Cours de la formation du BTS Bâtiment

LE PROJET BIM

Ce projet a fait l’objet d’un projet « supplémentaire » avec des volontaires hors temps scolaire en plus des cours, TD et projets des BTS Bâtiment 2ème année auxquels l’équipe pédagogique a fait appel à candidature en donnant quelques pistes d’idées à mettre en pratique (saisie de la maquette et suivi de chantier).Un groupe d’étudiants s’est aussitôt formé (3 Bac Pro, 2 Bac STI2D et 1 Bac S) avec 3 objectifs qui reprennent le niveau taxonomique 1.Le 1er groupe est plutôt de type bureau d’études structure. Il est composé d’un Bac Pro et de 2 Bac STI2D dont l’envie est de travailler sur la maquette numérique au niveau saisie et conception. Une volonté affirmée de poursuite de formation en licence pro et d’intégration professionnelle dans un BET est pour eux d’autant plus motivante. Le 2nd groupe est plutôt orienté travaux. Il est formé par le Bac S et 2 Bac Pro du lycée Laplace avec une volonté affichée d’aller faire du suivi de chantier sans forcément utiliser la maquette numérique.
Un objectif commun aux 2 groupes apparaît que nous n’avions pas initialement prévu : scénariser leurs travaux par la création d’un film montrant l’avancement de la construction de la maquette et des travaux du chantier afin de valoriser la formation du BTS Bâtiment du lycée lors de journées portes ouvertes. La phase de présentation du projet et d’appel à candidature a été très importante et l’équipe ou l’enseignant se doit d’être « attractif » ! A mon sens voici les quelques points importants qui ont permis au groupe de démarrer sans préjugés, de se fédérer et mener à bien leur projet :
 L’objectif général proposé se doit d’être en même temps lisible pour être rassurant mais suffisamment flou pour que les volontaires puissent construire eux-mêmes leur projet.
 Le groupe se connaît déjà et les individualités ont des affinités entre eux (ils se côtoient depuis la première année de BTS voire davantage pour les Bac Pro).
 A des niveaux différents, 2 éléments moteurs de la classe se sont portés volontaires.
 La complémentarité des niveaux initiaux de formation a permis aux Bac Pro de montrer leurs compétences ou apports chantier, de plus le travail en partenariat avec des personnes connues et solides techniquement et scientifiquement les ont rassurés.
 Le groupe connait l’enseignant pilote puisque que je les ai déjà eus en formation en 1ère année et qu’un climat de confiance s’est instauré.
 Les règles sont suffisamment édictées (demande de travail supplémentaire, possibilité d’aller sur le chantier et d’y rencontrer des intervenants professionnels, possibilité de ne pas travailler sur le dossier chaque semaine et liberté de participer à son rythme sans « pointage » mais avec des échéances).
 La participation à un projet cadré mais expérimental qui pourra être bénéfique pour eux, pour les enseignants, les professionnels, le lycée et la formation en général a été un élément déclencheur pour susciter leur participation.

PHASE DE NIVEAU 1 : Acquisition d’outils indépendants de format BIM (octobre à décembre)

La mise en place du projet
Le groupe « Structure » réalise la maquette numérique gros œuvre en fonction des plans d’exécution de l’entreprise, avec chacun un rôle différent :
•Charly est « BIM manager », c’est-à-dire qu’il définit la charte graphique du logiciel Revit, les axes, les niveaux ainsi que la méthode de saisie (notamment les liaisons complexes voiles et planchers). Il s’avère que Charly ayant très rapidement joué son rôle je lui propose la tâche supplémentaire et plus longue de saisir le bâtiment dans sa version « architecturale » afin de tester le transfert maquette architecturale vers maquette structurale. C’est également lui qui réalise les vidéos de présentation proposées.
•Remy saisit le rez-de-chaussée du bâtiment (partie la plus « complexe » du projet)
•Bastien saisit le 1er étage puis dupliquera celui-ci en 2ème avec les modifications d’usage.
Les étudiants ne partent pas de rien, nous les avons formé à Revit en 1ère année sur la base d’une dizaine d’heures en projet avec les objectifs de saisie 3D, de mise en plan de structure et de coffrage, qu’ils ont appliqué sur 3 projets. Je ne suis pas intervenu dans le rôle du « BIM manager » mais j’ai passé 1 heure avec celui-ci pour mettre au point les informations à faire passer aux membres du groupe. Il parait illusoire de demander à un étudiant « débutant » d’avoir le recul nécessaire pour obtenir de la part de ses collègues une homogénéisation de la saisie informatique. Dans mon cas la réalisation de la maquette du bâtiment m’a grandement aidé pour anticiper les problèmes techniques de saisie logicielle. Si j’ai nommé le « BIM manager » pour ses compétences techniques et logicielles, celui-ci doit en plus avoir un bon relationnel qui a parfois manqué dans le cas du projet.
•Le groupe « Méthodes » composé de Félix, Pierre et Ronan effectue un suivi de chantier sur place, pointe l’avancement sur plan et transmet les informations au groupe « structure » qui va découper et phaser la maquette.
Pour pouvoir travailler en plus des cours et de manière assez souple nous sollicitons l’établissement pour pouvoir disposer d’une salle de travail dédiée au BIM c’est à dire indépendante, disponible et dotée de machines comprenant les logiciels nécessaires. Avant la mise en place de la salle et du matériel, le groupe décide de travailler sur l’un des rares créneaux libres de la salle de projet des BTS Bâtiment c’est-à-dire le mercredi après-midi. Ce travail s’effectue en autonomie la plupart des séances car j’interviens en alternance le mercredi entier sur un autre centre. Cette habitude perdurera tout au long de l’année et je serais fort peu disponible sur ces créneaux qui les laisseront en responsabilité et autonomie. Afin de limiter le temps de recherche et d’auto formation, je leur donne des fiches pratiques « d’autonomie » ciblant les points que j’estime être critiques (rappel des consignes de saisie 3D élémentaires, réalisation d’un quantitatif). Ces fiches sont elles absolument nécessaires ? A mon sens une connexion Internet correcte et un accès YouTube sont plus pertinents. Les fiches seront discutées, testées et améliorées par le groupe avant diffusion au reste de la classe, responsabilisant de fait le rôle des « testeurs » : c’est davantage dans ce cas que réside leur intérêt.

PHASE DE NIVEAU 2 : Utilisation multi logiciels d’échange

Dans le cadre de la formation au BTS, nous organisons entre la période de Noël et celle de Février une épreuve U42 « blanche » puis entre Février et Pâques une épreuve E5 « blanche ». Chaque groupe de 3 ou 4 travaille sur un projet tel un projet d’examen allégé. En plus des supports pressentis, nous envisageons de donner comme support le dossier du CHRAHN et sa maquette « architecturale » afin de pouvoir tester le passage multi logiciel (déshabillage du plan d’architecte vers un plan de structure mais surtout passage entre Revit et Robot) avec les étudiants qui ont déjà travaillé sur le dossier. Notre ambition est de passer au niveau taxonomique supérieur. En fonction des dossiers de la session 2015 et de la qualité de plusieurs supports nous disposons de plusieurs dossiers et nous y ajoutons le CHRAHN. Je présente cette possibilité aux étudiants qui ont déjà travaillé sur le projet et se sont investis. Il aurait été logique de donner la maquette architecturale à un autre groupe pour voir comment ils l’appréhendent mais je souhaite profiter de la motivation du groupe. Aucun des 6 membres ne refuse le challenge, bien que je les aie mis en garde (lassitude de travailler sur un même projet, incertitude quant aux objectifs, périodes de test…) tout en leur donnant l’assurance que de toute manière l’ensemble sera « borné ».
Je rédige donc deux épreuves blanches U42 et E5 en m’inspirant des sujets actuels. Les six étudiants seront divisés en trois binômes, chaque binôme travaillant sur une zone spécifique du projet.Afin de pallier aux éventuelles dérives et rassurer les étudiants je suis nommé pilote du projet. La décision est prise d’arrêter le projet CHRAHN multi logiciel et de le faire « en indépendance » si des difficultés sont trop grandes et décourageantes. A ce moment (Février 2016), il est clair que nous arrivons à notre limite de compétence logicielle et que l’équipe pédagogique commence à naviguer en terre inconnue. On peut dire que le projet nous a alors échappé et que nous avons eu la désagréable impression d’avoir systématiquement 2 semaines de retard sur les étudiants (nous avions parfois les réponses, mais trop tard et les étudiants avaient contourné le projet en nous posant de nouvelles questions auxquelles bien entendu nous n’avions pas la réponse).Dans un premier temps apparait un point de blocage qui concerne la gestion des ouvertures (portes et fenêtres). L’apparence des ouvertures de la maquette architecturale (qui fait apparaitre les menuiseries) n’est pas conforme avec celle du plan de coffrage (qui ne doit faire apparaitre que les ouvertures béton). Cette apparence n’est donc pas normalisée mais surtout les cotes ne sont pas « brutes ». Au moment du projet ce point qui pouvait sembler anecdotique n’est pas résolu et a impacté le travail des étudiants qui de fait ont eu tendance soit à abandonner Revit (et utiliser AutoCAD !) pour exporter et retraiter leurs résultats sur AutoCAD pour mieux coller aux plans d’exécution du chantier (et pour éviter « la mauvaise note »), soit à partir de la maquette « structurale ».

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