DIAGNOSTIC DES CANDIDOSES BUCCO-PHARYNGEES

DIAGNOSTIC DES CANDIDOSES BUCCO-PHARYNGEES

GENERALITES

Les candidoses sont des affections cosmopolites provoquées par des levures appartenant au genre Candida. Ce dernier est incriminé dans plus de 80% des infections à levures. Son spectre clinique est varié, il va des atteintes superficielles (en particulier les muqueuses respiratoires, digestives et génitales) aux localisations profondes ou disséminées. Le rôle du terrain et de nombreux facteurs favorisants sont fondamentaux pour la survenue et le développement des candidoses.Au niveau de la muqueuse buccale, les levures du genre Candida sont isolées chez 30 à 55 % des individus sains . Les pics de prévalence sont observés chez l’enfant de moins de 18 mois et le sujet âgé. Dans le premier cas interviendrait une immaturité du système immunitaire, dans le deuxième la fréquence du port de prothèses dentaires. 

AGENTS PATHOGÈNES

Morphologie et biologie des espèces

Candida albicans 

Parmi les levures, Candida albicans est la principale espèce d’intérêt médical puisqu’elle représente au moins 60% des isolements de levures en pratique médicale. C’est une levure commensale des cavités naturelles de l’homme en particulier du tube digestif. On le retrouve aussi dans la flore intestinale de divers mammifères et oiseaux. Chez l’homme, cette levure est aussi isolée des voies génito-urinaires. 

 Candida dubliniensis

Cette espèce émergente, très proche de Candida albicans, a été décrite à la suite de l’apparition du sida où elle est impliquée dans les candidoses oropharyngées. Son incidence au cours des candidémies reste cependant faible. L’amélioration 12 des outils d’identification de cette nouvelle espèce devrait permettre de mieux cerner sa prévalence en dehors du sida. 

 Candida glabrata : Candida glabrata vit en commensal dans les voies digestives et génito-urinaires de l’homme. Son incidence a augmenté ces dernières années, sous la pression des antifongiques azolés. Il représente actuellement 10 à 20% des isolats en pratique médicale mais 20% des candidoses invasives. 

Candida tropicalis

Candida tropicalis est un saprophyte du milieu extérieur (sol, eau, air). Il peut aussi se comporter comme un commensal des voies digestives et génitourinaires chez l’homme, mais aussi de la peau saine. La virulence de cette levure est voisine de celle de Candida albicans. Il est à l’origine d’environ 10% des candidoses invasives en particulier en onco-hématologie, chez les patients neutropéniques et les greffés de moelle osseuse. 

Levures commensales de la peau 

Candida parapsilosis, impliqué dans 20 % des septicémies, est une levure commensale de la peau et des phanères où elle peut être parfois à l’origine de lésions notamment d’onyxis. Il y a également C. guilliermondii et C. famata 1.6. Espèces d’origine alimentaire Candida krusei est un saprophyte du milieu extérieur habituellement isolé des jus de raisin dont l’émergence est attribuée à sa résistance primaire au fluconazole. Candida kefyr est issu des produits laitiers fermentés. 

Autres Candida non albicans 

D’autres espèces non albicans sont plus rarement ou exceptionnellement rencontrées. Il s’agit de C. humicola, C. inconspicua, C. norvegensis, C. zeylanoides………

Facteurs favorisant les candidoses

Facteurs intrinsèques (liés à l’hôte) :  Facteurs physiologiques : Parmi les facteurs intrinsèques, il faut noter les âges extrêmes de la vie. En effet, le nouveau né est particulièrement vulnérable de même que les individus âgés porteurs de prothèses dentaires.  Facteurs locaux : la chaleur et l’humidité de même que l’altération de la trophicité des muqueuses favorisent l’installation et le développement des candidoses.  Terrain ou maladie sous jacente : les hémopathies malignes et les cancers ainsi que toutes les maladies qui entrainent un affaiblissement de l’état général ou une altération profonde et durable de l’immunité, sont susceptibles de générer une candidose. Parmi ces affections, citons le sida, le diabète et autres endocrinopathies (maladie de cushing….) 

Facteurs extrinsèques (iatrogènes) 

Traitements médicamenteux : L’antibiothérapie, surtout si elle est prolongée au-delà du 8e jour, peut déclencher une candidose digestive. Il en est de même pour les traitements immunosuppresseurs (corticoïdes, antimitotiques, etc..). Les ulcères digestifs générés par les traitements cytolytiques et colonisés par les Candida (C. albicans), sont une porte d’entrée classique de la candidose disséminée en cas de neutropénie prolongée associée. 14  Risque nosocomial lié au Candida : C’est une réelle préoccupation dans les services hospitaliers, particulièrement en réanimation, en onco-hématologie et en chirurgie. Selon certaines études, les Candida sont au 4e rang des germes isolés des hémocultures. Les candidémies représentent actuellement 10 à 15% de l’ensemble des septicémies nosocomiales. La mortalité attribuée directement à ces candidémies approche 40%, enfin la survenue d’une candidémie allonge d’au moins un mois la durée d’une hospitalisation.

 III. CLINIQUE

La chéilite angulaire ou perlèche 

Elle correspond à des fissurations érythémateuses (Fig. 7) au niveau des commissures labiales qui sont généralement associées à l’infection par C. albicans [3]. Ce sont des lésions fissurées symptomatiques des commissures labiales. Elles peuvent également être causées par d’autres pathogènes dont les staphylocoques et les streptocoques, mais peut être en rapport avec une diminution de la hauteur de l’étage inférieur ou bien en présence d’anémie par carence en fer et en vitamines . La multiplicité des causes potentielles doit amener le dentiste à bien poser le diagnostic afin d’éradiquer le problème à sa source. 

La candidose pseudomembraneuse ou muguet 

C’est la forme aiguë la plus fréquemment retrouvée, surtout chez les jeunes enfants et les personnes âgées. Elle se caractérise par des efflorescences blanchâtres, plus ou moins épaisses, qui vont confluer et former des plaques blanchâtres se détachant facilement par raclage à l’abaisse langue (Fig. 8). Sa forme peut aller de discrète à diffuse avec la formation d’un « feutrage pseudomembraneux de la cavité buccale » à des stades avancés. Les symptômes associés sont souvent minimes et se traduisent par une sensation de brûlure, de goût métallique ou de sécheresse buccale, suivies de l’apparition de macules rouges causant une stomatite érythémateuse diffuse. Des cas sévères peuvent exister, notamment lorsque la candidose se propage au niveau du pharynx. Celle-ci s’accompagne de douleurs, de brûlures plus importantes et de dysphagie .

Table des matières

INTRODUCTION
RAPPEL SUR LES CANDIDOSES BUCCO PHARYNGEES
I. GENERALITES
II. AGENTS PATHOGÈNES
1. Morphologie et biologie des espèces
2. Facteurs favorisant les candidoses
III. CLINIQUE
1. La chéilite angulaire ou perlèche
2. La candidose pseudomembraneuse ou muguet
3. La candidose érythémateuse atrophique
4. La candidose hyperplasique
IV. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
1. Prélèvement
2. Examen direct
3. Culture
4. Identification de la levure
5. Détermination de la sensibilité des antifongiques
6. Biologie moléculaire
V. TRAITEMENT
VI. PROPHYLAXIE
MÉTHODOLOGIE
I. CADRE DE L’ÉTUDE
II. TYPE D’ÉTUDE
III. POPULATION D’ÉTUDE
IV. COLLECTE DE DONNÉES
1. Outils de collecte
2. Prélèvements
V. EXAMEN DES PRÉLÈVEMENTS AU LABORATOIRE
1. Examen direct
2. Culture
3. Identification
VI. SAISIE ET ANALYSE DES DONNÉES
RESULTATS
I. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES PATIENTS DE L’ÉTUDE
1. Âge
2. Sexe
3. Situation matrimoniale, statut socioprofessionnel et origine géographique
4. Motifs de consultation
5. Facteurs favorisants
II. EXAMEN DES PRELEVEMENTS AU LABORATOIRE
1. Culture sur milieu de Sabouraud
2. Résultats des tests de filamentation
3. Phénotype des souches pathogènes isolées en fonction des lésions cliniques
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

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