plaine du lac Alaotra apparaît comme une région menacée.
La principale menace vient de l’érosion. Sous l’effet conjugué des précipitations (cyclones et fortes pluies), d’un substrat non stabilisé de roche friable et dune sur occupation humaine croissante (la surface des rizières de plaine n’étant pas extensible à l’infini et aujourd’hui presque saturée, les paysans ont amorcé la colonisation des collines alentours se traduisant par le surpâturage et le déboisement par feux de brousse), les tanety se déversent littéralement dans la cuvette. Ce qui entraîne un envasement des marais et du lac, ensablement des canaux d’irrigation, qui à la longue entraîne une stérilisation de rizières…
Le second danger est constitué par la stagnation de la production rizicole. Les causes en sont multiples : problèmes d’intrants (semences introuvables ou mal adaptées, mécanisation peu développée, crédit trop cher et insuffisant), problèmes de mise en valeur et inadéquation des modes de faire-valoir (insécurité foncière, métayage peu propice à l’exploitation durable, mauvaise reconstitution de la fertilité des sols, maintenance insuffisante), problèmes de commercialisation (organisation de la filière, moyens de communication difficiles…). Le résultat est une situation de sous-optimum, avec des rendements assez éloignés des potentialités : 3 à 4 tonnes/ha dans les grands périmètres, 1 à 2 t/ha ailleurs et une moyenne générale à peine supérieur à 2 t/ha.4
Le troisième danger vient de l’absence de l’Etat. La politique de désengagement s’est apparemment traduite par un abandon pur et simple. Les grands périmètres, livrés à eux-mêmes, se sont plus ou moins bien organisés pour parer au plus pressé mais les associations d’irrigants ne sont pas encore en mesure de faire face à l’ensemble des besoins de maintenance des infrastructures hydro agricoles (prise en charge des coûts). En outre, les services publics ne semblent plus être en mesure d’assurer les fonctions minimales de l’Etat : impulsion, coordination, et surtout contrôle (multiplication apparente des situations de non-droit restant impunies : métayage, impayés, feux de brousse)…
En face de ces trois dangers réels, on note cependant plusieurs motifs d’espoir en l’avenir :
Tout d’abord, le dynamisme des migrants. C’est un phénomène sociologique bien connu : les nouveaux arrivants, souvent en situation précaire, sont prêts à fournir davantage d’efforts que les occupants traditionnels, ancrés dans leurs habitudes. Ce phénomène est particulièrement perceptible dans les tanety, objet du nouveau « front pionnier » du Lac Alaotra.
En second lieu, la responsabilisation croissante des irrigants. Bien que ceci ne soit pas un fait généralisé autour du Lac, il est certain que l’apprentissage des responsabilités rend davantage responsable et plus sensible aux exigences du long terme et de la durabilité.
Enfin, l’émergence de la société civile. Comme pour combler le vide laissé par l’Etat, la société civile du Lac Alaotra semble désireuse de s’organiser et d’avancer :
organisations non gouvernementales, organisations paysannes, associations…Des acteurs émergents et des dynamiques locales voient le jour. L’apparition d’un secteur privé (rizerie,…), d’opérateurs de crédit décentralisé (OTIV…), le foisonnement des ONG (TAFA…) et la promotion du PPP ou Partenariat Public Privé, peuvent être perçus comme des facteurs favorables pour impulser un nouveau développement à la base et pourrait appuyer la production agricole (gestion des périmètres irrigués, approvisionnement en intrants, crédit, transformation des produits, commercialisation,…). Cependant la très grande faiblesse des Organisations de Producteurs limite fortement la capacité de prise en compte des préoccupations réelles des paysans dans le processus en cours.

Objectifs du projet

Ces évolutions s’inscrivent dans le cadre d’un processus de décentralisation précisé dans la Constitution de la 3ème République et mis en oeuvre par l’Etat avec trois niveaux : les Régions, les Districts et les Communes. On distingue 48 communes dans la zone du Lac Alaotra, regroupées dans les actuels Districts d’Ambatondrazaka, Amparafaravola et Andilamena. Selon cette Constitution, les collectivités territoriales sont chargées de promouvoir le développement économique et social et de participer à l’aménagement du territoire. Elles doivent aussi favoriser la participation de la société civile à la programmation du développement local et harmoniser les orientations avec les politiques nationales. Cependant le cadre juridique, législatif et financier demeure objet de débat. Le transfert des responsabilités de l’Etat vers ces nouvelles entités ne s’est pas encore accompagné d’un transfert effectif des ressources financières. Les communes ne disposent que très rarement des moyens pour assurer leur fonctionnement et restent entièrement tributaire de l’aide extérieure pour réaliser certaines opérations (infrastructures rurales,…). Les fonds d’investissements publics ou de certains projets (AFD,…) affichent une volonté de s’appuyer sur ces nouveaux mécanismes pour établir les priorités d’actions, voire pour confier la gestion de certaines opérations.

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