Différences constatées parmi les profils de consommateurs de cannabis abstinents et Expérimentateurs

Motivations évoquées quant à la consommation d’alcool : (Tableaux récapitulatifs en annexe 11.)

Moins d’une fois par mois (à l’occasion) : Il a été démontré par la présente étude que les motivations les plus souvent évoquées par les répondants étaient des motivations sociales. En effet, 7,20% des sujets mentionnaient que cette raison était présente presque toujours ou toujours lorsqu’ils consommaient de l’alcool. Elle était également présente la plupart du temps chez 9,38% des répondants, la moitié du temps pour 7,88% et parfois pour 28,17% d’entre eux. Arrivent en deuxième place les motivations de sensations de bien-être citées par 3% des répondants presque toujours/toujours, par 5,63% d’entre eux la plupart du temps, 7,13% la moitié du temps et 19,90% parfois. Les trois motivations restantes, soit les motivations d’adaptation, les motivations de conformité et les motivations d’amélioration du champ de la conscience obtenaient ensuite des scores relativement serrés, ne permettant pas ainsi une distinction franche. Environ une fois par mois : Les motivations sociales étaient les premières raisons évoquées par les répondants consommant de l’alcool environ une fois par mois. Il a été mis en avant que 10,74% des répondants présentaient ces motivations presque toujours ou toujours, 19,83% la plupart du temps, 19,34% la moitié du temps et enfin 27,05% parfois.

Les motivations de sensations de bien-être arrivaient à la seconde place, bien devant les motivations d’adaptation, les motivations d’amélioration du champ de la conscience et enfin les motivations de conformité. Fin de semaine ou une à deux fois par semaine : Les motivations sociales étaient les premières évoquées par le groupe de consommateurs d’alcool buvant de l’alcool en fin de semaine ou une à deux fois par semaine. 11,63% d’entre eux se sentaient concernés presque toujours ou toujours, 24,56% la plupart du temps, 19,20% la moitié du temps et 26,80% parfois. Les motivations de sensations de bien-être étaient les deuxièmes les plus évoquées par les participants avec 10,60% se sentant concernés presque toujours ou toujours, 18,86% la plupart du temps, 17,49% la moitié du temps et 24,10% parfois. Elles étaient également suivies, de loin et dans l’ordre, par les motivations d’adaptation, d’amélioration du champ de la conscience et enfin les motivations de conformité. Trois fois et plus par semaine mais pas tous les jours : Dans ce groupe de consommateurs d’alcool, les motivations sociales et les motivations de sensations de bien-être se chevauchaient de près étant donné que pour les motivations sociales, 16,40% des participants déclaraient être concernés presque toujours ou toujours, 25,95% la plupart du temps, 20,45% la moitié du temps et 23,14% parfois ; tandis que les motivations de sensations de bien-être concernaient 20,56% des sujets presque toujours ou toujours, 19,66% la plupart du temps, 17,86% la moitié du temps et 21,90% parfois. Ces motivations étaient suivies, également de loin, par les motivations d’adaptation et de motivations d’amélioration du champ de la conscience.

Enfin, près de 8 sujets sur 10 (79,10%) ne se sentaient pas concernés par les motivations de conformité. Tous les jours : Les motivations sociales et les motivations de sensations de bien-être étaient les plus importantes et proches les unes des autres également pour les consommateurs quotidiens d’alcool, avec toutefois un léger avantage pour les secondes suivant la méthode d’attribution des scores par les dimensions de l’échelle de Likert. En effet, les motivations de bien-être s’imposent toujours ou presque toujours pour 48% des répondants, la plupart du temps pour 18%, la moitié du temps pour 14% et, parfois pour 10% alors que les motivations sociales jouent un rôle presque toujours ou toujours pour 32% des répondants, la plupart du temps pour 24%, la moitié du temps pour 14% et enfin parfois pour 22%. Les motivations d’adaptation et d’amélioration du champ de conscience arrivaient en troisième et quatrième positions, assez proches les unes des autres. En revanche, les motivations de conformité sont ignorées par près de 8 répondants sur 10 (78% jamais ou presque jamais).

Motivations évoquées quant à la consommation de cannabis : (Tableaux récapitulatifs en annexe 12.) Moins une fois par mois (à l’occasion) : Les premières motivations évoquées par les consommateurs de cannabis moins d’une fois par mois étaient les motivations de sensations de bien-être avec 17,06% des répondants concernés presque toujours ou toujours, 16,08% la plupart du temps, 17,93% la moitié du temps et 22,28% parfois. Se trouvaient toutes les deux à la deuxième place les motivations sociales et les motivations d’amélioration du champ de la conscience avec, respectivement, 60,32% et 60,97% des sujets ne se sentant pas concernés par ces motivations. Suivaient alors les motivations d’adaptation avec 77,06% des répondants ne se sentant pas concernés par ces raisons et 91,41% des sujets hermétiques aux motivations de conformité. Environ une fois par mois : Les motivations de sensations de bien-être se trouvaient à la première place des raisons évoquées chez les consommateurs adeptes du cannabis environ une fois par mois avec 29,99% des sujets concernés presque toujours ou toujours, 22,38% la plupart du temps, 15,71% la moitié du temps et 20,00% parfois.

Ensuite, les sujets ont mis en avant les motivations d’amélioration du champ de la conscience, suivies de près par les motivations sociales. Les motivations d’adaptation se situaient à la quatrième place avec 6,66% des sujets concernés presque toujours ou toujours, 7,14% la plupart du temps, 7,61% la moitié du temps et enfin 15,23% parfois. Les motivations de conformité se retrouvaient ainsi à la dernière place avec 90,47% des sujets ne se sentant presque jamais ou jamais concernés. Fin de semaine ou une à deux fois par semaine : ce groupe désigne les motivations de sensations de bien-être comme étant la première raison pour consommer du cannabis. Seuls 11,36% des sujets ne se sentaient presque jamais ou jamais concernés par cette dimension. Bien moins plébiscitées, se suivaient ensuite de près les motivations d’amélioration du champ de la conscience, les motivations sociales et les motivations d’adaptation avec chacune entre 4 et 5 répondants sur 10 se sentant peu ou pas du tout concernés (Jamais ou presque jamais). Les motivations de conformité se retrouvaient bonnes dernières avec près de 9 répondants sur 10 (87,27%) jamais ou presque jamais concernés. Trois fois et plus par semaine mais pas tous les jours : Les motivations de sensations de bien-être se retrouvaient à la première place des consommateurs de cannabis de ce groupe, avec seulement 12,59% des sujets ne se sentant presque jamais ou jamais concernés.

Les motivations d’adaptation se retrouvaient à la deuxième place du classement avec 20,74% des sujets concernés presque toujours ou toujours, 7,40% la plupart du temps, 20,74% la moitié du temps et 25,18% parfois. Se chevauchaient par la suite les motivations sociales et les motivations d’amélioration du champ de la conscience avec respectivement 33,33% et 37,03% ne se sentant presque jamais ou jamais concernés. Enfin, plus de 9 répondants sur 10 (90,37%) ne se sentaient presque jamais ou jamais concernés par les motivations de conformité. Tous les jours : Les motivations de sensations de bien-être étaient évoquées préférentiellement par les consommateurs de cannabis ayant une consommation quotidienne. 48,83% des sujets se sentaient concernés presque toujours ou toujours, suivis de 9,76% la plupart du temps, 8,37% la moitié du temps et 20,46% parfois. Les motivations d’adaptation, les motivations d’amélioration du champ de la conscience et les motivations sociales se chevauchaient avec respectivement 22,32%, 25,58% et 26,04% des sujets ne se sentant presque jamais ou jamais concernés. Seul un répondant sur 10 environ se sentait concerné de près ou de loin par les motivations de conformité, avec 3,26% des sujets évoquant ces motivations presque toujours ou toujours, 0,46% la plupart du temps, 0% la moitié du temps et 6,51% parfois.

Discussion

L’objectif de la présente étude était d’évaluer les différentes motivations qui poussent les jeunes de 15 à 25 ans à consommer, ou non, de l’alcool et du cannabis. D’autre part, il a semblé important de déterminer s’il y avait des différences de motivations exprimées entre les différents profils des non consommateurs et, dans un second temps, entre les différents profils des consommateurs. Enfin, les commentaires libres devaient permettre d’identifier d’autres motifs de consommation et de non consommation, pour inspirer de futures campagnes de prévention. Les statistiques descriptives ont permis de mettre en avant les motivations les plus importantes pour ne pas consommer de l’alcool ou du cannabis. En premier lieu, on trouve la crainte de dommages psychologiques et physiques. En effet, quels que soient les profils de non-consommateurs observés et quelle que soit la drogue étudiée ici (alcool et cannabis), les répondants de chacun des six profils placent toujours la crainte de dommages psychologiques et la crainte de dommages physiques en première, deuxième, ou troisième position (avec dans ce dernier cas un écart d’un ou deux pourcents maximum par rapport à la deuxième position) ; les dommages psychologiques sont cités quatre fois à la première place (pour quatre profils, donc), une fois à la deuxième et une fois à la troisième et les dommages physiques deux fois à la première, trois fois à la deuxième et une fois à la troisième place. Vient ensuite le fait que la prise d’alcool ou de cannabis ne cadre pas avec mes objectifs de vie. Cette motivation arrive deuxième pour deux profils, troisième pour deux autres profils et quatrième et cinquième pour les deux derniers.

Même pour le profil où cette motivation remporte la plus faible adhésion (les non-consommateurs ayant juste essayé l’alcool durant ces 12 derniers mois), les répondants sont plus de quatre sur dix à la mettre en avant. La quatrième motivation plébiscitée par les répondants est le risque de perdre le contrôle en cas de consommation de cannabis et d’alcool. Sur base du nombre d’évocations, il semble par d’ailleurs que cette crainte soit plus forte pour l’alcool que pour le cannabis et plus forte chez ceux qui n’ont jamais consommé de cannabis que chez ceux qui en ont déjà fait l’expérience. La cinquième motivation évoquée est le fait que la consommation d’alcool ou de cannabis ne cadre pas avec ma morale. Il semble également que cette préoccupation concerne davantage ceux qui n’ont jamais fait l’expérience d’alcool et/ou de cannabis, puisqu’ils la mettent davantage en avant. Les motivations principales évoquées quant à la non-consommation d’alcool et de cannabis se distinguent donc des motivations relevées quant à la non-consommation de drogues de l’étude de Davis et Spillman (2011), étant donné que dans cette précédente étude les motivations relatives aux dommages psychologiques devancent la désapprobation des parents. Une hypothèse avancée est le fait qu’il y a donc bien des motivations différentes pour s’abstenir de consommer selon le type de drogues étudié, les risques associés et l’image que ces drogues véhiculent.

Dans notre étude, il semble que le motif que les parents désapprouvent la consommation concernent surtout le cannabis, puisque cette désapprobation est, suivant les profils, citée en moyenne par trois à six répondants sur dix. En revanche, pour l’alcool, les abstinents n’ayant plus consommé depuis plus de 12 mois n’en parlent pas du tout (0% d’adhésion, on peut probablement risquer l’hypothèse que cette population est plus âgée que la moyenne) et le profil le plus concerné (ceux qui n’ont jamais consommé) plafonne à 35,8%. Le coût de l’alcool est évoqué, suivant les différents profils par deux à trois sujets sur dix alors que le prix élevé du cannabis est évoqué (suivant les profils) par trois à quatre répondants sur dix. Il semble que l’alcool soit facile à trouver, puisque, indépendamment du profil, ce motif est évoqué par moins d’un répondant sur dix. Toutefois, il faut noter que seuls 8,32% de mineurs composent l’échantillon de l’étude. Une hypothèse avancée est que les difficultés éventuelles concernent davantage les mineurs pour lesquels l’achat d’alcool est illégal que les majeurs. En revanche, suivant le profil, deux à trois participants sur dix évoquent une difficulté à trouver du cannabis. L’illégalité et la peur d’être arrêté ne semblent pas être un motif pertinent pour les non-consommateurs d’alcool ; suivant les profils, entre zéro et moins de deux répondants sur dix l’évoquent. En revanche, les non-consommateurs de cannabis semblent davantage concernés avec un vote de 26 à 50% des répondants (suivant les profils).

Table des matières

Abstract
Corpus théorique
Question de recherche
Méthodologie
Participants
Profils
Procédure
Résultats
Profil de consommateurs et de non-consommateurs
Motivations évoquées quant à la non-consommation d’alcool et de cannabis
Motivations évoquées par les consommateurs abstinents et les consommateurs expérimentateurs d’alcool
Différences constatées parmi les profils de consommateurs d’alcool abstinents et Expérimentateurs
Motivations évoquées par les consommateurs abstinents et expérimentateurs de cannabis
Différences constatées parmi les profils de consommateurs de cannabis abstinents et Expérimentateurs
Motivations évoquées quant à la consommation d’alcool et de cannabis
Motivations évoquées quant à la consommation d’alcool
Motivations évoquées quant à la consommation de cannabis : (Tableaux récapitulatifs en annexe 12.)
Différences constatées parmi les cinq profils de consommateurs d’alcool
Différences constatées parmi les cinq profils de consommateurs de cannabis
Motivations évoquées librement par l’ensemble des sujets consommateurs et non consommateurs d’alcool et de cannabis
Sujets non-consommateurs d’alcool
Sujets consommateurs d’alcool
Sujets non-consommateurs de cannabis
Sujets consommateurs de cannabis
Discussion
Forces et limites de l’étude
Implications sur le terrain
Conclusion
Bibliographie
Annexes

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *