Convention franco-ryûkyû de 1855 et séjour des Français aux Ryûkyû

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Perception par les Européens, avant 1840, des relations diplomatiques du royaume des Ryûkyû

Si la conquête des Ryûkyû était connue, comment était perçue, en Europe et au XIXe siècle la politique extérieure des Ryûkyû ? La conquête, en 1609, des Ryûkyû par Satsuma étant connue en Occident, il est légitime de supposer que les Européens en ont conclu que le royaume des Ryûkyû était entré sous la domination du Japon, par l’intermédiaire du fief de Satsuma.
Or, si les relations entre la Chine et le royaume des Ryûkyû étaient bien connues, ce n’était pas le cas de celles établies entre ce dernier et le Japon. Nous allons examiner quel regard ont les Européens sur ce royaume.
En premier lieu, un des livres les plus anciens mentionnant les Ryûkyû : Histoire naturelle, civile et ecclésiastique de l’Empire du Japon d’Engelbert Kæmpfer. Sur le plan de la précision et de l’exactitude, c’est une œuvre cruciale. En effet, alors que bien des livres des XVIIIe et XIXe siècles ignoraient les relations nippo-ryûkyû, E. Kæmpfer présente comme suit les liens organiques entre les Ryûkyû et le Japon :
Quelque temps après, ces Iſles [les îles Ryûkyû] furent conquiſes par le Prince de Satzuma ſous la domination duquel elles ſont encore. Quoi qu’ils regardent le Prince de Satzuma comme leur Conquerant & Souverain, que Bugjos [Bugyô, 奉行 qui signifie « magistrat » ou « administrateur »]171 ou Lieutenants duquel ils payent un tribut de la production de leurs champs, ils ne veulent pourtant point reconnoitre la ſouveraineté de l’Empereur du Japon : ils envoyent tous les ans un preſent au monarque Tartare de la Chine comme une marque de leur ſoumission. Quoi qu’on dût les regarder en quelque manière comme ſujets de l’Empereur du Japon, ils ſont traitez comme les autres étrangers par rapport à leur Commerce. Ils ont ordre d’aller au havre de Satzuma, & de n’en frequenter aucun autre dans toute l’étendue de l’Empire du Japon. »172
Bugyô (奉行) traduit en français par « magistrat », « administrateur » ou encore « gouverneur » : titre utilisé dans la société féodale japonaise. Les « Bugyôs » étaient chargés des tâches administratives du ressort de leur département qui était précisé dans son titre par le mot précédent « Bugyô ». Exemple, Gaikoku bugyô 外国奉行 : magistrat des affaires étrangères.
KÆMPFER, Engelbert, Histoire naturelle, civile et ecclésiastique de l’Empire du Japon, La Haye, Chez P. Gosse et J. Neaulme, 1729, vol. 2, p. 102-103. Il a également relaté cette conquête dans le même volume, p. 102-103. Dans la même œuvre mais volume 1, p. 54-55, nous pouvons également trouver le passage presque équivalent de cette citation : « Ils [les îles Ryûkyû] continuent encore aujourd’hui leur Commerce avec Satzuma, & y vont une fois par an. Il y a quelques ſiècles que ces Iſles furent ſubjugées par le Prince de Satzuma, & ſes Succeſſeurs les tiennent en ſujettion par leurs Bugios [Bugyô], ou Lieutenans, & par de fortes garniſons, quoi que Lieutenants » « un tribut de la production de leurs champs »). De surcroît, malgré cette soumission de fait, les Ryûkyû ne reconnaissent pas ouvertement ces liens avec le Japon. Selon des études173, cette politique de dissimuler à l’extérieur (notamment à la Chine), les relations
nippo-ryûkyû s’applique progressivement à partir de 1683174 ; il est donc à remarquer que Kæmpfer le mentionne déjà dans un livre publié en 1729 alors que cette politique était à plein mise en œuvre. En revanche, concernant la possibilité de passage entre ces îles et le Japon, des missions ryûkyû ont bien été effectuées à Edo (actuel Tôkyô). Des habitants ryûkyû pouvaient donc pénétrer au Japon175. Sur ce point, E. Kæmpfer a commis une erreur.

Comment Engelbert Kæmpfer a-t-il obtenu des informations si précises ?

Certes, il a séjourné à Nagasaki et est monté par deux fois à Edo à la suite du directeur du comptoir commercial hollandais176. Toutefois, il ne s’est jamais rendu à Okinawa durant ce séjour, et ses visites à Edo (en 1691 et 1692) ne correspondent pas aux missions ryûkyû : les sixième et septième missions datent de 1682 et 1710. Aussi, est-il difficile d’imaginer qu’il ait pu interroger directement des habitants d’Okinawa sur leur royaume. Pourtant, si Hirakawa, dans son article 177 , ne s’est pas interrogé sur l’origine des connaissances de Kæmpfer concernant l’appartenance des Ryûkyû, nous pouvons avancer une explication sur la manière dont il est parvenu à décrire les Ryûkyû de façon détaillée. En effet, Kæmpfer a eu la possibilité les habitans ſoient d’ailleurs traitez avec beaucoup de douceur, à cauſe de leur éloignement de Satzuma ; car ils ne ſont obligez de donner à leur Prince qu’un cinquiéme du produit de leurs terres, au lieu que ſes propres & naturels Sujets, les Satſumois, ſont taxés à deux tiers. Mais, outre ce qu’ils payent au Prince de Satſuma, ils levent entr’eux une ſomme, qu’ils envoyent tous les ans en préſent au Monarque Tartare de la Chine, comme une marque de leur fidélité & leur ſoumiſſion. »
D’après l’opinion générale, cette politique a été proposée par le fief de Satsuma, toutefois, Kamiya a récemment contredit cette théorie officielle dans son article de 2006, indiquant que c’était le royaume des Ryûkyû qui l’avait suggérée. Voir KAMIYA Nobuyuki, « Ryûkyû no Chûgoku heno shinkô to tainichi kankei no inpei「琉球の中国への進貢と対日関係の隠蔽」(Tributs des Ryûkyû à la Chine et la dissimulation des relations avec le Japon) », dans Ajia chiiki bunkagaku no hatten 21 seiki COE puroguramu kenkyû shûsei 『アジア地域文化学の発展 : 21 世紀 COE プログラム研究集成』(Civilisation régionale d’Asie : La compilation de recherche sur le programme  de connaître le code établi par le Bakufu intitulé Gojômoku (御条目 : « Règlements ») dont un article relatif aux Ryûkyû. Il le cite dans son livre :
Le terme « Gojômoku » signifie « ordres et/ou codes dictés par le shôgunat ». Mais s’il s’agit du « Gojômoku » à l’intention des Hollandais, le terme signifie plutôt « serments avec les Hollandais adressés par le shôgunat dans le palais d’Edo »179. Ce que, dans son ouvrage, Kæmpfer traduit par « commandement très exprès de l’Empereur » 180 . Ce Gojômoku, à l’attention principalement des directeurs du comptoir commercial hollandais, se compose de cinq articles, et, comparé à l’original181, la traduction de Kæmpfer est parfaitement fidèle182. Etant accompagné du directeur du comptoir commercial hollandais, cet intellectuel allemand a sûrement eu l’opportunité d’entendre et recueillir le contenu de ce règlement sur lequel il a pu se baser. Ainsi, en étudiant minutieusement ce pays qui s’appelle le Japon, et par les observations faites pendant son séjour dans ce pays, Kæmpfer a fait connaître de façon concrète le royaume des Ryûkyû.
Venons-en à la collection du père Charlevoix (1682-1761)183 éditée dix ans après la publication d’E. Kæmpfer. Ce missionnaire, connu en tant qu’historien de la Nouvelle-France, n’est jamais venu en Asie. Néanmoins il a su saisir un point essentiel concernant le royaume des Ryûkyû.
Sur ce sujet et les relations nippo-hollandaises à l’époque d’Edo, il est utile de lire des écrits de Katagiri Kazuo.
Selon Katagiri, le spécialiste des relations nippo-hollandaises, ce Gojômoku original n’est plus conservé au Japon mais se trouve aujourd’hui dans la collection appelée « Sloane collection » de la bibliothèque du British Museum en Angleterre. Cependant, suite aux recherches par des chercheurs japonais, des documents que Kæmpfer a emportés ont été vérifiés, copiés et rapportés au Japon. Katagiri a reproduit à plusieurs reprises ce Gojômoku original dans ses livres.
Pierre-François-Xavier de Charlevoix (1682-1761) : né à Saint-Quentin. Missionnaire jésuite, il est envoyé en Nouvelle-France pour enseigner au collège des jésuites. Lors de sa deuxième affectation en Nouvelle-France, il a fait des voyages en Amérique. Il a publié de nombreux livres sur l’histoire de plusieurs pays, dont un sur le Japon.
Il y a autour du Japon des Iſles & des terres, qui à proprement parler ne ſont point [partie] de cet Empire, mais qui en dépendent, & reconnoiſſent le Monarque Japonnois pour leur Souverain. Les plus conſidérables ſont les Iſles de RIUKU ou LIQUEIO [Ryûkyû], dont les habitans relevent immediatement du Prince de Saxuma (…). »184
Comparé à Kæmpfer, le récit du père Charlevoix est plus succinct. Mais, l’auteur ne néglige pas les rapports des Ryûkyû avec le Japon, ni même ceux avec le fief de Satsuma, se reportant au livre de Kæmpfer.
Après la publication du « Mémoire sur îles de Lieou-kieou » par un autre jésuite, Antoine Gaubil, c’est-à-dire après les années 1750, la présentation du statut du royaume des Ryûkyû prend une autre tournure. Par exemple, ce missionnaire qui a vécu principalement en Chine et a pu consulter des sources chinoises, se contente de mentionner les relations entre le royaume des Ryûkyû et le fief de Satsuma comme suit : Kæmpfer aſſure que le Roi de Lieu-kieou est tributaire du Prince de Sa-tſuma. Le docteur Supao-Hoang ne dit rien de ce tribut ; peut-être qu’à cauſe de la proximité & de la facilité que pouvoit avoir le Prince de Sat-ſuma de faire des deſcentes aux iſles de Lieou-kieou, les Marchands qui demeurent dans l’iſle font-ils quelques préſens à ce Prince. »185
Bien sûr, il s’agit d’E. Kæmpfer, l’auteur de l’Histoire naturelle, civile et ecclésiastique de l’Empire du Japon. Quant au docteur Supao-Hoang (la transcription en vigueur aujourd’hui est Xu Bao Guang), il s’agit d’un bureaucrate chinois envoyé aux Ryûkyû en 1719 comme vice-ambassadeur représentant l’empire chinois186.
En se fondant prioritairement (sinon exclusivement) sur l’écrit de Xu Bao Guang (« Rapport d’un envoyé à Chûzan »), Gaubil semble opter pour l’absence de toute relation entre le royaume des Ryûkyû et le Japon. Mais, nous savons aussi qu’à cette époque, le royaume des Xu Bao Guang n’était que le vice-ambassadeur, mais selon la coutume chinoise, les chefs de la légation écrivaient des rapports sur le royaume des Ryûkyû après avoir été envoyés à Okinawa et être retournés en Chine.
D’après Okamoto, leurs écrits étaient une des sources d’informations du royaume des Ryûkyû pour les étrangers y compris les Japonais. Cf. OKAMOTO Hiromichi, op. cit. Ryûkyû s’appliquait à dissimuler aux pays étrangers ses relations particulières avec le Japon ; ce qui expliquerait l’ignorance de Xu Bao Guang sur cet aspect de la situation.
Malgré la précision des observations de Kæmpfer, Gaubil semble préférer recourir aux sources chinoises tel le rapport de Xu Bao Guang.
Dans son mémoire, l’ouvrage de Kæmpfer mentionnant la dépendance des Ryûkyû à l’égard du fief de Satsuma n’est cité que par une note en bas de page alors que l’état de vassalité des Ryûkyû envers la Chine et la description détaillée de l’invasion par Satsuma figurent dans le corps de texte187. Ainsi, Gaubil a privilégié les renseignements fournis par Xu Bao Guang et ne tient pas compte de ceux provenant du Japon.
Nous avons également une courte phrase relative aux Ryûkyû dans un ouvrage publié en 1754 sous le nom de Considérations géographiques et physiques sur les nouvelles découvertes au nord de la grande mer. Dans ce livre, ce royaume est présenté comme suit : Au Sud-Oueſt ſe trouve la grande Iſle de Lieou-Kieou, dont le Roi qui eſt Tributaire de la Chine (…). »188
Ce livre a pour auteur un géographe français, Philippe Buache (1700-1773)189, qui se réfère au mémoire de Gaubil. Mais, à la différence de Gaubil, ce géographe parle seulement des relations entre les Ryûkyû et la Chine et passe sous silence celles qui liaient le royaume au Japon.
Il en est de même d’un autre livre, Géographie moderne, précédée d’un petit traité de la Sphère & du Globe, édité en 1773. Dans le chapitre de ce livre, intitulé « Des Isles de Lieou-Kieou », l’auteur, Louis-Antoine Nicolle de Lacroix (1704-1760)190, écrit simplement « les Iſles de Lieou-Kieou, dont le Roi eſt Tributaire de la Chine » 191 , alors que ses étudié auprès d’un des premiers géographes, Guillaume Delisle, il devient premier géographe du roi en 1729. Il n’est jamais allé aux Ryûkyû durant sa vie. Décès à Paris en 1773.
Louis-Antoine Nicolle de Lacroix (1704-1760) : né et mort à Paris. Ecclésiastique et géographe français. Il devait exercer des missions religieuses, mais pour raison de santé, il a dû renoncer. Il se consacre à la géographie et à l’enseignement de cette matière dans les séminaires jusqu’à sa mort.
LACROIX, Louis Antoine Nicolle de, Géographie moderne, précédée d’un petit traité de la Sphère & du Globe : ornée de traits d’Hiſtoire naturelle & politique ; & terminée par une Géographie Sacrée, & une Géographie Eccléſiaſtique, où l’on trouve tous les Archevêchés & Evêchés de l’Egliſe Catholique, & les principaux prédécesseurs auxquels il se referait, Engelbert Kæmpfer, Antoine Gaubil et Philippe Buache, étaient plus explicites.
Nous terminons la revue des écrits du XVIIIe siècle par le journal d’exploration d’un navigateur français bien connu, Jean François de Galaup La Pérouse (1741-1788 ?)192. Celui-ci a passé quelques heures non pas dans l’île principale des Ryûkyû, mais dans celle appelée Yonaguni (与那国島)193. Bien que connaissant le mémoire de Gaubil, et en se basant seulement sur ses observations personnelles, ce grand explorateur se contente de mentionner : « Ces insulaires [les gens des Ryûkyû] ne sont ni Chinois ni Japonais, mais situés entre ces deux empires, ils paraissent tenir des deux peuples »194 – et ne fait aucune allusion au commerce dans les Ryûkyû.
Nous remarquons ainsi que, parmi les écrits produits au XVIIIe siècle, Kæmpfer se distingue par son travail approfondi et détaillé, s’appuyant sur les observations faites pendant un séjour de deux ans au Japon. Gaubil, lui, bien plus tard (plus de deux décennies), a écrit son mémoire en se basant exclusivement sur les sources chinoises, dédaignant toutes les autres. Pourtant, au vu des consultations faites par la génération suivante, les travaux de Gaubil retiennent plus l’intérêt que le livre de Kæmpfer qui, ainsi, passe petit à petit dans l’oubli. Ce qui explique la méconnaissance par La Pérouse de l’œuvre de Kæmpfer :
[Les Ryûkyû est] un archipel très-peu connu des géographes, car il ne l’est que par la lettre du père GAUBIL, missionnaire, qui avait appris quelques détails du royaume de Likeu [Ryûkyû] et de ses trente-six îles, par un ambassadeur195 du roi de Likeu, qu’il avait connu à Pékin. »196 des Egliſes Schiſmatiques. Avec Une Table des Longitudes & Latitudes des principales Villes du Monde, & une autre des Noms de lieux contenus dans cette Géographie, Paris, Chez Delalain, 1773, Tome 2, p. 215.
Jean François de Galaup de La Pérouse (1741-1788 ?) : officier de marine et explorateur français. Il est entré dans une école de Marine, puis va se battre aux États-Unis. Rentré en France, il part en expédition pour l’Océan
Pacifique sous les ordres du roi Louis XVI, mais disparaît durant son voyage en 1788. Par chance, il a envoyé son récit de voyage à Paris avant sa disparition, grâce à quoi on peut aujourd’hui le consulter.
Île Yonaguni (Yonaguni-jima 与那国島) se situe juste à l’est de Taïwan. Une distance de plus de 500 km sépare l’île de Yonaguni de l’île principale d’Okinawa (Okinawa hontô 沖縄本島).
LA PÉROUSE, Jean-François de Galaup, Voyage de La Pérouse autour du monde publié conformément au décret du 22 avril 1791 et rédigé par M. L. A. Milet-Mureau, Paris, Imprimerie de la République, 1797, Tome 2, p. 380.
Dans les débuts du XIXe siècle, grâce à la diversité des sources disponibles ainsi qu’aux expéditions des navigateurs occidentaux à Okinawa, la connaissance des Ryûkyû a encore progressé.
En 1804, un officier de la marine anglaise, également explorateur, William Robert Broughton (1762-1821) 197 , publia son journal de bord 198 . Dans ce journal, il aborde le commerce dans les Ryûkyû.
This port [of Ryûkyû] seems to be the center of trade between Japan and the southern islands. They also trade to China and Formosa. »199
Bien qu’ayant effectivement visité Okinawa et y ayant séjourné plusieurs semaines, Broughton ne semble pas avoir eu l’occasion d’observer la situation politique des Ryûkyû et ses relations avec l’extérieur. Il en est de même du récit d’un chirurgien militaire anglais, John M’Leod (ou John Mac-Leod) (1777 ? -1820)200 publié en 1817201. Le vaisseau anglais L’Alceste (capitaine : William Robert Broughton (1762-1821) : né à Cheshire, en Angleterre. Officier de marine et explorateur britannique. Il sert en tant que capitaine sur plusieurs bâtiments dont La Providence avec laquelle il visite le Japon. La Providence s’échoue et sombre devant l’île Miyako (宮古島) d’Okinawa. Il prend sa retraite en 1818 et meurt à Florence trois ans plus tard.
BROUGHTON, William Robert, Voyage of Discovery to the North Pacific Ocean ; in which the coast of north-west America has been carefully examined and accurately surveyed, Londres, T. Cadell and W. Davies, 1804, 480 p. Ce livre a été traduit en français en 1807 : Voyage de découvertes dans la partie septentrionale de l’Océan Pacifique, traduit par ordre de S. E. le Ministre de la Marine et des colonies, par J. B. B. E ****, Paris, Dentu, 1807, 2 Tomes. La traduction japonaise a été faite en 1992 par Hisamatsu Shinichi 久末進一, sous le nom de Purobidensu-gô kita-Taiheiyô tanken kôkaiki 『プロビデンス号北太平洋探検航海記』 (Journal d’exploration maritime de la Providence dans le Pacifique Nord), Muroran 室蘭 (Hokkaido), Purobidensu-gô kenzô kentô iinkai プロビデンス号建造検討委員会, 358 p. John M’Leod (1777 ? -1820) : né en Angleterre, mais la date de naissance reste incertaine. Il devient chirurgien en 1801 et après avoir mené plusieurs expéditions, il obtient son titre de Docteur en médecine. Il est l’auteur de A Voyage to Africa, with some account of the manners and customs of the Dahoian people en 1820.
M’LEOD, John, Narrative of a voyage of his majesty’s ship Alceste, to China, Corea, and the Island of Lewchew, with an account of her shipwreck, Londres, W. Clowes, 1817, 317 p. Ce livre a été traduit en français en 1818 par Charles-Auguste def. (son nom entier est Charles-Auguste Defauconpret), avec deux titres différents : (1)
Voyage du Capitaine Maxwelle, commandant l’Alceste, vaisseau de S. M. B. sur la mer Jaune, le long des côtes de la Corée, et dans les îles de Liou-tchiou, avec la relation de son naufrage dans le détroit de Gaspar, et dans son séjour à l’île Sainte-Hélène en mai 1817, traduit par Charles-Auguste def., Paris, Chez Gide Fils, 1818, 359 p. (2)
Voyage du capitaine Maxwell, commandant l’Alceste, vaisseau de S. M. B. sur la Mer Jaune, le long des côtes de la Corée et dans les îles de Liou-tchiou, avec la relation de son naufrage dans le détroit de Gaspar, ayant à bord l’ambassade angloise, à son retour de la Chine, traduit par Charles-Auguste Defauconpret, Paris, Chez Gide Fils, 1818, 400 p. La traduction japonaise a été réalisée en 1999 par Ôhama Nobumoto 大浜信泉, sous le nom d’Arusesuto-gô Chôsen, Ryûkyû kôkaiki『アルセスト号朝鮮・琉球航海記』(Journal de navigation de l’Alceste dans la Corée et les Ryûkyû), Ginowan 宜野湾 (Okinawa), Yôjushorin 榕樹書林, 220 p.
Murray Maxwell (1775-1831)202), à bord duquel il était, fait escale aux Ryûkyû en 1816. De même que son compatriote W. R. Broughton, M’Leod reproduit simplement le même mémoire de Gaubil, sans apporter d’autres informations qu’il aurait pu acquérir durant sa visite à Okinawa.
Quant à Basil Hall, commandant du bâtiment de guerre britannique, La Lyra, amarré à côté de L’Alceste, il parle tout autrement du mémoire de Gaubil : our opportunities, however, were not sufficient to enable us to judge of the accuracy of this curious memoir [of Antoine Gaubil]. »203 Nous savons que ce capitaine a rencontré Napoléon Bonaparte, alors emprisonné à Sainte-Hélène et lui a parlé des Ryûkyû qu’il décrit comme un pays ne possédant pas d’armes204. Son livre205 a rencontré un grand succès, a été réimprimé à plusieurs reprises et traduit dans plusieurs langues (le français, le néerlandais, l’allemand, l’italien, l’espagnol…206) et contribué à susciter en Europe l’intérêt pour ce royaume.
Toutefois, l’état de dépendance de ce royaume et de sa politique diplomatique n’est toujours pas abordé.
Murray Maxwell (1775-1831): né à Wigtownshire (Écosse). Officier de marine britannique. Avec son compatriote Basil Hall, il accoste à Okinawa en 1816. En chemin, il est également venu à Sainte-Hélène, comme Basil Hall, et a rencontré Napoléon Bonaparte. Il fait une carrière brillante, et meurt à Londres à l’âge de 55 ans.
HALL, Basil, Account of a voyage of discovery to the west coast of Corea, and the great Loo-Choo island; with an appendix, containing charts, and various hydrographical and scientific notices, John Murray, Londres, 1818, p. X (preface). La traduction japonaise a été réalisée en 1986 par Haruna Akira 春名徹, sous le nom de Chôsen, Ryûkyû kôkaiki 1816 nen Amâsuto shisetsudan to tomoni 『朝鮮・琉球航海記 1816 年アマースト使節団とともに』 (Voyage de navigation dans la Corée et les Ryukyu avec la mission de Amherst), Tôkyô, Iwanami shoten 岩波書店, 385 p.
Pour en terminer avec les années 1800 et 1810, il nous reste une collection intitulée Précis de la Géographie universelle, ou description de toutes les parties du monde. Dans le tome trois édité en 1811, l’auteur, Malthe-Conrad Bruun (1775-1826)207, écrit qu’aux Ryûkyû, « Ils parlent et écrivent la langue du Japon, avec lequel ils sont en relation de commerce. Ils trafiquent aussi avec la Chine dont ils sont tributaires, et avec l’île Formose »208, et que « Le roi de Lieu-Kieu paye à l’empereur de la Chine un tribut annuel (…) »209, ceci en s’appuyant sur les travaux de Kæmpfer, Gaubil, et Broughton. A l’inverse des trois auteurs cités ci-dessus, son analyse de l’état de dépendance de ce royaume demeure superficielle. En revanche, il est important de noter que les Ryûkyû aient été mentionnés explicitement dans la première géographie universelle française.
En conclusion, nous constatons que malgré des ouvrages disponibles dans les années 1800 et 1810, et malgré l’apport de récits provenant de quelques vaisseaux occidentaux ayant fait escale à Okinawa, cette période reste tributaire des écrits antérieurs.
Et que les connaissances des Occidentaux sur la position diplomatique des Ryûkyû, plus concrètement leurs relations avec le Japon, n’ont guère progressé. En effet, les auteurs des années 1800 et 1810 jugeant que « Kæmpfer, à la vérité, en avait parlé le premier, sous le nom d’îles de Liquejo [Ryûkyû], mais d’une manière obscure »210, ont choisi comme source le mémoire de Gaubil aux dépens de Kæmpfer. Et ainsi la compréhension de l’appartenance des Ryûkyû a plutôt régressé.
Durant les années 1820, des auteurs continuent à taire la conquête des Ryûkyû, tel historien allemand, Georges Bernhard Depping (1784-1853)211 : « Les îles Lieukieu [Ryûkyû] sont gouvernées par un roi tributaire du Japon »212 et qu’« ils construisent des bateaux solides dans lesquels ils font le commerce avec le Japon et la Chine »213. En même temps, toutefois, les Occidentaux commencent à étudier des ouvrages chinois et japonais, et les rapports des Ryûkyû
Conrad Malte-Brun ou Malthe Conrad Bruun (1775-1826) : né au Danemark. Géographe. Il arrive en France en 1800 et participe la fondation de la Société de Géographie et en devient le secrétaire général. Il meurt en 1826 à Paris avec le Japon, parfois même avec le fief de Satsuma, commencent à être évoqués. Revenons à la « Description des îles de Lieou-khieou » de Klaproth éditée en 1824. Patrick Beillevaire remarque que l’auteur « a aussi mentionné les relations diplomatiques officielles nippo-ryûkyû »214. De fait, après avoir traité les relations sino-ryûkyû, Klaproth explique celles qui liaient les Ryûkyû au Japon : Quoique le gouvernement chinois s’arroge la suzeraineté sur le royaume de Lieou khieou [Ryûkyû], et que, suivant les usages et l’opinion des Asiatiques orientaux, elle soit constatée par les ambassades qui, tous les deux ans, portent des présens à Peking, et par un sceau en chinois et en mandchou envoyé au roi de cette capitale, cependant ce pays, par la position entre la Chine et le Japon, est aussi obligé de se reconnaître vassal de ce dernier empire, et envoie de tems en tems des ambassades à son souverain. »215
Klaproth détaille ensuite le tribut que le royaume des Ryûkyû paie au Japon puis les cadeaux qu’il reçoit en retour. « Les présens qu’elles [les ambassades des Ryûkyû] portent sont des sabres, des chevaux dressés, (…). En retour, l’empereur du Japon [le shôgun] donne cinq cents pièces de monnaie d’argent, cinq cents paquets de pièces d’ouates en soie. »216
Il mentionne également l’existence d’un palais qu’il appelle « Yng nghen thing (Ky on ty en japonais) »217 situé près du port de Naha (voir annexe IV), et explique :
C’est là que débarquent les ambassadeurs chinois. Il paraît cependant que ce lieu n’est pas destiné seulement à la réception des envoyés chinois ; car, dans les relations japonaises de Lieou-khieou, il est (ou bien c’est le palais voisin) nommé palais des princes de Satsouma, qui est une des provinces du Japon. »218
Effectivement, la résidence du fief de Satsuma aux Ryûkyû219 se trouvait dans la ville actuelle de Naha – et celle de la délégation chinoise220 à l’ouest (voir annexes IV et V). Ces deux résidences étaient donc très proches. Ainsi, malgré le manque de précision, dans les détails matériels, Klaproth fournit des Ryûkyû une description très proche de la réalité historique.
Jusqu’alors, aucun texte n’a mentionné ces deux lieux (les résidences du fief de Satsuma et de la délégation chinoise). La révélation par Klaproth de la présence de Satsuma à Okinawa doit être relevée de façon toute particulière.
Toutefois, nous ne pouvons dire que la compréhension par Klaproth du statut de ce royaume soit complète, car nous percevons comme une confusion dans son analyse. Nous essayons d’y trouver une explication :
Reprenons le livre de Hayashi dans sa version originale puis la traduction française par Klaproth « Aperçu Général des Trois Royaumes ».
Sur les relations des Ryûkyû envers le Japon, Hayashi écrit :
« Ce pays [le royaume des Ryûkyû] est petit, et coincé entre les deux grands pays que sont le Japon et la Chine. C’est pourquoi [le royaume des Ryûkyû] se soumettait à ces deux pays et envoyait des ambassades à ces deux cours. [Le royaume], étant un pays faible, chaque fois que sa délégation se rendait au Japon, se référait au calendrier japonais [le numéro de l’année dans l’ère impérial]. De même, quand sa délégation se rendait en Chine, elle se referait au calendrier impérial chinois. Néanmoins, si [le royaume des Ryûkyû] ne dissimulait pas au Japon qu’il se rendait en Chine, il dissimulait à la Chine ses ambassades au Japon. Nous pouvons probablement en déduire que le pouvoir de la Chine est plus important que celui du Japon. »221

Klaproth, lui, écrit dans sa traduction française :

Comme ce petit royaume est situé entre les deux grands empires de la Chine et du Japon, il se trouve sous la dépendance des deux ; et ses habitans, tout en se servant des titres honorifiques que les empereurs de la Chine donnent aux années de leurs règnes, sont de l’autre côté tributaires du Japon ; ou plutôt ils se disent, d’après les circonstances, tantôt dépendans de la Chine, tantôt du Japon. »222
De l’avis de Morita Môshin, « la traduction de Klaproth n’est pas forcément fidèle à l’original. Le traducteur a ajouté certains passages et supprimé d’autres. »223
Morita remarque que le passage sur la dissimulation (à la Chine) des relations nippo-ryûkyû n’est pas traduit, et que, concernant les relations des Ryûkyû avec le Japon d’un côté et de l’autre avec la Chine, Klaproth a commis un contresens. Morita relève que le passage indiquant que le royaume des Ryûkyû, tout en dévoilant au Japon son état de Tributaire de la Chine, dissimule à la Chine le même ordre de ses relations avec le Japon, n’est pas traduit224.
Dans un autre passage, Klaproth explique le statut de ce royaume :
« Quoique les rois de ce pays aient reçu depuis long-temps leur investiture du Japon, à présent ils l’obtiennent également des empereurs de la dynastie de Thsing [Qing] en Chine, qui leur confèrent des titres et un cachet (…) les habitans semblent à présent, plutôt attachés au Chinois qu’au Japonais, quoique leur archipel soit limitrophe avec le Japon, du côté de la province de Satsouma. »225
Alors que, dans le texte original, Hayashi écrit, à ce sujet : Lors de l’avènement d’un nouveau roi dans ce pays [le royaume des Ryûkyû], la cérémonie de succession est commandée par notre pays [le Japon]. Elle l’est également par l’empereur Qing. [Ce royaume] envoie [à la cour de Chine] une ambassade ; celle-ci reçoit un sceau. (…) [les habitants des Ryûkyû] n’adoptent pas [les habitudes] chinoises, car ils ne sont pas familiarisés [au mode de vie] chinois dans la vie courante. [En revanche, ce royaume] étant géographiquement proche du Japon, et les liaisons entre Satsuma et Ryûkyû fréquentes (…) il est aisé de supposer que le royaume des Ryûkyû suit l’évolution des mœurs de notre pays [le Japon]. »226
Certes Klaproth n’est pas japonologue mais sinologue. Mais, à Irkutsk en 1805, il a rencontré un naufragé japonais nommé Shinzô et a pu se faire expliquer les passages un peu obscurs du texte original227. En cela, on peut juger que sa traduction n’est pas vraiment parfaite. Il est regrettable qu’il n’ait pas bien saisi les liens de dépendance du royaume des Ryûkyû à l’égard du Japon et l’influence exercée par ce pays sur le royaume, par l’intermédiaire du fief de Satsuma.
Au vu de la diversité des ouvrages à partir desquels il a constitué sa documentation, il est difficile d’imaginer que Klaproth ait manqué de connaissances. Sans doute est-ce la complexité de l’ancienne écriture japonaise qui lui a fait commettre certaines confusions et erreurs ?
En comparant les deux textes de Klaproth, « Description des îles Lieou Khieou, extraite d’ouvrages japonais et chinois » et sa traduction du livre de Hayashi, Aperçu Général des Trois Royaumes, on peut considérer que le premier (« Description des îles Lieou Khieou ») fournit des informations plus précises.
Selon Patrick Beillevaire, il est certain que « les connaissances apportées par le mémoire de Gaubil sont enrichies dans les années 1820 par les travaux du philologue allemand Heinrich Julius Klaproth publiés en français à Paris »228.

Table des matières

Introduction
Quelques précisions sur le royaume des Ryûkyû
Études sur l’« ouverture » du royaume des Ryûkyû et la convention franco-ryûkyû de 1855
IV. Nos problématiques et la présentation des chapitres
Plan des chapitres
Sources utilisées dans la thèse
Partie I Les relations franco-ryûkyû jusqu’aux années 1840
1. Perception européenne des relations diplomatiques du royaume des Ryûkyû avant et durant les années 1844
1-1. La perception européenne de la conquête des Ryûkyû en 1609
1-2. Perception par les Européens, avant 1840, des relations diplomatiques du royaume des Ryûkyû
1-3. Perception en Europe des relations diplomatiques des Ryûkyû depuis les années 1840
2. Politique extérieure des Ryûkyû – les premières tentatives françaises pour l’établissement des relations avec le royaume
2-1. L’arrivée du premier bâtiment de guerre français – le cadre juridique
2-2. Reconnaissance du royaume par l’équipage de L’Alcmène et le missionnaire Forcade
2-3. L’arrivée de l’Amiral Cécille et les missionnaires Leturdu et Adnet
2-4. Le dernier observateur, Jurien de la Gravière, et le constat d’échec de la tentative
3. La question religieuse et les tentatives françaises d’évangélisation aux Ryûkyû
3-1. Esquisse de croyance religieuse aux Ryûkyû
3-2. Implantation du christianisme – la « liberté religieuse »
3-3. La répression – Les chrétiens cachés
La répression
Les chrétiens cachés
3-4. Évangélisation aux Ryûkyû par les missionnaires français. Forcade – Leturdu – Adnet
Théodore-Augustin Forcade
Pierre Marie Leturdu
Mathieu Adnet
Partie II Convention franco-ryûkyû de 1855 et séjour des Français aux Ryûkyû
Avant-propos
4. Processus de réalisation de la convention franco-ryûkyû et les conceptions française et ryûkyû
4-1. Acheminement vers la conclusion de la convention franco-ryûkyû
4-2. Analyse des versions de la convention franco-ryûkyû
4-3. Conception de la convention franco-ryûkyû : Comparaison des préambules en français et en texte chinois classique
4-4. Réflexions sur la différence de compréhension de la convention
5. La Convention franco-ryûkyû non-ratifiée et le séjour des missionnaires français aux Ryûkyû dans les années 1840 : analyse des clauses de la convention franco-ryûkyû
5-1. Vers la convention américano-ryûkyû et le détail de ses clauses
5-2. Expériences des Français aux Ryûkyû dans les années 1840 et clauses de la convention franco-ryûkyû
5-3. Appréciations de la convention franco-ryûkyû en France et raisons de sa non-ratification
6. La convention franco-ryûkyû et ses effets sur le royaume: la politique extérieure des Ryûkyû dans les années 1850
6-1. Mesures prises par le gouvernement des Ryûkyû suite à la convention franco-ryûkyû
6-2. Politique du royaume des Ryûkyû suite à la convention franco-ryûkyû : changements et continuités
Continuités dans la politique du royaume des Ryûkyû
Changements dans la politique du royaume des Ryûkyû
6-3. Changements dans la politique du royaume des Ryûkyû suite à la convention franco-ryûkyû : ouverture des portes et abolition de la filature
7. Sur les tentatives d’évangélisation au royaume des Ryûkyû après la convention franco-ryûkyû
7-1. Les activités religieuses aux Ryûkyû durant les années 1840 vues par les Français
7-2. L’arrivée de trois missionnaires français en 1855 et leurs connaissances sur le royaume des Ryûkyû
7-3. La convention franco-ryûkyû et la tentative d’évangélisation
7-4. Contextualisation – point sur les sources utilisées –
Partie III Des relations franco-ryûkyû aux franco-japonaises
8. Vision européenne des relations diplomatiques du royaume des Ryûkyû durant les années 1850
8-1. Perception par les Européens de la conquête des Ryûkyû en 1609 jusqu’à la conclusion de la convention franco-ryûkyû
8-2. Perception par les Européens des relations diplomatiques du royaume des Ryûkyû durant les années 1850
8-3. Quelques remarques françaises sur les relations Satsuma-Ryûkyû
9. Des Ryûkyû à Edo – quelques perspectives concernant les relations nippo-ryûkyû
9-1. La perception française de la diplomatie shôgunale durant les années 1850
9-2. Missionnaires français et apprentissage de la langue aux Ryûkyû
9-3. Mise en valeur de l’apprentissage de la langue japonaise aux Ryûkyû par les missionnaires français durant les premières années des relations franco-japonaises
Conclusion
I. Le royaume des Ryûkyû : de l’ordre traditionnel en Asie orientale au système mondial international
II. Des questions non-abordées : quelques pistes pour développer notre problématique
III. Perspective pour des recherches à venir
Sources
I. Sources primaires
A. France
a) Archives centrales de la Marine à Vincennes
b) Archives du Ministère des Affaires étrangères
c) Archives des Missions étrangères de Paris
B. Japon
a) Archives des Ryûkyû
b) Archives du Japon
c) Archives du fief de Satsuma
d) Manuels
e) Autres
II. Sources imprimées
A. Archives et documents officiels
a) Ryûkyû (Okinawa)
b) France
c) Japon
d) Satsuma (Kagoshima)
e) États-Unis
f) Autres
B. Journaux et rapport de voyage, mission, expédition, séjour
a) Par les Français
b) Par les Britanniques
c) Par les Américains
d) Par les Hollandais
e) Par les Russes
f) Par les Allemands
g) Par les Japonais
h) Autres
C. Périodiques et presses
D. Recueil de lettres et correspondance
E. Études
F. Atlas, Dictionnaires, Encyclopédies
G. Autres
III. Sources secondaires
Bibliographie
I. Histoire générale
a) Ryûkyû
Anthologie sur les Ryûkyû
Orientation bibliographique
b) France
c) Japon
Fief du Satsuma (Kagoshima)
Orientation bibliographique
d) Europe
e) Chine et Asie orientale
II. Histoire de la colonisation et de l’impérialisme français
III. Expansion et politique occidentales en Extrême-Orient
a) France
Vers le royaume des Ryûkyû
Vers le Japon
Vers l’Asie orientale
Vers la Chine
Vers la Corée
b) Autres
IV. Relations internationales
a) Ordre mondial traditionnel de l’Asie orientale
b) Relations entre les pays d’Occident et ceux d’Asie orientale
c) Relations entre les pays d’Asie orientale
V. Histoire politique et diplomatique en Asie orientale
a) Ryûkyû
Relations entre le fief de Satsuma et le royaume des Ryûkyû
Relations avec la Chine
Relations avec les pays occidentaux
Arrivée des navires occidentaux aux Ryukyu
Études sur les traités avec l’Occident
b) Japan
La question de la « fermeture » du Japon
La question des traités « inégaux »
Politique extérieure du shôgunat
Politique à l’égard des Ryûkyû
Relations avec la France
Relations avec les Pays-Bas
Relations avec la Corée
c) Fief de Satsuma
Politique du fief de Satsuma à l’égard du royaume des Ryûkyû
d) Chine
VI. Histoire du christianisme et de religion (y compris les études sur les missionnaires)
a) Généralité
b) Ryûkyû
Croyance et religion aux Ryûkyû
Christianisme et missionnaires
c) Japon
d) Chine
e) Corée
f) Autres
VII. Histoire des marges au Japon
a) Aïnou et Ezo (Hokkaidô)
b) Nagasaki
c) Tsushima
VIII. Histoire maritime
IX. Histoire du commerce et de l’économie
X. Histoire sociale
a) Ryûkyû
596
b) Japon
Fief de Satsuma
c) Autres pays
XI. Études sur langue et identité aux Ryûkyû et au Japon
XII. Asie orientale (Ryûkyû, Chine, Japon) vue par ailleurs
a) Par l’Asie orientale
b) Par l’Occident
XIII. Biographie
XIV. Divers
a) Sur les Ryûkyû et Okinawa
b) Sur le Japon
c) Sur la Chine
d) Sur les autres sujets
XV. Dictionnaires, encyclopédies
XVI. Webographie
Annexes
Annexe I Présence des relations des Ryûkyû avec la Chine, le Japon et le fief de Satsuma dans les livres ou articles des XVIIIe et XIXe siècles excepté les livres et articles extraits d’autres ouvrages
Annexe II Convention franco-ryûkyû
A. Transcription de la convention originale conservée en France
B. Convention originale consevée en France
C. Convention originale conservée aux Ryûkyû
Annexe III Convention américano-ryûkyû
Annexe IV Carte des lieux principaux et des quartiers près du port de Naha
Annexe V Cartes des maisons des missionnaires occidentaux
Annexe VI Carte du Japon publiée en 1861
Annexe VII Les premiers Consuls généraux et interprètes au Japon
Annexe VIII Liste des missionnaires et leur lieu de fonction
Chronologie
Table des illustrations
Table des matières

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