Contribution de l’usage des systèmes d’information à la performance des organisations

Dans quelle(s) mesure(s) l’usage des systèmes d’information contribue-t-il à la performance de l’entreprise ?

Cette question constitue le thème de ce présent travail de recherche. Un thème qui s’inscrit dans le domaine de la recherche en systèmes d’information et plus particulièrement dans les travaux portant sur la question de la contribution des systèmes d’information à la performance de l’entreprise.

Depuis plus de vingt ans, les travaux sur ce thème de la performance des systèmes d’information se sont succédés. De nombreux chercheurs –économistes et gestionnaires- mais aussi, consultants, journalistes et praticiens ont contribué à une meilleure compréhension de ce que nous appelions, à l’époque, le « paradoxe de la productivité » (Solow, 1987). Les tentatives de dresser une revue de la littérature existante sont nombreuses et très riches (Raymond, 2002, Kéfi et Kalika, 2004). Toutes soulignent la difficulté de procéder à un tel exercice, tant les niveaux d’analyse, les méthodologies adoptées ou encore les conceptions de la performance ou des technologies de l’information choisies sont différentes. Au-delà de ces divergences, un consensus semble néanmoins émerger quant la démarche d’analyse à privilégier : une démarche processuelle (versus causale) permettant d’expliquer d’une part le processus d’intégration et d’évolution des technologies de l’information dans l’organisation, et d’autre part, la nature et l’envergure des impacts de ces technologies sur celle-ci (Reix, 2002).

Pourquoi donc réinterroger ce qui apparait aujourd’hui comme un consensus ? Notre travail de recherche a-t-il encore un intérêt scientifique, compte tenu du nombre de travaux produits sur le thème ? Les praticiens se posent-ils encore la question de l’apport des systèmes d’information à leurs organisations, vu la généralisation des technologies de l’information et la multiplication des démarches, conseils et meilleures pratiques en matière d’optimisation de la performance de ces technologies ?

A ce stade, il faut souligner que le thème de la « contribution de l’usage des systèmes d’information à la performance de l’entreprise » a été proposé par le CIGREF , qui a lancé en 2004 un programme de recherche ayant pour objectif d’étudier les modalités de contribution de l’usage des systèmes d’information à la performance de l’entreprise et à sa dynamique d’innovation. Ce présent travail de recherche constitue un des trois volets de ce programme . Nous l’avons mené dans le cadre d’un contrat CIFRE durant trois ans (2004-2007). L’objectif de se lancer dans un tel projet avec un laboratoire de recherche traduit la volonté des entreprises membres d’apporter aux méthodes et démarches d’analyse dont ils disposent, une analyse critique propice à la prise de recul, à la remise en question de leurs pratiques quotidiennes et à l’ouverture vers de nouvelles orientations. Nous constatons donc que malgré la richesse et la diversité de la littérature académique portant sur la contribution des systèmes d’information à la performance, l’intérêt des entreprises pour ce thème et le besoin de l’approfondir sont toujours d’actualité. Ce constat s’explique probablement par la nature même des résultats apportés par les travaux de recherche sur le thème. En effet, malgré l’émergence d’un consensus sur la contribution positive des systèmes d’information à la performance de l’entreprise, les conditions et les modalités d’atteinte de cet effet continuent aujourd’hui à susciter l’intérêt et la curiosité des chercheurs.

Quel positionnement pouvons-nous donc adopter pour répondre à ce double intérêt académique et managérial ? Quel objectif faut-il se fixer pour satisfaire au mieux les besoins d’analyse de la question de la contribution des systèmes d’information à la performance des entreprises ?

Dans notre travail de recherche, nous ne nous proposons pas de remettre en question la possibilité d’une relation positive entre les systèmes d’information et la performance de l’entreprise, ni de vérifier son fondement. Outre le consensus scientifique autour de ce constat, le besoin des entreprises aujourd’hui n’est plus dans l’analyse de l’opportunité d’investir ou pas dans ces dispositifs (comme ce fût le cas dans les années 80), mais de mieux comprendre comment optimiser leurs investissements informatiques.

Aussi, nous proposons dans ce travail de recherche de s’appuyer sur les résultats et conclusions des travaux existants et d’inscrire notre démarche dans une logique critique, sans dogmatisme -confirmation des connaissances actuelles-, ni scepticisme -remise en cause de ces connaissances- (Monod, in Rowe 2002).

Cela se traduit par exemple par l’inscription de notre travail de recherche directement dans la perspective processuelle (versus causale) des travaux sur la performance des systèmes d’information. Une perspective qui fait aujourd’hui l’unanimité et qui met l’accent sur le processus d’intégration des technologies de l’information dans l’organisation et les modalités de leur contribution à la performance. Ce choix ne fera toutefois pas l’économie de passer en revue les travaux du courant causal pour rappeler les principaux apports de ces travaux en termes de rigueur dans la définition des concepts, ou encore dans le recueil des variables explicatives de la performance, outre les investissements dans les technologies de l’information et de la communication.

Ce positionnement nous semble cohérent avec notre objectif de capitalisation sur les résultats et conclusions des travaux existants, et de prise de recul par rapport à leurs démarches et propositions pour mieux adresser notre question de recherche et nos axes d’analyse.

Table des matières

Introduction générale
Chapitre I. Contribution des systèmes d’information à la performance des organisations : positionnement théorique et construction du cadre conceptuel d’analyse
Introduction
Section I. Définition du cadre d’analyse et positionnement théorique
Section II. Revue critique du courant structurationniste et proposition d’un cadre conceptuel d’analyse
Section III. Le cadre conceptuel à la lumière des projets ERP : évolution du cadre d’analyse et énoncé de la problématique de recherche
Conclusion
Chapitre II. Contribution des systèmes d’information à la performance de TopInsure : Analyse longitudinale du changement de l’activité de gestion des sinistres
Introduction
Section I. choix de l’étude de cas comme stratégie de recherche : démarche et implications methodologiques
Section II. Etude du contexte et du contenu du changement de l’activité de gestion des sinistres IARD de TopInsure
Section III. Processus de transformation de l’activité de gestion des sinistres IARD et place du dispositif technologique déployé dans ce processus
Conclusion
Chapitre III. Modélisation de la dynamique du changement de l’activité de gestion des sinistres et analyse de son effet sur la performance des Centres de Services
Introduction
Section I. Nature, sources et pertinence des données collectées
Section II. Enoncé du modèle d’analyse et etude longitudinale de ses variables
Section III. Modélisation de la dynamique du changement des équipes de gestion et de son effet sur leur performance
Conclusion
Chapitre IV. Discussion des résultats, apports, limites et pistes d’approfondissement
Conclusion générale 

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