DEMANDES DE GOUTTE EPAISSE ET DE FROTTIS SANGUIN

 DEMANDES DE GOUTTE EPAISSE ET DE FROTTIS SANGUIN

TAXONOMIE ET CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DES PARASITES

Les parasitoses majeures des zones tempérées ou tropicales sont dues à des parasites passant une partie ou la totalité de leur vie dans le sang de l’homme où ils vont devoir être identifiés et quantifiés. C’est ainsi que l’examen parasitologique du sang recherche les parasites qui se multiplient ou qui séjournent, pendant une phase de leur cycle, dans le sang ou dans les organes hématopoïétiques Parmi les principaux parasites sanguicoles humains, on doit rechercher :

– souvent des protozoaires : les plasmodies, les babies, les toxoplasmes, les leishmanies (formes viscérales), les trypanosomes.

– mais aussi des nématodes tropicaux : les embryons (ou microfilaires) de certaines filaires.Toutefois nous allons nous intéresser uniquement aux parasites susceptibles d’être mis en évidence par la GE et/ou le FS.

 Les protozoaires

Les Plasmodium

Classification 

 

Embranchement :

Classe :

Apicomplexa

Sporozoasida

Sous-classe :

Super-ordre :

Ordre :

Sous-ordre :

Famille :

Genre :

Sous genres :

Espèce :

Coccidia

Eucoccidea

Eucoccidiorida

Haemosporidia

Plasmodium

Plasmodium

Love Rania et Plasmodium

falciparum, malariae, ovale, vivax, knowlesi

Il existe de très nombreuses espèces de Plasmodium (plus de 140), touchant diverses espèces animales mais seulement cinq de ces espèces sont retrouvées en pathologie humaine. Il s’agit de :

Plasmodium falciparum : dans les régions équatoriales, il est transmis toute l’année avec cependant des recrudescences saisonnières. Dans les régions subtropicales, il ne survient qu’en période chaude et humide. Sa transmission s’interrompt lorsque la température tombe en dessous de 18°C.

Plasmodium vivax : très largement répandu en Amérique du Sud et en Asie, il est beaucoup plus rarement observé en Afrique. Les érythrocytes du groupe sanguin Duffy négatif(observé chez la majorité des sujets originaires d’Afrique de l’Ouest) ne possèdent pas le récepteur membranaire nécessaire à l’infection par P. vivax. Sa transmission s’arrête en dessous de 15°.

Plasmodium ovale : il sévit en Afrique intertropicale du Centre et de l’Ouest (et dans certaines régions du Pacifique) et provoque une fièvre tierce bénigne, comme P. vivax dont il est très proche.

Plasmodium malaria : il sévit sur les trois continents, de manière beaucoup plus sporadique. Il se différencie des autres espèces par une incubation plus longue (15 à 21 jours),par une périodicité différente de la fièvre (cycle érythrocytaire de 72 heures responsable d’une fièvre quarte) et surtout par sa capacité à entraîner des reviviscences très tardives (jusqu’à 20 ans après le retour de la zone d’endémie).Plasmodium knowlesi, parasite habituel des singes (macaques) d’Asie qui vient de passer récemment chez l’homme. Actuellement, il sévit en Asie du Sud-Est , plusieurs centaines de cas ayant déjà été rapportés chez l’homme. Il se différencie des autres espèces par un cycle érythrocytaire de 24 heures responsable d’une fièvre quotidienne.D’emblée il faut différencier P. falciparum des autres espèces. En effet P. falciparum est celui qui est le plus largement répandu à travers le monde, qui développe des résistances aux antipaludiques et qui est responsable des formes cliniques potentiellement mortelles.

 Cycle de développement

Le cycle se déroule successivement chez l’homme (phase asexuée chez l’hôte intermédiaire)et chez l’anophèle (phase sexuée chez l’hôte définitif).Lors de la piqûre, l’Anophèle femelle inoculé, avec la salive, des sporozoïtes qui sont la forme infestante.

Cycle exoérythrocytaire

Le sporozoïte disparaît dans le sang circulant une demi-heure après l’inoculation et, à partir du 4e jour, on le retrouve dans les cellules nobles du foie sous forme d’hépatozoïte. Il y grossit déforme la cellule en refoulant son noyau dans la périphérie. Le noyau du parasite se divise un grand nombre de fois.L’hépatite est devenue une volumineuse masse cytoplasmique plurinucléée. L’hépatozoït Éclate, chacun des noyaux, entouré d’une couronne de cytoplasme est un mérozoïte. Quelques Mérozoïtes vont parasiter d’autres cellules hépatiques (persistance du cycle exoérythrocytaire avec P. vivax, P. malariae, P. ovale mais non avec P. falciparum) tous les autres vont pénétrer dans les hématies [4]. Dans les infections à P. vivax et P. ovale, une schizogonie hépatique retardée (hypnozoïtes) peut entraîner la libération dans le sang de mérozoïtes plusieurs mois après la piqûre du moustique, expliquant ainsi les reviviscences tardives observées avec ces 2 espèces. Les hypnozoïtes n’existent pas dans l’infection à P. falciparum (évolution d’un seul tenant) et ils n’ont pas été mis en évidence non plus dans l’infection à P. malariae ou à P.knowlesi [18].

Cycle asexué endoérythrocytaire

Le mérozoïte devient, dans l’hématie, un trophozoïte en anneau, qui se nourrit de l’hémoglobine et se transforme en schizonte tandis que le pigment provenant de la dégradation de l’hémoglobine, la hémozoïne, s’accumule dans le cytoplasme. Le schizonte est mûr et son noyau se divise, chaque fragment s’entourant d’une masse de cytoplasme. Ainsi se forme le corps en rosace dont le centre est occupé par l’amas pigmentaire et qui regroupe un certain nombre de mérozoïtes. L’hématite parasitée éclate, les mérozoïtes libérés et le pigment se déverse dans le sang, déterminent l’ accès palustre ». Chaque mérozoïte pénètre dans une hématite et le cycle recommence. L’intervalle de temps entre deux accès correspond à la durée nécessaire pour que le mérozoïte atteigne le stade de corps en rosace.

Cycle sexuée

Après un certain temps d’évolution, certains schizophrènes mûrs, que rien ne semble distinguer des autres, se transforment en gamétocytes, formes sexuées mâles ou femelles, qui restent dans le sang périphérique, sans évoluer plus en avant. C’est là qu’ils sont puisés lors de la piqûre de l’Anophèle. Parvenus dans l’estomac de l’insecte, les gamétocytes femelles s’arrondissent et deviennent des gamètes femelles. Le gamétocyte mâle se divise et subit l’ex flagellation qui donne plusieurs gamètes mâles mobiles. La fécondation a lieu formant ainsi l’œuf qui est le seul stade diploïde. La première division de cet œuf est d’ailleurs une méiose réductionnelle. L’œuf est mobile, d’où son nom de ookinète. Il traverse la paroi stomacale. Il s’immobilise sous la membrane qui tapisse la paroi externe de l’estomac. Il prend alors le nom de l’oocyste. Le noyau de l’oocyste se divise un grand nombre de fois, chaque fragment s’entourant d’une couronne de cytoplasme et devenant un sporozoïte (environ 10 000 par oocyste). L’oocyste mûr ou sporocyste éclate en libérant les sporozoïtes qu’il contient dans la cavité générale de l’insecte.Ceux-ci mobiles, gagnent les glandes salivaires de l’Anophèle s’accumulent surtout dans le lobe moyen. Ils seront inoculés à l’homme, au moment de la piqûre avec la salive [4].

Les babésioses

 Classification

Embranchement :

Classe :

Apicomplexa

Aconoidasida

Ordre : Piroplasma
Famille : Babesiidae
Genre :

Espèce :

Babesia

Microti, canis, divergents, bovis…

 

 Cycle de développement

Le cycle de vie de Babesia microti, qui est typique des parasites dans ce genre, fait intervenir une tique vectrice de la famille des Ixodidae et un hôte mammifère.Une tique infectée injecte les sporozoïtes dans le rongeur hôte lors d’un repas sanguin. Ces Sporozoïtes pénètrent dans les érythrocytes et commencent un développement cyclique entre trophozoïtes et mérozoïtes . Plutôt que de produire plus de trophozoïtes, certains mérozoïtes produisent des gamétocytes . La tique, hôte définitif, reprend les gamétocytes lorsqu’il prend un repas de sang. Ces gamètes vont féconder dans l’intestin de la tique et se développent en sporozoïtes dans les glandes salivaires. Les sporozoïtes sont inoculés chez un être humain à la suite de la morsure d’une tique infectée. Même étant un hôte accidentel , les changements de phase du parasite qui se produisent chez les humains sont les mêmes que chez les hôtes biologiques. Babesia peut être diagnostiquée au stade trophozoïte, et peut être transmise d’homme à homme, soit par la tique vectrice ou par le sang (transfusions) [21]. (Voir la figure dans annexe 1)

Les nématodes

 Les filaires 

Les filaires sont des vers parasites ayant un corps filiforme blancs, transmises par desarthropodes, largement répandues dans le monde (un milliard de sujets exposés, plus de 200millions de personnes atteintes).les filaires adultes pondent des embryons ou microfilaires quiont cutanées ou sanguicoles. Les espèces filoniennes décrites chez l’homme sont au nombre de neuf et se répartissent selon leur impact en santé publique en filarioses majeures (pathogènes)et filarioses mineures (peu ou pas pathogènes). Les filarioses humaines comprennent :les filarioses lymphatiques, dont les agents sont :Wuchereria bancrofti et W. bancrofti var. pacifica dont le vecteur est un moustique du genre Culex, Anophèles et Aedes.Brugia timori et Brugia malayi transmises respectivement par Anopheles, et Aedes, Anopheles et Mansoni les filarioses cutanées la loase causée par Loa-loa transmise par un taon du genre Chrysops L’onchocercose due à Onchocerca volvulus transmise par des insectes du complexe des Simulium damnosumla mansonellose à Mansonella streptocerca les filarioses des séreuses filariose à Mansonella perstansfilariose à Mansonella ozzardi les dirofilarioses sont en fait des impasses parasitaires causées par Dirofilaria immitis ou D. repens.

 Classification 

Embranchement :

Classe :

Sous classe :

Ordre :

Sous-ordre :

Super-famille:

Genre:

Némathelminthes

Nématodes, phasmides

Secernentea

Spirurida

Spirulina

Filario Idae

Wuchereria

Camallanina

Camallanina

Dracunculoidea

Brugia
Loa
Onchocerca

 

 Cycle de développement 

Loa loa

Les filaires adultes vivent dans le tissu cellulaire sous-cutané en s’y déplaçant constamment.Elles peuvent également passer dans les séreuses de la conjonctive. Elles affectionnent particulièrement les zones où la peau est mince. Leur longévité est très grande et peut atteindre 20 ans. Le mâle mesure environ 3,5 cm de long sur 400µm de diamètre et la femelle 5 à 7 cm sur 600 µm. Les microfilaires gagnent les lymphatiques et passent dans le sang où leur vie ne peut pas excéder quelques jours (alors que cette survie se chiffre en mois sinon en années pour les microfilaires des autres espèces parasitant l’homme.) Elles ont une périodicité diurne, c’est-à-dire que la densité des microfilaires dans le sang périphérique atteint son maximum vers midi puis diminue pour devenir pratiquement nulle vers 22h. Ce phénomène permet une parfaite coaptation avec l’activité diurne du vecteur. Les Chrysops s’infectent en absorbant le sang des malades. Les larves III infestantes gagnent ensuite la gaine de la trompe et sont prêtes à être inoculées au bout de 10 à 12 jours. Elles sortent au moment où le taon pique en rompant l’espace interlamellaire. Il faut au moins trois mois pour qu’elles deviennent adultes et que les premiers signes apparaissent

 

Table des matières

 INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I) TAXONOMIE ET CYCLE DE DEVELOPPEMENT DES PARASITES
I-1) Les protozoaires
I-1-1) Les
Plasmodium
I-1-1-1) Classification
I-1-1-2) Cycle de développement
I-1-2) Les babésies
I-1-2-1) Classification
I-1-2-2) Cycle de développement
I-2) Les nématodes
I-2-1) Les filaires
I-2-1-1) Classification
I-2-1-2) Cycle de développement
I-3) Les Borrélies
I-3-1) Classification
I-3-2) Cycle de développement
II) PHYSIOPATHOLOGIE PARASITAIRE
II-1) Le Paludisme
II-1-1) Définition
II-1-2) Répartition géographique
II-1-3) Diagnostic
II-2) La Babésiose
II-2-1) Définition
II-2-2) Répartition géographique
II-2-3) Diagnostic
II-3) Les filarioses
II-3-1) Définition
II-3-2) Répartition géographique
II-3-3) Diagnostic
II-4) les borrélioses
II-4-1) Définition
II-4-2) Répartition géographique
II-4-3) Diagnostic 

III) EPIDEMIOLOGIE PARASITAIRE
III-1) Le Paludisme
III-2) La babésiose
III-3) les filarioses
III-4) les borrélioses
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
I) Matériel
I-1) Matériel utilisé au laboratoire
I-2) Matériel biologique
II) Méthode d’étude
II-1-1) La goutte épaisse
II-1-2) Le frottis sanguin
II-1-3) Le TDR
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
I) RESULTATS
I.1) Le paludisme
I.1.1) Variation annuelle du paludisme au CHAN
I.2.2) Variation mensuelle du paludisme au CHAN
I.2.3) Variation du nombre de cas de paludisme selon le sexe
I.2.4) Variation du nombre de cas de paludisme selon l’âge
I.2.5) Calcul de la prévalence et de la fréquence du paludisme au CHAN
II) DISCUSSIONS
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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