Croyances et opinions des répondants sur la formation continue

Les défis de formation en Abitibi-Témiscamingue

Comme plusieurs régions du Québec, I’Abitibi-Témiscamingue constitue un vaste territoire à faible densité de population et compte un grand nombre de petites municipalités. De nombreux défis de formation se posent au niveau de la population en général, mais également pour les entreprises et les institutions académiques, notamment l’Université du Québec en AbitibiTémiscamingue (UQAT). À l’aube de ce siècle, mentionnons qu’il s’agit d’une population en décroissance. En effet, les mesures démographiques montrent une baisse significative. De 1996 à 2001, selon Statistique Canada3 , elle est passée de 153 905 à 146 097, soit une perte de 7808 habitants (- 5,1%}. Cela suit la tendance démographique des six régions ressources du Québec qui ont pour la plupart connu une diminution de leur population (perte moyenne de 3,9%). Comme pour beaucoup de régions, une forte proportion de l’économie repose sur l’exploitation de ses ressources naturelles, soient les mines et les forêts (Sauvé, 2000). L’impact de la globalisation des marchés ainsi que la rareté des ressources se font sentir par le ralentissement des activités de production et la perte d’emplois spécialisés – souvent bien rémunérés – qui ne sont pas nécessairement remplacés. La région cherche donc des moyens de revitaliser son économie en la diversifiant, notamment par le biais d’activités de seconde transformation. Des nouvelles compétences pourraient ainsi devenir essentielles à moyen terme pour un bassin de travailleurs « recyclés ».

En ce qui concerne le niveau d’éducation générale4 , la population de I’AbitibiTémiscamingue demeure moins scolarisée que la moyenne québécoise. On constate cependant une certaine progression du niveau de scolarité de 1986 à 1996, notamment au point de vue de la scolarisation post-secondaire (autres études non-universitaires et études universitaires). Malheureusement, cette amélioration est inférieure à la moyenne québécoise. La sousscolarisation régionale peut s’expliquer en partie par une accessibilité réduite aux études post-secondaires compte tenu de la vaste étendue de son territoire. Or, il semble que la présence d’institutions d’enseignement et la diversité de programmes de formation influencent directement le niveau de scolarisation. Ainsi, accentuer le niveau de décentralisation du réseau d’enseignement collégial et universitaire de la région et offrir des cours de formation à distance représentent des avenues de solution. En effet, la scolarisation des jeunes apparaît sans aucun doute comme une réponse au chômage, comme en témoigne le tableau suivant :

Au niveau des entreprises, selon une enquête réalisée par l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue pour le compte d’Emploi Québec et publiée en 20036 , 8% des entreprises abitibiennes ont consacré plus de 3% de leur masse salariale en formation, alors que 13% d’entre elles en ont consacré entre 2 à 2,9%, 6,9% en ont consacré entre 1 à 1 ,9% et 10% moins de 1%. De plus, toujours selon cette même étude, près de la moitié des formations prévues au cours des deux années suivant l’enquête devaient porter sur des thèmes touchant la gestion, soient: la gestion du personnel, le seNice à la clientèle, la santé et la sécurité au travail, la résolution de problèmes et la gestion des équipes de travail. Ce qui constitue un bassin d’étudiants potentiels intéressant pour I’UQAT dans la perspective de développer un secteur de formation continue aux entreprises régionales7 . C’est dans ce contexte que I’UQAT, dans le cadre de son plan de développement 1997-2002, identifiait déjà, il y a quelques années, comme action prioritaire de « Miser sur le potentiel des technologies d’information et de communication (TIC) pour diversifier les formats de distribution des seNices »8 Cette volonté s’est traduite dans divers projets de formation à distance: l’Internet et le Web, la vidéoconférence et les cours médiatisés. Aussi, après avoir fait le bilan des réalisations du plan 1997-2002, I’UQAT a décidé, au chapitre de la pédagogie et de l’enseignement, de poursuivre les efforts de développement de l’enseignement à distance et d’organiser la formation continue et sur mesure autour des besoins des ordres professionnels, des organismes et des entreprises du milieu.9

Les technologies d’information et de communication en formation

Après une pré-analyse sommaire des travaux dans ce domaine, le premier constat est celui d’une croissance exponentielle de l’utilisation des nouvelles technologies d’information et de communication dans la formation. Les chercheurs et praticiens évoquent parfois des nuances en termes de définition de concepts, mais ils s’accordent tous pour dire qu’il s’agit d’outils incontournables en formation et que les avantages compensent largement les inconvénients. En fait, le Conference Board du Canada estime que les technologies d’information et de communication constituent une opportunité sans précédent et redéfinissent le futur de l’apprentissage en milieu de travail. Le Canada est le deuxième pays le plus «branché» au monde, derrière les États-Unis 10 . Non seulement le Canada a développé des infrastructures technologiques, mais elles sont abondamment utilisées. En effet, le taux de pénétration d’Internet dans les foyers canadiens a augmenté de 23% en 1996 à 57% en 2000. De plus, en 1999, 53% des sociétés appartenant au secteur privé et 94% des entreprises du secteur public étaient reliés par l’Internet. De plus, 69% des employés des petites et moyennes entreprises (de moins de 500 employés) étaient branchées à Internet, un plus haut niveau que celui des employés des grandes entreprises. Toujours selon le Conference Board, la « connectivité » des petites et moyennes sociétés commerciales se manifeste également par le haut taux d’utilisation du courrier électronique, soit 88% des entreprises de 1 00 à 499 employés.

Il en va de même pour la création de site Web puisque 49% des entreprises de 1 00 à 499 employés possédaient un site Web en opération. Selon Statistique Canada1 \ 55% de l’ensemble de l’emploi au Canada était attribuable aux PME. Sans les entités publiques, on trouverait qu’à tout le moins, les PME emploieraient environ sept Canadiens sur 1 0 qui travaillent au sein du secteur privé. Peu importe la méthode utilisée pour effectuer ce calcul, la part de l’emploi détenu par les PME au sein de l’économie est considérable. Finalement, il semblerait que les organisations impliquées dans le commerce électronique seraient davantage sensibilisées pour investir dans l’apprentissage virtuel. Au Québec12 , les données les plus récentes recensées concernant l’utilisation des outils informatiques par les petites et moyennes entreprises datent de quelques années, mais il est raisonnable de croire que ces chiffres augmentent. Or, 71% des PME, c’est-à-dire des entreprises ayant moins de 200 employés, se seNaient déjà de l’ordinateur en janvier 2001. Ce taux varie de 60% chez les PME ayant entre 1 et 4 employés à 93% chez celles ayant entre 10 et 200 employés. Déjà en 2001, les deux tiers des PME informatisées sont branchées à Internet, ce qui représente près de la moitié (48%) de l’ensemble des PME québécoises.

Le taux de branchement grimpe à 73% chez les PME ayant entre 10 et 200 employés, un taux qui se rapproche de celui que l’on obseNe pour les sociétés canadiennes. Rappelons que les entreprises de 1 à 4 employés regroupent souvent des travailleurs autonomes ou constituent des petites entreprises oeuvrant dans des secteurs tels que la coiffure, dépanneur, fleuriste, vêtements spécialisés, comptoir de restauration rapide, etc. Au niveau des institutions universitaires, on assiste également à une transformation des moyens de diffusion de l’information et de la formation. À ce chapitre, les universités américaines affichent une longueur d’avance sur les institutions canadiennes. En effet, aux États-Unis, 25 730 cours de formation à distance ont été offerts par les institutions de formation supérieure pour l’année académique de 1994-1995. Ce nombre a grimpé à 54 4 70 pour l’année 1997-1998, ayant plus que doublé en trois ans. 13 Clark (1999) rapporte que plus du deux tiers des 3 200 collèges et universités reconnues aux États-Unis offrent des cours de formation en ligne. En 1999, Fornaciari & Forte (dans Drago et al, 2002) affirmèrent que quarante écoles d’administration accréditées offraient déjà un programme complet de MBA à distance 14 . À titre d’exemple, l’Université du Massachusetts, qui offre des programmes de formation en ligne depuis plusieurs années, a augmenté ses revenus de 40% entre 2002 et 2003 et ses inscriptions de 33%, dépassant ainsi 11 millions de dollars de revenus et 13 375 inscriptions.

Table des matières

INTRODUCTION ,
CHAPITRE 1: CONTEXTE DE LA RECHERCHE ET PROBLÉMATIQUE
1 . 1 La nouveauté relative du thème de la recherche
1.2 La formation continue et la compétitivité des entreprises
1.3 Les défis de formation en Abitibi-Témiscamingue
1.4 Les technologies d’information et de communication
1 .5 La question de recherche
CHAPITRE Il : L’ANALYSE CONCEPTUELLE
2.1 Le développement des compétences en gestion et la formation
2.2 Évolution de la formation continue en gestion
2.3 La formation à distance: précurseur de l’apprentissage virtuel
2.4 L’apprentissage virtuel
2.4.1 L’ampleur du phénomène de l’apprentissage virtuel
2.4.2 Les définitions de l’apprentissage virtuel
2.4.3 Les composantes de l’apprentissage virtuel: le contenu, la technologie et les services
2.4.4 L’évolution de l’apprentissage virtuel : facteursd’émergence, contraintes et perspectives d’avenir
2.4.5 Les applications de l’apprentissage virtuel
2.4.6 Les avantages et les limites de l’apprentissage virtuel
2.4.7 Les facteurs de succès de l’apprentissage virtuel
2.4.8 Le processus de planification et d’implantation de l’apprentissage virtuel
2.5 Conclusion
CHAPITRE Ill : LE CADRE THÉORIQUE
3.1 Le développement de compétences en gestion et l’apprentissage virtuel
3.2 La virtualité : fondement de l’apprentissage virtuel
3.3 Le formateur : pourquoi serait-il irremplaçable?
3.4 Proposition de cadre théorique
CHAPITRE IV: MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
4.1 Les entrevues préalables au questionnaire
4.2 La méthode d’enquête
4.3 Élaboration et programmation du questionnaire électronique
4.4 Échantillon de répondants
CHAPITRE V: ANALYSE ET RECOMMANDATION$
5.1 Profil des répondants
5.2 Traitement et fiabilité des résultats
5.3 Constats généraux
5.4 Croyances et opinions des répondants sur la formation continue
5.5 Opinions des répondants sur l’apprentissage virtuel
5.6 Attentes relatives des répondants face à l’apprentissage virtuel
5. 7 Les obstacles et contraintes des répondants
5.8 Facteurs de succès de l’apprentissage virtuel
5.9 La relation avec le formateur
5.1 0 Recommandations
CHAPITRE VI : CONCLUSION
APPENDICE A : Synthèse des entrevues réalisées préalablement à l’envoi
du questionnaire
APPENDICE B : Questionnaire d’enquête
APPENDICE C : Lexique de l’apprentissage virtuel
BIBLIOGRAPHIE

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